Modification de Gérard Oury

{{Voir homonymes|Tannenbaum|Oury}}
{{Infobox Cinéma (personnalité)
 | nom               = Gérard Oury
 | image             = Gérard Oury & Michèle Morgan, Venice 1960.jpg
 | upright           = 1.33
 | légende           = Gérard Oury et [[Michèle Morgan]] en 1960.
 | nom de naissance  = Max-Gérard Houry Tannenbaum
 | date de naissance = 29 avril 1919
 | lieu de naissance = {{16e arrondissement de Paris}} ([[France]])
 | date de décès     = 19 juillet 2006
 | lieu de décès     = [[Saint-Tropez]] ([[France]])
 | nationalité       = {{drapeau|France}} [[France|Française]]
 | profession        = [[Réalisateur]]-[[scénariste]]<br> [[Acteur]]
 | films notables    = ''[[Le Corniaud]]''<br>''[[La Grande Vadrouille]]''<br>''[[Le Cerveau]]''<br>''[[La Folie des grandeurs]]''<br>''[[Les Aventures de Rabbi Jacob]]''<br>''[[L'As des as]]''
 | site internet     = 
}}

'''Max-Gérard Houry Tannenbaum''', [[Pseudonyme|dit]] '''Gérard Oury''', né le {{date de naissance|29 avril 1919}} à [[Paris]] et mort le {{date de décès|19 juillet 2006}} à [[Saint-Tropez]], est un [[réalisateur]], [[scénariste]] et [[acteur]] [[France|français]]. Il a réalisé dix-sept longs-métrages.

En tant que réalisateur, ses plus grands succès sont ''[[Le Corniaud]]'', ''[[La Grande Vadrouille]]'' et ''[[Les Aventures de Rabbi Jacob]]'', tous portés par [[Louis de Funès]]. Il est le scénariste de tous ses films à l'exception de ''[[Fantôme avec chauffeur]]''. Il a été également l'auteur et le [[metteur en scène]] d'une unique [[pièce de théâtre]].

Réalisateur de grands succès populaires, il est honoré à la fin de sa carrière d'un [[César d'honneur]] en [[18e cérémonie des César|1993]], décerné en l'honneur de l'ensemble du [[cinéma comique français]], d'une entrée à l'[[Académie des beaux-arts (France)|Académie des beaux-arts]] en [[1998]], au [[Liste des membres de l'Académie des beaux-arts (France)|fauteuil]] de [[René Clément]], et d'une rétrospective consacrée à son œuvre au [[festival de Cannes 2001]].

== Biographie ==
=== Enfance et début de carrière ===
[[Fichier:Sa maison natale à Paris (24, rue de la Tour).jpg|vignette|Lieu de naissance de Gérard Oury (rue de la Tour à Paris).]]
Fils d'un violoniste juif d'origine russe, Serge Tannenbaum, et de Marcelle Houry (1894-1980), critique d'art au journal ''[[Paris-Soir]]'', résidant au 24 ou au 26, [[rue de la Tour]] (immeubles de dimensions différentes et de même architecte anonyme) à [[Paris]], elle-même juive mais non pratiquante<ref>{{lien web|url=http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/42020_1/|titre=Il était une fois… Les Aventures de Rabbi Jacob|date=2009|site=film-documentaire.fr}}.</ref>, il mène une scolarité sans histoire au [[lycée Janson-de-Sailly]]. Il y côtoie [[François Périer]], [[Jean Dutourd]] et [[Maurice Siegel]]. À dix-sept ans, il suit les cours de [[René Simon]], puis il entre au [[Conservatoire national supérieur d'art dramatique|Conservatoire]] en [[1938]], aux côtés de [[Bernard Blier]] et [[François Périer]], dans la classe de [[Béatrix Dussane]]. Pensionnaire de la [[Comédie-Française]] en 1939, il obtient son premier rôle que lui confie [[Édouard Bourdet]] dans ''[[Britannicus (Racine)|Britannicus]]'', en remplacement d'un acteur mobilisé. En 1940, il fuit la [[zone occupée]] avec sa compagne comédienne, [[Jacqueline Roman]] (élue miss Exposition en 1937), d'abord en [[zone libre]], puis à [[Marseille]], à [[Monaco]] et enfin à [[Genève]] afin d'échapper aux mesures antisémites ayant cours dans la France occupée. En 1942, il ne reconnaît pas sa fille unique, la réalisatrice [[Danièle Thompson]], pour lui éviter le statut imposé aux juifs. À [[Marseille]], il participe aux émissions de théâtre de la radio nationale, repliée sur place. À nouveau évincé pour les mêmes raisons, il est remarqué par Paul Olivier, l'agent de Raimu, qui l'engage dans une revue avec [[Alibert (chanteur)|Alibert]], [[Raimu]] et [[Rellys]]. [[Raimu]] le prend un temps sous son aile. C'est aussi à cette époque, en zone libre, qu'il fait ses premiers pas au cinéma, en tant qu'acteur, dans ''[[Les Petits Riens (film)|Les Petits riens]]'' et ''[[Médecin des neiges]]'' (1942), de [[Marcel Ichac]].

[[Fichier:Sophia Loren & Gérard Oury — La donna del fiume (1954).jpg|vignette|Gérard Oury acteur, aux côtés de [[Sophia Loren]] dans une scène du film ''[[La Fille du fleuve (film, 1955)|La Fille du fleuve]]'' (1955).]]

Après la [[Seconde Guerre mondiale]], il revient en France. Il joue au théâtre (notamment ''Les Vivants'' d'[[Henri Troyat]], au Vieux-Colombier en 1945), et quelques seconds rôles au cinéma (''[[Antoine et Antoinette]]'', de [[Jacques Becker]], en 1948). Il boucle ses fins de mois avec les toiles que lui remettait [[Raoul Dufy]], l'un des amis artistes de sa mère, qui l'avait initié à l'art.

On le voit aussi dans ''[[La Belle que voilà]]'' ([[1949 au cinéma|1949]]) de [[Jean-Paul Le Chanois]]. C'est dans ce film, dont le scénario est de [[Françoise Giroud]], qu'il embrasse pour la première fois [[Michèle Morgan]], dans une scène tournée dans un ascenseur. Un baiser de cinéma qui n'enflamme pas l'actrice. Dans ''[[Garou-Garou, le passe-muraille]]'' ([[1951 au cinéma|1951]]) de [[Jean Boyer (réalisateur)|Jean Boyer]], il reçoit des claques de la part de [[Bourvil]], {{Citation|le meilleur homme qu'il m'ait été donné de connaître}}, disait-il. On le voit encore dans ''[[La nuit est mon royaume]]'' ([[1951 au cinéma|1951]]) de [[Georges Lacombe (réalisateur)|Georges Lacombe]], ''[[La Fille du fleuve]]'' ([[1955 au cinéma|1955]]) de [[Mario Soldati]], ''[[La Meilleure Part]]'' ([[1956 au cinéma|1956]]) d'[[Yves Allégret]] ou encore ''[[Le Dos au mur (film, 1958)|Le Dos au mur]]'' (1958) d'[[Édouard Molinaro]].

[[Fichier:Identite-GeardOury-1958-Sacem.jpg|vignette|left|Gérard Oury en 1958. Photo d'identité (Sacem).]]

En 1958, il s'essaie au scénario dans ''[[Le Miroir à deux faces]]'', coécrit avec [[André Cayatte]]. C'est à cette occasion qu'il entame une relation avec [[Michèle Morgan]], qui demeure sa compagne jusqu'à son décès.

En [[1960 au théâtre|1960]], la même année où débute son activité de [[réalisateur]] en tournant ''[[La Main chaude]]'' et ''[[La Menace (film, 1961)|La Menace]]'', Gérard Oury effectue un retour inattendu et remarqué au théâtre. Il termine sa carrière de [[comédien]] de théâtre sur un rôle prestigieux puisque le metteur en scène [[Raymond Rouleau]] fait appel à lui pour interpréter [[Don Salluste]] dans ''[[Ruy Blas]]'' à la [[Comédie-Française]]<ref name="MEp204">{{harvsp|Oury|1988|p=204}}.</ref>. Il devient ainsi [[Pensionnaire de la Comédie-Française|pensionnaire du {{citation|Français}}]] pour la seconde et dernière fois, après l'avoir été en [[1939 au théâtre|1939]]<ref name="MEp204"/>. Affirmant que {{citation|personne [dans la troupe de la Comédie-Française] n'est à l'heure actuelle apte à jouer le rôle}} de Don Salluste, [[Raymond Rouleau]] a imposé qu'il soit interprété par Gérard Oury<ref name="MEp204"/>{{,}}<ref group="note">Raymond Rouleau a également imposé que la création des décors soit confiée à l'Italienne [[Lila De Nobili]].</ref>. Or, les [[Sociétaire de la Comédie-Française|sociétaire]]s sont contre le fait de faire venir un acteur de l'extérieur, {{citation|de surcroît [[metteur en scène]] de cinéma}}, pour tenir ce rôle que pourraient jouer avec brio des acteurs du {{citation|Français}} ; Gérard Oury lui-même juge que des [[Pensionnaire de la Comédie-Française|pensionnaires]] comme [[François Chaumette]] ou [[Bernard Dhéran]] auraient très bien pu interpréter Don Salluste {{citation|différemment mais aussi bien que [lui]}}<ref name="MEp204"/>. La troupe n'apprécie pas non plus qu'une dérogation dans son contrat d'engagement autorise Oury à quitter la pièce au bout de seulement six mois, pour partir réaliser son [[Le crime ne paie pas (film, 1962)|troisième film]], car cela leur est interdit par le [[Décret de Moscou|décret dit « de Moscou »]], sauf autorisation expresse de l'[[Administrateur général de la Comédie-Française|administrateur]]<ref name="MEp205">{{harvsp|Oury|1988|p=205}}</ref>. Enfin, des tensions éclatent entre [[Raymond Rouleau]] et l'interprète de don César de Bazan, [[Robert Hirsch (acteur)|Robert Hirsch]], tous deux de grands noms du [[théâtre]], amenant Hirsch à quitter avec fracas les répétitions le {{date|26|octobre|1960-}}, près d'une semaine avant la présentation au public de la pièce<ref name="MEp205"/>{{,}}<ref name="Dicale2009p410">{{harvsp|Dicale|2009|p=410–411}}.</ref>. Le lendemain, par voie de [[Presse écrite|presse]], l'acteur rend Gérard Oury responsable de son départ : {{citation|Je quitte ''Ruy Blas'' parce que je ne suis pas d'accord avec la mise en scène. Elle est trop rigide et ne tient pas compte de ma personnalité. Surtout, je ne peux pas jouer avec Gérard Oury, acteur imposé par Raymond Rouleau et dont je déplore l'engagement<ref name="MEp206"/>}}. Les deux acteurs ne se côtoient pourtant que lors de deux scènes, très courtes, la {{nobr|scène 2}} de {{nobr romains|l'acte I}} et la 7 de {{nobr romains|l'acte IV}}<ref name="MEp206">{{harvsp|Oury|1988|p=206}}</ref>. Se sentant {{citation|à la fois bouc émissaire et dindon de la farce}}, Oury pense à partir également et se rend dans le bureau de l'administrateur [[Maurice Escande]], qui le convainc de rester<ref name="MEp206"/>. À la sortie du bureau, Oury rencontre Hirsch et tous deux en viennent aux mains<ref name="MEp206"/>{{,}}<ref name="Dicale2009p410"/>. La presse parisienne rapporte leur violente dispute : ''[[L'Aurore (journal français, 1944-1985)|L'Aurore]]'', ''[[France-Soir]]'', ''[[Paris-Presse]]'' titrent {{citation|Hirsch et Oury se battent sous les yeux de l'administrateur}}, {{citation|Ils se sont colletés pour ''Ruy Blas''}}, {{citation|De Gaulle va arbitrer l'affaire ''Ruy Blas''}}. La première de ''Ruy Blas'' a lieu le vendredi {{date|4|novembre|1960|au théâtre}}, en présence du [[Charles de Gaulle|président de Gaulle]] (qui salue Oury d'un « maître ») et du [[Liste des ministres français de la Culture et de la Communication|ministre de la Culture]] [[André Malraux|Malraux]]<ref name="MEp207">{{harvsp|Oury|1988|p=207}}</ref>. [[Jacques Destoop]] joue le rôle-titre et [[Claude Winter]] la reine<ref name="MEp207"/>, tandis que Rouleau a remplacé Robert Hirsch par [[Jean Piat]]<ref>{{Lien web|auteur1=[[Bibliothèque nationale de France]] |url=http://data.bnf.fr/39463495/ruy_blas_spectacle_1960/ |titre=''Ruy Blas'', drame en 5 actes, Paris : Théâtre-Français - 02-11-1960 |site=data.bnf.fr |consulté le=29 novembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref name="Dicale2009p410"/>, qui se révèle très bon dans le rôle de Don César<ref name="MEp205"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Victor Hugo |champ libre=dossier et commentaires de [[Sylvain Ledda]] |titre=Ruy Blas |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |année=2016 |passage=187 |isbn=978-2-08-139387-5 |isbn2=2-08-139387-5 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=UljlDAAAQBAJ |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=UljlDAAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>. Oury interprète un [[don Salluste]] {{citation|un peu triste, hiératique, très digne}} mais l'idée de détourner en comédie ce drame de [[Victor Hugo]] lui vient, trouvant ainsi l'inspiration pour ce qui devient dix ans plus tard ''[[La Folie des grandeurs]]''<ref name="Dicale2009p410"/>.

{{citation bloc|À chaque représentation, pendant {{nobr romains|l'acte II}} dont je ne suis pas, ou tandis que mort j'attends de me relever, je pense qu'on pourrait faire de ce drame une irrésistible comédie : quiproquos valet-maître, maître déguisé en laquais, duègne folingue, Barbaresques chez lesquels Salluste expédie son cousin César, maison truquée, reine d'Espagne somme toute complètement idiote. Et ce Salluste, pourquoi toujours le faire jouer en troisième couteau ? Moi, je le distribuerais à un acteur comique, [[Louis de Funès]] par exemple. Je sais, il est inconnu mais il a du génie, on s'en apercevra bientôt. Je m'amuse au jeu des titres. (…) ''Ruy Blaze'' avec un [[Z (lettre)|Z]] ? ''Les Sombres Héros'' ? ([[Sombrero|Sombréros]] !) Ou tiens, pourquoi pas : ''La Folie des grandeurs'' ?|Gérard Oury, 1988{{,}}<ref name="Ruy Blas">{{harvsp|Oury|1988|p=209 et 210}}</ref>.}}

=== Premières réalisations ===
Gérard Oury réalise son premier film, ''[[La Main chaude]]'', en 1959. C'est l'histoire d'une riche veuve qui prête {{formatnum:100000}} francs à Lécuyer (interprété par [[Alfred Adam]]) pour qu'il envoie son fils à la campagne. En fait, Lécuyer donne cet argent à sa maîtresse pour qu'elle avorte. Mais elle n'est pas enceinte et remet la somme à son autre amant afin qu'il achète un scooter. Celui-ci se sert de la somme pour séduire une jeune femme qu'il croit riche… Lors de sa sortie en salle en 1960, le film fut un échec commercial.

Il se met en scène dans un rôle de docteur dans ''[[La Menace (film, 1961)|La Menace]]''. Le film a pour interprètes principaux [[Robert Hossein]] et [[Marie-José Nat]].

=== Une première réussite ===
Gérard Oury rencontre le succès en 1962 avec ''[[Le crime ne paie pas (film, 1962)|Le crime ne paie pas]]'', qui réunit une distribution d'exception, avec entre autres [[Michèle Morgan]] et [[Louis de Funès]]. Ce film se déroule en 4 sketches, inspirés des [[Le crime ne paie pas (bande dessinée)|célèbres bandes dessinées verticales]] de [[Paul Gordeaux]] du journal ''[[France-Soir]]''.

Le comédien [[Louis de Funès]] qui tournait dans l'un de ces sketches déclare à Oury : {{citation|Quant à toi, tu es un auteur comique, et tu ne parviendras à t'exprimer vraiment que lorsque tu auras admis cette vérité-là}}<ref name=":0">''[[Référence:Mémoires d'éléphant#Presses Pocket|Mémoires d'éléphant]]'', {{p.|214}}.</ref>. Le réalisateur suit cette suggestion et prépare sa première comédie, ''[[Le Corniaud]]''.

=== Le temps des succès ===
Gérard Oury écrit, avec des dialogues d'[[André Tabet|André]] et [[Georges Tabet]], l'histoire d'Antoine Maréchal ([[Bourvil]]), un honnête commerçant utilisé par Léopold Saroyan ([[Louis de Funès]]), un trafiquant, pour emmener de Naples à Bordeaux une Cadillac remplie d'héroïne, or, diamants et autres pierres précieuses, s'inspirant directement de l'affaire de la [[French Connection]]. Le tournage se déroule en [[France]] à Paris et en [[Italie]] à [[Rome]] et [[Naples]] en 1964. L'année suivante ''[[Le Corniaud]]'' est le plus gros succès du box-office avec près de {{nobr|12 millions}} de spectateurs.

Oury renouvelle l'expérience avec ''[[La Grande Vadrouille]]'', qui réunit à nouveau Bourvil et Louis de Funès. Le réalisateur écrit le scénario avec sa fille [[Danièle Thompson]], qui fait ses débuts comme scénariste et coécrit tous les films de son père jusqu'à ''[[Vanille Fraise|Vanille fraise]]'', en 1989. L'histoire se déroule en 1942. Un avion anglais est abattu par les Allemands au-dessus de Paris. Les trois pilotes sautent en parachute et atterrissent sur le toit de différents immeubles de la capitale. Ils sont aidés par deux civils français, un chef d'orchestre, Stanislas Lefort (Louis de Funès), qui fait répéter à l'Opéra ''La Damnation de Faust'' de [[Hector Berlioz|Berlioz]], et un peintre en bâtiment, Augustin Bouvet (Bourvil), qui acceptent de les mener en zone libre et deviennent ainsi, malgré eux, acteurs de la Résistance. Lors du tournage, c'est [[Louis de Funès]] lui-même qui a dirigé ''La Marche hongroise'', à la grande surprise des musiciens du palais Garnier. Le film remporte un succès phénoménal et historique : avec {{unité|17272987|spectateurs}}, ''[[La Grande Vadrouille]]'', sorti en {{date-|décembre 1966}}, a longtemps été le numéro 1 du box-office français. Il faut attendre 1998, et les {{nobr|20 millions}} d'entrées de ''[[Titanic (film, 1997)|Titanic]]'', de [[James Cameron]], pour que le record soit battu. Le film de Gérard Oury est le plus gros succès public de l'histoire du cinéma français pendant plus de quarante ans, jusqu'en {{date-|avril 2008}}, quand ''[[Bienvenue chez les Ch'tis]]'' de [[Dany Boon]] le dépasse, suivi en 2011 par ''[[Intouchables (film)|Intouchables]]''.

En [[mai 1968]], alors que les étudiants s'attaquaient aux pavés parisiens, Gérard Oury, lui, s'inquiétait de savoir s'il allait pouvoir tourner son sixième long métrage, ''[[Le Cerveau]]''. C'est l'histoire de deux gagne-petit du crime ([[Bourvil]] et [[Jean-Paul Belmondo]]) qui veulent attaquer un train transférant les fonds de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]], alors qu'un as britannique du braquage surnommé le Cerveau est déjà sur le coup. {{Citation|Un film plein d'idées chères}}, comme le dit aujourd'hui la fille de Gérard Oury, coscénariste du film. Mais le roi du rire est riche de ses deux précédents succès. Aussi peut-il s'offrir le luxe de faire un film en scope avec des stars françaises, mais aussi anglo-saxonnes {{Incise|[[David Niven]] (dans le rôle-titre) et [[Eli Wallach]] (un parrain de la mafia italienne)}}, une séquence animée, des effets spéciaux, des cascades, des milliers de figurants, une copie de la statue de la Liberté, et même des images de la vraie, filmées à [[New York]] du pont du paquebot ''France''. Pour financer cette folie des grandeurs, la Gaumont s'est associée à la Paramount, qui compte sortir ce film à dimension internationale aux [[États-Unis]]. Cela oblige dans un premier temps les scénaristes, [[Danièle Thompson]] et [[Marcel Jullian]], à équilibrer l'importance des rôles entre vedettes locales et étrangères, puis Gérard Oury à filmer en même temps une version en français et une autre en anglais… Fin {{date-|juillet 1968}}, les étudiants sont rangés des barricades et le tournage du ''[[Le Cerveau|Cerveau]]'' commence enfin. Il dure trente semaines. Mais dans la bonne humeur. Un jour qu'Alain Poiré est de passage sur le plateau, Oury lui dit : {{Citation|C'est fou ce que je m'amuse}}. Ce à quoi le producteur lui répond : {{Citation|Tu as des amusements coûteux}}. Ils rapportent aussi. Sorti en [[France]] le {{date-|7 mars 1969}}, ''[[Le Cerveau]]'' est un carton avec plus de {{nombre|5.5|millions}} de spectateurs. Rien de tel aux [[États-Unis]]. Déstabilisée par l'échec de ''[[La Kermesse de l'Ouest (film, 1969)|La Kermesse de l'Ouest]]'', une comédie musicale avec [[Clint Eastwood]], la Paramount sort ''The Brain'' dans une version amputée, sans y croire. C'est l'échec.

Après le succès du ''[[Le Cerveau|Cerveau]]'', Gérard Oury devait retrouver le tandem [[Louis de Funès]]/[[Bourvil]], qui avait contribué à son succès, dans un film prévu pour s'intituler ''Les Sombres héros''. Mais Bourvil mourut quelques mois avant le début du tournage. En plein désarroi, de Funès et Oury envisagent de ne pas faire le film. Après un remaniement de scénario le rôle de Bourvil revient à [[Yves Montand]]. C'est [[Simone Signoret]] qui a soufflé l'idée à Oury, quelques jours après le décès de Bourvil<ref name=":0" />. Parodie de ''[[Ruy Blas]]'', l'histoire est celle de Don Salluste (interprété par De Funès) qui profite de ses fonctions de ministre des Finances du roi d'Espagne pour s'enrichir. La Reine qui le déteste réussit à le chasser de la cour. Ivre de vengeance, il décide de la compromettre. Son neveu Don César ayant refusé de se mêler au complot, il choisit son valet Blaze, transi d'amour pour la souveraine, pour tenir le rôle du prince charmant. À force de quiproquos, il ne parvient qu'à s'attirer les faveurs de la peu avenante Doña Juana ([[Alice Sapritch]]). Lors de sa sortie, ''[[La Folie des grandeurs]]'' a été l'un des grands succès de 1971. {{4e}} au box-office de cette année-là avec {{nombre|5563160|entrées}} après ''[[Les Aristochats]]'', ''[[Les Bidasses en folie]]'' et ''[[Mourir d'aimer (film, 1971)|Mourir d'aimer]]''.

En 1973, Gérard Oury et Louis de Funès se retrouvent pour un dernier film ''[[Les Aventures de Rabbi Jacob]]''. Ce dernier campe Victor Pivert, un homme d'affaires irascible et raciste, qui se retrouve malgré lui confronté à un règlement de comptes entre terroristes d'un pays arabe. Pour semer ses poursuivants, il se déguise en rabbin, après avoir croisé à Orly des religieux juifs en provenance de New York, et pris leurs vêtements. Pour les besoins du tournage, Gérard Oury a fait reconstruire l'ensemble du hall d'arrivée d'Orly et transposa la [[Rue des Rosiers (Paris)|rue des Rosiers]] dans un quartier tranquille de la région parisienne. La scène où Louis de Funès tombe dans une cuve de l'usine de chewing-gum fut particulièrement éprouvante pour l'acteur, mais le cinéaste se souvient surtout des difficultés rencontrées à New York. Lors du tournage dans le Lower East Side, les juifs orthodoxes se montrèrent particulièrement agressifs et lui reprochèrent de réaliser {{Citation|a pornographic picture}}. La sortie du film fut programmée pour 1973 et tomba au même moment que la [[guerre du Kippour]]. Le caractère religieux du film provoqua plusieurs réactions inattendues et violentes. [[Georges Cravenne]], célèbre publicitaire, fut chargé de la promotion du film. L'épouse de ce dernier, [[Danielle Cravenne]], se persuada que le film contenait un message politique {{citation|anti-palestinien}}. Le jour de la sortie, elle détourna un avion et menaça de faire sauter l'appareil si le film n'était pas interdit. L'avion atterrit et la jeune femme fut abattue d'une balle en pleine tête. Sa mort fut qualifiée de coup publicitaire et Gérard Oury reçut d'innombrables lettres d'insultes et de menaces : {{Citation|Je ne changeai rien à ma vie, mais les jours qui suivirent je me promenais armé d'un pistolet}}. Néanmoins, le film fut un « carton », avec {{nombre|7.3|millions}} d'entrées.

=== Projets inaboutis et théâtre ===
En 1975, Gérard Oury devait tourner à nouveau avec Louis de Funès dans un film intitulé ''[[Le Crocodile (projet de film inabouti)|Le Crocodile]]''<ref>''Louis De Funès, l'Irrésistible'', film documentaire de Stéphane Bonnotte diffusé en [[2013 au cinéma|2013]] sur le bouquet de chaînes cinéma [[Ciné+]].</ref>. Le comédien devait jouer le rôle d'un dictateur sud-américain, le colonel Crochet, aux côtés de [[Régine Crespin]], [[Aldo Maccione]] et [[Charles Gérard]]. À la suite des graves problèmes de santé de Louis de Funès qui, deux mois avant la date prévue pour le tournage, est victime de deux crises cardiaques consécutives, le projet est annulé. À la fin des années 1970, Oury espère cependant relancer le projet et songe pour interpréter le rôle principal à [[Peter Sellers]], mais ce dernier meurt d'une [[Infarctus du myocarde|crise cardiaque]] le {{date|24|juillet|1980}}. Malgré une ultime conversation avec Louis de Funès sur une nouvelle mouture du scénario adaptée en tenant compte de l'état de santé de l'acteur (le jeu de Louis de Funès est devenu beaucoup moins physique à partir de 1975), le projet du film est définitivement abandonné<ref>[http://histoiresdetournages.devildead.com/index.php?idart=55 Histoires de tournages].</ref>.

Le réalisateur enchaîne alors sur ''L'Entourloupe'', un scénario destiné à [[Lino Ventura]] tenant le rôle d'un chef d'orchestre français qui débarque à New York et se trouve entrainé dans des aventures tragi-comiques. L'autre protagoniste de l'histoire est un policier américain. Le projet nécessite une coproduction avec un studio hollywoodien. Des discussions s'engagent. Oury tente d'intéresser au projet Al Pacino et Sylvester Stallone, mais ceux-ci refusent après avoir lu le scénario. Découragé, Gérard Oury abandonne et rentre à Paris<ref name=":0" />.

À la suite de l'échec de ces deux projets, Gérard Oury se consacre à l'écriture d'une pièce, ''Arrête ton cinéma'', qui est un échec critique et public en 1977.

=== Retour à la réalisation, autobiographie et derniers succès ===
[[Fichier:Hubert Marot, Pierre Richard en 1975 (cropped).jpg|vignette|redresse|Après l'abandon du projet du ''[[Le Crocodile (projet de film inabouti)|Crocodile]]'' et l'échec de sa pièce de théâtre, Gérard Oury tourne deux films avec [[Pierre Richard]] : ''[[La Carapate]]'' et ''[[Le Coup du parapluie]]''.]]
L'année suivante, en 1978, le réalisateur tourne ''[[La Carapate]]''. En {{date-|mai 1968}}, Jean-Philippe Duroc ([[Pierre Richard]]), un avocat taxé de gauchisme, rend visite à son client, Martial Gaulard ([[Victor Lanoux]]), accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis. À ce moment, une mutinerie éclate à la prison et Gaulard parvient à s'échapper. Recherché par toutes les polices de France, Jean-Philippe parvient à voir le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] et lui demander la grâce présidentielle pour Martial. Le film est tourné dix ans après [[Mai 1968|les événements de mai 68]]. Lors de sa sortie, le film totalise près de trois millions d'entrées, un gros succès mais perd de la vitesse en comparaison avec les précédents films du cinéaste.

Deux ans plus tard, Gérard Oury collabore une seconde fois avec [[Pierre Richard]] pour tourner ''[[Le Coup du parapluie]]''. Ce dernier tient le rôle de Grégoire Lecomte, un comédien sans envergure qui se rend à un rendez-vous pour obtenir un rôle de tueur dans un film. À la suite d'un quiproquo, il se retrouve engagé par de véritables ''mafiosi'' comme tueur à gages, tout en croyant que le « contrat » en question est celui de son rôle dans le film. Il part ainsi pour [[Saint-Tropez]] où il doit éliminer lors d'une soirée un trafiquant d'armes en usant d'un parapluie dont la pointe contient du cyanure. Grégoire ignore que Moskovitz, le vrai tueur, est à ses trousses. Gérard Oury, profitant de l'affluence du {{33e}} Festival de Cannes, a situé l'une des séquences principales du film pendant la compétition de 1980. Après cela, le tournage s'est déroulé à l'aéroport de Nice, à Cannes et à Paris. La distribution comprend aussi [[Valérie Mairesse]], [[Gordon Mitchell]], [[Gert Fröbe]], [[Gérard Jugnot]], [[Maurice Risch]], [[Dominique Lavanant]] et [[Mike Marshall]]. Sorti le {{date-|8 octobre 1980}}, ''[[Le Coup du parapluie]]'' est un succès dans la même veine que ''[[La Carapate]]'' ({{nombre|2.4|millions}} d'entrées).

En 1982, Gérard Oury exploite la fibre comique de [[Jean-Paul Belmondo]] pour la deuxième fois dans ''[[L'As des as]]''. L'histoire est celle de Jo Cavalier, entraîneur de l'équipe française de boxe pour les Jeux olympiques de Berlin en 1936. Au cours des péripéties qui le mènent à affronter [[Adolf Hitler|Hitler]], il prend un enfant juif sous sa protection, le jeune Simon Rosenblum. Sorti le {{date-|27 octobre 1982}}, ''[[L'As des as]]'' est un grand succès avec {{nombre|5452598|entrées}}, et reste {{numéro|2}} au box-office de l'année.

[[Fichier:Gérard Oury en 1984.jpg|vignette|left|upright|Gérard Oury en 1984, lors de la promotion de ''[[La Vengeance du serpent à plumes]]'' en Suisse.]]

Gérard Oury décide de tourner alors avec [[Coluche]], le comique {{numéro|1}} de l'époque, ''[[La Vengeance du serpent à plumes]]'', film inspiré par l'actualité (la [[Conférence Nord-Sud de Cancún|réunion des chefs d'État de différentes nations]] tenue à [[Cancún]], au Mexique). Coluche campe Loulou Dupin, tire-fesse qui apprend que sa grand-mère est morte et qu'il est l'héritier d'un appartement à Paris. À son arrivée, il a l'agréable surprise de trouver deux jeunes femmes dans son appartement : Valérie et Laura, dont il tombe sous le charme. Il ne sait pas que les jeunes femmes appartiennent à un groupe terroriste, Ravachol-Kropotkine, et qu'elles préparent un attentat avec des complices à Cancún, là où 23 chefs d'État doivent se réunir pour discuter du tiers monde. ''[[La Vengeance du serpent à plumes]]'' n'obtient pas tout le succès espéré et n'occupe que le {{numéro|11}} au box-office de cette année-là, avec {{nombre|2663303|entrées}}. Gérard Oury réalise alors trois ans plus tard ''[[Lévy et Goliath]]'', un film dans la même veine que ''[[Les Aventures de Rabbi Jacob|Rabbi Jacob]]'' : [[Richard Anconina]] interprète Moïse Lévy, un juif orthodoxe diamantaire de profession qui se rend à Paris pour son travail et se trouve involontairement mêlé à un trafic de drogue. Cela lui vaut l'antipathie de Goliath, rôle tenue par [[Maxime Leroux]], un chef de bande, mais il peut compter sur son frère Albert ([[Michel Boujenah]]), qui, bien qu'ils soient brouillés, lui apporte une aide précieuse. Ils réussissent à se sortir d'affaire. Avec une bonne distribution comprenant en particulier [[Jean-Claude Brialy]], [[Ticky Holgado]] et [[Robert Hossein]], le film, sorti en 1987, totalise {{nombre|2166907|entrées}}.

=== Fin de carrière en demi-teinte et récompenses ===
Avec un humour toujours burlesque il tourne ''[[Vanille Fraise]]'' en 1989, avec [[Pierre Arditi]] et [[Sabine Azéma]]. Cette dernière campe Clarisse Boulanger, une mère de famille et mariée à Antoine, chirurgien, qui tient une usine de porcelaine. Un beau jour, elle revoit son ancien amant, Guillaume ([[Jacques Perrin]]), qui lui demande de reprendre son rôle d'espionne, abandonné dix ans auparavant. Lasse des conquêtes de son mari, elle accepte et part en Italie. Nom de code : Vanille. Arrivée sur place, sa mission est de faire sauter un bateau contenant des missiles, avec l'aide d'Hippolyte (nom de code : Fraise), qu'elle doit faire passer pour son mari. Ayant appris le stratagème, Antoine, jaloux, part en Italie et se lance à la recherche des jeunes mariés. Le film totalise un résultat bien inférieur à ''[[Lévy et Goliath]]'', avec seulement {{nombre|768518|entrées}}, dont {{nombre|216853|entrées}} à Paris<ref>{{lien web |titre=Vanille fraise |url=http://www.jpbox-office.com/fichfilm.php?id=5535 |site=jpbox-office.com |consulté le=08-07-2023}}.</ref>.

Gérard Oury travaille ensuite sur ''[[La Soif de l'or]]'' avec [[Christian Clavier]], qui vient de cartonner dans ''[[Les Visiteurs (film, 1993)|Les Visiteurs]]''. Clavier interprète Urbain Donnadieu, [[Président-directeur général|PDG]] d'une entreprise de maisons préfabriquées, qui a été élevé par sa grand-mère, Zézette ([[Tsilla Chelton]]), dans le culte du profit. Avare de première classe, il a volé {{formatnum:60000}} francs par jour à son entreprise, et les a transformés en [[lingot d'or|lingots]]. Il voudrait bien les faire passer en Suisse. Il décide donc de cacher les lingots dans les briques d'une des maisons qu'il doit livrer. Tout irait pour le mieux si son épouse, Fleurette ([[Catherine Jacob]]), et son amant, Jacques ([[Philippe Khorsand]]), chauffeur et meilleur ami d'Urbain, ne venaient pas y mettre leur nez. Le film totalise {{nombre|1517890|entrées}}.

[[Fichier:César d'honneur 1993 — Gérard Oury.jpg|vignette|Le [[César d'honneur]] décerné à Gérard Oury en [[18e cérémonie des César|1993]], exposé au [[musée de Louis]].]]

Gérard Oury reçoit la même année, en 1993 un [[César d'honneur]] pour l'ensemble de sa carrière. Le réalisateur a offert sa récompense à Jeanne de Funès en hommage à son époux décédé {{nobr|10 ans}} plus tôt.

Pour ''[[Fantôme avec chauffeur]]'', réalisé en 1995, Gérard Oury réalise le duo d'acteurs en confiant à [[Gérard Jugnot]] et [[Philippe Noiret]] les rôles principaux. L'histoire se déroule à Paris, un grand patron de la finance ([[Philippe Noiret|Noiret]]) et son chauffeur ([[Gérard Jugnot|Jugnot]]) sont tués. Alors que, vivants, ils n'avaient que des relations strictement professionnelles et hiérarchiques, leurs fantômes assistent le plus souvent ensemble aux conséquences de leurs modes de vie troublés. De nouveau, malgré de grandes stars du cinéma français et de bons effets spéciaux, ''[[Fantôme avec chauffeur]]'' ne fait que {{nombre|428867|entrées}}.

''[[Le Schpountz (film, 1999)|Le Schpountz]]'' est le dernier film de Gérard Oury. Soixante-ans après [[Le Schpountz (film, 1938)|le film]] de [[Marcel Pagnol]], le réalisateur a choisi [[Smaïn]] pour chausser les souliers de [[Fernandel]] dans cette nouvelle version. [[Sabine Azéma]] succède à [[Orane Demazis]]. Également de la partie, [[Ticky Holgado]] et [[Martin Lamotte]] dans le dernier film produit par [[Alain Poiré]] pour la [[Gaumont]]. Le tournage s'est déroulé à [[Marseille]] et en studio dans la région parisienne. La première eut lieu à [[Saint-Tropez]] le {{date-|25 août 1999}}. Lors d'un entretien, le réalisateur a déclaré que : {{Citation|[[Le Schpountz (film, 1938)|Le Schpountz]] de [[Marcel Pagnol]] est la réhabilitation du rire et quelquefois, c'est une œuvre tenue à mépris}}. Ce dernier film ne trouva pas son public et fit moins de {{nombre|200000|entrées}}.

==== Membre de l'Académie des beaux-arts ====
Le {{date|11|mars|1998}}, Gérard Oury a été élu membre de l'[[Académie des beaux-arts (France)|Académie des beaux-arts]] et reçu sous la Coupole le {{date|1er mars 2000}} par [[Pierre Schoendoerffer]]. Il a été élu dans la section des créations artistiques dans le cinéma et l'audiovisuel, au siège qu'occupait [[René Clément]]. Son épée est réalisée par [[Pierre-Yves Trémois]] en 1999, et le réalisateur y fait inscrire la fameuse phrase tirée du film [[Le Quai des brumes (film)|''Le Quai des brumes'']] « [[T'as d'beaux yeux, tu sais.]] », hommage à sa compagne Michèle Morgan<ref>Site de P.-Y. Trémois [http://www.tremois.com/autres?lightbox=image1pjv].</ref>. Le cinéaste a rejoint plusieurs confrères dont [[Roman Polanski]], installé en {{date-|décembre 1999}}. Son fauteuil est occupé depuis 2007 par [[Jean-Jacques Annaud]].

==== Deux autobiographies ====
Gérard Oury publie sa première autobiographie en 1989. Intitulé ''Mémoires d'éléphant'', ce livre est rempli d'anecdotes. En {{date-|mai 2001}}, Oury, presque aveugle mais toujours actif, publie ''Ma Grande Vadrouille'' chez Plon. Loin d'être une autobiographie, ce livre de souvenirs rassemble une série d'anecdotes et de pensées classées par ordre alphabétique. Le lecteur voit ainsi défiler des tranches de vie où apparaissent aussi bien [[Bourvil]], [[Louis de Funès]] que [[Charles de Gaulle|le Général de Gaulle]], [[Coluche]], [[Jean-Paul Belmondo]] ou l'élue de son cœur [[Michèle Morgan]]. Toute la vie de Gérard Oury, comédien passé réalisateur avant d'être intronisé membre de l'Institut, est ainsi contenue dans un abécédaire amusant.

==== Hommage du Festival de Cannes ====
[[Fichier:Gérard Oury Michèle Morgan.jpg|vignette|Gérard Oury et sa compagne [[Michèle Morgan]] au [[Festival de Cannes 2001]].]]
Le {{date|14|mai|2001}}, le [[Festival de Cannes]] rend hommage à Gérard Oury, entouré à l'occasion de sa famille, mais aussi de [[Smaïn]], [[Michel Boujenah]] et [[Jean-Paul Belmondo]]. Le cinéaste évoque : {{Citation|Je n'ai jamais eu de film sélectionné à Cannes. Tout vient à point à qui sait attendre}}. Il déclare également qu'il n'y a pas de recette pour faire un film, c'est un apport d'auteurs, de techniciens.

La fille de Gérard Oury, [[Danièle Thompson]], son petit-fils [[Christopher Thompson]] déclarent qu'il a vu son grand-père travailler et son plaisir à travailler, son humour, ils évoquent également la projection de ''[[Les Aventures de Rabbi Jacob|Rabbi Jacob]]'' et le bonheur du public.

La compagne du réalisateur [[Michèle Morgan]] explique qu'elle a tourné avec son compagnon à ses débuts. Elle parle de lui comme d'un artisan, quelqu'un qui a beaucoup d'humour.

[[Jean-Paul Belmondo]] lui, raconte que ce qui l'intéressait dans le cinéma c'était de jouer des vaudevilles, que Gérard Oury lui a donné de grands rôles.

Pour finir, le réalisateur tire la leçon de ses années de cinéma : du travail et une bonne histoire.

==== Décoration ====
Le {{date|20|septembre|2002}}, Gérard Oury est élevé à la dignité de grand officier de l'ordre national du Mérite par [[Jacques Chirac]], lors d'une cérémonie dans la salle des fêtes de l'Élysée à laquelle assistent notamment [[Michèle Morgan]] et [[Danièle Thompson]] et toute sa famille. Le Président de la République déclare que les films du metteur en scène se distinguent par {{Citation|un comique sympathique, sans prétentions intellectuelles, fraternel et efficace}}, avant d'ajouter que Gérard Oury est {{Citation|un comique dont la vérité est universelle comme celle de Molière}}.

Cette même année, en octobre, ''[[La Grande Vadrouille]]'' est projetée dans une version restaurée à l'[[Opéra de Paris]] en présence du réalisateur.

=== Pas de réadaptation pour ''Le Corniaud'' ===
Lors du [[Festival de Cannes 2005]], une rumeur sur un nouveau projet de réadaptation du film ''[[Le Corniaud]]'' court : [[Benoît Poelvoorde]] et [[Jamel Debbouze]] auraient donné leur accord pour tourner dans le film et reprendre respectivement les rôles de [[Bourvil]] et de [[Louis de Funès]]. Produit par [[La Petite Reine]]<ref group="note">Il fut aussi annoncé dans les [[années 2000]] que [[La Petite Reine]] allait produire un remake du film ''[[Fantômas (film, 1964)|Fantômas]]'' d'[[André Hunebelle]] (avec [[Louis de Funès]]). Il devait être réalisé par [[Christophe Gans]] avec [[Jean Reno]] et [[José Garcia]] dans les rôles principaux mais le film ne vit jamais le jour.</ref> et [[Studiocanal]], le film aurait été écrit par [[Franck Magnier]] et [[Alexandre Charlot]] et devait s'intituler ''On a encore volé le Youcouncoun''<ref>[http://www.cinenews.be/fr/films/on-a-encore-vole-le-youcouncoun/ Fiche de ''On a encore volé le Youcouncoun''] sur www.cinenews.be.</ref>. Gérard Oury a annoncé qu'il n'avait jamais donné son accord à un tel projet et que celui-ci n'était {{Citation|en aucun cas à l'ordre du jour}}<ref>{{Lien web|url=fichearticle_gen_carticle=18386259.html |titre=Pas de remake pour "Le Corniaud" ! |jour= 31 |mois=mai |année= 2006|site=allocine.fr|consulté le=25 juillet 2015}} : {{citation bloc|Monsieur Gérard Oury tient à faire savoir qu'il n'a jamais donné son accord sur le projet de ''remake'' du ''Corniaud'' et que celui-ci n'est en aucun cas à l'ordre du jour.}}.</ref>.

=== Décès et hommages ===
[[Fichier:Tombe de Gérard Oury au cimetière de Montparnasse à Paris.JPG|thumb|Tombe de Gérard Oury au [[cimetière du Montparnasse]] ({{5e}} division), à Paris.]]

Gérard Oury s'éteint le {{Date|19|juillet|2006}}<ref name="actes">{{Lien web |url=http://www.cineartistes.com/?page=images&id=563&type=3 |titre=Actes de naissance et de décès |site=CinéArtistes |consulté le=25 août 2018}}.</ref> dans sa maison de [[Saint-Tropez]], à l'âge de {{nobr|87 ans}}. Il est enterré à Paris au [[cimetière du Montparnasse]] ({{5e}} division). À ses funérailles, de nombreuses personnalités sont présentes : sa fille [[Danièle Thompson]], son petit-fils [[Christopher Thompson]] et sa sœur Caroline, sa compagne [[Michèle Morgan]] et sa famille, et de nombreux acteurs comme [[Anouk Aimée]], [[Richard Anconina]], [[Pierre Arditi]], [[Sabine Azéma]], [[Jean-Paul Belmondo]], [[Michel Boujenah]], [[Jean-Claude Brialy]], [[Robert Hossein]], [[Gérard Jugnot]], [[Pierre Richard]], [[Smaïn]], [[Philippe Torreton]], les réalisateurs [[Alexandre Arcady]], [[Alain Corneau]], [[Claude Lelouch]], [[Claude Pinoteau]], [[Jean-Marie Poiré]], [[Alain Terzian]], les écrivains [[Jorge Semprún]] et [[Marek Halter]], ainsi que le Premier ministre [[Dominique de Villepin]], le ministre de la Culture [[Renaud Donnedieu de Vabres]], l'ancien ministre [[Jack Lang]], les journalistes [[Claire Chazal]] et [[Philippe Labro]]<ref>[http://cultureetloisirs.france3.fr/cinema/actu/23050303-fr.php], [http://www.lalibre.be/article.phtml?id=5&subid=105&art_id=297987 Dernier hommage à Gérard Oury].</ref>.

[[Jacques Chirac]] salue un {{Citation|maître du rire et de la bonne humeur}} qui était aussi {{Citation|un formidable créateur de mythes}}, et [[Renaud Donnedieu de Vabres]] rend hommage à un {{Citation|maître du rire}}. {{Citation|Au Panthéon du cinéma populaire de haute qualité (Gérard Oury) figure en première place}}, affirme peu auparavant son prédécesseur au ministère de la Culture, [[Jack Lang]]. Le Premier ministre d'alors, [[Dominique de Villepin]], rend hommage au réalisateur, saluant {{Citation|l'acteur qu'il fut, le merveilleux cinéaste, l'ami. Je perds un ami et la France perd l'un de ses plus grands cinéastes, une grande figure du cinéma français}} :
{{Citation bloc|Pour la première fois, le roi du rire nous laisse seuls, lui qui a su mettre en lumière ce je ne sais quoi qui nous rassemble. Gérard Oury voulait enchanter nos vies en conteur généreux avec le sens du partage, donnant vie à des personnages éternels.}}

Un hommage a également été rendu par le rabbin [[Josy Eisenberg]] qui avait été conseiller technique sur ''Les aventures de Rabbi Jacob'' : {{Citation|selon la tradition juive, remercions Dieu d'avoir donné vie à celui qui nous quitte}}. Trois cents anonymes ont également été autorisés à se rendre sur la tombe du cinéaste à l'issue de la cérémonie, lors de laquelle le cinéaste a été porté en terre au son des musiques de ses films interprétées par un quatuor à cordes. Famille et amis devaient ensuite se retrouver à [[la Closerie des Lilas]] pour un verre de l'amitié.

==== ''Mon père l'As des As'' ====
En 2019, sa fille unique Danièle Thompson publie un livre consacré à son père ''Gérard Oury, Mon père, l'As des As'', dans lequel {{citation|elle décrit avec une grande tendresse ce que furent les vingt ans d'amour entre lui et sa mère, Jacqueline Roman}}. Surtout elle y révèle que le père biologique de Gérard Oury n'était pas Serge Tenenbaum mais un aviateur chilien héros de guerre nommé [[José Luis Sanchez Besa]] de Avila<ref>"Danièle Thompson : Avec mon père, on ne parlait pas de son secret", ''Gala'', 27 juin 2019, p. 47-49</ref>.

== Filmographie ==
=== Réalisateur ===
{{colonnes|nombre=2|taille=30|
* [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[La Main chaude]]'' (+ acteur, scénariste et dialoguiste)
* [[1961 au cinéma|1961]] : ''[[La Menace (film, 1961)|La Menace]]'' (+ acteur)
* [[1962 au cinéma|1962]] : ''[[Le crime ne paie pas (film, 1962)|Le crime ne paie pas]]'' (+ scénariste)
* [[1965 au cinéma|1965]] : ''[[Le Corniaud]]'' (+ scénariste)
* [[1966 au cinéma|1966]] : ''[[La Grande Vadrouille]]'' (+ scénariste)
* [[1969 au cinéma|1969]] : ''[[Le Cerveau]]'' (+ scénariste)
* [[1971 au cinéma|1971]] : ''[[La Folie des grandeurs]]'' (+ scénariste)
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[Les Aventures de Rabbi Jacob]]'' (+ auteur de l'histoire, scénariste et dialoguiste)
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[Le Crocodile (projet de film inabouti)|Le Crocodile]]'' (projet de film) (+ auteur de l'histoire, scénariste et dialoguiste)
* [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[La Carapate]]'' (+ scénariste)
* [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[Le Coup du parapluie]]'' (+ scénariste)
* [[1982 au cinéma|1982]] : ''[[L'As des as]]'' (+ scénariste)
* [[1984 au cinéma|1984]] : ''[[La Vengeance du serpent à plumes]]'' (+ scénariste)
* [[1987 au cinéma|1987]] : ''[[Lévy et Goliath]]'' (+ scénariste)
* [[1989 au cinéma|1989]] : ''[[Vanille Fraise]]'' (+ scénariste)
* [[1993 au cinéma|1993]] : ''[[La Soif de l'or]]'' (+ scénariste)
* [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Fantôme avec chauffeur]]''
* [[1999 au cinéma|1999]] : ''[[Le Schpountz (film, 1999)|Le Schpountz]]'' (+ scénariste)
}}

=== Scénariste ===
{{colonnes|nombre=2|taille=30|
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Le Miroir à deux faces]]'', d'[[André Cayatte]] (coscénariste, + acteur)
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Un témoin dans la ville]]'', d'[[Édouard Molinaro]] (coscénariste)
* 1959 : ''[[Babette s'en va-t-en guerre]]'', de [[Christian-Jaque]] (auteur de l'histoire)
* 1959 : ''[[Voulez-vous danser avec moi ?]]'', de [[Michel Boisrond]] (adaptateur)
* [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Leçons de séduction]]'' (''The Mirror Has Two Faces''), de [[Barbra Streisand]] – réadaptation du ''Miroir à deux faces''
}}

=== Acteur ===
{{colonnes|taille=30|
* [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[Le Médecin des neiges]]'' de [[Marcel Ichac]] <small>(court métrage)</small>
* 1942 : ''[[Les Petits Riens (film)|Les Petits Riens]]'' de [[Raymond Leboursier]] : Philinthe
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[Antoine et Antoinette]]'' de [[Jacques Becker]] : un client
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Jo la Romance]]'' de [[Gilles Grangier]] : Roland Grenier
* 1949 : ''[[Du Guesclin (film)|Du Guesclin]]'' de [[Bernard de Latour]] : le dauphin, puis le roi [[Charles V le Sage|Charles V de France]]
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[La Souricière (film)|La Souricière]]'' d'[[Henri Calef]]
* 1950 : ''[[La Belle que voilà]]'' de [[Jean-Paul Le Chanois]] : Bruno
* [[1951 au cinéma|1951]] : ''[[Garou-Garou, le passe-muraille]]'' de [[Jean Boyer (réalisateur)|Jean Boyer]] : Maurice, le complice de Susan
* 1951 : ''[[Sans laisser d'adresse (film)|Sans laisser d'adresse]]'' de [[Jean-Paul Le Chanois]] : le journaliste aigri
* 1951 : ''[[La nuit est mon royaume]]'' de [[Georges Lacombe (réalisateur)|Georges Lacombe]] : Lionel Moreau
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Le Costaud des Batignolles]]'' de [[Guy Lacourt]] : le narrateur
[[Fichier:Ernest Meissonier-Campagne de France cropped.jpg|vignette|En [[1953 au cinéma|1953]], Gérard Oury interprète à deux reprises pour des films étrangers le rôle de [[Napoléon Ier|Napoléon]], ici représenté dans le tableau ''[[1814, La Campagne de France]]'' d'[[Ernest Meissonier]].]]
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Horizons sans fin]]'' de [[Jean Dréville]] : voix uniquement
* 1953 : ''[[La Belle Espionne]]'' (''Sea Devils'') de [[Raoul Walsh]] : [[Napoléon Ier|Napoléon]]
* 1953 : ''[[La Rose et l'Épée]]'' (''{{langue|en|The Sword and the Rose}}'') de [[Ken Annakin]] : [[François Ier (roi de France)|François]], le [[Dauphin (titre)|dauphin de France]]
* 1953 : ''[[Le Fond du problème (film)|Le Fond du problème]]'' (''{{langue|en|The Heart of the Matter}}'') de [[George More O'Ferrall]] : Yusef
* [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[Commando à Rhodes]]'' (''They Who Dare''), de [[Lewis Milestone]] : le capitaine George Two
* 1954 : ''[[L'amante di Paride]]'' de [[Marc Allégret]] et [[Edgar George Ulmer]] : [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]]
* 1954 : ''[[Détective du bon Dieu]]'' (''Father Brown'') de [[Robert Hamer]] : l'inspecteur Dubois
* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Les héros sont fatigués]]'' d'[[Yves Ciampi]] : Villeterre
* 1955 : ''[[La Fille du fleuve]]'' (''{{langue|it|La Donna del fiume}}'') de [[Mario Soldati]] : Enzo Cinti
* [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[La Meilleure Part]]'' d'[[Yves Allégret]] : Gérard Bailly, un ingénieur
* 1956 : ''[[La Maison des secrets]]'' (''House of Secrets'' ou ''Triple Deception'') de [[Guy Green]] : Julius Pinder
* 1956 : ''[[Le Ciel des hommes]]'' d'[[Yvonne Dornès]] : voix uniquement <small>(court métrage)</small>
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Méfiez-vous fillettes]]'' d'[[Yves Allégret]] : Marcel Palmer
* 1957 : ''[[Les Marines]]'' de [[François Reichenbach]] : récitant <small>(court métrage)</small>
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Le Septième Ciel (film, 1958)|Le Septième Ciel]]'' de [[Raymond Bernard]] : Maurice Portal
* 1958 : ''[[Le Dos au mur (film, 1958)|Le Dos au mur]]'' d'[[Édouard Molinaro]] : Jacques Decrey
* 1958 : ''[[Le Miroir à deux faces]]'' d'[[André Cayatte]] : le docteur Bosc
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Le Voyage (film, 1959)|Le Voyage]]'' (''The Journey'') d'[[Anatole Litvak]] : Teklel Hafouli
* [[1963 au cinéma|1963]] : ''[[Pas de lauriers pour les tueurs]]'' (''The Prize'') de [[Mark Robson]] : le docteur Claude Marceau
* [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[À couteaux tirés (film, 1963)|À couteaux tirés]]'' de [[Charles Gérard]]
* 1964 : ''Le Vrai Visage de [[Thérèse de Lisieux]]'' de [[Philippe Agostini]] : voix uniquement <small>(court métrage documentaire)</small>
* [[1986 au cinéma|1986]] : ''[[Un homme et une femme : Vingt ans déjà]]'' de [[Claude Lelouch]] : un spectateur de ''Quarante ans : déjà !'' ([[caméo]])
* [[2003 au cinéma|2003]] : ''[[Là-haut, un roi au-dessus des nuages]]'' de [[Pierre Schoendoerffer]] : le général de La Motte-Noire
}}

=== Collaborations récurrentes ===
Gérard Oury a tourné à de nombreuses reprises avec [[Louis de Funès]] (5 fois), [[Bourvil]] (3 fois), [[Pierre Richard]] et [[Jean-Paul Belmondo]] (2 fois).

== Théâtre ==
=== Auteur et metteur en scène ===
* [[1977 au théâtre|1977]] : ''Arrête ton cinéma'' de Gérard Oury, mise en scène de l'auteur, [[théâtre du Gymnase Marie-Bell|théâtre du Gymnase]]

=== Comédien ===
{{colonnes|nombre=2|taille=30|
* [[1939 au théâtre|1939]] : ''[[Britannicus (Racine)|Britannicus]]'' de [[Jean Racine|Racine]], mise en scène [[Jean Yonnel]], [[Comédie-Française]]
* 1939 : ''[[Bérénice (Racine)|Bérénice]]'' de [[Jean Racine]], [[Comédie-Française]] : Rutile (<small>5 fois, 1939-1940</small>)
* [[1945 au théâtre|1945]] : ''Les Vivants'' d'[[Henri Troyat]], [[théâtre du Vieux-Colombier]]
* [[1947 au théâtre|1947]] : ''Borgia'' de [[Herman Closson]], mise en scène [[Claude Sainval]], [[Comédie des Champs-Élysées]]
* [[1948 au théâtre|1948]] : ''Thermidor'' de [[Claude Vermorel]], mise en scène de l'auteur, [[théâtre Pigalle]]
* [[1949 au théâtre|1949]] : ''Les Amants d'Argos'' de [[Jean-Claude Eger]], mise en scène [[René Rocher]], [[théâtre Verlaine]]
* [[1950 au théâtre|1950]] : ''[[La neige était sale (pièce de théâtre)|La neige était sale]]'' de [[Frédéric Dard]] d'après [[Georges Simenon]], mise en scène [[Raymond Rouleau]], [[théâtre de l'Œuvre]]
* [[1951 au théâtre|1951]] : ''[[Anna Karénine]]'' de [[Raymond Rouleau]] d'après [[Léon Tolstoï|Tolstoï]], mise en scène Raymond Rouleau, [[théâtre de la Renaissance (Paris)|théâtre de la Renaissance]]
* [[1955 au théâtre|1955]] : ''Pour le meilleur et le pire'' de [[Clifford Odets]], mise en scène [[Raymond Rouleau]], [[théâtre des Mathurins]]
* [[1957 au théâtre|1957]] : ''La Guerre du sucre'' de [[Robert Collon]], mise en scène [[Yves Allégret]], [[théâtre des Bouffes-Parisiens]]
* [[1960 au théâtre|1960]] : ''[[Ruy Blas]]'' de [[Victor Hugo]], mise en scène [[Raymond Rouleau]], [[Comédie-Française]]
* Radio : feuilleton radiophonique ''La Marie des Isles'' de [[Francis Didelot]] d'après [[Robert Gaillard (écrivain)|Robert Gaillard]] (1952), réalisé par Ange Gilles, avec [[Sophie Desmarets]], et [[Georges Aminel]].
}}

== Honneurs ==
* [[1991]] : {{Déco Commandeur de la Légion d'honneur}}
* 1992 : {{Déco Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres}}<ref>{{Lien web |titre=Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°02 du 17/02/1993 - Légifrance |url=https://www.legifrance.gouv.fr/liste/bodmr?sortValue=PUBLICATION_DATE_DESC&pageSize=100&page=3&tab_selection=all#bodmr |site=legifrance.gouv.fr |consulté le=2023-11-27}}.</ref> 
* 2002 : {{Déco Grand officier de l'ordre national du Mérite}}
* [[1993]] : [[César du cinéma|César]] pour l'ensemble de sa carrière
* [[1998]] (''mars'') : membre de l'[[Académie des beaux-arts (France)|Académie des beaux-arts]] (élu au fauteuil de [[René Clément]]).
* [[2011]] : une [[place Gérard-Oury]], dans le [[8e arrondissement de Paris|{{8e}} arrondissement]] de [[Paris]], est inaugurée en présence de [[Roman Polanski]], [[Danièle Thompson]] et [[Bertrand Delanoë]]. Elle se situe à l’intersection des [[rue de Courcelles]], [[rue Rembrandt]] et [[rue de Monceau]], ancien emplacement de la [[place du Pérou]] déplacée dès 2005.

== Résultats au box-office ==
{|class="wikitable sortable centre"
! Film || Année || Box-office France<ref>Selon le livre ''Ciné-passions'' de Simon Simsi aux éditions Dixit (1945-2010), imprimé en février 2012, chiffres officiels du [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]].</ref> (entrées)
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[La Main chaude]]''|| [[1960 au cinéma|1960]]|| {{formatnum:524786}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[La Menace (film, 1961)|La Menace]]''|| [[1961 au cinéma|1961]]|| {{formatnum:1005769}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[Le crime ne paie pas (film, 1962)|Le crime ne paie pas]]''|| [[1961 au cinéma|1961]]|| {{formatnum:1327403}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[Le Corniaud]]''|| [[1965 au cinéma|1965]]|| {{formatnum:11741156}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[La Grande Vadrouille]]''|| [[1966 au cinéma|1966]]|| {{formatnum:17272987}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[Le Cerveau]]''|| [[1969 au cinéma|1969]]|| {{formatnum:5547305}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[La Folie des grandeurs]]''|| [[1971 au cinéma|1971]]|| {{formatnum:5563354}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[Les Aventures de Rabbi Jacob]]''|| [[1973 au cinéma|1973]]|| {{formatnum:7295727}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[La Carapate]]''|| [[1978 au cinéma|1978]]|| {{formatnum:2923257}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[Le Coup du parapluie]]''|| [[1980 au cinéma|1980]]|| {{formatnum:2451606}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[L'As des as]]''|| [[1982 au cinéma|1982]]|| {{formatnum:5452598}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[La Vengeance du serpent à plumes]]''|| [[1984 au cinéma|1984]]|| {{formatnum:2663303}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[Lévy et Goliath]]''|| [[1987 au cinéma|1987]]|| {{formatnum:2166907}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[Vanille Fraise]]''|| [[1989 au cinéma|1989]]|| {{formatnum:768518}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[La Soif de l'or]]''|| [[1993 au cinéma|1993]]|| {{formatnum:1517890}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[Fantôme avec chauffeur]]''|| [[1996 au cinéma|1996]]|| {{formatnum:406874}}
|-
| bgcolor="#c5c9e6" |''[[Le Schpountz (film, 1999)|Le Schpountz]]''|| [[1999 au cinéma|1999]]|| {{formatnum:205809}}
|-class="sortbottom"
! colspan="2" | Total || '''{{formatnum:68835249}}'''
|}

== Acteurs ayant tourné avec Gérard Oury ==
{{pertinence section|date=mai 2023}}
Gérard Oury a tourné avec de nombreux acteurs :

{{colonnes|nombre=4|1=
* [[Bourvil]]
* [[Louis de Funès]]
* [[Jean-Paul Belmondo]]
* [[David Niven]]
* [[Eli Wallach]]
* [[Terry-Thomas]]
* [[Paul Préboist]]
* [[Guy Grosso]]
* [[Michel Modo]]
* [[Yves Montand]]
* [[Venantino Venantini]]
* [[Benno Sterzenbach]]
* [[Marie-France Pisier]]
* [[Coluche]]
* [[Pierre Richard]]
* [[Smaïn]]
* [[Sabine Azéma]]
* [[Ticky Holgado]]
* [[Martin Lamotte]]
* [[Philippe Noiret]]
* [[Gérard Jugnot]]
* [[Jean-Luc Bideau]]
* [[Daniel Gélin]]
* [[Béatrice Agenin]]
* [[Sophie Desmarets]]
* [[Christian Clavier]]
* [[Tsilla Chelton]]
* [[Catherine Jacob]]
* [[Philippe Khorsand]]
* [[Bernard Haller]]
* [[Denise Péronne]]
* [[Marine Delterme]]
* [[Pascal Greggory]]
* [[Pierre Arditi]]
* [[Isaac de Bankolé]]
* [[Jacques Perrin]]
* [[Patrick Timsit]]
* [[Richard Anconina]]
* [[Michel Boujenah]]
* [[Jean-Claude Brialy]]
* [[Maxime Leroux]]
* [[Sophie Barjac]]
* [[Maurice Chevit]]
* [[Souad Amidou]]
* [[Robert Hossein]]
* [[Isabelle Mergault]]
* [[Didier Pain]]
* [[Maruschka Detmers]]
* [[Luis Rego]]
* [[Farid Chopel]]
* [[Josiane Balasko]]
* [[Jackie Sardou]]
* [[François Dunoyer]]
* [[Clémentine Célarié]]
* [[Henri Attal]]
* [[Valérie Mairesse]]
* [[Gert Fröbe]]
* [[Maurice Risch]]
* [[Dominique Lavanant]]
* [[Roger Carel]]
* [[Mike Marshall]]
* [[Robert Dalban]]
* [[Philippe Bruneau (acteur)|Philippe Bruneau]]
* [[Victor Lanoux]]
* [[Raymond Bussières]]
* [[Claude Brosset]]
* [[Jean-Pierre Darras]]
* [[Yvonne Gaudeau]]
* [[Jacques Frantz]]
* [[Clément Michu]]
* [[Suzy Delair]]
* [[Marcel Dalio]]
* [[Claude Giraud (acteur)|Claude Giraud]]
* [[Henri Guybet]]
* [[Claude Piéplu]]
* [[Miou-Miou]]
* [[Popeck]]
* [[Jacques François]]
* [[Xavier Gélin]]
* [[Dominique Zardi]]
* [[Gérard Darmon]]
* [[Alice Sapritch]]
* [[Karin Schubert (actrice)|Karin Schubert]]
* [[Raymond Gérôme]]
* [[Jacques Balutin]]
* [[Henri Génès]]
* [[Paul Mercey]]
* [[Pierre Tornade]]
* [[Patrick Préjean]]
* [[Max Montavon]]
* [[Mario David (acteur)|Mario David]]
* [[Marie Dubois]]
* [[Andréa Parisy]]
* [[Mary Marquet]]
* [[Colette Brosset]]
* [[Henri Virlogeux]]
* [[Danielle Darrieux]]
* [[Christian Marin]]
* [[Edwige Feuillère]]
* [[Michèle Morgan]]
* [[Gérard Hernandez]]
* [[Michael Lonsdale]]
* [[Gino Cervi]]
* [[Jean Servais (comédien)|Jean Servais]]
* [[Pierre Mondy]]
* [[Annie Girardot]]
* [[Pierre Brasseur]]
* [[Marie-José Nat]]
* [[Elsa Martinelli]]
* [[Paolo Stoppa]]
* [[Jacques Charrier]]
* [[Macha Méril]]
* [[Paulette Dubost]]
* [[Alfred Adam]]
* [[Dominique Davray]]
}}
* Au cours de sa carrière, il travaille fréquemment avec certains acteurs et cascadeurs, parmi lesquels [[Claude Carliez]], [[Rémy Julienne]] ou encore [[François Nadal]].

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=note}}

=== Références ===
{{Références}}

== Bibliographie ==
=== Publications de Gérard Oury ===
* Gérard Oury, ''[[Référence:Mémoires d'éléphant|Mémoires d'éléphant]]'', Olivier Orban, Paris, 1988, 330 p., broché, 15 x {{unité|24|cm}} {{ISBN|2855654351}}; réédition Presses Pocket, Paris, 1989, 346 p. {{ISBN|2266030639}}; réédition Plon, Paris, 1999, 330 p., broché, 14 x {{unité|23|cm}} {{ISBN|2259191835}}.
: Son autobiographie remplie d'anecdotes.
* Gérard Oury, ''Ma grande vadrouille'', Plon, Paris, 2001, 250 p., broché, 14 x {{unité|23|cm}} {{ISBN|2259193528}}.
: De A comme Avarice, à Z comme Zut, en passant par M comme Moi, un abécédaire de la vie du réalisateur par lui-même. Comme il le remarque en avant-propos de ce livre : {{citation|Il y a une dizaine d'années, je publiai ''Mémoire d'éléphant''. Une décennie a passé et je reprends la plume. Ce bouquin n'est pas la suite de mon livre de mémoires}}.

=== Sur Gérard Oury ===
* {{Ouvrage |auteur1= [[Danièle Thompson]] |auteur2=Jean-Pierre Lavoignat |titre=Gérard Oury : Mon père, l'as des as |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |collection= Art et spectacle |année= 2019 |pages totales= 208 |isbn= 2732487953}}.

=== Bibliographie complémentaire ===
* {{Ouvrage|prénom1=Bertrand|nom1=Dicale|lien auteur1=Bertrand Dicale|titre=[[Référence:Louis de Funès, grimace et gloire|Louis de Funès, grimace et gloire]]|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|année=2009|mois=juin|jour=10|pages totales=528|isbn=978-2-246-63661-8|isbn2=2-246-63661-2|présentation en ligne=http://www.grasset.fr/Grasset/CtlPrincipal?controlerCode=CtlCatalogue&requestCode=afficherListe&tri=TITRE&numPage=1&titre=&nom=&collection=&code=3779519&Submit.x=54&Submit.y=17&Submit=Rechercher&itemCollection=}}

== Voir aussi ==
{{autres projets
 |commons=Category:Gérard Oury
 |wikiquote=Gérard Oury
}}

=== Documentaires ===
* Jean-Pierre Lavoignat et [[Christopher Thompson]], ''Gérard Oury, « Il est poli d'être gai »'', 2001, Studio Canal, [http://www.alizeproduction.be/fr/documentaires/gerard_oury.html <small>présentation en ligne</small>].
* [[Serge Khalfon]] et [[Laurent Delahousse]], ''Bourvil, de Funès, Belmondo, les secrets du cinéma de Gérard Oury'', émission ''[[Un jour, un destin]]'', 8 mai 2020, [[France 3]].

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [https://www.ledevoir.com/2006/07/21/114144.html « Cinéma - Mort de Gérard Oury, réalisateur de La Grande Vadrouille »], ''[[Le Devoir]]'', du {{date-|21 juillet 2006}}.
* [https://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0@2-3246,31-797084,0.html « Gérard Oury, dernier clap »], diaporama du ''[[Le Monde|Monde]]''.
* [http://www.traxzone.com/textes/index.asp?id=2570 « Hommage à Gérard Oury et aux musiques de ses films »], TraxZone, {{date-|21 juillet 2006}}.
* [http://archives.tsr.ch/player/personnalite-oury ''Vidéo :'' Gérard Oury] en 1969, une archive de la [[Télévision suisse romande]].

{{Palette|Gérard Oury|César d'honneur|Shoah en France|Membres de la section de création artistique dans le cinéma et l’audiovisuel de l'Académie des beaux-arts}}
{{Portail|cinéma français|réalisation|Paris|humour|judaïsme|Shoah}}

{{DEFAULTSORT:Oury, Gerard}}
[[Catégorie:Acteur français de cinéma]]
[[Catégorie:Acteur français du XXe siècle]]
[[Catégorie:Acteur ayant incarné François Ier de France]]
[[Catégorie:Acteur ayant incarné Napoléon Bonaparte]]
[[Catégorie:Troupe de la Comédie-Française]]
[[Catégorie:Réalisateur français]]
[[Catégorie:Scénariste français de cinéma]]
[[Catégorie:Élève du lycée Janson-de-Sailly]]
[[Catégorie:Élève du cours Simon]]
[[Catégorie:Élève du Conservatoire national supérieur d'art dramatique]]
[[Catégorie:Commandeur de la Légion d'honneur promu en 1991]]
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[[Catégorie:Académie des beaux-arts (France)]]
[[Catégorie:Nom de scène]]
[[Catégorie:Survivant de la Shoah en France]]
[[Catégorie:Survivant français de la Shoah]]
[[Catégorie:César d'honneur]]
[[Catégorie:Naissance en avril 1919]]
[[Catégorie:Naissance dans le 16e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Naissance dans le département de la Seine]]
[[Catégorie:Décès en juillet 2006]]
[[Catégorie:Décès à Saint-Tropez]]
[[Catégorie:Décès à 87 ans]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière du Montparnasse (division 5)]]
[[Catégorie:Commandeur de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Commandeur des Arts et des Lettres]]