Modification de Rita Hayworth

{{Voir homonymes|Hayworth}}
{{Infobox biographie2
|charte=acteur de films
}}
Margarita Carmen Cansino, [[Nom de scène|dite]] '''Rita Hayworth''' {{MSAPI|ˈɹiːtə ˈheɪwɝθ}}<ref>[[Prononciation de l'anglais|Prononciation]] en [[anglais américain]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref>, est une [[Acteur|actrice]] et [[danse]]use [[États-Unis|américaine]] née le {{date de naissance|17 octobre 1918|au cinéma}} à [[New York]] et morte le {{date de décès|14 mai 1987|au cinéma}} dans la même ville. 

Elle est l'un des grands [[sex-symbol]]s féminins des années 1940 et l'une des plus grandes stars de l'âge d'or d'Hollywood, apparaissant dans 61 films au total durant une carrière de 37 ans. Surnommée la « déesse de l'amour » par la presse, elle est la [[pin-up]] préférée des [[GI (soldat)|GI]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref name=chitribobt>{{article|url=http://archives.chicagotribune.com/1987/05/16/page/8/ |journal=Chicago Tribune |périodique=Associated Press |titre=Rita Hayworth, 68, films' 'Love Goddess' |date=May 16, 1987 |page=8 }}</ref>.

Hayworth est peut-être surtout connue pour son rôle principal dans le [[film noir]] ''[[Gilda]]'' de 1946, aux côtés de [[Glenn Ford]], dans lequel elle est l'incarnation de la [[femme fatale]] dans son premier grand rôle dramatique. Elle est également connue pour ses rôles dans ''[[Seuls les anges ont des ailes]]'' (1939), ''[[La Blonde framboise]]'' (1941), ''[[Arènes sanglantes (film, 1941)|Arènes sanglantes]]'' (1941), ''[[La Dame de Shanghai]]'' (1947), ''[[La Blonde ou la Rousse]]'' (1957), et ''[[Tables séparées]]'' (1958). [[Fred Astaire]], avec qui elle tourna deux films, ''[[L'amour vient en dansant]]'' (1941) et ''[[Ô toi ma charmante]]'' (1942), l'a un jour citée comme sa partenaire de danse préférée. Elle a aussi joué dans la comédie musicale en [[Technicolor (procédé)|Technicolor]] ''[[La Reine de Broadway]]'' (1944), avec [[Gene Kelly]]. Elle figure parmi les 25 plus grandes actrices de tous les temps dans le classement [[AFI's 100 Years... 100 Stars]] de l'[[American Film Institute]].

Pour sa contribution à l'industrie cinématographique, elle reçoit une étoile sur le [[Hollywood Walk of Fame]] au 1645 Vine Street en 1960<ref name=la>{{lien web|url=https://projects.latimes.com/hollywood/star-walk/rita-hayworth/|consulté le=21 avril 2024|prénom=Gerald|nom=Faris|titre=Rita Hayworth - Hollywood Star Walk|date=May 16, 1987|site=Los Angeles Times}}</ref>.

En 1980, elle est diagnostiquée d'un stade précoce de la [[maladie d'Alzheimer]], ce qui contribue à sa mort en 1987 à l'âge de 68 ans. La divulgation publique et le débat sur sa maladie attirent l'attention sur la maladie d'Alzheimer et contribuent à augmenter le financement public et privé de la recherche sur la maladie.

== Biographie ==
=== Famille ===
Margarita Carmen Cansino naît le {{date-|17 octobre 1918}} dans le quartier de [[Brooklyn]] à [[New York]]<ref name="IMDB">{{en}} [https://www.imdb.com/name/nm0000028/bio Biographie] sur [[Internet Movie Database|IMDb]].</ref>. Elle est l’aînée de deux jeunes frères.
 
Son père, Eduardo Cansino, [[danse]]ur assez célèbre, est d’origine [[Séville|sévillane]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Adrienne L. McLean|titre=Being Rita Hayworth|éditeur=Rutgers University Press|année=2004|passage=35|isbn=}}.</ref>. Le père d’Eduardo, Don Antonio Cansino, a parcouru le monde avec des représentations qui ont conquis des foules entières avant de s'installer en Amérique. Il a fondé avec certains de ses enfants<ref>Huit fils et trois filles.</ref> une troupe populaire de danseurs de [[flamenco]], les « Dancing Cansinos », le charme latin étant alors à la mode aux [[États-Unis]]. Don Antonio oblige son fils aîné Eduardo à faire de la danse, alors que celui-ci nourrit le rêve de devenir [[matador]]<ref name="a">[[Paris Match]] -M2533-1983-{{date-|29 mai 1987}}.</ref>.

À la suite du décès de deux de ses filles, Don Antonio rentre en [[Espagne]] avec sa famille et se consacre uniquement à l’enseignement de la danse<ref name="b">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Barbara|nom1=Leaming|titre=Rita Hayworth ; biographie|lieu=Paris|éditeur=[[Presses de la Renaissance]]|année=1990|pages totales=346|isbn=2-85616-554-0}}.</ref>.

Par la suite Elisa, une autre de ses filles, monte un numéro de danse avec Eduardo, son frère. Ils embarquent tous les deux en {{date|janvier 1913}} pour les États-Unis et parcourent ainsi le pays avec ce nouveau numéro dansé qui devient renommé<ref>En 1926, grâce à leur succès, la [[Warner Bros.|Warner Bros. Pictures]] les engage pour participer à un film afin de promouvoir le [[Vitaphone]], nouveau système d’enregistrement du son sur disque</ref> et se révèle particulièrement lucratif.

La mère de Rita, Volga, née Hayworth, elle-même danseuse, notamment pour les [[Ziegfeld Follies]], est fille d’acteurs [[Angleterre|anglo]]-[[Irlande (île)|irlandais]]<ref name="a"/>. Elle avait fui le domicile de ses parents, bien décidée à monter sur les planches. Très vite, elle rencontre Eduardo et décide de le suivre dans ses tournées. Ils se marient en 1917<ref name="b"/>.

=== Ses premiers pas de danseuse ===
[[Fichier:Hayworth-American-c1931.jpg|vignette|À l'âge de 12-{{nobr|13 ans}}, Rita Hayworth en danseuse professionnelle avec les « Dancing Cansinos » (1931).]]

Dès ses premières années, Rita Hayworth se produit dans la troupe familiale des « Dancing Cansinos » et danse notamment à quatre ans avec éventail et castagnettes, à l’occasion d’un récital au [[Carnegie Hall]]. {{citation|J'avais quatre ans lorsque je suis montée pour la première fois sur une scène. Celle du Carnegie Hall. Mon père et ma tante Eliza s'y produisaient en une époque heureuse dans cette Amérique d'après-guerre. Ma prestation consistait à jouer des [[castagnettes]] et à danser du [[flamenco]] dans un numéro spécialement mis au point pour moi par mon grand-père Don Antonio. Je ne me souviens plus si j'ai été applaudie… Je l'ai sûrement été car le public est toujours indulgent pour les enfants<ref name="c">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Dureau|titre=Rita Hayworth|lieu=Paris|éditeur=Editions PAC|année=1985|isbn=2-85336-260-4}}.</ref>.}}

Son père exige d’elle un travail intense et lui impose des cours de danse rigoureux et particulièrement contraignants.

{{citation bloc|Travailler, travailler, c’est le seul mot que j’ai entendu pendant mon enfance'', confiera plus tard la star Rita Hayworth''. Mes parents m’ont appris à danser avant que je marche<ref name="a"/>...}}
Rita Hayworth est alors d’une nature réservée, obéissante et d’une timidité maladive<ref name="b"/>.

Avec l’arrivée du parlant, l’âge d’or du [[music-hall]] se termine et leurs spectacles ne font plus recette, tant et si bien que le groupe se dissout. Eduardo quitte New York, entasse sa famille dans une roulotte et part au hasard des routes<ref name="a"/>. Persuadé que l’avenir est aux [[comédie musicale|comédies musicales]], il prend la direction de [[Los Angeles]], espérant poursuivre sa carrière au cinéma, les "latin-lovers" étant toujours à la mode. Mais réussir à [[Hollywood]] n’est pas facile ; il fonde alors une école de danse en 1929, à l’angle de [[Sunset Boulevard]] et de Vine Boulevard ; c’est un succès. Margarita y perfectionne son apprentissage et sera danseuse professionnelle dès l'âge de douze ans<ref name="d">Encyclopédie alpha du cinéma - {{nobr|Volume 11}} - Éditions Grammont S.A. - Alpha Éditions.</ref>.

Le [[krach de 1929|krach boursier]] de [[Wall Street]] vient ébranler l’entente familiale et ses finances, et met l'école de danse en danger. Eduardo perd ses économies dans de mauvais placements<ref name="a"/>. Et les Cansino, [[bohème]]s dans l’âme, repartent sur les routes dans leur roulotte dès la première offre intéressante. Eduardo pousse sa fille à suivre ses cours de danse, et elle se révèle la plus disposée à prendre la relève.
[[Fichier:Dancing-Cansinos-1933.jpg|vignette|Margarita, {{nobr|14 ans}}, avec son père et partenaire de danse, 1933.]]
Les besoins financiers se faisant sentir, Eduardo remonte ses anciens numéros de danse, met sur pied des spectacles et décide de prendre sa fille, alors âgée de treize ans, comme partenaire attitrée : les « Dancing Cansinos » ressuscitent. Ils dansent des versions modernes du [[tango (danse)|tango]] espagnol et du [[boléro]], elle, se vieillissant, lui, se rajeunissant, arrivant même à passer pour un couple. Leur succès est inouï. Margarita travaille beaucoup, jusqu’à vingt shows par semaine, dans des night-clubs, à Hollywood comme à Agua Caliente ([[Tijuana]], frontière du [[Mexique]]) ou à [[Santa Monica]], [[Long Beach (Californie)|Long Beach]]…

Rita Hayworth prend cette nouvelle vie comme un privilège de se retrouver avec son père, qu’elle admire, mais elle va vite déchanter : alcoolique, il devient tyrannique, violent et, comme elle le confiera plus tard à [[Orson Welles]], son second mari, elle subira des relations [[Inceste|incestueuses]]<ref name="welles biographie">Rapporté par [[Orson Welles]] à l’auteur {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Barbara|nom1=Leaming|titre=Rita Hayworth ; biographie|lieu=Paris|éditeur=[[Presses de la Renaissance]]|année=1990|pages totales=346|isbn=2-85616-554-0}}.</ref>. 
En tournée sur des casinos flottants, son père la viole tous les soirs<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Diane Telgen|auteur2=Jim Kamp|titre=Latinas! Women of Achievement|éditeur=Visible Ink Press|année=1996|passage=172|isbn=}}.</ref>. Les conséquences psychologiques seront désastreuses pour Rita et se feront toujours sentir dans sa vie et dans ses relations chaotiques avec les hommes<ref name="b"/>.

Pourtant, malgré ces abus, sa réserve et sa timidité maladive, Rita Hayworth apparaît sur scène comme une femme sensuelle dotée d’une grâce et d’une prestance naturelles<ref name="e"/>. Si elle est réservée et introvertie dans sa vie privée, elle s’épanouit dès qu’elle se trouve sous le feu des projecteurs. Lors de ses représentations dans les night-clubs, Eduardo ne manque pas de la présenter à tous ceux qui comptent à Hollywood, avec le secret espoir de décrocher un contrat de cinéma<ref name="b"/>.

=== De la figurante à la starlette ===
[[Fichier:Rita-Hayworth-Fox-1935.jpg|vignette|Rita Hayworth en 1935.]]
Ainsi, en 1933, les studios [[Warner Bros.]] lui font passer un [[bout d'essai]] mais ne la retiennent pas, la jugeant trop ronde et de front trop étroit<ref name="f">''Le Cinéma'' Grande histoire illustrée du {{7e|art}}. {{nobr|Volume 3}}. Éditions Atlas.</ref>. D’autres la trouvent trop brune ou d'une allure qui ne convient pas.

C’est [[Winfield Sheehan]], vice-président de la [[20th Century Studios|Fox Film Corporation]], qui remarque l’adolescente de quinze ans « à la timidité qui faisait peine à voir »<ref>Winfield Sheehan à [[Louella Parsons]] dans ''Tell it to Louella''.</ref> lors d’un passage à Tijuana. Il assiste au numéro de Rita Hayworth et, séduit par son charme et sa silhouette, lui fait passer des essais au studio de la Fox sur Western Avenue à Hollywood. Les tests sont plus que concluants, et Sheehan lui fait signer un contrat à condition qu’elle change son prénom en Rita, qu’elle suive un régime et qu'elle prenne des leçons de diction et de maintien<ref name="e">{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Séra|lien auteur1=Séra|titre=Rita Hayworth|lieu=Paris|éditeur=Nocturne|collection=BD ciné|année=2004|pages totales=36|isbn=2-84907-109-9}}.</ref>.

Elle tourne très vite un court métrage et danse dans un de ses premiers films, ''[[L'Enfer (film, 1935)|L'Enfer]]'' (1935), aux côtés de [[Spencer Tracy]], film dont Eduardo sera d’ailleurs l’un des chorégraphes<ref name="d"/>. Elle apparaît dans plusieurs films de [[série B]] : ''[[Under the Pampas Moon]]'', ''[[Charlie Chan en Égypte]]'', ''[[Human Cargo]]'' dans lesquels elle incarne des filles exotiques, mexicaine, égyptienne ou russe. Mais Sheehan a un projet d’envergure et veut faire de Rita une vedette grâce à un nouveau film, ''[[Ramona (film, 1936)|Ramona]]'', avec pour elle un premier grand rôle<ref name="e"/>.

Mais la Fox connaît de sérieuses difficultés et lorsqu’elle fusionne avec la 20th Century Pictures pour devenir la [[20th Century Studios|20th Century Fox]], le nouveau [[Producteur de cinéma|producteur]] en chef [[Darryl F. Zanuck]] se débarrasse de Sheehan et décide de retravailler tous les projets de ce dernier. Il remplace Rita Hayworth par [[Loretta Young]] pour le film ''[[Ramona (film, 1936)|Ramona]]'' (1936) alors qu’elle avait déjà travaillé le rôle. De plus, il la libère de son contrat<ref name="f"/>, geste qu’il regrettera des années plus tard. Quand le studio lui signifie par téléphone qu’elle n’a plus à mettre les pieds à la Fox, Rita Hayworth est désespérée.

{{citation|Naturellement, j’ai pleuré et crié et j’ai juré que je leur montrerai qu’ils avaient fait une terrible erreur, j’ai décidé que je deviendrai célèbre et qu’ils le regretteraient<ref name="g">''The films of Rita Hayworth, The Legend & Career of a « Love Goddness ».'' par Gene Ringgold - The Citadel Press/Secaucus - New Jersey, 1974.</ref>.}}

C’est à ce moment-là qu’elle rencontre Edward C. Judson, un obscur [[homme d'affaires]] arriviste qui, après avoir visionné les rushes du film ''Ramona''<ref name="e"/>, propose à Rita Hayworth, fragilisée par la perte de son contrat, de s’occuper de sa carrière pour tenter de la propulser dans le cinéma. Très vite, il lui trouve des contrats dans des sociétés de petite envergure qui produisent des films de [[série B]] : elle tourne un petit rôle dans ''[[Meet Nero Wolfe]]'' pour la [[Columbia Pictures|Columbia]], deux [[western]]s pour la Crescent Pictures Corporation et deux autres pour la [[Republic Pictures]] et la Boots and Saddles Pictures.

Étouffée par son père et sa mère devenue alcoolique, Rita Hayworth prend ses distances avec sa famille et, en 1937, à {{nobr|19 ans}}, épouse Judson, de vingt ans son aîné, ce qui lui permet d'échapper à l’enfer familial. Judson se substitue totalement au père de la jeune starlette, toute docile<ref name="b"/>. Dès lors, Judson la métamorphose. Il lui fait prendre des cours de diction, la persuade de changer totalement sa façon de se vêtir, de se mettre à la diète, d’avoir recours à la chirurgie esthétique pour creuser l’ovale de son visage (en arrachant des molaires)<ref name="f"/>. Rita Hayworth est trop brune et trop typée. Après des semaines de séances d’[[électrolyse]] pour redessiner l’implantation de ses cheveux, il les lui fait teindre en [[Auburn (couleur)|auburn]]<ref name="b"/>.

Poursuivant ses plans, il la présente entre-temps à [[Harry Cohn]], le patron de la [[Columbia Pictures]] qu’il connaît bien. Le producteur tombe sous le charme de la belle starlette et lui fait signer un contrat de sept ans de {{unité|250|dollars}} par semaine<ref name="f"/>. Il prend en charge les frais pour parachever sa transformation<ref name="b"/> et change son nom de Cansino pour le nom de sa mère, Hayworth, afin de faire plus distingué (avec un y, ce qui la distingue de son oncle, [[Vinton Hayworth|Vinton Haworth]], également acteur)<ref name="f"/>. Elle apparaît pour la première fois sous son pseudonyme en 1937, dans le film ''[[Criminels de l'air]]'' (''Criminals of the Air'')<ref name="d"/> où elle exécute à nouveau des danses espagnoles. Elle tourne ensuite dans une douzaine de films de piètre qualité mais qui lui permettent tout de même d’acquérir plus d'expérience.

Harry Cohn, réputé pour sa vulgarité, est très vite obsédé par la jeune femme qui refuse ses avances. [[Orson Welles]] qualifie cette obsession de « fantastique sens de la propriété »<ref name="welles biographie"/>. Et Rita Hayworth subit aussi bien une cour empressée que des humiliations répétées, Cohn lui faisant payer chèrement tous ses refus. Il épie toutes ses relations, allant jusqu'à installer des micros dans sa loge pour être au courant de ses faits et gestes, ce qui ne l’empêche pas de renouveler à chaque fois ses contrats<ref name="b"/>.

=== La déesse de l'amour ===
[[Fichier:Rita Hayworth and Tyrone Power in Blood and Sand trailer 2.jpg|vignette|gauche|Rita Hayworth et [[Tyrone Power]] dans ''[[Arènes sanglantes (film, 1941)|Arènes sanglantes]]'' (1941).]]
Rita Hayworth se fait enfin remarquer dans le film de [[Howard Hawks]] ''[[Seuls les anges ont des ailes]]'' malgré la présence écrasante de ses deux célèbres partenaires, [[Cary Grant]] et [[Jean Arthur]], alors la star de la Columbia. Rebutée par la grossièreté de Cohn, Jean Arthur quittera par la suite la Columbia<ref name="h">''Le Cinéma'' Grande histoire illustrée du {{7e|art}}. {{nobr|Volume 2}}. Éditions Atlas.</ref>. Ce film est déterminant pour la carrière de Rita Hayworth, mais l’expérience est loin d’être des plus agréables ; elle déclara plus tard : {{citation|Ce fut un film difficile pour moi. C’était la première fois que je jouais dans un film « A » important et j’avais vraiment peur. Cary Grant a été charmant et très gentil avec moi. Il m’a dit : « Ne t’inquiète pas, ça va marcher » <ref name="i">{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Todd|nom1=McCarthy|titre=Hawks|sous-titre=biographie|lieu=Arles Lyon|éditeur=Solin Actes Sud Institut Lumière|année=1999|pages totales=941|isbn=2-7427-2442-7}}.</ref>.}}

Effectivement, le film est un succès : les critiques sont enthousiastes et le public masculin aussi, réagissant à chaque apparition de Rita Hayworth<ref name="i"/>. Harry Cohn en prend bonne note. Lui qui n’a jamais réussi à créer une véritable star sous contrat exclusif dans ses studios tient peut-être là un véritable filon. Il commence à s’occuper intensivement d’elle<ref>Rapporté par Henry Rogers, publicitaire qui s’occupa de Rita Hayworth pour sa campagne publicitaire au début des années 1940. ''Rita Hayworth'' Biographie. Presses de la Renaissance. {{ISBN|2-85616-554-0}}.</ref>.

Rita Hayworth gagne alors {{unité|2500|dollars}} par semaine et cette somme sera multipliée par dix au cours des années suivantes. Sa carrière démarre<ref name="h"/>.

Mais Harry Cohn a du mal à trouver des projets pour sa nouvelle vedette<ref name="f"/> et d'autres studios de Hollywood vont également révéler l’actrice. Elle tourne deux séries B pour la Columbia, ainsi qu'un film musical, ''[[Musique dans mon cœur]]'', et un film de [[serial (cinéma)|serial]], ''[[Blondie on a Budget]]'', basé sur un [[Comic strip]] américain.

La [[Metro-Goldwyn-Mayer]] est la première des [[Major du cinéma|Majors du cinéma]] à utiliser Rita Hayworth. Le réalisateur [[George Cukor]] lui avait fait passer des essais en 1938 pour la comédie ''[[Vacances (film)|Vacances]]''. La jugeant trop immature pour interpréter la sœur de [[Katharine Hepburn]], mais lui reconnaissant un charme indéfinissable<ref name="c"/>, il la recommande deux ans plus tard à la [[Metro-Goldwyn-Mayer]] pour un rôle secondaire très glamour dans ''[[Suzanne et ses idées]]'' avec [[Joan Crawford]]. Harry Cohn la « prête » volontiers à la célèbre compagnie. Le public réagit immédiatement, à tel point que la Columbia doit tirer un grand nombre de photos publicitaires pour satisfaire ses admirateurs<ref name="f"/>.

[[Fichier:Rita Hayworth 1942.jpg|vignette|Rita Hayworth en 1942, faisant la promotion de la récupération des déchets métalliques pour soutenir l'[[effort de guerre]] américain.]]
[[Fichier:Rita Yank.jpg|vignette|Rita Hayworth, [[pin-up]] girl en 1944.]]
Elle tourne ensuite deux autres films pour la Columbia : un remake du film français ''[[Gribouille (film)|Gribouille]]'', ''[[The Lady in Question|The Lady in question]]'' de [[Charles Vidor]] (qui deviendra son réalisateur fétiche et avec, pour la première fois, [[Glenn Ford]] avec qui elle tournera cinq films) et ''[[L'Ange de Broadway]]'', réalisé par le scénariste [[Ben Hecht]].

Harry Cohn est maintenant sûr de la valeur de Rita Hayworth. Ne sachant toujours pas comment l’employer<ref name="f"/>, il continue à la « prêter » à d’autres compagnies plus célèbres. Harry Cohn apprécie de voir son étoile gagner en célébrité : son investissement lui rapporte un pourcentage sur le salaire versé par les autres studios<ref name="b"/>.

Ainsi, une autre des principales compagnies s’intéresse à l’étoile naissante et l’engage pour ses deux prochains films. Ce studio, la [[Warner Bros.|Warner Bros. Pictures]], produit le nouveau film de [[James Cagney]], ''[[La Blonde framboise]]'' avec [[Olivia de Havilland]] et [[Ann Sheridan]] comme interprètes féminines, lorsque éclate un conflit entre [[Jack Warner]], le producteur, et Ann Sheridan qui refuse de faire le film. Le réalisateur du film, [[Raoul Walsh]] pense alors à Rita Hayworth qu’il avait remarquée à Agua Caliente, quand elle dansait avec les Cansinos, et dans un film de la Columbia. Il annonce à Jack Warner : {{citation|J’ai la fille qu'il vous faut<ref name="j">{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Raoul|nom1=Walsh|lien auteur1=Raoul Walsh|titre=Un demi-siècle à Hollywood|sous-titre=mémoires d'un cinéaste|lieu=Paris|éditeur=[[Calmann-Lévy|Calmann-Levy]]|année=1976|pages totales=349|isbn=2-7021-0114-3}}.</ref> !}}

Fraîche et pétillante, Hayworth va brillamment composer son personnage de séductrice, qui fait craquer James Cagney, époux de la très sérieuse Olivia de Havilland. {{citation|Quand le petit dentiste (Cagney) parle d’elle comme de son « idéal », c’est à l’image désormais classique de Rita Hayworth qu’il se réfère : la femme dont les hommes rêvent et sur laquelle ils fantasment<ref name="b"/>}}, image de séductrice qu'on retrouve dans ses films suivants. Le [[sex-symbol]] des années 1940 est né. Le film remporte un vif succès ; un critique du « [[The Times|Times]] » écrit : {{citation|… Rita Hayworth vole toutes les scènes où elle joue avec James Cagney et Olivia de Havilland ; c’est elle qui domine le film.}} Rita Hayworth devient une star du jour au lendemain<ref name="j"/>. Le deuxième film de la Warner est une comédie romantique, ''[[Ma femme se marie demain]]'' (''Affectionately Yours'') ; la compagnie essaye de racheter le contrat de Rita Hayworth à la Columbia, en vain.

C’est ensuite la [[20th Century Studios|20th Century Fox]] qui la réclame pour ''[[Arènes sanglantes (film, 1941)|Arènes sanglantes]]'', film en [[Technicolor (procédé)|Technicolor]], avec [[Tyrone Power]] et [[Linda Darnell]]. [[Rouben Mamoulian]], le réalisateur, a auditionné plus de trente actrices pour le rôle de Doña Sol mais il finit par exiger de [[Darryl F. Zanuck|Darryl Zanuck]] qu’il fasse venir Rita Hayworth au casting<ref name="e"/>. Dès qu’il la voit, fasciné par sa gestuelle sensuelle, il sait que c’est elle. Elle y réalise une magnifique performance et renforce son image de [[femme fatale]]. [[Hermes Pan]], célèbre chorégraphe des films de [[Fred Astaire]] et [[Ginger Rogers]] entre autres, est un artisan de la gestuelle de Rita Hayworth pour ces ''[[Arènes sanglantes (film, 1941)|Arènes sanglantes]]'' : bien des scènes sont chorégraphiées avec précision, comme la scène mémorable où l’ensorcelante Doña Sol/Rita Hayworth mime le toréro donnant l’estocade au taureau représenté par [[Tyrone Power]], exprimant tout le désir et la fascination sensuelle qu’elle exerce sur sa proie<ref name="b"/>.
[[Fichier:Rita Hayworth Mundo Argentino 1946.jpg|vignette|gauche|Rita Hayworth en [[cover girl]] à la une d'un magazine en 1946.]]
{{citation|Les gens l’identifiaient à la fascinante déesse de l’amour, mais elle n’était qu’une petite fille de huit ans. C’était une stupéfiante transformation – ou plutôt un alliage stupéfiant. On ne pouvait pas croire que ces deux êtres étaient une même personne… Elle m’a toujours fait penser à une gitane par sa façon de se comporter. Soudain elle se levait et se mettait à danser. On lui parlait, mais elle ne répondait pas, elle se contentait de danser. Et c’était beau !}} Hermes Pan<ref>Hermes Pan - ''Rita Hayworth'' Biographie. Barbara Leaming - Presses de la Renaissance. {{ISBN|2-85616-554-0}}.</ref>. Le chorégraphe devient et reste un de ses meilleurs amis.

Rita Hayworth fait maintenant la couverture de tous les [[magazine]]s et la une des [[quotidien]]s et, grâce au film, elle devient une star internationale<ref name="e"/>. Zanuck la réclame encore, persuadé maintenant de son impact auprès du public, pour le film musical ''[[Mon amie Sally]]'' d’[[Irving Cummings]] avec [[Victor Mature]], et pour ''[[Six destins]]'' de [[Julien Duvivier]]. Désormais, Cohn ne se permet plus de « louer » sa star aux autres studios de production, bien décidé à ne l’employer que pour la Columbia.

=== La célèbre photo de ''Life magazine'' ===
En 1941, le photographe [[Bob Landry]] prend une photo de Rita Hayworth qui la montre agenouillée sur son propre lit en déshabillé de satin et dentelle noirs. Le cliché fait la couverture du grand magazine ''[[Life]]'', et l'actrice obtient alors une popularité considérable auprès des [[GI (soldat)|G.I.]] américains engagés dans la [[Seconde Guerre mondiale]] : plus de cinq millions d’exemplaires de cette photo seront tirés<ref>[http://www.famouspictures.org/?s=rita+hayworth&submit=Search] ''The Famous Pictures Collection''</ref>. C’est alors le règne des [[pin-up]] girls, et Rita Hayworth est, avec [[Betty Grable]], sans doute la plus populaire auprès de ces soldats qui épinglent leurs photos aux murs de leur chambrée durant la guerre<ref name="f"/>. Pour soutenir le moral des troupes, Rita Hayworth participe à l’''[[Hollywood Canteen]]'' en dansant au bras des GI’s et visite des bases militaires et des hôpitaux, et fait une immense tournée auprès des soldats (on la voit en particulier en compagnie de [[Marlene Dietrich]]).

À la Columbia, l’actrice se remet à la danse pour des [[comédie musicale|comédies musicales]] comme ''[[Musique dans mon cœur]]'' ; elle en tourne deux avec [[Fred Astaire]] : ''[[L'amour vient en dansant]]'' et ''[[Ô toi ma charmante]]''. L’alchimie entre les deux danseurs est manifeste, et touche le public. Dans ses mémoires, Fred Astaire écrit combien les deux films tournés avec Rita Hayworth ''« furent de délicieuses expériences »'' et combien il avait aimé danser avec elle, peut-être même sa partenaire préférée selon l’historien du cinéma Glenn Shipley<ref name="e"/>. ''« Chacun de ses mouvements épousait les siens, comme jamais avec aucune autre partenaire »''<ref>Glenn Shipley The films of Rita Hayworth, The Legend & Career of a « Love Goddess » par Gene Ringgold – The Citadel Press – Secaucus – New Jersey 1974.</ref>. Rita Hayworth considère ces deux tournages comme précieux dans sa carrière : « Fred était venu à la Columbia et m’avait demandée, il savait que j’étais danseuse… Sans lui, je n’aurais jamais joué dans ces deux films »<ref name="g"/>.

C’est en même temps que la sortie du film qu’elle divorce ({{date|22|mai|1942}}) d’un Edward Judson devenu menaçant, violent et d’une jalousie maladive. Les spéculations sur ses amours vont alors bon train. Outre une relation suivie avec son partenaire de ''[[Mon amie Sally]]'', [[Victor Mature]], on lui prête des liaisons avec [[David Niven]], [[Gilbert Roland]], [[Tony Martin (acteur)|Tony Martin]] et le collectionneur de conquêtes féminines, le milliardaire [[Howard Hughes]]<ref name="e"/>.

=== L'étoile au firmament ===
[[Fichier:Rita Hayworth-publicity.JPG|gauche|vignette|Rita Hayworth en 1947.|alt=]]
==== Orson Welles ====
Acteur et réalisateur de génie, [[Orson Welles]] est fasciné par la célèbre photo de Rita Hayworth parue dans le magazine ''[[Life]]'' et entreprend de séduire « la plus belle femme des États-Unis »<ref name="n">Martine Moriconi - [[Studio Magazine]].</ref>. La star succombe à la passion et à la détermination de Welles : les deux célébrités finissent par se fréquenter assidûment<ref>{{Lien web |langue=Français |auteur=Télérama |titre=Orson Welles : “La vérité est que je n’ai jamais compris les femmes” |url=https://www.telerama.fr/festival-de-cannes/2015/orson-welles-la-verite-est-que-je-n-ai-jamais-compris-les-femmes,126321.php |accès url=libre |site=Télérama |date=8 mai 2015 |consulté le=20 janvier 2022}}</ref>.

Toujours entouré d’une troupe de théâtre composée d’acteurs comme [[Joseph Cotten]] ou [[Agnes Moorehead]], Orson, réformé<ref>« Orson Welles a de l’asthme, les pieds plats et le dos tordu. » Martine Moriconi - [[Studio Magazine]].</ref> de l’armée, veut participer à l’effort de guerre en montant un spectacle de divertissement, le « Mercury Wonder Show », en produisant des numéros de variétés et de magie sous un chapiteau. Rita Hayworth y participe avec une joie folle, trop heureuse de faire partie d’une « famille », et s’amuse comme une enfant à exécuter auprès d’Orson des tours d’[[illusionnisme|illusionniste]]. Après quelques représentations de rodage, la première du spectacle doit avoir lieu en {{date-|août 1943}}, mais la veille, Harry Cohn interdit à sa star de monter sur scène<ref name="n"/> car il ne supporte pas de la voir dans un spectacle qui pourrait la distraire du film qu’elle est en train de tourner<ref>. Elle est donc remplacée par [[Marlene Dietrich]], amie du couple.</ref>. Rita Hayworth a beau le supplier, son producteur a légalement le droit d’user de ses prérogatives. Contrainte et dépitée, elle se consacre exclusivement au film musical, ''[[La Reine de Broadway]]''<ref name="b"/>. Fou d’elle et bouleversé par sa détresse, Orson Welles lui propose le mariage, et c’est à la sauvette et en petit comité qu’a lieu la cérémonie, le {{date|7|septembre|1943}}<ref name="n"/>.

Rita Hayworth regagne les plateaux pour ''La Reine de Broadway'', avec [[Gene Kelly]] pour partenaire et [[Charles Vidor]] comme réalisateur. Ce film met en valeur les réelles qualités de danseuse de Rita Hayworth et révèle les talents de chorégraphe de Gene Kelly (et de [[Stanley Donen]]), notamment dans le fameux numéro « The alter ego dance » où il danse avec lui-même. À sa sortie en 1944, le film est un triomphe sans précédent qui vaut, cette fois, une renommée mondiale à Rita Hayworth. Elle tourne encore avec succès deux films musicaux, ''[[Cette nuit et toujours]]'' de [[Victor Saville]] (1945) et ''[[L'Étoile des étoiles]]'' d’[[Alexander Hall]] (1947).

Désormais, le public attend son numéro musical, quel que soit le genre de films où elle apparaît. Mais elle n’a pas beaucoup de voix et doit se faire doubler dans ses chansons<ref name="f"/>, notamment par Nan Wynn, Anita Ellis ou Jo Ann Greer - secret que la Columbia garde jalousement<ref name="f"/>.

Boudé par le cinéma et écarté de la guerre, Orson Welles s’investit dans une nouvelle passion, la politique. Dès lors, il participe à des tournées de propagande, ainsi qu’à la campagne de réélection de [[Franklin Delano Roosevelt|Franklin Roosevelt]]. Pour sortir un peu de Hollywood, Rita Hayworth suit son mari sur la [[Côte est des États-Unis|côte est]] lors de ses tournées de campagne.

Lorsque Rita Hayworth, enceinte, doit rejoindre Hollywood pour tourner ''[[Cette nuit et toujours]]'', il n'est pas question pour Orson d’interrompre sa campagne. Il continue de plus belle ses tournées politiques, délaissant de plus en plus son épouse<ref name="e"/>{{,}}<ref name="n"/>. Après une année d’absence et la naissance de sa première fille, Rebecca, en {{date||décembre|1944}}, Rita Hayworth reprend le chemin des studios et signe pour son prochain film.

==== ''Gilda'' ====
[[Fichier:Gilda trailer hayworth3.JPG|vignette|''[[Gilda]]'' (1946).]]
''[[Gilda]]'' est un film phare dans la carrière de Rita Hayworth dont l’image marque encore aujourd’hui tous les esprits<ref name="e"/>. Incarnation de la [[femme fatale]] et de son extraordinaire fascination érotique<ref>Dictionnaire du cinéma – Les films – Jacques Lourcelles – Éditions Robert Laffont – 1992 {{ISBN|2-258-04027-2}}.</ref>, Rita Hayworth atteint son apogée dans ce [[film noir]] de [[Charles Vidor]], son réalisateur fétiche. Une alchimie collective de gens pleins de talent va réunir tous les ingrédients pour engendrer la fascination<ref>50 ans de cinéma américain par [[Jean-Pierre Coursodon]] et [[Bertrand Tavernier]] – Éditions Nathan - 1991/1995 - {{ISBN|2-258-04027-2}}.</ref>. Dans une scène devenue morceau d’anthologie, le personnage de Gilda, vêtu d’un fourreau de satin noir, retire ses [[longs gants]] en chantant l’incendiaire chanson ''Put the blame on Mame'' : le dénudement progressif des mains qui suggère un « strip tease » intégral en biaisant la censure du [[code Hays]], reste un des sommets de l’[[érotisme]] au cinéma<ref>{{ouvrage|auteur=[[Ado Kyrou]]|titre=Amour-érotisme et cinéma|éditeur=Le Terrain Vague|date=1957|passage=279}}</ref>. Avec ce film, Rita Hayworth entre à jamais dans la légende cinématographique<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Peter W. Engelmeier|titre=Icons of film. The 20th century|éditeur=Prestel|année=2000|passage=50|isbn=}}.</ref>.

Le succès est énorme et les retombées sont incroyables. Une expédition enterre au pied de la [[cordillère des Andes]] une copie du film destinée à la postérité. On vend un disque sur lequel, à travers un [[stéthoscope]], ont été gravés les battements de cœur de Rita Hayworth<ref name="o">L'encyclopédie du cinéma - {{nobr|tome 2}} - [[Roger Boussinot]] - Les Savoirs Bordas {{ISBN|2-04-027052-3}}.</ref>.

Le succès est si foudroyant qu’une des premières [[Bombe A|bombes atomiques]] larguée en 1946 sur l’[[Bikini (atoll)|atoll de Bikini]] est baptisée Gilda et porte l’effigie de l’héroïne<ref name="o"/>. Rita Hayworth, profondément choquée<ref name="b"/> par ce funeste hommage, proteste : {{citation|Je hais la guerre ; toute cette histoire de bombe me dégoûte profondément<ref>[http://www.arte.tv/fr/accueil/mouvement-de-cinema/berlinale/arte/Thema-Rita-Hayworth/1100812.html Delphine Valloire - arte.tv/fr].</ref>.}}

==== ''La Dame de Shanghai'' ====
Malgré la naissance de sa fille, le mariage de Rita Hayworth et d’Orson Welles bat de l’aile, sans doute à cause du comportement d’Orson Welles et de la jalousie maladive de Rita Hayworth.
[[Fichier:Lady from Shanghai trailer hayworth1.JPG|gauche|vignette|''[[La Dame de Shanghai]]'' (1948).]]
Alors qu’ils sont en instance de divorce, Orson Welles lui offre en guise de cadeau de rupture, son film : ''[[La Dame de Shanghai]]''.

Après avoir lu le livre dont le film sera tiré, Rita Hayworth veut jouer le personnage d'Elsa Bannister et démontrer qu’elle est aussi une actrice dramatique<ref>''With Orson Welles Stories from a Life in film''.</ref>. Aux journalistes qui lui demandent pourquoi ce film, elle rétorque : ''« Je le devais à Orson. »'' Welles commence le tournage, auquel il a convoqué la presse. Devant seize photographes, il coupe la flamboyante chevelure rousse de la star et la teint en blonde platine pour les besoins du film. Harry Cohn est effrayé après avoir vu le film<ref>''Entretien par Juan Cobos, Miguel Rubio et José Antonio Pruneda'' - Cahiers du cinéma {{n°|165}}.</ref> et quand il voit la transformation de Rita Hayworth, il est furieux et explose : « ''Oh mon Dieu ! Qu'est-ce que ce bâtard a fait ?'' » (Oh my God ! What this bastard has done ?)<ref name="g"/>. Selon [[Maurice Bessy]], le public pardonne mal également au réalisateur du film « d’avoir démythifié la femme américaine, de l’avoir dénoncée comme un monstre, une mangeuse d’hommes, une mante religieuse qui se révèle criminelle par la pire des passions, l’argent »<ref>Encyclopédie alpha du cinéma - Le cinéma policier {{nobr|Volume 8}} - Éditions Grammont S.A. - Alpha Éditions.</ref>.

Le film tourne au désastre financier (le budget est de {{formatnum:2000000}} de dollars<ref>''Le Film noir'', Patrick Brion, Éditions de la Martinière.</ref>), certainement imputable au fait qu’il s’agit d’une œuvre d’auteur et non d’un film spécialement construit autour de la star<ref name="f"/>. Il comporte pourtant des scènes d’anthologie comme l’entrevue d’Elsa Bannister avec Michael O'Hara dans l’aquarium géant, ou celles du parc d’attractions et du théâtre chinois. Le final du film sera une autre séquence d’anthologie : l’extraordinaire scène de massacre dans un labyrinthe de miroirs où Elsa Bannister (Rita Hayworth) agonise au milieu de ses reflets multipliés par les fragments de miroirs tombés sous l'impact des balles.

Certains diront que Welles a voulu ternir l’image et la popularité de son épouse par vengeance<ref name="e"/> mais tout porte à croire qu’il s’agit plutôt d’un règlement de comptes avec le système hollywoodien<ref>Jacques Siclier – ''Le Monde'' ({{date-|20 février 1982}}).</ref>.

Le divorce est prononcé le {{date|1|décembre|1948}}.

Après ''Gilda'', un nouveau contrat est signé avec la Columbia qui lui donne une participation aux bénéfices, et les cachets de Rita Hayworth deviennent considérables ({{unité|400000|dollars}} par film<ref name="c"/>). Elle crée la Beckworth Corporation Production (Beckworth : association des noms Becky - diminutif de Rebecca sa fille - et Hayworth) et produira deux films : ''[[Les Amours de Carmen]]'' avec de nouveau [[Charles Vidor]], et dans lequel elle emploie des membres de sa famille : son père chorégraphe pour les danses espagnoles, son oncle José Cansino avec qui elle danse le flamenco, et son frère Vernon qui joue un soldat, puis ''[[L'Affaire de Trinidad]]'' de [[Vincent Sherman]].

=== Princesse et désillusions ===
==== Ali Khan ====
[[Fichier:Rita Hayworth fsa 8b01035.jpg|220px|gauche|vignette|Rita Hayworth en 1941.]]
En 1948, Rita Hayworth décide de partir quelque temps en Europe loin des lumières de Hollywood, malgré le projet de Harry Cohn de lui faire tourner le western ''Lona Hanson'' avec [[William Holden]]<ref name="b"/>.

Le {{date-|3 juillet}}, lors d’une fête à Cannes donnée par [[Elsa Maxwell]], célèbre chroniqueuse américaine, Rita Hayworth est présentée au [[Ali Khan|prince Ali Khan]]. Un an plus tard, le {{date|27|mai|1949}}, au terme d’une liaison placée sous le feu des tabloïds, Rita Hayworth devient princesse et se marie à [[Vallauris]][[File:Plaque Mariage à Vallauris.jpg|thumb|Plaque commémorative du mariage, sur l'ancien Hôtel de Ville de Vallauris.]] (Alpes-Maritimes), au [[château de l'Horizon]], dans un faste purement hollywoodien<ref name="a"/>. Le {{date-|28 décembre 1949}}, la princesse [[Yasmin Aga Khan]], sa deuxième fille, naît de cette union. Rita Hayworth séjourne alors souvent à [[Cannes]] au [[château de l'Horizon]], la villa que possède son mari, ainsi qu'à [[Deauville]]<ref>Roland Godefroy, ''Deauville, 25 ans de cinéma américain'', éditions CID, 2000.</ref>. Mais le conte de fées est de courte durée. Rita Hayworth, qui voulait fuir Hollywood, retrouve d’autres fastes encore plus contraignants. De plus, elle subit les tendances polygames de son mari, ce qui la blesse profondément<ref name="a"/>. Le couple divorce en [[1953]].

==== Retour à Hollywood ====
Rita Hayworth fait un retour triomphal à Hollywood et tourne, en 1952, dans ''[[L'Affaire de Trinidad]]'' : ce film est lancé comme un nouveau ''[[Gilda]]'' mais le charme n’opère pas.

Sa popularité étant toujours grande, elle aborde le [[péplum|genre biblique]] avec ''[[Salomé (film, 1953)|Salomé]]''. Le film est d’abord mis en chantier par Orson Welles mais, retardé par le montage d’''[[Othello (film, 1951)|Othello]]'', Orson cède la réalisation à [[Rouben Mamoulian]]<ref name="p">''William Dieterle'' - Hervé Dumont - CNRS Éditions/Cinémathèque française {{ISBN|2-271-06001-X}}.</ref>. Harry Cohn veut rivaliser avec ''[[Samson et Dalila (film, 1949)|Samson et Dalila]]'', le péplum biblique de [[Cecil B. DeMille|Cecil B. de Mille]]<ref name="p"/>. L’histoire, d’après la pièce de théâtre d'[[Oscar Wilde]], est complètement remaniée pour en faire un film à la gloire de la star. Le résultat est kitchissime, criblé d’invraisemblances, mais Rita Hayworth reste éblouissante et magnifiquement mise en valeur, jusqu’à la scène qui fera la célébrité du film, celle où elle semble nue lorsqu’elle exécute la danse voluptueuse des « sept voiles »<ref name="a"/>.

Lancé à grand renfort publicitaire, ''[[Salomé (film, 1953)|Salomé]]'', d’un budget de {{formatnum:2000000}} de dollars<ref name="p"/>, va rapporter {{unité|4750000|dollars}}<ref>https://www.imdb.com/title/tt0046269/business.</ref>.

Toujours aussi sensuelle, Rita Hayworth tourne ensuite ''[[La Belle du Pacifique]]'', elle y incarne la prostituée Sadie Thompson, un rôle interprété avant elle par [[Gloria Swanson]] et [[Joan Crawford]]<ref>Cf. ''[[Faiblesse humaine]]'' (1928) et ''[[Pluie (film, 1932)|Pluie]]'' (1932).</ref>.

====Difficultés et quatrième mariage====
Les premières années après son retour à Hollywood sont difficiles pour Rita Hayworth. La bataille juridique l'opposant à Ali pour la garde de Yasmin va durer plusieurs années ; des menaces vont peser sur la vie de sa fille, des conflits continuels se prolongeront avec Harry Cohn, des ennuis naîtront avec le [[Maccarthysme]]{{refnec}}. Rita Hayworth est soumise à une enquête par le [[Federal Bureau of Investigation|FBI]] en pleine période du [[Maccarthysme]] à cause des activités politiques d’Orson Welles lors de ses campagnes du début des années 1940. Rita Hayworth doit signer une déclaration de non-appartenance au parti communiste<ref>''Le Maccarthysme à Hollywood'' – Victor Navasky – Balland - 1982.</ref>. Elles vont être également marquées par un quatrième mariage le {{date|24|septembre|1954}} - qui va s’avérer désastreux - avec [[Dick Haymes]], ancien chanteur des orchestres de [[Benny Goodman]] et de [[Jimmy Dorsey]]. Une fois encore, Rita Hayworth s'en remet complètement à un personnage qui va se révéler aussi trouble que l'était son premier mari, Edward C. Judson, ce qui va jeter sa vie privée dans des imbroglios sans fin avec la presse, dans une frénésie médiatique. Pendant cette période, Rita Hayworth fait racheter ses parts de la société Beckworth par la Columbia et signe un nouveau contrat, qui sera le dernier. Un nouveau film est mis en chantier, qui reprend les ingrédients de ''[[Salomé (film, 1953)|Salomé]]'', un récit biblique avec [[William Dieterle]] pour ''Joseph et ses frères''. Mais le film capote à la suite du refus de Harry Cohn d’engager Dick Haymes<ref>Dick Haymes avait un tel ascendant sur Rita Hayworth qu’il la pousse à signer ce nouveau contrat et à exiger cette condition pourtant plus défavorable aux propres intérêts de la star mais faite principalement pour relancer sa carrière à lui. ''Rita Hayworth'', Biographie. Barbara Leaming.</ref> comme interprète principal du film<ref name="b"/>.

Par la suite, elle refuse le rôle de Maria Vargas dans ''[[La Comtesse aux pieds nus]]'', qui lui rappelle trop sa vie personnelle<ref>Le film aurait été inspiré de sa vie. ''Joseph L. Mankiewicz'', Patrick Brion, Éditions de la Martinière, 1978 {{ISBN|2-7324-3326-8}}.</ref>, ainsi que le rôle de Karen Holmes dans ''[[Tant qu'il y aura des hommes]]''. Un autre projet européen sur la vie de la danseuse [[Isadora Duncan]] ne verra pas le jour, Harry Cohn exigeant d’elle, par le biais des tribunaux, qu’elle fasse les deux films qu’elle lui devait encore avant de tourner pour une autre société.

À la suite des disputes continuelles et des violences perpétrées par son mari, Rita Hayworth demande le divorce fin 1955.

====Cinquième mariage et derniers succès====
[[Fichier:Hayworth-Hill-1958.jpg|thumb|Rita Hayworth avec son cinquième mari [[James Hill (producteur)|James Hill]].]]
Elle retourne à la Columbia en 1957 pour ''[[L'Enfer des tropiques]]'' avec [[Robert Mitchum]], et remporte encore de grands succès dans d’excellents films comme ''[[La Blonde ou la Rousse|La Blonde ou la rousse]]'' avec [[Frank Sinatra]], son dernier film à la Columbia. Bien qu’elle y interprète le rôle d’une femme mûre, elle sait administrer une belle leçon par son jeu, son rayonnement et ses numéros dansés, à la nouvelle star de la Columbia [[Kim Novak]], nouvelle « pouliche » choisie par Cohn pour remplacer Rita Hayworth dans son « écurie »<ref>''Encyclopédie alpha du cinéma - Le cinéma romantique'' {{nobr|Volume 1}} - Éditions Grammont S.A. - Alpha Éditions.</ref>. Elle est heureuse de passer le flambeau et d’en avoir enfin fini avec Harry Cohn.

En 1958, Rita Hayworth épouse son cinquième mari, [[James Hill (producteur)|James Hill]], un producteur rencontré lors du tournage de ''[[La Blonde ou la Rousse]]''. Créateur d’une société de production avec [[Harold Hecht]] et [[Burt Lancaster]], la [[Hecht-Hill-Lancaster]], Hill propose le rôle d’Ann Shankland à Rita Hayworth pour le film ''[[Tables séparées]]'' tiré d’une pièce anglaise de [[Terence Rattigan]]<ref name="c"/>. Grand succès financier, le film reçoit sept nominations dont deux [[oscars du cinéma|oscars]] pour les interprétations de [[David Niven]] et [[Wendy Hiller]]. Puis Rita Hayworth tourne ''[[Ceux de Cordura]]'' qui marque sûrement la fin de son mythe de star<ref name="k">Grand dictionnaire illustré du cinéma, {{vol.|2}}, éditions Atlas - {{ISBN erroné|2-7312-0414-0}}.</ref>.

Rita Hayworth divorce très rapidement de James Hill. En 1961, elle déclarait : {{citation|James Hill a été le plus calme et le plus solide de mes maris. Même avec lui, cependant, je n'ai jamais pu construire quelque chose. Il me considérait comme l'une de ses entreprises et son affection pour moi n'a jamais été un véritable amour… Toutes ces expériences négatives de vie commune m'ont écœurée. J'ai sans doute en moi également les germes de cette incapacité à vivre normalement. Ou peut-être que tout simplement ma vie a été une longue erreur dont je suis la principale victime<ref name="c"/>.}}

La décennie se termine par le drame policier ''[[Du sang en première page]]'' du dramaturge [[Clifford Odets]].

=== Les adieux d'un sex-symbol ===
[[Fichier:Rita Hayworth (1977).jpg|vignette|Rita Hayworth en 1977.]]
Le déclin de Rita Hayworth s'amorce et, au cours des {{lnobr|années 1960}}, sa condition laisse penser qu’elle a sombré dans l’alcool alors que ce sont les premiers symptômes de la maladie qui apparaissent : Rita Hayworth est atteinte de la [[maladie d'Alzheimer]]. Mal connue à l’époque, ses sautes d’humeur et ses trous de mémoire sont mis sur le compte de la boisson. En 1962, on lui propose le rôle principal dans la pièce de théâtre ''Step On A Crack'', mais elle abandonne à la suite d'angoisses et d'épuisement nerveux<ref name="b"/>.

Après la comédie ''[[Les Joyeux Voleurs]]'' de [[George Marshall (réalisateur)|George Marshall]], elle fait encore de belles compositions dans la superproduction ''[[Le Plus Grand Cirque du monde]]'' de [[Henry Hathaway]] avec [[John Wayne]], malgré ses difficultés à mémoriser les dialogues. Dans ''[[Piège au grisbi]]'' de [[Burt Kennedy]], elle retrouve son partenaire et ami [[Glenn Ford]] ; et dans ''[[La Route de Salina|Sur la route de Salina]]'' de [[Georges Lautner]] elle joue le rôle d’une mère infortunée propriétaire d’un bar<ref name="f"/>.

Durant cette période, ses crises empirent dans la totale incompréhension de son entourage. Elle doit reprendre le rôle de [[Lauren Bacall]] dans un des plus gros succès de Broadway, ''[[Applause (comédie musicale)|Applause]]'', ce qui aurait pu relancer sa carrière, mais elle n’arrive plus du tout à apprendre le texte<ref name="b"/>.

La sachant à court d’argent, [[Robert Mitchum]], son partenaire et ami de ''[[L'Enfer des tropiques]]'', la fait engager dans ce qui sera son dernier film, ''[[La Colère de Dieu]]''. Elle termine le film tant bien que mal malgré ses abus d’alcool et ses graves problèmes de mémoire<ref>''Robert Mitchum'', François Guérif, Éditions Denoël, 2003 {{ISBN|2-207-25414-3}}.</ref>.

Elle commence le tournage de ''[[Les Contes aux limites de la folie|Tales That Witness Madness]]'' en 1972, mais les symptômes s'aggravant, elle est remplacée par [[Kim Novak]]<ref>https://www.imdb.com/title/tt0070770/trivia.</ref>. La rumeur de sa déchéance se répand, c'est la dernière proposition de film qui lui est faite. En [[1976]], elle est prise d’une crise de démence en plein vol et photographiée à Londres à sa sortie de l’avion, l’air complètement hagard<ref>{{en}} [https://news.google.com/newspapers?id=uLwMAAAAIBAJ&sjid=QF8DAAAAIBAJ&dq=rita%20hayworth&pg=6955%2C3721118 ''St. Petersburg Times'' du {{date|21 janvier 1976}}].</ref>. En 1980, un médecin diagnostique chez la star la [[maladie d'Alzheimer]]. En 1981, elle est placée sous la tutelle de sa fille [[Yasmin Aga Khan|Yasmina Khan]], devenue princesse elle aussi et qui deviendra l'une des plus efficaces porte-parole de l’Association pour la défense des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ; elle organisera au nom de sa mère des galas pour récolter des fonds<ref name="a"/>.

Le {{date|14|mai|1987}}, Rita Hayworth s’éteint à [[New York]]. Elle est inhumée au cimetière [[Holy Cross Cemetery (Culver City)]], dans le faubourg de [[Los Angeles]]. 
[[File:Grauman's Chinese Theatre, rita hayworth.JPG|vignette|Empreintes de Rita Hayworth sur le parvis du [[Grauman's Chinese Theatre]] à Hollywood.]]
Elle a laissé ses empreintes dans le ciment du [[Grauman's Chinese Theatre]] et elle possède son étoile sur le [[Hollywood Walk of Fame]] (trottoir des célébrités) au 1945, Vine Street.

== Citations ==
Ils ont dit :
* « J'ai toujours été utilisée et manipulée par les hommes », dira un jour Rita Hayworth. « Le premier qui m'ait exploitée était mon père ! Il savait que de m'exhiber à ses côtés ne pouvait que plaire au public. Il savait que cela lui rapporterait un peu plus d'argent. Et nous en avions besoin ! »<ref name="c"/>
* Au sujet de l'image érotique qui lui collera à la peau toute sa vie : « Les hommes s’endorment avec Gilda et se réveillent avec moi », constate-t-elle amèrement.
* « Plus qu'une femme, Rita Hayworth est l'une des incarnations de notre principal mythe national. Elle est la Déesse de l'amour », selon le magazine américain ''Life''<ref name="l">[[Life]] Magazine.</ref>.
* De Rita Hayworth, [[Orson Welles]] disait : « Peut-être vivrai-je si longtemps que je finirai par l’oublier. »<ref name="m">''Encyclopédie alpha du cinéma - Le cinéma érotique'' {{nobr|Volume 7}} - Éditions Grammont S.A. - Alpha Éditions.</ref>

== Filmographie ==
=== En tant qu'actrice ===
[[Fichier:Hayworth-American-1942.jpg|vignette|Rita Hayworth en 1942.]]
[[Fichier:Gilda trailer rita hayworth.JPG|vignette|''[[Gilda]]'' (1946).]]
[[Fichier:Lady from Shanghai trailer rita hayworth6.JPG|vignette|''[[La Dame de Shanghai]]'' (1948).]]
[[Fichier:The Loves of Carmen (1948) trailer 1.jpg|vignette|Rita Hayworth et [[Joseph Buloff]] dans ''[[Les Amours de Carmen]]'' (1948).]]
==== Années 1930 ====
* [[1934 au cinéma|1934]] : ''Cruz Diablo'' de [[Fernando de Fuentes]] : ''Extra'' (non créditée)
* [[1935 au cinéma|1935]] : ''[[Les Nuits de la pampa]]'' (''Under the Pampas Moon'') de [[James Tinling]] : ''Carmen''
* 1935 : ''[[Charlie Chan en Égypte]]'' (''Charlie Chan in Egypt'') de [[Louis King]] : ''Nayda''
* 1935 : ''[[L'Enfer (film, 1935)|L'Enfer]]'' (''Dantes inferno'') de [[Harry Lachman]]n : ''Une danseuse''
* 1935 : ''Hi, Gaucho!'' de [[Thomas Atkins]] : ''Dolores'' (non créditée)
* 1935 : ''[[Professional Soldier]]'' de [[Tay Garnett]] : ''Danseuse gitane'' (non créditée)
* 1935 : ''[[Paddy O'Day]]'' de [[Lewis Seiler]] : ''Tamara Petrovitch''
* [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[Cargaison humaine]]'' (''Human Cargo'') d'[[Allan Dwan]]  : ''Carmen''
* 1936 : ''[[Le Danseur pirate]]'' (''Dancing Pirate'') de [[Lloyd Corrigan]] : ''Une danseuse'' (non créditée)
* 1936 : ''[[Meet Nero Wolfe]]'' de [[Herbert J. Biberman|Herbert Biberman]] : ''Maria Maringola''
* 1936 : ''[[Rebellion (film, 1936)|{{langue|en|texte=Rebellion}}]]'' de {{lien|Lynn Shores}} : ''Paula Castillo''
* [[1937 au cinéma|1937]] : ''[[Old Louisiana]]'' d'[[Irvin Willat|Irvin V. Willat]] : ''Angela Gonzales''
* 1937 : ''[[Hit the Saddle]]'' de [[Mack V. Wright]] : ''Rita''
* 1937 : ''[[Trouble in Texas]]'' de [[Robert N. Bradbury]] : ''Carmen Serano''
* 1937 : ''[[Criminels de l'air]]'' (''Criminals of the air'') de [[Charles C. Coleman]] : ''Rita''
* 1937 : ''Girls Can Play'' de [[Lambert Hillyer]] : ''Sue Collins''
* 1937 : ''[[The Game That Kills]]'' de [[D. Ross Lederman]] : ''Betty Holland''
* 1937 : ''[[Paid to Dance]]'' de Charles C. Coleman : ''Betty Morgan''
* 1937 : ''[[Le Fantôme du cirque (film, 1937)|Le Fantôme du cirque]]'' (''The Shadow'') de Charles C. Coleman : ''Marie Gillespie''
* [[1938 au cinéma|1938]] : ''{{lien|lang=en|trad=Who Killed Gail Preston?|Who killed Gail Preston ?}}'' de [[Leon Barsha]] : ''Gail Preston''
* 1938 : ''{{langue|en|Special inspector}}'' de Leon Barsha : ''Patricia Lane''
* 1938 : ''[[Miss Catastrophe (film, 1938)|Miss Catastrophe]]'' (''There's Always a Woman'') d'[[Alexander Hall]] : ''Mary''
* 1938 : ''Convicted'' de Leon Barsha : ''Jerry Wheeler''
* 1938 : ''[[Juvenile Court]]'' de D. Ross Lederman : ''Marcia Adams''
* 1938 : ''[[The Renegade Ranger]]'' (''Police montée'') de [[David Howard]] : ''Judith Alvarez''
* [[1939 au cinéma|1939]] : ''[[Homicide Bureau]]'' de Charles C. Coleman : ''J.G. Bliss''
* 1939 : ''[[L'Empreinte du loup solitaire]]'' (''The Lone Wolf Spy Hunt'') de [[Peter Godfrey]] : ''Karen''
* 1939 : ''[[Seuls les anges ont des ailes]]'' (''Only angels have wings'') de [[Howard Hawks]] : ''Judy McPherson''

==== Années 1940 ====
* [[1940 au cinéma|1940]] : ''[[Musique dans mon cœur]]'' (''Music in my heart'') de [[Joseph Santley]] : ''Patricia Patsy O'Malley''
* 1940 : ''[[Blondie on a Budget]]'' de [[Frank R. Strayer]] : ''Patricia Patsy O'Malley''
* 1940 : ''[[Suzanne et ses idées]]'' (''Susan and God'') de [[George Cukor]] : ''Leonora Stubbs''
* 1940 : ''[[The Lady in Question|The Lady in question]]'' de [[Charles Vidor]] : ''Natalie Roguin''
* 1940 : ''[[L'Ange de Broadway]]'' (''Angels over Broadway'') de [[Ben Hecht]] et [[Lee Garmes]] : ''Nina Barone''
* [[1941 au cinéma|1941]] : ''[[La Blonde framboise]]'' (''The Strawberry Blonde'') de [[Raoul Walsh]] : ''Virginia Brush''
* [[1941 au cinéma|1941]] : ''[[Ma femme se marie demain]]'' (''Affectionately Yours'') de [[Lloyd Bacon]] : ''Irene Malcom''
* 1941 : ''[[Arènes sanglantes (film, 1941)|Arènes sanglantes]]'' (''Blood and sand'') de [[Rouben Mamoulian]] : ''Dona Sol des Muire''
* 1941 : ''[[L'amour vient en dansant|L'Amour vient en dansant]]'' (''You'll never get rich'') de [[Sidney Lanfield]] : ''Sheila Winthrop''
* [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[Mon amie Sally]]'' (''My Gal Sal'') d'[[Irving Cummings]] : ''Sally Elliot''
* 1942 : ''[[Six Destins]]'' (''Tales of Manhattan'') de [[Julien Duvivier]] : ''Ethel Halloway''
* 1942 : ''[[Ô toi ma charmante]]'' (''You were never lovelier'') de [[William A. Seiter]] : ''Maria Acuña''
* [[1944 au cinéma|1944]] : ''[[La Reine de Broadway]]'' (''Cover girl'') de [[Charles Vidor]] : ''Rusty Parker''
* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Cette nuit et toujours]]'' (''Tonight and every night'') de [[Victor Saville]] : ''Rosalind Bruce''
* [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Gilda]]'', film de Charles Vidor : ''Gilda Mundson Farell''
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[L'Étoile des étoiles]]'' (''Down to Earth'') d'[[Alexander Hall]] : ''Kitty Pendelton/Terpsichore''
* [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[La Dame de Shanghai]]'' (''The lady From Shanghai'') d'[[Orson Welles]] : ''Elsa « Rosalie » Bannister''
* 1948 : ''[[Les Amours de Carmen]]'' (''The Loves of Carmen'') de Charles Vidor : ''Carmen Garcia''

==== Années 1950 ====
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Champagne safari]]'' de [[Jackson Leighter]] - Documentaire
* 1952 : ''[[L'Affaire de Trinidad]]'' (''Affair of Trinidad'') de [[Vincent Sherman]] : ''Chris Emery''
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Salomé (film, 1953)|Salomé]]'' (''Salome'') de [[William Dieterle]] : ''Princesse Salomé''
* 1953 : ''[[La Belle du Pacifique]]'' (''Miss Sadie Thompson'') de [[Curtis Bernhardt]] : ''Sadie Thompson''
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[L'Enfer des tropiques]]'' (''Fire down bellow'') de [[Robert Parrish]] : ''Irena''
* 1957 : ''[[La Blonde ou la Rousse]]'' (''Pal Joey'') de [[George Sidney]] : ''Vera Simpson''
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Tables séparées]]'' (''Separate tables'') de [[Delbert Mann]] : ''Ann Shankland''
* 1959 : ''[[Ceux de Cordura]]'' (''They came to Cordura'') de [[Robert Rossen]] : ''Adelaide Geary''
* 1959 : ''[[Du sang en première page]]'' (''The Story on page one'') de [[Clifford Odets]] : ''Josephine « Jo » Brown Morris''

==== Années 1960 ====
* [[1961 au cinéma|1961]] : ''[[Les Joyeux Voleurs]]'' (''The Happy Thieves'') de [[George Marshall (réalisateur)|George Marshall]] : ''Eve Lewis''
* [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[Le Plus Grand Cirque du monde]]'' (''Circus World'') de [[Henry Hathaway]] : ''Lili Alfredo''
* [[1965 au cinéma|1965]] : ''[[Piège au grisbi]]'' (''The Money trap'') de [[Burt Kennedy]] : ''Rosalie Kelly''
* [[1966 au cinéma|1966]] : ''[[Opération Opium]]'' (''The Poppy Is Also a Flower'') de [[Terence Young (réalisateur)|Terence Young]] : ''Monique Markos''
* [[1967 au cinéma|1967]] : ''[[Peyrol le boucanier]]'' (''The Rover'') de Terence Young : ''Aunt Caterina''
* [[1969 au cinéma|1969]] : ''[[Le Bâtard (film, 1968)|Le Bâtard]]'' (''I Bastardi'') de [[Duccio Tessari]] : ''Martha''

==== Années 1970 ====
* [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[La Route de Salina|Sur la route de Salina]]'' (''Road to Salina'') de [[Georges Lautner]] : ''Mara''
* [[1971 au cinéma|1971]] : ''[[The Naked Zoo]]'' de [[William Grefe]] : ''Mrs Golden''
* [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[La Colère de Dieu]]'' de [[Ralph Nelson]] : ''Senora de la Plata''

=== En tant que productrice ===
* [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[Les Amours de Carmen]]'', film de [[Charles Vidor]]
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[L'Affaire de Trinidad]]'', film de [[Vincent Sherman]]
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Salomé (film, 1953)|Salomé]]'', film de [[William Dieterle]]
* [[1961 au cinéma|1961]] : ''[[Les Joyeux Voleurs]]'' (''The Happy Thieves'') de [[George Marshall (réalisateur)|George Marshall]]

== Documentaires télévisés ==
{{Section vide ou incomplète}}
Le {{date-|8 novembre 2020}}, la chaîne de télévision [[OCS (bouquet)|OCS]] propose un documentaire intitulé ''Rita Hayworth, la création d'un sex-symbol'', réalisé par les sœurs Kuperberg<ref>{{Lien web |titre=Rita Hayworth, douleur et gloire sur OCS |url=https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/rita-hayworth-douleur-et-gloire-sur-ocs_8f6b14d4-211d-11eb-8eb0-df9d00ce067e/ |site=tvmag.lefigaro.fr |date=2020-11-08 |consulté le=2021-04-04}}.</ref>. En {{date-|mars 2021}}, à l'occasion de la journée des droits des femmes, la chaîne [[Arte]] propose plusieurs documentaires consacrés à des stars d'Hollywood<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Olivier De |nom=Bruyn |titre=West, Hayworth, Hepburn et Coppola : quatre œuvres pour quatre grandes stars d'Hollywood |url=https://www.marianne.net/culture/cinema/west-hayworth-hepburn-et-coppola-quatre-oeuvres-pour-quatre-grandes-stars-dhollywood |site=www.marianne.net |date=2021-03-07UTC19:00:00+0000 |consulté le=2021-04-04}}.</ref>, dont un retraçant la vie de Rita. Ce documentaire de moins d'une heure s'intitule ''Rita Hayworth, gloire et blessures''<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr-fr |prénom=Jean-Marc |nom=VERDREL |titre=« Rita Hayworth : gloire et blessures », dimanche 14 mars sur ARTE |url=https://www.coulisses-tv.fr/index.php/documentaires/item/16829-%C2%AB-rita-hayworth-gloire-et-blessures-%C2%BB,-dimanche-14-mars-sur-arte |site=Les coulisses de la Télévision |consulté le=2021-04-04}}.</ref>. Il y évoque notamment la fragilité de l'actrice, ainsi que son courage face aux difficultés du métier<ref name=":0" />.

== Notes et références ==
{{Références|taille=30}}

== Annexes ==
{{Autres projets|commons=Rita Hayworth}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gene|nom1=Ringgold|titre=The films of Rita Hayworth|sous-titre=the legend and career of a love goddess|lieu=Secaucus, N.J|éditeur=Citadel Press|année=1974|isbn=0-8065-0907-4}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gerald|nom1=Peary|titre=Rita Hayworth|sous-titre=A Pyramid Illustrated History of the Movies|lieu=New York|éditeur=Pyramid Publ|année=1976|isbn=0-515-04116-5}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Kobal|titre=Rita Hayworth|sous-titre=the time, the place, and the woman|lieu=New York|éditeur=Norton|année=1978|pages totales=328|isbn=0-393-07526-5}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Joe|nom1=Morella|prénom2=Edward Z.|nom2=Epstein|titre=Rita|sous-titre=the life of Rita Hayworth|lieu=New York|éditeur=Delacorte Press|année=1983|pages totales=261|isbn=0-385-29265-1}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Dureau|titre=Rita Hayworth|lieu=Paris|éditeur=Editions PAC|année=1985|isbn=2-85336-260-4}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Barbara|nom1=Leaming|titre=Rita Hayworth ; biographie|lieu=Paris|éditeur=[[Presses de la Renaissance]]|année=1990|réimpression=Ramsay Poche, 2008|pages totales=415|isbn=2-85616-554-0|isbn2=978-2-84114-926-1}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Adrienne L.|nom1=McLean|titre=Being Rita Hayworth|sous-titre=labor, identity, and Hollywood stardom|lieu=New Brunswick, N.J|éditeur=Rutgers University Press|année=2004|isbn=0-8135-3389-9}}
* {{ouvrage|langue=fr|auteur=[[Gaël Lépingle]]|titre=Rita Hayworth|éditeur=Éditions de l'Œil|année=2023|isbn=978-2351373347}}

=== Articles connexes ===
* [[Cinéma américain]]
* ''[[Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank]]''

=== Liens externes ===
{{Liens}}

{{Portail|cinéma américain|danse|New York|comédies musicales}}

{{DEFAULTSORT:Hayworth, Rita}}
[[Catégorie:Actrice américaine]]
[[Catégorie:Danseuse américaine du XXe siècle]]
[[Catégorie:Actrice de film noir]]
[[Catégorie:Actrice ayant incarné Carmen]]
[[Catégorie:Danseuse de claquettes]]
[[Catégorie:Pin-up]]
[[Catégorie:Princesse du XXe siècle]]
[[Catégorie:Hollywood Walk of Fame]]
[[Catégorie:Nom de scène]]
[[Catégorie:Personnalité liée à Deauville]]
[[Catégorie:Personnalité américaine née d'un parent britannique]]
[[Catégorie:Personnalité américaine née d'un parent espagnol]]
[[Catégorie:Naissance en octobre 1918]]
[[Catégorie:Naissance à Brooklyn]]
[[Catégorie:Décès en mai 1987]]
[[Catégorie:Décès dans l'Upper West Side]]
[[Catégorie:Décès à 68 ans]]
[[Catégorie:Mort de la maladie d'Alzheimer]]