Voir la source de Peinture de la dynastie Qing

La '''peinture de la dynastie Qing ''' (1644 - 1912), se situe dans le respect de l'héritage de la [[peinture chinoise]] des dynasties précédentes, mais se renouvelle progressivement dans tous les domaines : que ce soit la peinture chinoise de cour, la production de l'[[Académie impériale de peinture chinoise|Académie]], celle des groupes d'artistes, lettrés ou non, proches ou en opposition au pouvoir, celle des peintres retirés pour raisons politiques, celle des « excentriques », celle des nombreux ateliers commerciaux qui produisent des copies, ou des peintures de jolies femmes et des peintures érotiques, et jusqu'à la peinture quasi industrielle destinée à l'exportation, tous ces domaines évoluent, s'effacent ou apparaissent sous une forme radicalement nouvelle.

La fin de la dynastie est marquée par la constitution de l'[[école de Lingnan]], laquelle assume la transition entre Chine ancienne et Chine moderne, au contact des autres traditions picturales, japonaise de l'[[ère Meiji]] (1868-1912) et occidentale, avec le passage du {{sp-|XIX|au|XX}}.
 
== Les six maîtres du début des Qing ==
{{Article connexe|Peinture de lettrés|Peinture chinoise|Mandarin (fonctionnaire)}}
<gallery>
Fichier:A Spring Breeze of Yun Shouping.jpg|[[Yun Shouping]]. ''Souffle printanier''. Feuille d'album. Encre et couleurs sur papier, {{Dunité|26.3|33.4|cm}}. [[Musée national du Palais]], Taipei
Fichier:Yun Shouping. Album leaf. Flowers. Palace Museum, Beijing.jpg|[[Yun Shouping]]. Feuille d'album. Encre et couleurs sur papier, {{Dunité|22.8|34.6|cm}}. Méthode de peinture « sans os ». [[Cité Interdite|Musée du Palais]], Beijing
Fichier:Yun Shouping. Lotus glittering in the pond. Tianjin Museum.jpg|[[Yun Shouping]]. ''Lotus scintillant sur l'étang'', v. 1650-1690. Méthode de peinture « sans os ». Encre et couleurs sur papier, {{Dunité|28.2|40.8|cm}}. [[Musées de Tianjin|Musée d'art de Tianjin]]
Fichier:Album Illustrating Du Fu's Poems11.jpg|[[Wang Shimin]], 1666. ''Album illustrant les poèmes de [[Du Fu]]''. Encre et couleurs sur papier, H. 39 cm.
Fichier:清 王原祁 為瞻亭畫七發妙劑圖 軸-Landscape for Zhanting MET DP-13883-002.jpg|[[Wang Yuanqi]] (1642-1715), ''Paysage pour Zhanting'', 1710. Rouleau suspendu, 95.3 × 47 cm. [[Metropolitan Museum of Art|The Met]]. NY<ref>[https://www.metmuseum.org/art/collection/search/62743 Notice du Met.]</ref>
Fichier:Wang Hui - Peach Blossom.jpg|[[Wang Hui]]. ''Pêchers en fleurs. Bateau de pêcheur''. Feuille d'album, encre et couleurs sur papier, {{Dunité|28.5|43|cm}}. [[Cité interdite|Musée national du Palais]]
</gallery>

Actif au début de la dynastie, [[Yun Shouping]] est l'objet d'une admiration constante pour ses peintures de fleurs aux couleurs douces. Ce qui semble, ici, une simple étude de la nature va bien au-delà d'une imitation stricte, tendant à manifester l'esprit qui se dégage de la nature. Selon ses propres mots, « dans la peinture d'après nature, seule la ressemblance parfaite permet de transmettre l'esprit »<ref>{{harvsp|Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong, 2004|p=406}}</ref>. Cette tendance à la ressemblance spirituelle était déjà évidente, à la fin de la dynastie Ming, dans l'œuvre de [[Xu Wei]], qui s'exprimait alors bien plus par taches formées  uniquement à l'encre calligraphique, éloignée de l'imitation de la nature comme une addition de détails visibles mais bien plus comme l'expression qui se dégage de l'ensemble. Le trait de Xu Wei y est alors brisé par le pinceau mouillé qui vient dissoudre l'encre<ref>{{harvsp|Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong, 2004|p=414}}</ref>. Cette pratique expressive aura un bel avenir en Chine jusqu'au {{s-|XX}}. Yun Shouping obtient souvent, mais pas constamment, cette « ressemblance parfaite », sans passer par le détail et sans trait de contour, mais par une peinture fluide, les chinois disent « sans os », par la surface de couleur liquide, éventuellement modulée dans l'humide et parfois déposée par frottis sur le papier. Yun Shouping se situe dans la tradition des peintres Song de « fleurs et oiseaux » ou « herbes et insectes », une peinture « sans os », colorée et naturaliste qui aura un effet à long terme sur les peintres de la transition du {{sp-|XIX|au|XX}}<ref group="N">Yun Shouping trouve une voie proche de peintres tels [[peinture chinoise#Fleurs et oiseaux|le peintre de cour Li Di]] : {{harvsp|Elisseeff|2010|texte=Danielle Elisseeff 2010|p=254-255}}</ref>. La peinture « sans os » est promise à un long avenir, mais souvent associée au tracé fin vers la fin du {{s-|XIX}}, pour une peinture naturaliste avec une plus grande tendance au détail ; elle sera la pratique de {{Lien|Ju Lian}} (1824-1904), et de ses héritiers de l'[[école de Lingnan]], au {{s-|XX}}<ref>{{harvsp|Mael Bellec (dir.), 2015|p=10 et 24, entre autres}}</ref>, mais à nouveau, sans détail.

Ce peintre [[Yun Shouping]], (actif en 1633-1690), fait partie des Six maîtres du début des Qing (dont [[Wang Yuanqi]]) tous proches les uns des autres, et qui suivent la tradition lettrée dite de l'[[Peinture de lettrés#L'École du Sud (Chine)|École du Sud]], dans le sillage de [[Dong Qichang]], des images douces et paisibles<ref>Nie Chongzheng in {{harvsp|Yang Xin et al., 2003|p=266}}.</ref>. À part Yun Shouping ce sont des peintres de paysage. Leurs maîtres préférés sont, pour donner quelques repères, outre [[Dong Qichang]] et [[Huang Gongwang]], [[Ni Zan]] et même [[Mi Fu]]<ref>{{harvsp|''Montagnes célestes'', 2004 |p=245, 262, 270}}</ref>. [[Wang Yuanqi]], figure centrale de ce groupe, sera aussi un haut fonctionnaire sous les Qing.

Wang Yuanqi apporte de nouvelles formes de composition, pleines de mouvement, manifeste d'une imagination vive. Avec lui, la couleur n'est plus apportée après le dessin du contour et le lavis, comme dans la tradition, mais intégrée à tout instant au cours de la peinture, en veillant, selon ses propres mots, « à ce qu'il y ait de l'encre dans la couleur, et de la couleur dans l'encre »<ref>{{harvsp| Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong, 2004 |p=340}}</ref>.

=== Sélection ===
* Les six maîtres du début des Qing : [[les quatre Wang]], [[Wang Shimin]] (1592-1680), [[Wang Jian (peintre)|Wang Jian]] (1598-1677)<ref name=montagne262>{{harvsp|''Montagnes célestes'', 2004|p=262}}</ref>{{,}}<ref name=zhang284>{{harvsp|Zhang Hongxing (dir.), 2013|p=284}}</ref>, [[Wang Hui]]<ref name=kerlan74>{{harvsp|Anne Kerlan-Stephens, 1999|p=74-103}}</ref>{{,}}<ref name=zhang282>{{harvsp|Zhang Hongxing (dir.), 2013|p=282}}</ref>, [[Wang Yuanqi]]<ref name=montagne270>{{harvsp|''Montagnes célestes'', 2004|p=270}}.</ref>{{,}}<ref name=zhang308>{{harvsp|Zhang Hongxing (dir.), 2013|p=308}}.</ref> ainsi que [[Wu Li]] (1632-1718) et [[Yun Shouping]] (1633-1690)
* Les 8 maîtres de Jinling ([[Nanjing]]) : [[Gong Xian]] (1618-1689)<ref name=montagne252>{{harvsp|''Montagnes célestes'', 2004|p=252}}.</ref>{{,}}<ref name=zhang292>{{harvsp|Zhang Hongxing (dir.), 2013|p=292}}.</ref>, [[Fan Qi]] (1616-1695)<ref name=zhang288>{{harvsp|Zhang Hongxing (dir.), 2013|p=288}}.</ref>, [[Zou Zhe]] (1636-1708), [[Wu Hong]] (act. 1670-1680), {{Lien|langue=en|fr=Hu Zao}} (?-?), [[Gao Cen]] (act. 1643-1679), Ye Xin (?-?), {{Lien|langue=en|fr=Xie Sun}} (?-?) , peintres « naturalistes »
* Les peintres non affiliés du début des Qing : [[Xiao Yuncong]] (1596-1673), [[Mei Qing]] (1623-1697)

== Peinture de cour, désir d'encyclopédie et nostalgie ==
{{Article connexe|Académie Hanlin|Peinture chinoise|Mandarin (fonctionnaire)|Académie impériale de peinture chinoise}}

La tendance au détail se trouve accentuée au sein de la cour et dans les commandes impériales par l'esprit encyclopédique qui tend à recenser tout ce qui existe et à le pérenniser tout en le contrôlant. Par ailleurs, les premiers temps de la dynastie sont marqués par le goût des Mandchous pour une peinture colorée. Cette dynastie cultive une véritable passion pour les collections, impériales et privées, dont les antiquités, bronzes et jades, les livres, et les peintures anciennes<ref group="N">Éric Lefebvre ''Collectionner pour transmettre : Ruan Yuan (1764-1849)'' dans {{harvsp|Flora Blanchon (dir.), 2008|p=215-222}}. L'auteur, qui analyse le phénomène des collections de livres, de textes, de sites architecturaux et d'objets (mais ne mentionne pas la peinture), distingue deux périodes, la première centrée sur Pékin et [[Yangzhou]] (commerce du sel) et, au {{s-|XIX}}, [[Canton (Chine)|Canton]] et [[Shanghai]]. Aux {{s2-|XVII|XVIII}}, depuis le règne de Kangxi (1662-1723), ce sont surtout les collections impériales qui se développent, et même se systématisent à l'ère Qianlong (1736-1796) avec le catalogage, dans une volonté constante d'assimilation de la culture chinoise</ref>. Cette "collectionnite", qui s'empare des élites, de quelque origine qu'elles soient, mandchoues, chinoises, coréennes, hauts fonctionnaires, lettrés ou marchands, a comme objectif la transmission des savoirs et l'assimilation de la culture chinoise qui est, alors, profondément respectée et admirée. À partir de l'ère Jiaqing (1796-1821) ce sont les collections privées qui dominent, avec la recomposition rapide des collections, au cours de cette période troublée. Les collections privées pouvant être, d'ailleurs, publiées.

Dans cet esprit, la peinture de la [[Qingmingjie|Fête de Qing Ming]], (Fête des morts)<ref>Lire {{harvsp|Elisseeff|2010|texte=Danielle Elisseeff 2010|p=249}} et festival [[Qingmingjie]].</ref> reprend le même thème traité sous les Song<ref>''Animation au bord de la rivière [de la capitale] durant la fête Qingming. '' : [[Art chinois#Dynastie Song à Hangzhou (XIe – XIIIe siècles)|Art chinois sous la dynastie Song à Hangzhou]]</ref>. Mais alors que l'original s'attachait, dans la manière propre aux peintres professionnels, aux détails techniques, cette version s'attache aux loisirs : spectacles de théâtre (de plein air), acrobates, lutteurs… et on distingue nettement les rochers remarquables qui s'élèvent, traditionnellement, dans les [[jardin chinois|jardins]], en couleurs bleu et vert, comme dans certaines peintures de l'époque Song dans le « style bleu et vert », apprécié de la famille impériale Song et que, significativement, s'approprie la dynastie Mandchoue. Quant à la représentation de l'espace des bâtiments, on peut constater des effets de perspective à l'occidentale, dans la réduction des bâtiments avec la distance, combinés aux obliques parallèles ([[Perspective isométrique|isométrique]]) propres aux conventions chinoises traditionnelles, mais sans ombre. C'est particulièrement visible dans la vue de [[Suzhou]] par le peintre de cour Xu Yang (1712-v.1779). Ce qui laisserait supposer une influence constante des conventions occidentales apportées par les peintres jésuites à la cour, dont [[Giuseppe Castiglione]] (1688-1766). On peut en voir l'effet dans la représentation des figures (par exemple dans les cent portraits de soldats d'élite commandés par l'empereur [[Qianlong]]) où un certain [[Modelé (art)|modelé]] a été retenu, en collaboration avec des peintres européens<ref>{{harvsp|Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong, 2004 |p=67}}</ref>, car l'ombre, les lettrés en évitaient, traditionnellement, l'emploi<ref>{{harvsp|Elisseeff|2010|texte=Danielle Elisseeff 2010|p=247-249}}</ref>.

<gallery>
Fichier:畫麗珠萃秀 Gathering Gems of Beauty (吳西施) 2.jpg|[[Xi Shi]] dans l'album ''Les plus grandes beautés'' (畫麗珠萃秀). Peintre de cour, v. 1738. [[Musée national du Palais]]<ref group="N">« Chacune des douze feuilles de cet album [peint par He Dazi, peintre de cour] porte un titre et représente des beautés célèbres de l'histoire chinoise telles que Xi Shi, Qin Luofu, Qin Longyu, Madame Li des Han, Zhuo Wenjun, Cai Wenji, Wu Liju, la princesse Shouyang, Mulan, Madame Gongsun, Hongxian et Lady Hongfu. Le peintre est identifié comme étant He Dazi, peut-être un artiste de l’[[Académie impériale de peinture chinoise|Académie de peinture]] dont le style s'inspire des figures féminines peintes par Jiang Bingzhen, mais dont les dates de naissance et de décès sont inconnues. Dans cet album, les pages de gauche portent la retranscription, rédigées par un officiel de la cour en 1738 (un certain Liang Shizheng) des fragments d'anciennes poésies ayant un rapport direct ou indirect avec les aventures des dames représentées dans les peintures. Bien que les œuvres suivent le style correspondant au type de peinture des dames de la cour, les versets en révèlent différentes facettes dans l’éloge des vertus féminines. »: traduction approximative de la [https://theme.npm.edu.tw/exh102/form10204/en/en02.html Page correspondante du site du Musée national du Palais]</ref>
Fichier:Qianlong-Kunstsammlung1.jpg|Peintres de cour<ref>Probablement deux peintres de l'[[Académie impériale de peinture chinoise]].</ref>.<br/>''Un ou deux ?''<br/> [[Qianlong]] (r. 1735-1796) et sa collection. vers 1740 ?
Fichier:Badai.jpg|Peintres de cour et européens. ''Portrait de Baidai, officier méritant'', 1761. Encre et couleurs sur soie. H. env. 155 cm.
Fichier:Bouteille rouge Musée Guimet 2418.jpg|Bouteille, porcelaine à couverte monochrome rouge de cuivre sous couverte. v. 1650-1700. H. 16 cm.<br/>[[Musée national des arts asiatiques - Guimet|Musée Guimet]]<ref>Référence : Michel Beurdelay , ''La céramique chinoise''. Éditions Charles Moreau, {{ISBN|2-909458-15-6}}, p. 242-243.</ref>
Fichier:Dish with secret decoration. Qing, Kangxi brand. Guimet Museum, G 816.jpg|Plat à décor de fruits, fleurs, dragons et nuages. Porcelaine « Famille verte » sur [[Biscuit (céramique)|biscuit]] "à secret"<ref group="N">Ces motifs "secrets" tendent à créer la surprise lorsqu'on regarde cette porcelaine. Sa brillance uniforme habituelle est, ici, nuancée par la présence de petits motifs qui apparaissent en léger creux, comme "gravées", dans les parties non peintes de ce blanc brillant. Voir : [https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dish_with_secret_decoration._Qing,_Kangxi_brand._Guimet_Museum,_G_816._Detail.jpg un gros plan sur le marli de ce plat].</ref> Règne [[Kangxi]] (1662-1722). [[Musée national des Arts asiatiques - Guimet|Musée Guimet]] 
</gallery>
<gallery>
Fichier:Yuan Jiang-At Mount Li Escaping the Heat.jpg|''Au mont Li pour fuir la chaleur''. Yuan Jiang, 1702. Encre et couleurs sur soie, 216.7 x 42.4 cm. [[Musée de la capitale]], Beijing
Fichier:Along the River 7-119-3.jpg|Peintres de cour, 1736. ''Tout au long de la rivière, à la fête de [[Qingmingjie|Qingming]]''. Rouleau portatif, couleurs sur soie, {{Dunité|35,6|1152,8|cm}}. [[Musée national du Palais]]<ref>{{harvsp|Elisseeff|2010|texte=Danielle Elisseeff 2010|p=249}}</ref>
Fichier:Along the River During the Qingming Festival (Qing Court Version) - cut2.jpg|idem, détail H. 35,6 cm 
Fichier:Along the River During the Qingming Festival (Qing Court Version) 08 2.jpg|idem, détail H. 30 cm environ
Fichier:Prosperous Suzhou 2.jpg|Xu Yang (1712-1779). ''La riche ville de [[Suzhou]]''<ref>{{Lien|Prosperous Suzhou}}</ref>, 1759. Rouleau portatif, couleurs sur soie, {{Dunité|39|1241|cm}}. [[Musée provincial du Liaoning]] 
Fichier:Flickr - dalbera - Vase à décor "mille fleurs" (musée Guimet).jpg|Vase "mille fleurs", [[Jingdezhen]]. Fin période [[Qianlong]] (1736-1795). Porcelaine, émaux polychromes « Famille rose ». Musée Guimet
</gallery>

La peinture s'effectue aussi sur la céramique. Il est donc possible de mentionner la floraison de créations, aux très riches effets de couleurs, dans le domaine de la [[céramique chinoise#Céramiques Qing|céramique Qing]] : les traditionnels bleu et blanc souvent avec des décors archaïsants, mais surtout les ''susancai'' (« trois couleurs unies »), ''wucai'' (« cinq couleurs »  ou « Famille verte »), ''doucai'' (« couleurs liées »), ''ruancai'' (couleurs douces), comprenant les ''falangcai'' (couleurs émaillées), les ''fencai'' (« couleurs poudreuses »), les ''yangcai'' (« couleurs occidentales », que nous connaissons sous le nom de « Famille rose »), et aussi les glaçures monochromes : « sang de bœuf », « jaune impérial », « rouge occidental » (''yanghong''), et même « noir miroir » ou « blanc de Chine ».

=== Sélection ===
* Peintre de figures : {{Lien|langue=en|fr=Yu Zhiding}} (v.1647-1709)<ref>[http://www.chinaonlinemuseum.com/gallery-yu-zhiding.php Yu Zhiding : galerie sur chinaonline.com]</ref>
* Le style méticuleux, tradition académique du détail, et les peintres de cour : [[Li Yin]] (1610 ou 1616-1685), Yuan Jiang (1690-1724)<ref name=zhang298>{{harvsp|Zhang Hongxing (dir.), 2013|p=298}}</ref>, Yuan Yao (?-?)
* Un peintre professionnel lettré : [[Hua Yan]] (1682-1756)
* Un peintre de fleurs et oiseaux : [[Shen Quan]] (?-?)

== Individualistes et excentriques au début de la dynastie ==
Dans un mouvement divergent du style méticuleux, mais par contre, s'appuyant sur les mêmes fondements que les « quatre Wang », la peinture lettrée, quatre moines peintres restés délibérément hors des sentiers officiels se manifestent dès la fin du {{sp-|XVII|et au|XVIII}}<ref>{{harvsp|Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong, 2004 |p=328-333}}</ref>. Ils vont bien au-delà du non-conformisme traditionnellement nécessaire à une conduite élégamment et savamment lettrée. Cette fois, c'est une forte indépendance d'esprit qui caractérise cette génération de peintres dits « excentriques »<ref group="N">Sur les peintres « excentriques », voir bibliographie : [[François Cheng]], ''Toute beauté est singulière'', 2004. Sur tout ce paragraphe : {{harvsp|Montagnes célestes, 2004}} et Nie Chongzheng, in ''3000 ans de peinture chinoise'' 1997-2003, {{p.|251-296}}</ref>, dont les plus célèbres : les [[Moine bouddhique|moines]] [[Zhu Da]]<ref group="N">Sur Zhu Da, voir bibliographie : [[François Cheng]], ''Chu Ta - Le génie du trait''; Liu Jianlong, in ''La Peinture chinoise'', {{p.|415-417}} ; Nie Chongzheng, in ''3000 ans de peinture chinoise'', {{p.|256-258}}.</ref> (moine Badashanren) (1625-1705) et [[Shitao]] (moine Citrouille-amère)<ref group="N">Sur Shitao, voir bibliographie : [[François Cheng]], ''Shitao 1642-1707. La saveur du monde''; Pierre Ryckmans : ''Shitao, Propos sur la peinture du Moine Citrouille-Amère'' ; Liu Jianlong, in ''La Peinture chinoise'', {{p.|328}} ; Nie Chongzheng, in {{harvsp|Yang Xin et al., 2003|p=258}}.</ref> (1642- vers 1707). On les regroupe souvent sous le nom d'« école de [[Yangzhou]] » ([[Jiangsu]])<ref group="N">[[Yangzhou]] fut la ville la plus prospère que gouvernèrent les Qing. Elle attirait autour de ses marchands des lettrés, des poètes, des fonctionnaires et des musiciens, et des auteurs dramatiques. (Nie Chongzheng, in {{harvsp|Yang Xin et al., 2003|p=278}}).</ref> avec Li Shan.

[[Gong Xian]] (v. 1599-1699), du groupe des 8 maîtres de Jinling ([[Nanjing]]), doit vivre retiré, dans la pauvreté, après la chute des Ming. Il donne à ses paysages un caractère désolé, afin de marquer qu'il désapprouve son époque<ref>{{harvsp|Helen Loveday (dir.), 2004}}</ref>. Sa pratique très originale de l'encre et du lavis tiens largement à son travail par couches superposées et au moyen d'une accumulation de points, d'un noir plus ou moins dense qui lui permettent de manifester de puissants effets atmosphériques, lumière et ombre, mais aussi brumes, fumées, vapeurs et rayons de soleil sur la neige. Le naturalisme dont il fait preuve est transfiguré par sa technique singulière, qui va de nuances claires dans ses premières peintures, jusqu'à un style sombre, voire ténébreux, ensuite. C'est ce qui fait de lui un maître pour les générations suivantes<ref>{{harvsp|Yang Xin et al., 2003|p=266}}.</ref>.

[[Shitao]] est familier des artistes qui l'ont précédé, en particulier les « quatre maîtres de la fin des Yuan » : [[Huang Gongwang]] (1269-1358), [[Wu Zhen]] (1280-1354), [[Ni Zan]] (1301-1375) et [[Wang Meng (peintre)|Wang Meng]] (1308-1385), mais aussi [[Xu Wei]] (1521-1593), évoqué au commencement de cet article. Shitao a aussi assimilé l'esprit de [[Dong Qichang]], d'esprit normalisateur. Mais Dong Qichang donne aussi toute son importance à la personne, dans la création comme dans l'interprétation. C'est dans cette voie, toute personnelle, que Shitao renouvelle la composition, en imprimant, par exemple des contorsions étranges à ses montagnes, ou au cours d'une rivière, et à un chemin particulièrement tortueux, souligné de traits sombres. Autre singularité, il ne ménage pas ses traits et points, innombrables, en général d'une très grande densité et d'une tout aussi grande variété. Par ailleurs, il innove aussi en utilisant une feuille mouillée, sur laquelle il peut jouer avec les nuances produites par les variations dans le degré d'absorption de l'encre par le papier humide. Ces procédés plongent ses paysages dans un univers étrange, comme dans un rêve<ref>{{harvsp|Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong, 2004 |p=328-329}}</ref>.

[[Zhu Da]]. La structure tout à fait exceptionnelle à cette époque, et inégalée ensuite, des premières peintures de Badashanren tient du décentrement de l'objet représenté, rejeté vers les marges, voire en dehors, tandis que le vide, les espaces blancs participent grandement à l'équilibre des compositions. Son écriture picturale va investir, ensuite, de grands formats avec de plus fortes schématisations, un pinceau « déchainé » et au tracé en cursive extrême (dite d'[[Écriture cursive chinoise#Les calligraphies cursives|« herbes folles », ''kuangcao'']])<ref>{{harvsp|Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong, 2004|p=416}}</ref>. Son impact sur les générations qui suivent, et jusqu'en plein {{s-|XXI}}, est considérable.

Au tournant du {{s-|XVIII}} la manière de peindre, rapide et apparemment spontanée de cette « école de Yangzhou » est identifiée à une qualité supérieure parce qu'apparentée à la peinture de lettrés d'inspiration '' [[Chán (bouddhisme)|chan]]'' (ou, plus simplement, d'inspiration philosophique<ref group="N">Sur le célèbre « Chaos primordial » de [[Zhu Derun]], daté de 1349, voir bibliographie : James Cahill, in ''3000 ans de peinture chinoise'', {{p.|162-163}}.</ref>) des {{sp-|XII|-|XVI}}: [[Liang Kai]], [[Muqi Fachang|Muqi]], [[Wu Zhen]], [[Zhu Derun]], [[Ni Zan]], [[Shen Zhou]] ou [[Xu Wei]]<ref group="N">Murielle Peytavin, ''L'impact de la commande sur la pratique de l'artiste amateur dans la peinture chinoise'' dans {{harvsp|Flora Blanchon (dir.), 2008|p=204}} : « Ces derniers ne se privent pas d'utiliser cette tendance stylistique qui les caractérisent déjà en partie, en en profitant parfois pour se dégager d'obligations sans beaucoup d'attention portée à l'œuvre elle-même ». Et l'auteur se réfère à une remarque de {{Lien|trad=James Cahill (art historian)|lang=en|fr=James Cahill (historien de l'art)}} (1926–2014), à propos de peintures tardives de Shitao.</ref>.

Ces peintres « excentriques » et ceux qui les ont suivis, ainsi que les peintres d'inspiration ''chan'' antérieurs ont servi de références aux artistes modernes occidentaux, tout particulièrement aux surréalistes ([[André Masson (peintre)|André Masson]], peut-être le plus concerné) et à l'[[Expressionnisme abstrait]] de l'[[École de New York]] ([[Mark Tobey]], [[Robert Motherwell]]…) mais aussi à une foule d'artistes comme [[Hans Hartung]] ou [[Jean Degottex]]<ref>{{harvsp|Peng, Chang Ming Marie, 2004|p=193-235}} et Peng, Chang Ming Marie : ''Impact de la peinture chinoise sur la peinture occidentale contemporaine : Trois exemples marquants (Mark Tobey, André Masson, Henri Michaux)'' dans {{harvsp|Flora Blanchon (dir.), 2008|p=405-426}}</ref>.
<gallery>
Fichier:清 龔賢 冬景山水圖 軸 紙本-Wintry Mountains MET 1989 363 132 d3 250083.jpg|[[Gong Xian]]. Détail de ''Montagnes hivernales''. Rouleau suspendu, encre sur papier, v. 1679–89. [[Metropolitan Museum of Art]]
Image:Mingxianquan and Hutouyan by Shitao.jpg|[[Shitao]]. ''La Cascade de Mingxianquan et le mont Hutouyan''<br>Rouleau vertical, encre, couleurs, papier, 20 x 26 cm
Fichier:Bada Shanren - Lotus and Ducks - Google Art Project.jpg|[[Zhu Da]]. ''Peinture de lotus'', v. 1696, rouleau vertical, encre sur papier, H. 185 cm<br/>
Fichier:MET DP165397.jpg|[[Jin Nong]]. Feuille d'album de 12 feuilles, 1754. Encre et couleurs sur papier, 28.6 x 23.8 cm.<br/> The Met, NY
Fichier:Jin Nong (1687-1763) Blooming Prunus. Tianjin Art Museum.jpg|[[Jin Nong]] (1687-1763). ''Prunier en fleurs''. Encre sur papier. [[Musées de Tianjin|Musée d'art de Tianjin]]
</gallery>

=== Sélection ===
* [[Kuncan#Les Quatre Grands Moines Peintres|Les Quatre Grands Moines Peintres]] : [[Hongren (peintre)|Hongren]] (1610-v.1663), [[Kuncan]] (1612-v.1671), [[Zhu Da]] (Badashanren) (1625-1705)<ref name=zhang304>{{harvsp|Zhang Hongxing (dir.), 2013|p=304}}</ref>, [[Shitao]] (1641-v.1720)<ref name=montagne276>{{harvsp|''Montagnes célestes'', 2004|p=276}}</ref>{{,}}<ref name=zhang296>{{harvsp|Zhang Hongxing (dir.), 2013|p=296}}</ref>

== Divers mouvements de tradition lettrée, novateurs, en fin de période ==
Ivan Kamenarović<ref>{{harvsp|Flora Blanchon (dir.), 2008|p=209-222}}</ref> a su montrer que la fin des Ming, par l'arrivée violente des Qing au pouvoir, a très nettement infléchi le monde des lettrés et de leurs valeurs. En effet, si auparavant la règle, à laquelle on ne dérogeait qu'exceptionnellement, était d'échanger des peintures et non de les vendre, les pratiques ont tendance à s'inverser à partir de ce moment où de nombreux peintres reconnus sous les Ming se retirent, comme [[Gong Xian]], par opposition au nouveau régime, et se retrouvent donc sans ressources. La question se pose alors pour eux, de faire de leurs peintures un moyen de subsistance. Dans le même temps la demande se fait pressante, de la part de mandarins et de marchands enrichis avides de se procurer des œuvres de qualité. Ce qu'acceptent Gong Xian et bien d'autres. Ivan Kamenarović évoque [[Shitao]], mais aussi [[Zhu Da]] dans un commerce indirect, non humiliant. Par ailleurs, les lettrés se sont retrouvés sans autre moyen de survivre non seulement par opposition politique mais aussi en raison de l'afflux de jeunes diplômés, dans un État en paix et disposant d'un système de formation des élites performant. Les nouveaux diplômés se retrouvant sans emploi, car le nombre de postes disponibles n'était pas extensible dans de telles proportions, se tournaient vers la peinture, les sceaux, les pierres à encre, et tout ce qui n'était pas trop humiliant pour gagner leur vie.

<gallery>
Image:Renxiong wan04s.jpg|[[Ren Xiong]], vers 1850. Quatrième feuille de ''Cent mille scènes''. Papier, poudre d'or et couleurs. <br/>H. 26,3 cm ; L. 20,5 cm.
Fichier:Ren Xiong Self Portrait.jpeg|[[Ren Xiong]]. ''Autoportrait''. Rouleau mural, encre et couleurs sur papier, H. 177,5 cm. [[Cité interdite|Musée du Palais impérial]], Beijing
Fichier:Dou Yanshan teaching sons.jpg|[[Ren Xun]]. ''Dou Yanshan enseignant ses fils''<ref group="N">Dou Yanshan tient sa célébrité en Chine, pour avoir eu cinq fils reçus aux [[examens impériaux]], donc [[Mandarin (fonctionnaire)|mandarins]]. Il est considéré comme un modèle de parent. Mais au {{s-|XIX}} il y avait pléthore de diplômés, qui se retrouvaient sans fonction, contraints de se contenter de vivre de leurs peintures, ou de travaux similaires.</ref>. Rouleau vertical, encre et couleurs sur papier
Fichier:Flowering Plants (Zhao Zhiqian) - 4.jpg|[[Zhao Zhiqian]] (1829-1884). D'une série de quatre : ''Plantes en fleurs'', 1870. Encre et couleurs sur papier.<br/>[[Musée national de Tokyo]]
Fichier:Ren Yi. Portrait of Gao Yongzhi as a Calligraphy Beggar. 1887. Shanghai Museum.jpg|[[Ren Yi|Ren Bonian]]. ''Portrait du préfet Gao Yong en mendiant-calligraphe'', 1887. Encre et couleurs sur soie, H. 130,9 cm. [[Musée de Shanghai]]
Fichier:Ju Lian - Bird, Insects, and Peach Blossom - 2000.125.11 - Yale University Art Gallery.jpg|{{Lien|Ju Lian}} (1824-1904). ''Oiseau, insectes et pêcher en fleurs'', fin {{19e|}} déb {{20e|s}}. Papier, H. 129 cm. [[Yale University Art Gallery]]
Fichier:Reading in the Oil Lamp Light.jpg|[[Wu Changshuo]] (1844-1927). ''La lecture à la lampe à huile'', 1908. Encre sur papier, H. 106 cm
</gallery>

La première vague excentriques influence, tour à tour, les [[Huit excentriques de Yangzhou]], au {{XVIIIe|s}}, dont [[Jin Nong]] (1687–1764) et [[Gao Xiang]] (1688–1753), puis les peintres de l'école de [[Shanghai]]<ref>Catalogue de l'exposition : {{harvsp|Lefèbvre 2013}}</ref>, au {{XIXe|s}}: dont [[Ren Xiong]] (1823-1857), [[Xugu (peintre)|Xu Gu]] (vers 1824-1896) et [[Ren Yi|Ren Bonian]] (ou Rèn Yí) (1840-1896), peintre professionnel, et, plus tard, [[Wu Changshuo]] (1844-1927), à la fin de la dynastie. La représentation expressive des peintres de Yangzhou aura exercé une influence décisive sur les peintres shanghaïens, pour l'essentiel une peinture expressive de fleurs et oiseaux. Tous sont d'autant plus décidés à affirmer une forme d'individualisme, de révolte et de désespoir quand se répandent, sous les Qing, des cahiers de modèles imprimés, qui répertorient en les banalisant tous les procédés des peintres anciens ; ruinant ainsi les plus hautes valeurs de la Chine dans un monde qui s'effondre, sous le coup des crises et avec l'occupation étrangère. Le savoir-faire de Ju Lian (1828-1904), qui donne une nouvelle vie aux styles anciens dont ceux de [[Yun Shouping]] et de [[Zhu Da]], est transmis à une génération de jeunes peintres qui feront franchir à la peinture chinoise sa première révolution moderne : l'[[école de Lingnan]]<ref>{{harvsp|Mael Bellec (dir.), 2015 |p=24}}</ref>. À 27 ans, {{Lien|langue=en|fr=Gao Jianfu}} (1879-1951) s'engage totalement dans le mouvement révolutionnaire [[Tongmenghui]] de 1906 à 1911, avec la [[révolution chinoise de 1911]]. Il multiplie les innovations expérimentales depuis le savoir qui lui a été transmis et en s'inspirant, temporairement, de modèles japonais. Il s'agit, d'ailleurs, en 1911, d'une référence au style morotai de [[Yokoyama Taikan]] (1868-1958) et [[Hishida Shunsō]] (1874-1911), lui-même synthèse entre peinture japonaise et peinture occidentale, où le trait est évacué au profit d'effets atmosphériques<ref>{{harvsp|Mael Bellec (dir.), 2015 |p=66}}</ref>. Gao Jianfu restera la figure centrale de l'école de Lingnan.

=== Sélection ===
* L'École de Jingjiang ([[Zhenjiang]]) : dont Zhang Yin (1761-1829) , héritiers des [[Wu Hong#Les Huit Maîtres de Jinling|Huit Maîtres de Jinling]]
* L'[[Xugu (peintre)#L'École de Shanghai|École de Shanghai]] : [[Xugu (peintre)|Xugu]] (1824-1896), [[Ren Xiong]] (1823-1857)<ref name=montagne260>{{harvsp|''Montagnes célestes'', 2004|p=260}}</ref>, [[Ren Xun]] (1835-1893), [[Ren Yu]] (1853-1901), [[Ren Yi|Ren Bonian]] [Ren Yi] (1840-1896)<ref name=zhang318>{{harvsp|Zhang Hongxing (dir.), 2013|p=318}}</ref>, [[Zhao Zhiqian]] (1829-1884)
* L'[[école de Lingnan]] : {{Lien|langue=en|fr=Gao Jianfu}} (1879-1951), {{Lien|Chen Shuren}} (1884-1948) et Gao Qifeng (1889-1933)

== Peinture de professionnels et peinture d'exportation ==
<gallery widths="200px" heights="133px">
Fichier:乔莱观画像.jpg|Lettré en train de lire et se faisant montrer, par son serviteur, un rouleau suspendu
Fichier:Domestic Scene from an Opulent Household. Qianlong period. Museum of Fine Arts. Boston.jpg|Scène domestique, riche famille dans un palais. Peintre de cour, v. 1775-1800. Feuille d'album sur soie, H. 40 cm. [[Musée des Beaux-Arts (Boston)|Boston]]
Fichier:Qing Dynasty Immortal Magu.jpg|{{Lien|fr=L'immortelle Magu|lang=en|trad=Magu (deity) |texte=L'immortelle Magu}}, déesse de la longévité. {{18e}} s. Peinture sur soie, H 142 cm. [[Musée national de Varsovie]]
Fichier:Zheng Mao.png|Zheng Mao 鄭瞀 et son époux, le roi Cheng de l'[[Chu (État)|État de Chu]]. Illustration des ''[[Biographies de femmes exemplaires]]'', éd. Ruan Fuying, [[Yangzhou]] 1825. [[Xylographie]]
</gallery>
=== Vie quotidienne ===
L'imposante vue de Suzhou, qui n'a été vue que par quelques membres de l'élite, avait comme fonction de témoigner de la bonne gouvernance de l'empereur<ref>{{harvsp|Zhang Hongxing (dir.), 2013 |p=310}}</ref>. À l'opposé, la peinture populaire, [[Art vernaculaire|vernaculaire]], a pu se tourner vers des sujets destinés au marché. Il faut savoir que de très nombreux peintres professionnels, parfois recrutés à l'[[Académie impériale de peinture chinoise|Académie]] ou proches de cette Académie, ayant une vie soumise aux aléas, après leur séjour à la cour, pouvaient passer de la cour à la ville et devoir vivre de leurs peintures<ref>{{harvsp|James Cahill, 2010|p=35 et suivantes}}</ref>, éventuellement exploitées pour la gravure sur bois en tant qu'illustration.

La vie quotidienne apparait dans les peintures narratives illustrant des nouvelles ou des romans, ou, tout simplement, des scènes de la vie urbaine. Le répertoire de ces peintres concerne surtout la représentation de la famille, la [[Nouvel An chinois|fête du Nouvel an]], les naissances, les mariages, la vie de famille et la vie du couple amoureux<ref group="N">Un bon exemple de ce type de sujet, par un peintre de l'Académie, est donné par l'album [https://www.mfa.org/collections/object/domestic-scenes-from-an-opulent-household-677976 ''Domestic Scene from an Opulent Household''] : Museum of Fine Arts, Boston. Album de 12 feuilles, encre et couleurs sur soie, 40 x 36,8 cm. Troisième quart du {{s-|XVIII}}. Commenté dans {{harvsp|James Cahill, 2010|p=122-123}} : Il s'agirait d'un peintre de l'Académie de Qianlong mais travaillant aussi en dehors,</ref>, voire, plus spécifiquement, la vie quotidienne des femmes, dans certains cas.

=== Jolies femmes ===
[[Fichier:Leng Mei. Beautiful Woman in an Interior with a Dog.Tianjin Museum.jpg|vignette|150px|Leng Mei. ''Jolie femme dans un intérieur avec un chien''. Daté 1724. Rouleau suspendu, encre et couleurs sur soie. 175 x 94 cm. [[Musée de Tianjin]] ]]
L'autre marché c'est celui des peintures de jolies femmes<ref group="N">James Cahill évoque une peinture du British Museum où la distinction entre portrait de dame et peinture ''meiren'' peut être précisée: [https://www.britishmuseum.org/research/collection_online/collection_object_details.aspx?objectId=270542&partId=1&searchText=Leng+Mei&page=1 ''Woman Resting from Reading'']. L'élégance de la conception et de l'exécution, jointes à la pose que nous jugeons aristocratique ne doivent pas nous égarer. Aucune dame respectable n'aurait accepté être portraiturée avec des vêtements détachés, le décolleté en partie nu. Cette distinction est évidente sous la dynastie Qing.</ref>, des courtisanes, les peintures ''meiren''. Ces dernières, des rouleaux suspendus, semblent être destinés précisément à la chambre de la courtisane<ref>{{harvsp|James Cahill, 2010|p=161}}</ref>. L'un des meilleurs exemples de ce genre, peint par Leng Mei (v. 1660-1742 ou après) en 1724, permet d'en apprécier toute la subtilité. Il présente le portrait d'une jeune femme affectant une pose alanguie s'appuyant contre une table et une jambe repliée sur un tabouret. Une [[Sellette (meuble)|selette]] rustique présente de nombreuses blessures aux lèvres allongées, liées à la taille des branches. Au centre de la peinture la main très fine enserre délicatement un livre. Un détail significatif ne se révèle qu'à l'œil expert, car il s'agit d'un livre de poésie amoureuse au titre explicite : ''Quand approche minuit''. D'autres détails, la flute suspendue, les fleurs d'hibiscus, [[Citrus medica var. sarcodactylis|le fruit « main de bouddha »]] dans la soucoupe, symboles du sexe féminin, précisent un univers de très grande sensualité. Cette tension est d'autant plus vive que tous les lieux de l'espace s'inscrivent sur la soie avec un extraordinaire illusionnisme pictural, et que le corps lui-même se déploie à l'échelle réelle, sur les 1,75 m de la peinture. Leng Mei utilise d'ailleurs les nouveaux moyens offerts par les techniques chinoises, léger modelé par une lumière douce et perspective cavalière, afin de composer cet espace saturé de sensualité, inscrit dans le prolongement direct de l'espace du spectateur, et comme lui étant ouvert<ref>{{harvsp|James Cahill, 2010|p=186-187}}.</ref>.

Depuis peu une étude méthodique de la peinture de professionnels, qui a été toujours très populaire en Chine, est rendue possible dans une perspective attentive aux valeurs humaines qu'elle transmet et aux informations subtiles sur la société, la vie quotidienne et le rôle de la femme dans la société chinoise qu'on y trouve. La peinture de professionnels, héritière du style de l'[[Académie impériale de la peinture chinoise|Académie]] commence ainsi à être étudiée, cataloguée, restaurée et documentée<ref>{{harvsp|James Cahill|2010|}} et {{harvsp|Mélanie Moreau (dir.), 2015|}}</ref>.

=== Érotiques ===
[[Fichier:03 Bon mua vui xuan 3.jpg|vignette|Scène tirée d'un roman écrit dans la première moitié du {{s-|XVII}}. Couleurs sur papier. Probablement, atelier de Suzhou, fin 18e]]
[[Fichier:30 xuancunghoa (32).JPG|vignette|Feuille d'un album réalisé à plusieurs mains dans un style unique]]
* Une tradition et sa disparition
La multiplication de ces images accompagne une tradition qui connut son apogée au {{s-|XVII}}, à la fin de la dynastie Ming, dans le contexte d'une intense production de [[Littérature de la dynastie Ming#Littérature érotique et pornographique|romans érotiques]] ayant des gravures sur bois comme illustrations. Les modèles de scènes peintes érotiques créés sous les Ming ont été reproduites ensuite jusqu'au début du {{s-|XX}} sous forme de gravures sur bois<ref>{{harvsp|Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong, 2004|p=150}}</ref>. On trouve, depuis, les peintures érotiques sur des rouleaux portatifs (que l'on déroule et enroule entre les mains) et sur des cahiers, en général de 12 feuilles. Ces deux formats, qui peuvent être discrets se distinguent des rouleaux suspendus, qui aujourd'hui sont extrêmement rares. De tels rouleaux, après le {{s-|XVIII}}, ne pouvaient pas entrer dans la décoration d'une maison honorable et n'étaient pas non plus conservés par les collectionneurs, ils ont quasiment disparu. Les peintures érotiques, sous les Qing, se sont parfois dissimulées au sein de recueils ayant des parties cachées. Dans ce cas le recueil présente d'abord des scènes galantes. Mais les parties cachées à l'intérieur renvoient aux « images de printemps » des Ming. En effet, sous les Qing, on assiste à un retour d'un certain puritanisme, ce qui pourrait expliquer l'existence de ces livres à pans cachés<ref>{{harvsp|Mélanie Moreau (dir.), 2015|p=55-56}} et {{harvsp|James Cahill et al., 2006}}</ref>.

* Originaux et copies
Aujourd'hui, la plupart des pièces conservées, de haut niveau artistique, sont datés entre la première moitié du {{sp-|XVII| et la première moitié du|XIX}}. Ensuite on observe un net déclin<ref>{{harvsp|James Cahill et al., 2006|p=32}}</ref>. On a pu déceler un certain nombre de copies d'après des peintures d'artistes ayant travaillé à l'[[Académie impériale de peinture chinoise|Académie de Pékin]] vers 1750-1800. Il subsiste aussi quelques ''fenben''<ref>Éric Lefebvre in {{harvsp|James Cahill et al., 2006|p=133}}</ref>, esquisses ou poncifs, qui seraient la trace de leur conception, ou de leur copies ultérieures, soigneusement conservées dans les ateliers pour la réutilisation partielle des motifs sous forme de variations<ref>{{harvsp|James Cahill et al., 2006|p=129}}</ref>. Dans les ateliers de peinture érotique on enseignait à peindre dans le style qui plaisait alors, ce qui obligeait à des adaptations et des transpositions depuis les modèles de référence. Dans les ateliers certains albums ont été réalisés à plusieurs mains, une feuille correspondant à un artiste<ref>À plusieurs mains, en particulier à Suzhou, fin {{s-|XVIII}} : Éric Lefebvre in {{harvsp|James Cahill et al., 2006|p=143}}</ref>, à la différence de la peinture d'exportation qui procède à une véritable division du travail par spécialité, paysage, figure, architecture...

* Le nu
Concernant la figuration du [[Nu (genre artistique)|nu]] dans la peinture chinoise [[James Cahill (historien de l'art)|James Cahill]], s'appuyant sur les jugements de confrères spécialistes, fait cette remarque à propos d'une peinture de nu<ref group="N">James Cahill prend l'exemple d'une peinture sur soie (160 x 86 cm) [https://www.artic.edu/artworks/46474/beauty-about-to-bathe?q=1943.151 ''Beauty about to bathe'' à l'Art Institute of Chicago] (''Beauté prête au bain'')</ref> : le corps de la femme y apparait toujours disproportionné. L'auteur rejette l'idée que les peintres auraient travaillé d'après des représentations de modèles vêtues, alors que ces artistes-là vivaient, selon Cahill, dans les quartiers de plaisir et qu'étant parfaitement habiles dans tous les autres domaines ils n'avaient aucune justification à se montrer maladroit dans celui-ci. En fait, la partie supérieure du corps correspond bien à l'image attendue d'une peinture ''meiren'', pleine de raffinements, que ce soit dans le mouvement de la coiffure que dans le tracé du visage, et en particulier des yeux et de la bouche, parfaite et doucement souriante. La déformation ou la stylisation touchent le reste du corps, à peine voilé sous un vêtement translucide. James Cahill en déduit que bien qu'il n'y ait jamais eu de genre consacré au nu, en Chine, néanmoins, il semblerait qu'il y ait bien eu un idéal de la beauté corporelle féminine. Finalement, ces peintures viennent contredire l'idée reçue selon laquelle les chinois ne pratiqueraient pas le nu et qu'ils ne s'y intéresseraient pas. L'auteur présume que notre appréciation sera réajustée lorsque de nombreux originaux sortiront des collections chinoises<ref>Éric Lefebvre in {{harvsp|James Cahill, 2010|p=191-192}}</ref>. L'autre idée reçue qui prétend que les chinois ne savent pas représenter le corps dans sa nudité provient, encore une fois de notre vision qui se permet de juger toutes les pratiques, de toutes les cultures du monde, selon nos critères. Il suffirait de constater que leur représentation se conforme à des canons de beauté qui diffèrent des nôtres, mais qui sont plus ou moins constants dans les œuvres conservées<ref>{{harvsp|James Cahill et al., 2006|p=41}}</ref>.

Si, dans ces peintures, la majorité des partenaires centraux se résument au couple homme-femme, d'autres partenaires peuvent apparaitre, parfois des servantes ou de jeunes serviteurs. D'autres groupes se rencontrent plus rarement, comme des groupes homosexuels d'hommes ou de femmes. L'homosexualité était acceptée et on lui faisait une place<ref>[[James Cahill (historien de l'art)|James Cahill]] in {{harvsp|James Cahill, 2010|p=191-192}} qui donne pour exemple une feuille d'album conservée au Musée de Boston [https://www.mfa.org/collections/object/the-secret-spring-329993 2000.627.9]  de l'album : ''The Secret Spring'', daté de la fin du {{s-|XVIII}}.</ref>.

* Jeu de signes et de symboles
À l'aide d'un exemple choisi vers 1720-40 (mais une modeste copie) James Cahill montre que l'un des ressorts de la représentation du corps propre au ''meiren'' est de jouer, par rapport au [[wikt:regardeur|regardeur]], sur la mise à distance du sujet, nu, et l'indice d'une certaine disponibilité de sa part. Par ailleurs, de nombreuses formes ont une valeur de symboles discrets. Les saisons, par la végétation, situent la scène dans un contexte sensible: chaleur de l'été, froid glacial de l'hiver ; lesquels conditionnent le travail du regardeur, devant des corps entièrement visibles, en été, ou à peine perceptibles, en hiver. Enfin, le sexe de la femme trouvait de nombreux substituts symboliques dans la peinture, ainsi les pivoines et les « mains de bouddha », la pêche et la fleur de lotus<ref>Cahill : {{harvsp|James Cahill, 2010|p=35}}, Anne Kerlan-Stephens : {{harvsp|James Cahill, 2010|p=182 et 188}}</ref> ; tandis que le pied bandé et chaussé reste, en toute circonstance, l'interdit quand tout le reste est dévoilé, car il s'agit du symbole de la condition féminine en Chine, à cette époque.

=== Pour l'exportation ===
<gallery widths="200px" heights="133px">
Fichier:Chinese Palaces & Gardens Album of export painting.jpg|Peinture d'exportation: album de palais et jardins. Début {{19e}} s. Gouache sur papier. [[British Library]]
Fichier:Youqua,before 1844.Three ladies at home, pool. Musée La Rochelle.jpg|Youqua, av. 1844. ''Dames, autour d'un bassin''. Huile/toile, 45 x 60 cm. [[Musée des Beaux-Arts de La Rochelle]]
Fichier:Canton factories.jpg|Les factories de Canton. [[Éludorique|Fixé sous verre]] : peinture à l'huile au dos du verre. 1805. [[Peabody Essex Museum]]
Fichier:Whampoa by Youqua.jpg|Vue de l'île de Whampoa et du mouillage dans la [[rivière des Perles]], Canton v. 1850. Huile sur toile, L. 145 cm. [[Peabody Essex Museum]]
</gallery>
Produite en masse à [[Canton (division administrative de Chine)|Canton]] aux {{s2-|XVIII|XIX}}, la peinture chinoise pour l'exportation mêle les deux traditions, chinoise et occidentale. Mais elle est réalisée sans volonté artistique, plutôt pour sa valeur documentaire et son exotisme. Les collections des [[Musée des Beaux-Arts de La Rochelle|musées d'art et d'histoire de La Rochelle]]<ref group="N">Le [[Musée départemental Thomas-Dobrée]] conserve des gouaches sur papier avec des vues de résidences chinoises, peut-être idéales. {{harvsp|Danielle Elisseeff, 2012|p=282-283}}.</ref> conservent ainsi un ensemble de peintures à l'huile sur toile de coton, préparée à la colle animale avec des traces de craie et d'alun, montrant des [[scène de genre|scènes de genre]], des vues d'intérieurs à plusieurs personnages plongés dans des activités tranquilles. Elles ont été réalisées par l'atelier du peintre Youqua (act. 1840-1870). Celui-ci produisait aussi des vues de ports et des installations occidentales, comme les [[wikt:factorie|factories]] de [[Canton (Chine)|Canton]], mais aussi des portraits, des paysages et une foule de sujets « chinois » copiés d'après des gravures européennes<ref>{{harvsp|Mélanie Moreau (dir.), 2015 |p=17-20}}</ref>. L'atelier réalisait aussi des peintures à l'eau, aux couleurs vives sur papier de moelle de sureau<ref group="N">Lamqua, Tinqua et Youqua sont les peintres de ce type les plus connus au {{s-|XIX}}. Ce sont jusqu'à plusieurs centaines d'ouvriers qui travaillent dans chaque atelier, ou fabrique, sachant qu'on a pu dénombrer une trentaine d'ateliers de ce type à Canton. On pratiquait la division du travail, chaque peintre ayant sa spécialité, arbres, figures, architectures. {{harvsp|Mélanie Moreau (dir.), 2015 |p=18}}.</ref>. Un autre peintre ayant cette spécialité de peinture à l'huile pour l'exportation a été l'élève de l'anglais [[George Chinnery]] (1774-1852) . Sur des motifs d'architecture du musée Dobrée à Nantes, [[Danielle Elisseeff]] indique que « Ces images d'une extrême précision descriptive, traitées selon des conventions occidentales, mais avec une finesse du lavis et de l'exécution caractéristique de la peinture chinoise, furent réalisées à Canton pour un public occidental »<ref>Elles sont étudiées sur {{harvsp|Danielle Elisseeff, 2012 |p=282-285}}</ref>.

Ces peintures, souvenirs de Canton, gardent une valeur historique, comme document sur la société, l'architecture et les détails de la vie quotidienne qui, par leur exotisme, fascinaient les occidentaux.

== Sélection chronologique de peintres ==
:Début de la dynastie
* [[Kuncan#Les Quatre Grands Moines Peintres|Les Quatre Grands Moines Peintres]] : [[Hongren (peintre)|Hongren]] (1610-v.1663), [[Kuncan]] (1612-v.1671), [[Zhu Da]] (Badashanren) (1625-1705)<ref name=zhang304/>, [[Shitao]] (1641-v.1720)<ref name=montagne276/>{{,}}<ref name=zhang296/>
* Les six maîtres du début des Qing : [[les quatre Wang]], [[Wang Shimin]] (1592-1680), [[Wang Jian (peintre)|Wang Jian]] (1598-1677)<ref name=montagne262/>{{,}}<ref name=zhang284/>, [[Wang Hui]]<ref name=kerlan74/>{{,}}<ref  name=zhang282/>, [[Wang Yuanqi]]<ref name=montagne270/>{{,}}<ref name=zhang308/> ainsi que [[Wu Li]] (1632-1718) et [[Yun Shouping]] (1633-1690)
* Les 8 maîtres de Jinling ([[Nanjing]]) : [[Gong Xian]] (v. 1599-1699)<ref name=montagne252/>{{,}}<ref name=zhang292/>, [[Fan Qi]] (1616-1695)<ref name=zhang288/>, [[Zou Zhe]] (1636-1708), [[Wu Hong]] (act. 1670-1680), {{Lien|langue=en|fr=Hu Zao}} (?-?), [[Gao Cen]] (act. 1643-1679), Ye Xin (?-?), {{Lien|langue=en|fr=Xie Sun}} (?-?) , peintres « naturalistes »
* Les portraitistes : Zhang Qi, {{Lien|langue=en|fr=Yu Zhiding}} (v.1647-1709), Xu Zhang
* Les peintres non affiliés du début des Qing : [[Xiao Yuncong]], [[Mei Qing]] (1623-1697)
:Milieu
* Les 8 excentriques de [[Yangzhou]] : Gao Xiang (1688-1753), [[Zheng Xie]] (1693-1765), [[Jin Nong]] (1687 -1764)<ref>{{harvsp|Anne Kerlan-Stephens, 1999|p=106-131}}</ref> : font valoir l'expression individuelle, refusent les règles, quelles qu'elles soient.
* Un peintre professionnel lettré : [[Hua Yan]] (1682-1756)
* Le style méticuleux, peintres de cour : [[Li Yin]] (1610 ou 1616-1685), Yuan Jiang (1690-1724)<ref name=zhang298/>, Yuan Yao (?-?)
* Les peintres de cour : ([[Giuseppe Castiglione]] (1688-1766), [[Wang Hui]] (1632-1717)
* Peinture d'oiseaux et fleurs : [[Shen Quan]] (?-?)
:Fin de la dynastie
* L'École de Jingjiang ([[Zhenjiang]]) : dont Zhang Yin (1761-1829) , héritiers des [[Wu Hong#Les Huit Maîtres de Jinling|Huit Maîtres de Jinling]], peintres « naturalistes »
* Les peintres de belles femmes : {{Lien|langue=en|fr=Gai Qi}} (1774-1829), {{Lien|langue=en|fr=Fei Danxu}} (1801-1850)
* L'[[Xugu (peintre)#L'École de Shanghai|École de Shanghai]] : [[Xugu (peintre)|Xugu]] (1824-1896), [[Ren Xiong]] (1823-1857)<ref name=montagne260/>, [[Ren Xun]] (1835-1893), [[Ren Yu]] (1853-1901), [[Ren Yi|Ren Bonian]] [Ren Yi] (1840-1896)<ref name=zhang318/>, [[Zhao Zhiqian]] (1829-1884)
* L'[[école de Lingnan]] : {{Lien|langue=en|fr=Gao Jianfu}} (1879-1951), {{Lien|Chen Shuren}} (1884-1948) et Gao Qifeng (1889-1933)

== Voir aussi ==
=== Notes et références ===
==== Notes ====
<references group="N" />
==== Références ====
{{Références | colonnes = 2 }}

=== Bibliographie ===
==== Histoire de l'art. Peinture chinoise ====

* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=James Cahill|titre=Pictures for Use and Pleasure|sous-titre=Vernacular Painting in High Qing China|lieu=Berkeley ; Los Angeles ; London|éditeur=[[University of California Press]]|année=2010|pages totales=265|isbn=978-0-520-25857-0|id=James Cahill, 2010}}. Et {{isbn|0-520-25857-6 }}. {{commentaire biblio|Première étude universitaire de la peinture de professionnels en Chine, sur une grande partie de l'époque Qing.}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=James|nom1=Cahill|prénom2=André|nom2=Lévy|prénom3=Anne|nom3=Kerlan-Stephens|prénom4=Cédric|nom4=Laurent|prénom5=Éric|nom5=Lefebvre. Conservateur au musée Cernuschi|titre=Le Palais du printemps|sous-titre=Peintures érotiques chinoises : Exposition musée Cernuschi 2006|lieu=Paris|éditeur=Paris musées. Éditions Findakly|année=2006|pages totales=254|isbn=2-87900-935-9|id=James Cahill et al., 2006}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Chang Lin-Sheng, Jean-Paul Desrosches, Hui Chung Tsao, Hélène Chollet, Pierre Baptiste, [[François Cheng]], [[Simon Leys]], Jacques Giès|titre=Trésors du Musée national du Palais, Taipei. Mémoire d'Empire.|sous-titre=[Galeries Nationales du Grand Palais]|lieu=Paris|éditeur=Éditions de la Réunion des Musées Nationaux|année=1998|pages totales=423|isbn=2-7118-3651-7|id=Chang Lin-Sheng et al.1998}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François Cheng|titre=Chu Ta|sous-titre=Le génie du trait|lieu=Paris|éditeur=Phébus (Editions)|année=1986|réimpression=1999|pages totales=154|isbn=2-85940-070-2}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François Cheng|titre=D'où jaillit le chant. La voie des fleurs et des oiseaux dans la tradition des Song|lieu=Paris|éditeur=Phébus (Editions)|année=2000|pages totales=156|isbn=2-85940-683-2}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François Cheng|titre=Shitao 1642-1707. La saveur du monde|lieu=Paris|éditeur=Phébus (Editions)|année=1998|réimpression=2000|pages totales=156|isbn=2-85940-547-X}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François Cheng|titre=D'où jaillit le chant. La voie des fleurs et des oiseaux dans la tradition des Song.|lieu=Paris|éditeur=Phébus (Editions)|année=2000|pages totales=156|isbn=2-85940-683-2}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François Cheng|titre=Toute beauté est singulière : Peintres chinois à la Voie excentrique.|lieu=Paris|éditeur=Phébus (Editions)|année=2004|pages totales=234|isbn=2-7529-0029-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Danielle Elisseeff]]|titre=L'Art chinois|lieu=Paris|éditeur=Larousse|année=2007|pages totales=237|isbn=978-2-03-583327-3}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Danielle Elisseeff|titre=Histoire de l'art : De la Chine des Song (960) à la fin de l'Empire (1912)|lieu=Paris|éditeur=École du Louvre, Éditions de la Réunion des musées nationaux (Manuels de l'École du Louvre)|année=2010|pages totales=381|isbn=978-2-7118-5520-9|id=Danielle Elisseeff, 2012}} Ouvrage de référence, bibliographie et sites Internet
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yolaine|nom1=Escande|titre=Montagnes et eaux. La culture du Shanshui|lieu=Paris|éditeur=[[Hermann (éditions)|Hermann]]|année=2005|pages totales=293|isbn=2-7056-6521-8|id=Yolaine Escande 2005}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean François Jarrige, Jacques Giès, Pénélope Riboud, Yu Hui, Michael Loewe, Marie-Catherine Rey, Valérie Lavoix, Stéphane Feuillas, Jean-Pierre Diény|titre=Montagnes célestes. Trésors des musées de Chine.|sous-titre=Galeries Nationales du Grand Palais|lieu=Paris|éditeur=Éditions de la Réunion des Musées Nationaux|année=2004|pages totales=323|isbn=2-7118-4770-5|id=''Montagnes célestes'', 2004}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Jaubert|titre=''Images d'Orient. Hokusai, « La menace suspendue » (1999), Shitao « L'Unique trait de pinceau » (2000), Miniature persanne « Les Jardins du Paradis » (1997)''|lieu=Paris|éditeur=Éd. Montparnasse, ARTE France|année=2004|isbn=|ean=3346030012772}}. La partie du DVD consacrée à Shitao (sa vie, sa pensée et sa peinture) propose une bonne approche de la peinture chinoise par le détail et par l'étude formelle, et montre comment on déroule un rouleau vertical ou horizontal. Il offre aussi des plans sur les gestes du calligraphe et peintre TUAN Keh-Ming.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Helen Loveday|directeur1=oui|auteur2=Chen Kelun|auteur3=Wang Fei|auteur4=Marie Wyss|auteur5=Ambroise Fontanet|auteur6=Georges Goomaghtigh|titre=A l'ombre des pins. Chefs-d'œuvre chinois du Musée national de Shanghaï|sous-titre=[Galeries Nationales du Grand Palais]|lieu=Paris et Genève|éditeur=Somogy édition d'art, Musée d'Art et d'histoire|année=2004|isbn=2-85056-781-7|isbn2=2830602226|id=Helen Loveday (dir.), 2004}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Anne Kerlan-Stephens |titre=Poèmes sans paroles |sous-titre=chroniques des peintres chinois en deçà du Fleuve Bleu |lieu=Paris |éditeur=Hazan |année=1999 |pages totales=192 |format livre=23 cm |isbn=2-85025-692-7 |id=Anne Kerlan-Stephens, 1999}}
* {{Ouvrage|nom1=Cédric Laurent|titre=Voyages immobiles dans la prose ancienne : Les peintures narratives des {{s2-|XVI|XVII}} en Chine|lieu=Paris|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|année=2017|pages totales=450|isbn=978-2-251-44520-5|isbn2=2-251-44520-X|id=Cédric Laurent, 2017}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Éric Lefebvre|et al.=oui|titre=Six siècles de peintures chinoises|sous-titre=Œuvres restaurées du Musée Cernuschi : [exposition], 20/02 - 28/06 2009|lieu=Paris|éditeur=Paris musées|année=2009|pages totales=251|isbn=978-2-7596-0075-5|id=Éric Lefebvre (et al.), 2009}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Emmanuelle Lesbre|auteur2=Liu Jianlong|titre=La peinture chinoise|lieu=Paris|éditeur=Hazan|année=2004|pages totales=480|isbn=2-85025-922-5|id=Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong, 2004}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Mélanie Moreau |directeur1=oui |titre=De couleurs et d'encre |sous-titre=oeuvres restaurées des musées d'art et d'histoire de La Rochelle |lieu=Montreuil |éditeur=Gourcuff Gradenigo |année=2015 |pages totales=119 |isbn=978-2-35340-233-5 |isbn2=2-353-40233-X |id=Mélanie Moreau (dir.), 2015}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Peng, Chang Ming Marie|titre=Échos : L'art pictural chinois et ses résonances dans la peinture occidentale|lieu=Paris|éditeur=Hazan|année=2004|pages totales=248|isbn=2-84279-162-2|id=Peng, Chang Ming Marie, 2004}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Peng, Chang Ming Marie|titre=Proche-lointain|sous-titre=[approche comparée de l'art chinois et occidental]|lieu=Paris|éditeur=Hazan|année=2008|pages totales=284|isbn=978-2-84279-368-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Peng, Chang Ming Marie|titre=En regard|sous-titre=approche comparée de la peinture chinoise et occidentale|lieu=Paris|éditeur=Hazan|année=2005|pages totales=280|isbn=2-84279-223-8}}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marie-Catherine Rey |directeur1=oui |champ libre=exposition, musée Guimet, 26/04-24/07 2006 |titre=Les très riches heures de la cour de Chine |sous-titre=chefs-d'œuvre de la peinture impériale des Qing, 1662-1796 |lieu=Paris |éditeur=RMN, Musée Guimet |année=2006 |pages totales=237 |format livre=28 cm |isbn=2-7118-5064-1 |id=Marie-Catherine Rey, 2006}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Yang Xin, Richard M. Barnhart, Nie Chongzheng, James Cahill, Lang Shaojun, Wu Hung|traducteur=Nadine Perront|titre=Trois mille ans de peinture chinoise|éditeur=[[Éditions Philippe Picquier]]|année=2003|pages totales=402|isbn=2-87730-341-1|id=Yang Xin et al., 2003}} Première édition, anglaise : 1997.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Zheng Xinmiao (dir) et : Zhang Hongxing, Guo Guang, Christian Vair(Traducteur)|titre=Peinture chinoise|lieu=France|éditeur=[[Citadelles & Mazenod|Citadelles et Mazenod]]|année=2011|pages totales=400|isbn=978-2-85088-129-9}}, (rel. sous emboitage).
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Zhang Hongxing|directeur1=oui|titre=Masterpieces of chinese painting|sous-titre=700 - 1900|lieu=Londres|éditeur=V&A Publishing|année=2013|pages totales=360|isbn=978-1-85177-756-3|id=Zhang Hongxing (dir.), 2013}}.

==== Peinture chinoise tardive ====
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|nom1=Éric Lefebvre|directeur1=oui|titre=L'école de Shanghai (1840-1920)|sous-titre=Peintures et calligraphies du Musée de Shanghai|lieu=Paris|éditeur=Paris Musées|année=2013|pages totales=251|isbn=978-2-7596-0217-9|id=Éric Lefebvre, 2013}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|nom1=Mael Bellec|directeur1=oui|titre=L'école de Lingnan|sous-titre=L'éveil de la Chine moderne|lieu=Paris|éditeur=Paris Musées|année=2015|pages totales=175|isbn=978-2-7596-0217-9|id=Mael Bellec (dir.), 2015}}. (1870-1950).
==== Histoire des idées. Peinture chinoise ====

* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gilles|nom1=Béguin|titre=L'Art bouddhique|lieu=Paris|éditeur=[[CNRS Éditions]]|année=2009|pages totales=415|isbn=978-2-271-06812-5|id=Gilles Béguin, 2009}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Flora Blanchon|directeur1=oui|titre=La question de l'art en Asie Orientale|lieu=Paris|éditeur=Presses Universitaires de Paris Sorbonne|année=2008|pages totales=490|passage=183-208|isbn=978-2-84050-546-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=hONlVrsXwA8C&printsec=frontcover|id=Flora Blanchon (dir.), 2008}} : Murielle Peytavin : ''L'impact de la commande sur la pratique de l'artiste amateur dans la peinture chinoise''
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François Cheng|titre=Vide et plein. Le langage pictural chinois.|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=1979|pages totales=155|isbn=2-02-005272-5}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=François Cheng|titre=Souffle-Esprit. Textes théoriques sur l'art pictural chinois|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|collection=Points, Essais|année=2006|pages totales=155|isbn=2-02-086864-4}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Yolaine Escande|titre=L'Art en Chine. La résonance intérieure|lieu=Paris|éditeur=[[Hermann (éditions)|Hermann]]|année=2001|pages totales=310|isbn=2-7056-6424-6}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Yolaine Escande|titre=Montagnes et eaux. La culture du Shanshui|lieu=Paris|éditeur=[[Hermann (éditions)|Hermann]]|année=2005|pages totales=293|isbn=2-7056-6521-8}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Florence Hu-Sterk|titre=La Beauté autrement. Introduction à l'esthétique chinoise|volume=1|lieu=Paris|éditeur=Editions You Feng|année=2004|pages totales=406|isbn=2-07-070746-6}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Ivan P. Kamenarović|titre=Arts et lettrés dans la tradition chinoise|sous-titre=essai sur les implications artistiques de la pensée des lettrés|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Cerf|Editions du Cerf]]|année=1999|pages totales=143|isbn=2-204-06278-2|id=Kamenarovic, 1999}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Ivan P. Kamenarović|titre=La Chine classique|lieu=Paris|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|collection=Guides Belles Lettres des civilisations|année=2002|pages totales=287|isbn=978-2-251-41011-1|id=Kamenarovic, 2002}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=zh|nom1=Shitao|prénom2=Pierre|nom2=Ryckmans|responsabilité2=éditeur scientifique, traducteur|titre=Les propos sur la peinture du moine Citrouille-Amère|sous-titre=traduction et commentaire de Shitao|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|année=2007|pages totales=249|isbn=978-2-259-20523-8}}

=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:Paintings of the Qing Dynasty|commons titre=Peintures de la dynastie Qing}}
* https://www.metmuseum.org/toah/hd/qing_1/hd_qing_1.htm
{{Lien web |langue=en |auteur=Maxwell K. Hearn |titre=The Qing Dynasty (1644-1911);Painting |url=https://www.metmuseum.org/toah/hd/qing_1/hd_qing_1.htm |date=2003 |site=Met museum : Heilbrunn Timeline of Art History |consulté le=04-03-2019}} et pages liées, articles : ''Ming state'', [https://www.metmuseum.org/toah/hd/qing_2/hd_qing_2.htm ''The traditionalists''], ''The individualists'', ''The courtiers, the officials, and the professional artists''.

{{Portail|culture|monde chinois}}

[[Catégorie:Culture chinoise|Qing]]
[[Catégorie:Art de la dynastie Qing]]
[[Catégorie:Art en Chine]]
[[Catégorie:Peinture chinoise]]