Voir la source de Utilisateur:Sisebutus/Brouillon/Auguste Sisebut

=== Second accord ===
En [[-23|23 av. J.-C.]], il y eut une crise politique dans laquelle fut impliquée [[Aulus Terentius Varro Murena]], collègue d'Auguste au consulat qui avait participé à une conspiration contre Auguste. Les détails précis de la conspiration sont inconnus ; Murena ne termina pas son mandat, et [[Calpurnius Pison]] fut élu pour le remplacer<ref name="ccaa 25">CCAA, Walter Eder, ''Augustus and the Power of Tradition'', 25.</ref><ref name="eck 55">Eck, 55.</ref>. Pison était un membre bien connu de la faction républicaine ; pour Auguste, faire de lui son collègue au consulat était une autre manière de montrer sa volonté de faire des concessions et de coopérer avec tous les partis politiques<ref name="eck 55 56">Eck, 55–56.</ref>. À la fin du printemps, Auguste tomba malade et, sur son lit de mort (du moins, ce qu'on croyait tel), prit des dispositions qui remirent en cause les soupçons d'anti-républicanisme que nourrissaient contre lui les sénateurs<ref name="ccaa 25"/><ref name="eck 56">Eck, 56.</ref>. Auguste s'était préparé à remettre son sceau au général [[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]], qui faisait partie de son entourage proche<ref name="ccaa 25"/><ref name="eck 56"/>. Toutefois, Auguste remit à Pison, son collègue au consulat, tous ses documents officiels, un bilan ('''account''') des finances publiques et l'autorité sur des troupes qui figuraient sur une liste  dans les provinces, tandis que celui dont on croyait qu'il était le neveu préféré d'Auguste, [[Marcus Claudius Marcellus (neveu d'Auguste)|Marcus Claudius Marcellus]], se retrouvait les mains vides<ref name="ccaa 25"/><ref name="eck 56"/>. Cela surprit beaucoup de gens qui pensaient qu'Auguste aurait nommé un héritier à sa place d'empereur sans titre<ref name="ccaa 38">CCAA, Erich S. Gruen, ''Augustus and the Making of the Principate'', 38.</ref>. Auguste n'accorda que des biens et des propriétés à ses héritiers désignés, car un système d'héritage institutionnel impérial aurait suscité la résistance et l'hostilité de Romains républicains traditionnellement opposés à la royauté<ref name="ccaa 38 39">CCAA, Erich S. Gruen, ''Augustus and the Making of the Principate'', 38–39.</ref>.

[[Image:Cameo August BM Gem3577.jpg|thumb|left|Portrait d'Auguste portant un ''[[gorgoneion]]'' sur un camée en [[sardonyx]] '''à trois couches''', 14–20 ap. J.-C.]]

Peu après l'apaisement de son mal, Auguste abandonna son consulat '''permanent'''<ref name="eck 56"/>. Les deux seules autres années où Auguste fut consul sont [[-5|5]] et [[-2|2 av. J.-C.]]<ref name="eck 56"/><ref name="ccaa 26">CCAA, Walter Eder, ''Augustus and the Power of Tradition'', 26.</ref> En dépit de sa démission, Auguste conserve l'''imperium'' consulaire, ce qui amène à un compromis avec le Sénat, connu sous le nom de « second accord »<ref name="eck 57">Eck, 57.</ref>. Le stratagème d'Auguste était habile : en laissant libre l'une des deux charges de consul, il laissait aux sénateurs une meilleure chance d'assumer cette charge, tout en « '''exerçant une mainmise plus étendue''' au sein de la classe sénatoriale<ref name="ccaa 36"/> ». Auguste n'était plus dans une position officielle qui lui permettait de diriger l'État ; toutefois, sa position dominante sur les provinces romaines demeura inchangée lorsqu'il devient [[Proconsul (Rome antique)|proconsul]]<ref name="eck 56"/><ref name="ccaa 37">CCAA, Erich S. Gruen, ''Augustus and the Making of the Principate'', 37.</ref>. Comme ancien consul, il avait le pouvoir d'intervenir, quand il le jugeait nécessaire, dans les affaires des proconsuls provicinaiux qui avaient été nommés par le Sénat<ref name="eck 56 57">Eck, 56–57.</ref>. Comme proconsul, il refusa que cette autorité qui consistait à avoir la haute main sur les gouverneurs de province lui soit retirée ; c'est pour cette raison qu'un ''imperium proconsulare maius'' lui fut accordé par le Sénat<ref name="eck 57"/>.

Il reçut aussi la puissance tribunicienne à vie, mais non le titre de [[tribun]]<ref name="eck 57"/>. Légalement, cette fonction était interdite aux patriciens, ce qu'Auguste était devenu lorsqu'il avait été adopté par [[Jules César]]<ref name="ccaa 36">CCAA, Erich S. Gruen, ''Augustus and the Making of the Principate'', 36.</ref>. Cette puissance lui permettait de convoquer le Sénat et le peuple à volonté et '''exposer les affaires courantes devant lui''', poser un veto aux actions de l'Assemblée ou du Sénat, de présider les élections, et de parler le premier à toute réunion.<ref name="ccaa 26"/><ref name="eck 57 58">Eck, 57–58.</ref> Dans l'autorité tribunicienne d'Auguste étaient également inclus les pouvoirs qui étaient traditionnellement réservés aux [[Censeur_romain|censeurs]] : le droit de '''régenter''' la morale publique et d'examiner les lois pour s'assurer qu'elles avaient pour but l'intérêt public, ainsi que la possibilité d'organiser un '''recensement''' et de déterminer la composition du Sénat.<ref name="eck 59">Eck, 59.</ref> Avec les pouvoirs d'un censeur, Auguste fit appel aux vertus du patriotisme romain en bannissant tout autre '''attirail''' que la [[toge]] traditionnelle qu'il portait en entrant dans le Forum.<ref name="ccaa 30">CCAA, Walter Eder, ''Augustus and the Power of Tradition'', 30.</ref> Il n'y avait pas de précédent dans le système romain pour cette combinaison de pouvoir du tribun et du censeur en une seule position, et Auguste ne fut jamais non plus élu à la charge de censeur.<ref name="bunson 80">Bunson, 80.</ref> [[Jules César]] s'était vu attribuer des pouvoirs similaires, en vertu desquels il avait pour tâche de la surveillance de la morale de l'État, mais sa position n'allait pas jusqu'à la possibilité, réservée au censeur, d'organiser un recensement, et de déterminer la composition du Sénat. La charge de tribun de la plèbe commença à perdre de son prestige en raison de l'accumulation entre les mains d'Auguste des pouvoirs du tribun ; ce dernier accrut son importance en faisant de cette charge une étape indispensable sur la voie de la [[préture]].<ref name="bunson 427">Bunson, 427.</ref>

[[Image:CaesarAugustusPontiusMaximusCloseup.jpg|thumb|L'''[[Auguste de la Via Labicana]]'' – Auguste en [[Pontifex Maximus]].]]
Outre la puissance tribunicienne, Auguste se vit attribuer un ''imperium'' unique au sein de la cité de Rome elle-même : toutes les forces armées de la ville, qui étaient auparavant sous le contrôle des préfets et consuls, étaient désormais sous la seule autorité d'Auguste.<ref name="eck 60">Eck, 60.</ref> Grâce au ''maius imperium proconsulare'', Auguste était la seule personne susceptible de recevoir un triomphe, dans la mesure où il était ostensiblement le chef de toute armée romaine.<ref name="eck 61">Eck, 61.</ref> En [[-19|19 av. J.-C.]], [[Lucius Cornelius Balbus]], le gouverneur d'Afrique qui battit les [[Garamantes]] fut le premier et le dernier homme d'origine provinciale à obtenir cet honneur.<ref name="eck 61"/> On attribua à Auguste la '''gloire''' de toutes les victoires romaines ultérieures : les armées de Rome étaient commandées par un [[légat]], qui était le représentant du ''princeps'' dans les provinces.<ref name="eck 61"/> Le fils aîné d'Auguste, par son mariage avec [[Livie]], [[Tibère]], fut la seule exception à cette règle, lorsqu'il reçut le triomphe pour ses victoires en Germanie en [[-7|7 av. J.-C.]]<ref name="eck 117">Eck, 117.</ref> Pour s'assurer que son ''maius imperium proconsulare'' serait bien renouvelé en [[-13|13 av. J.-C.]], Auguste resta à Rome pendant la procédure de renouvellement, et fit des dons substantiels aux vétérans pour s'assurer leur soutien.<ref name="ccaa 26"/>

Nombre des subtilités politiques du Second Accord semblent avoir échappé à la classe plébéienne. Lorsqu'Auguste '''échoua à l'élection''' au consulat en [[-22|22 av. J.-C.]], des gens craignirent à nouveau qu'Auguste ne soit en train d'être évacué du pouvoir par les aristocrate du Sénat. En 22, 21 et 19, '''en guise de réponse, il y eut des émeutes''', et on n'autorisa l'élection que d'un seul consul pour ces années, laissant ainsi ostensiblement l'autre place pour Auguste.<ref>[[Dion Cassius]] [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Cassius_Dio/54*.html#1 54.1], [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Cassius_Dio/54*.html#6 6], [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Cassius_Dio/54*.html#10 10].</ref> En [[-22|22 av. J.-C.]], il y eut une famine à Rome qui déclencha la panique ; de nombreux plébéiens demandèrent à Auguste '''de devenir [[dictateur (Rome antique)|dictateur]]''' pour gérer personnellement la crise.<ref name="ccaa 26"/> Après un refus théâtral au Sénat, Auguste finit par accepter '''l'autorité sur''' l'approvisionnement en blé "en vertu de son ''imperium'' proconsulaire", et mit fin presque aussitôt à la crise.<ref name="ccaa 26"/> Une nouvelle crise de ce type, en [[8]] de notre ère, amena Auguste à mettre en place un ''[[Préfet de l'annone|praefectus annonae]]'', charge permanente de préfet ayant pour fonction de veiller à l'approvisionnement en blé de Rome.<ref name="eck 78">Eck, 78.</ref> En [[-19|19 av. J.-C.]], le Sénat vota pour permettre à Auguste d'arborer les insignes consulaires en public et devant le Sénat,<ref name="eck 60"/> ainsi que de s'asseoir dans le siège symbolique entre les deux consuls et de '''porter''' les [[Fasces|faisceaux]], emblème de l'autorité consulaire.<ref name="ccaa 43">CCAA, Erich S. Gruen, ''Augustus and the Making of the Principate'', 43.</ref> De la même manière que l'autorité du tribun, l'octroi de pouvoirs consulaires était '''une manière pour lui d'occuper des charges qu'il n'occupait pas en réalité'''.<ref name="ccaa 43"/> Ces gestes semblent avoir apaisé le peuple ; qu'Auguste ait été ou non réellement consul, l'important était qu'il apparaisse comme tel devant le peuple. Le 6 mars [[-12|12 av. J.-C.]], après la mort de [[Lépide]], il devint également [[pontifex maximus]], le '''haut''' prêtre du collège des ''Pontifices'', la charge la plus importante dans la religion romaine.<ref>Bowersock, p. 380. La date est connue par des calendriers  '''inscrits''' ; voir également Auguste, ''[[Res gestae (Auguste)|Res Gestae]]'' [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Augustus/Res_Gestae/2*.html#10 10.2]. [[Dion Cassius]] [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Cassius_Dio/54*.html#27.2 27.2] date cet événement de [[-13|13 av. J.-C.]], probablament l'année de la mort de Lépide (Bowersock, p. 383).</ref><ref name="ccaa 28">CCAA, Walter Eder, ''Augustus and the Power of Tradition'', 28.</ref> Le 5 février 2 av. J.-C., Auguste reçut également le titre de ''pater patriae'', père de la patrie.<ref>Mackay, 186.</ref><ref name="eck 129">Eck, 129.</ref>

Par la suite, les empereurs romains se cantonnèrent aux pouvoirs et aux titres attribués '''à l'origine''' à Auguste, même si, souvent, pour '''faire assaut''' d'humilité, des empereurs '''entrant en charge''' refusèrent un ou plusieurs titres honorifiques donnés à Auguste. Souvent, au cours de leur règne, les empereurs '''accaparaient''' tous ces titres, qu'ils leur aient été ou non attribués par le Sénat. {{Référence nécessaire|La couronne civique, que les empereurs se mirent à porter réellement|date=juin 2009}}, les insignes consulaires et, par la suite, les vêtements de pourpre du général triomphant (la ''toga picta'') devinrent les insignes impériaux à l'[[Empire byzantin|époque byzantine]].

== Guerre et expansion pendant le principat d'Auguste ==
[[Image:Impero romano sotto Ottaviano Augusto 30aC - 6dC.jpg|thumb|285px|Extension de l'Empire romain sous Auguste ; le jaune représente les dimensions de l'Empire en [[-31|31 av. J.-C.]], les nuances de vert représentent les territoires conquis progressivement sous le règne d'Auguste, et les zones roses représentent les [[états clients]]. Cependant, les zones sous contrôle romain connurent des modifications durant le règne d'Auguste, particulièrement en [[Germanie]].]]

{{Article détaillé|Relations de Rome avec les Parthes et les Sassanides}}!!


''Imperator Caesar Divi Filius Augustus'' choisit ''Imperator'', "général victorieux" comme premier nom, pour associer clairement à son nom la notion de victoire.<ref name="eck 93">Eck, 93.</ref> En [[13]], Auguste se vanta d'avoir été acclamé comme ''imperator'' à 21 reprises par ses troupes après une bataille victorieuse.<ref name="eck 93"/> La quasi-totalité du quatrième chapitre de ses mémoires, connus sous le nom de ''[[Res gestae (Auguste)|Res Gestae]]'' était consacré à ses victoires militaires et aux honneurs qui lui avaient été accordés à ce titre.<ref name="eck 93"/> Auguste '''flatta''' les patriotes en promouvant l'idéal d'une civilisation romaine supérieure, avec comme tâche de régner sur le monde (dans les dimensions que les Romains lui connaissaient), qui trouvait son expression dans la formule : ''tu regere imperio populos, Romane, memento'' — "Romain, n'oublie pas de dominer par ta puissance les peuples de la terre"<ref name="ccaa 30"/> Cet idéal convenait à l'élite romaine et, plus largement, à l'opinion publique de l'époque, qui était en faveur de l'[[expansionnisme]], comme en témoigne un vers de Virgile où il est dit que les dieux ont donné à Rome un ''imperium sine fine'' (une puissance illimitée).<ref name="eck 95">Eck, 95.</ref> Le peuple manifesta sa déception et sa tristesse lorsqu'Auguste décida qu'il n'irait pas venger [[Crassus]] et récupérer les enseignes, parce que les [[Parthes]] ne pouvaient pas, selon lui, être vaincus.<ref name="eck 95 96">Eck, 95–96.</ref> Cependant, de nombreuses autres terres restaient à conquérir.

[[Image:Tiberius NyCarlsberg01.jpg|thumb|left|Buste de [[Tibère]], général couvert de succès sous Auguste avant de devenir son héritier et successeur]]

À la fin de son règne, les armées d'Auguste avait conquis le nord de l'[[Hispanie]] (Espagne et Portugal actuels),<ref name="eck 94">Eck, 94.</ref> les régions alpines de [[Rhétie]] et du [[Norique]] (actuelles Suisse, Bavière, Autriche, Slovénie),<ref name="eck 94"/> l'[[Illyricum]] et la [[Pannonie]] (actuelles Albanie, Croatie, Hongrie, Serbie, etc.),<ref name="eck 94"/> et étendu les frontières de la province d'[[Afrique (province romaine)|Afrique]] au sud et à l'est.<ref name="eck 94"/> Après le règne du roi client [[Hérode Ier le Grand|Hérode le grand]] (73-4 av. J.-C.), la [[Judée]] fut ajoutée à la province de [[Syrie (province romaine)|Syrie]] lorsqu'Auguste déposa le successeur de ce dernier, [[Hérode Archélaos]].<ref name="eck 94"/> De même que l'Égypte, qui avait été conquise après la défaite d'[[Marc Antoine|Antoine]] en [[-30|30 av. J.-C.]], la Syrie était gouvernée non par un proconsul ou un légat d'Auguste, mais par un haut préfet de rang [[Chevalier romain|équestre]].<ref name="eck 94"/> Aucun effort militaire ne fut nécessaire en [[-25|25 av. J.-C.]] lorsque la [[Galatie]] ('''actuelle Turquie''') devint une province romaine peu après l'assassinat d'[[Amyntas de Galatie]] par la veuve d'un prince d'Homonada qu'il avait fait tuer.<ref name="eck 94"/> Lorsque la rébellion des troupes de [[Cantabrie]], dans l'Espagne actuelle, fut finalement étouffée en [[-19|19 av. J.-C.]], le territoire entra dans les provinces d'Hispanie et de [[Lusitanie]].<ref name="eck 97">Eck, 97.</ref> Cette région constitua un avantage matériel considérable pour les campagnes militaires ultérieures d'Auguste : elle était riche en minerais qui pouvaient être '''investis dans des projets miniers romains''', notamment les très riches gisements d'or de [[Las Médulas]].<ref name="eck 97"/>

La conquête des peuples des Alpes en [[-16|16 av. J.-C.]] fut une autre victoire importante pour Rome, dans la mesure où cela permit de constituer un vaste territoire tampon entre les citoyens romains d'Italie, et les ennemis de Rome en [[Germanie]], au nord.<ref name="eck 98">Eck, 98.</ref> Le poète [[Horace]] consacra une ode à la victoire, tandis que le [[Trophée d'Auguste]] était construit à cette occasion, près de [[Monaco]].<ref name="eck 98 99">Eck, 98–99.</ref> La prise de la région alpine fut également utile pour l'offensive suivante, en [[-12|12 av. J.-C.]], quand Tibère lança l'attaque contre les tribus pannoniennes d'Illyricum, et son frère [[Nero Claudius Drusus]], contre les tribus germaniques à l'est de la Rhénanie.<ref name="eck 99">Eck, 99.</ref> Les deux campagnes furent couronnées de succès : les troupes de Drusus atteignirent l'[[Elbe (fleuve)|Elbe]] en [[-9|9 av. J.-C.]], mais il mourut peu après en tombant de cheval.<ref name="eck 99"/> La tradition rapporte que le pieux Tibère marcha en avant du corps de son frère tout le long du chemin de retour à Rome.<ref name="bunson 416"/>


[[Image:Panorámica de Las Médulas.jpg|thumb|Mine d'or de [[Las Médulas]]]]
Pour protéger les zones orientales de l'Empire contre la menace parthe, Auguste s'appuyait sur les états clients de l'est, faisant d'eux des états tampon, et des zones qui pouvaient lever leurs propres troupes pour se défendre.<ref name="eck 96">Eck, 96.</ref> Pour garantir la sécurité de l'est de l'Empire, Auguste stationna une armée romaine en Syrie par précaution, tandis que son fils adoptif Tibère négociait avec les Parthes en tant qu'ambassadeur de Rome.<ref name="eck 96"/> L'une des plus grandes réussites diplomatiques de Tibère fut la négociation de la restitution des enseignes de Crassus, ce qui fut une victoire symbolique.<ref name="bunson 416">Bunson, 416.</ref><ref name="eck 96"/> Tibère fut aussi à l'origine de la '''restauration''' de Tigrane V sur le trône d'Arménie.<ref name="bunson 416"/>

En dépit du fait que les Parthes menaçaient Rome à l'est, c'est le long du Rhin et du Danube que se trouvait réellement la ligne de front, pour Rome.<ref name="eck 96"/> Avant la bataille finale contre Antoine, les campagnes d'Octavien contre les tribus dalmates avaient été la première étape de l'expansion romaines en direction du Danube.<ref name="rowell 13">Rowell, 13.</ref> Les victoires militaires ne garantissaient cependant 
pas le succès, car les territoires étaient en permanence repris par les ennemis de Rome.<ref name="eck 96"/> Un exemple frappant de défaite romaine fut la bataille de Teutobourg, en 9, au cours de laquelle trois légions entières, menées par Publius Quinctilius Varus, furent anéanties par Arminius, chef des Chérusques.<ref name="eck 101 102">Eck, 101–102.</ref> Auguste, en représailles, envoya Tibère et Drusus en Rhénanie pour pacifier la région. Leur expédition eut un certain succès, mais la défaite de Varus marqua la fin de l'expansion romaine en Germanie.<ref name="bunson 417">Bunson, 417.</ref> Le général romain Germanicus profita d'une guerre civile chez les Chérusques, entre Arminius et Segestes ; ils vainquit Arminius, qui s'enfuit du champ de bataille, mais fut tué par trahison en 19.<ref name="Bunson 31">Bunson, 31.</ref>

==Mort et succession==


La maladie d'Auguste, en 23 av. J.-C. amena la question de la succession sur le devant de la scène politique et publique. Pour garantir la stabilité, Auguste devait désigner un héritier à sa position unique dans la société et le gouvernement romains. Cette désignation '''devait se faire''' discrètement et de manière progressive, pour éviter de susciter les craintes de l'aristocratie touchant à la '''monarchie'''.<ref name="ccaa 50"/> La personne qui obtiendrait sa position '''officieuse''' devait paraître la devoir à ses mérites publiquement reconnus.<ref name="ccaa 50">CCAA, Erich S. Gruen, ''Augustus and the Making of the Principate'', 50.</ref> Quelques historiens '''de l'époque augustéenne''' indiquent que tout semblait désigner le neveu d'Auguste, Marcellus, qui avait été rapidement marié à la sœur d'Auguste, Julie.<ref name="eck 114 115">Eck, 114–115.</ref> D'autres opposent à cette thèse le testament d'Auguste, lu au Sénat pendant sa maladie, en 23 av. J.-C.,<ref name="eck 115">Eck, 115.</ref> qui indiquait une préférence pour Agrippa, qui faisait office de second, et qui était sans doute le seul de ses associés qui aurait été capable de contrôler les légions, et maintenir l'unité de l'Empire.<ref name="ccaa 44"/> Après la mort de Marcellus en 23 av. J.-C., Auguste maria sa fille à Agrippa. De cette union naquirent cinq enfants, trois fils et deux filles : Gaius Cesar, Lucius Cesar, Vipsania Julia, Agrippine l'ancienne et Agrippa Postumus, ainsi nommé parce qu'il est  né après la mort d'Agrippa. Peu de temps après le second accord, Agrippa administra la moitié orientale de l'Empire avec l'''imperium'' proconsulaire et la même puissance tribunicienne qu'Auguste (sans pour autant '''prévaloir''' sur l'autorité d'Auguste), avec son siège dans l'île de Samos, dans les Cyclades.<ref name="ccaa 44">CCAA, Erich S. Gruen, ''Augustus and the Making of the Principate'', 44.</ref><ref name="eck 58">Eck, 58.</ref> '''Bien que ce pouvoir semble démontrer la faveur d'Auguste pour Agrippa''', c'était également une mesure pour complaire aux membres du parti césarien, en autorisant l'un des leurs à partager un pouvoir considérable avec lui.<ref name="eck 58"/>

La tentative d'Auguste de faire de Gaius et Lucius ses héritiers fut évidente lorsqu'il les adopta et fit d'eux ses fils.<ref>Syme, 416–417.</ref> Il fut consul en 5 et 2 av. J.-C. pour pouvoir les guider personnellement dans leur carrière politique ;<ref>Scullard, 217.</ref> c'est ainsi qu'ils furent élus consuls en 1 et 4 ap. J.-C.<ref>Syme, 417.</ref> Auguste favorisa également ses beaux-fils, fils du premier mariage de Livia, Nero Claudius Drusus Germanicus et Tibère, en leur accordant un commandement militaire et une charge publique. Toutefois, le mariage de Drusus avec Antonia, la nièce d'Auguste, était une relation '''bien trop insérée''' au sein de la famille pour perturber les questions de succession.<ref name="eck 116"/> Après la mort d'Agrippa en 12 av. J.-C., le fils de Livie, Tibère, reçut l'ordre de répudier sa femme, Vipsania, et d'épouser la veuve d'Agrippa, Julia, fille d'Auguste, dès la fin de la période de deuil.<ref name="eck 116">Eck, 116.</ref> '''Alors que le mariage de Drusus et Antonia était considéré comme une relation impossible à rompre, Vipsania était "seulement" la fille du défunt Agrippa''', de son premier mariage.<ref name="eck 116"/>

[[Image:Augustuksen mauseleomi.JPG|thumb|[[Mausolée d'Auguste]]]]
Tibère eut part à la puissance tribunicienne d'Auguste à partir de 6 av. J.-C., mais se retira peu de temps après, refusant, '''dit-on''', tout rôle ultérieur en politique, et s'exila lui-même à Rhodes.<ref name="eck 117"/><ref name="ccaa 46">CCAA, Erich S. Gruen, ''Augustus and the Making of the Principate'', 46.</ref> Bien qu'aucune '''raison ne nous soit connue''', ce départ pourrait avoir été causé par plusieurs raisons, l'une d'elle étant l'échec de son mariage avec Julia.<ref name="eck 117"/><ref name="ccaa 46"/> Une autre raison possible pourrait être la jalousie, liée au fait qu'il se sentait mis de côté à cause des deux petits-fils d'Auguste, Gaius et Lucius, qui avaient rejoint très tôt le collège des prêtres, étaient présentés sous une lumière plus favorable, et avaient été présentés à l'armée en Gaule.<ref name="eck 117 118">Eck, 117–118.</ref><ref name="ccaa 46 47">CCAA, Erich S. Gruen, ''Augustus and the Making of the Principate'', 46–47.</ref> Après les morts précoces de Gaius et Lucius, respectivement en 2 et 4 ap. J.-C., Tibère fut rappelé à Rome en juin 4, et il fut adopté par Auguste à la condition qu'il adopte à son tour son neveu Germanicus.<ref name="eck 119">Eck, 119.</ref> '''La tradition qui consistait à avoir au moins deux générations d'héritiers se poursuivait ainsi'''.<ref name="eck 116"/> Cette année-là, Tibère reçut les pouvoirs de tribun et proconsul, les émissaires des rois étrangers devaient le saluer lui aussi ; en 13, il obtint son second triomphe, et un niveau d'''imperium'' équivalent à celui d'Auguste.<ref name="eck 119 120">Eck, 119–120.</ref> Le seul autre prétendant possible était Agrippa Postumus, qui avait été exilé par Auguste en 7, dont l'exil avait été rendu perpétuel par un décret sénatorial. Auguste le déshérita.<ref name="ccaa 49"/> C'est sans doute comme héritier qu'il s'attira la défaveur d'Auguste ; l'historien Erich S. Gruen mentionne plusieurs sources de l'époque qui affirement qu'Agrippa Postumus était "un jeune homme vulgaire, brutal et bestial, de caractère dépravé".<ref name="ccaa 49">CCAA, Erich S. Gruen, ''Augustus and the Making of the Principate'', 49.</ref>

Le 19 août 14, Auguste mourut alors qu'il se rendait à l'endroit où son père était mort, à Nole. Tibère, qui était présent à son lit de mort, aux côtés de Livie, fut désigné comme son héritier.<ref name="eck 123">Eck, 123.</ref> Les derniers mots d'Auguste furent : « Avez-vous aimé la représentation ? », faisant allusion à la '''dimension théâtrale et à l'autorité royale qu'il avait investies''' comme empereur. Une énorme procession funèbre de '''pleureuses''' accompagna le corps d'Auguste sur le trajet de Nole à Rome ; le jour de son enterrement, toutes les affaires privées et publiques cessèrent pour la journée.<ref name="eck 123"/> Tibère et son fils Drusus prononcèrent l'éloge funèbre du haut de deux rostres.<ref name="eck 124">Eck, 124.</ref> Le corps d'Auguste, dans un cercueil, fut brûlé dans un bûcher funéraire près de son mausolée, et il fut proclamé qu'Auguste avait rejoint la compagnie des dieux comme membre du panthéon romain.<ref name="eck 124"/> En 410, au moment du sac de Rome, le mausolée fut dépouillé par les Goths, et les cendres d'Auguste furent dispersées.

L'historien D. C. A. Shotter affirme que la politique d'Auguste consistant à favoriser la gens Iulia par rapport à la gens Claudia aurait été une raison suffisante pour que Tibère fasse preuve d'un mépris affirmé pour Auguste après la mort de ce dernier ; au lieu de cela, Tibère se hâta de réprimander ceux qui critiquaient Auguste.<ref>Shotter, 210–212.</ref> Shotter suggère que la déification d'Auguste, jointe à l'attitude « extrêmement conservatrice » de Tibère en matière religieuse, força Tibère à ravaler tout ressentiment qu'il aurait pu avoir.<ref name="shotter 211">Shotter, 211.</ref> De même, l'historien R. Shaw-Smith '''insiste''' sur des lettres d'Auguste à Tibère qui révèlent une certaine affection pour Tibère et une haute estime pour ses mérites militaires.<ref name="shaw-smith 213"/> Shotter affirme que Tibère '''centra''' sa colère et ses critiques sur la personne de Gallus (pour avoir épousé Vipsania une fois que Tibère '''eut divorcé d'avec elle''') et des deux jeunes Césars Gaius et Lucius, plutôt que sur Auguste, le véritable responsable de son divorce et de son éloignement du pouvoir impérial.<ref name="shotter 211"/>

==L'héritage d'Auguste==
[[Image:Statue-Augustus.jpg|thumb|[[Auguste de Prima Porta]]]]

Le règne d'Auguste posa les fondations d'un régime qui dura des centaines d'années, jusqu'à ce que l'on a appelé le [[déclin de l'Empire romain d'Occident]]. Aussi bien son '''cognomen''', ''Caesar'', que son titre, ''Auguste'', devinrent les titres permanents des dirigeants de l'Empire romain pendant les quatorze siècles qui ont suivi sa mort, en usage aussi bien dans la Rome antique que dans la Nouvelle Rome, Constantinople. Dans de nombreuses langues, ''caesar'' devint le synonyme d'empereur, comme c'est le cas du Kaiser allemand, ainsi que du Tsar bulgare puis russe. Le culte du divin Auguste (''divus Augustus'') continua jusqu'à ce que la religion d'État ne soit remplacée par le christianisme, en 391, sous l'influence de Théodose I. Par conséquent, il existe de très nombreux statues et bustes d'excellente qualité, représentant Auguste. Il a écrit un compte-rendu de sa réussite, les ''Res Gestae Divi Augusti'', qu'il voulait faire inscrire sur du bronze sur la facade de son mausolée.<ref>Suétone, ''Auguste'' [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Suetonius/12Caesars/Augustus*.html#101.4 101.4].</ref> Des copies de ce texte furent gravées dans tout l'Empire à sa mort.<ref name="eck 1 2">Eck, 1–2</ref> Les inscriptions en latin '''contenaient des traductions du grec''', et furent recopiées sur de nombreux édifices publics, comme le temple d'Ankara connu sous le nom de ''Monumentum Ancyranum'', baptisé « reine des inscriptions » par Theodor Mommsen.<ref name="eck 2">Eck, 2.</ref> Il existe quelques œuvres d'Auguste qui ont survécu : les poèmes ''La Sicile'', ''Epiphane'' et ''Ajax'', une autobiographie en treize livres, un traité philosophique, et sa réfutation de l'Éloge de Caton de Brutus.<ref name="bunson 47">Bunson, 47.</ref> Les historiens analysent également les lettres envoyées par Auguste pour y trouver des faits ou des explications supplémentaires concernant sa vie.<ref name="shaw-smith 213">Shaw-Smith, 213.</ref><ref>Bourne, 53–66.</ref>

De nombreuses personnes considèrent Auguste comme le plus grand empereur de Rome ; sa politique a très certainement accru la durée de vie de l'Empire et a initié la ''Pax Romana'', ou ''Pax Augusta''. Il était intelligent, ferme dans ses décisions, mais n'était sans doute pas aussi charismatique que Jules César ; il fut occasionnellement influencé par sa troisième femme, Livia '''(parfois de manière dramatique)'''. Néanmoins, son héritage se montra plus durable. La ville de Rome fut considérablement transformé sous le principat d'Auguste, avec la mise en place de la première force de police institutionnelle, ses premiers pompiers, et la pérennisation de la charge de préfet de la ville.<ref name="eck 79"/> Les '''forces de police''' étaient divisées en cohortes de 500 hommes, tandis que les unités de pompiers comptaient de 500 à 1000 hommes, sept unités étant réparties sur 14 secteurs de Rome.<ref name="eck 79"/> Un préfet des vigiles était en charge des vigile, brigade de pompiers et de policiers de Rome.<ref name="bunson 345">Bunson, 345.</ref> La guerre civile touchant à sa fin, Auguste put également mettre en place une armée de métier pour l'Empire romain, dont la taille fut fixée à 28 légions d'environ 170000 soldats.<ref name="eck 85 87">Eck, 85–87.</ref> Cette armée était soutenue par de nombreuses troupes auxiliaires, des unités d'environ 500 hommes chacune, qui étaient souvent recrutées dans des zones récemment conquises.<ref name="eck 86">Eck, 86.</ref> 

Comme '''ses finances assuraient''' la maintenance des routes en Italie, Auguste mit également en place un système de courrier officiel, constitué de stations relais surveillées par un officier connu sous le titre de ''praefectus vehiculorum''.<ref name="eck 81"/> Outre la mise en place d'une communication plus rapide entre les '''communes''' italiennes, sa politique extensive de construction de routes dans toute l'Italie a également permis aux armées romaines de se déplacer rapidement, à une rapidité inédite, dans tout le pays.<ref name="chisholm 122">Chisholm, 122.</ref> En 6, Auguste établit l'''aerarium militare'', en faisant une donation de 170 millions de sesterces au nouveau trésor militaire qui servait à la fois pour les soldats en activité et à la retraite.<ref name="bunson 6">Bunson, 6.</ref> Une des institutions les plus durables d'Auguste est la mise en place de la garde prétorienne en 27 av. J.-C. ; il s'agit à l'origine d'une unité de garde du corps personnels sur le champ de bataille, qui a évolué pour devenir une garde impériale, ainsi qu'une force politique importante à Rome.<ref name="bunson 341">Bunson, 341.</ref> Elle disposait d'assez de pouvoir pour intimider le Sénat, installer de nouveaux empereurs et déposer ceux qui lui déplaisaient ; cette unité servit les empereurs jusqu'à Maxence, et Constantin mit fin à l'institution au début du {{s|IV|e}}, détruisit leurs baraquements, les ''Castra Praetoria''.<ref name="bunson 341 342">Bunson, 341–342.</ref>


[[Image:Augustus-in-Kalabsha.jpg|thumb|left|Auguste représenté dans un style égyptien ; pierre taillée du temple de Kalabsha en [[Nubie]].]]
Tout en étant l'individu le plus puissant de l'Empire, Auguste voulait incarner l'esprit des vertus et des normes républicaines. Il voulait également '''être en relation''' avec les préoccupations de la plèbe et du peuple. Il y parvint en se montrant excessivement généreux : en 29 av. J.-C., Auguste distribua 400 sesterces par personne à 250 000 citoyens, 1000 sesterces à 120 000 vétérans dans les colonies, et dépensa 700 millions de sesterces dans l'achat de terre pour y installer ses vétérans.<ref name="ccaa 23"/> Il fit également restaurer 82 temples dans le but de montrer son souci des divinités romaines.<ref name="ccaa 23">CCAA, Walter Eder, ''Augustus and the Power of Tradition'', 23.</ref> En 28 av. J.-C., il fit fondre 80 statues d'argent '''qui le représentaient, pour sembler modeste'''.<ref name="ccaa 23"/>

La longueur du règne d'Auguste et ce qu'il transmet à ses successeurs est un facteur capital de son succès. Comme l'a écrit Tacite, les jeunes générations vivant en 14 n'avaient connu aucune autre forme de gouvernement que le principat.<ref>Tacite, ''[[Annales (Tacite)|Annales]]'' [[s:The Annals (Tacitus)/Book 1#3|I.3]]</ref> Si Auguste était mort plus tôt (en 23 av. J.-C.), par exemple, la situation aurait pu évoluer différemment. L'usure des guerres civiles sur la vieille oligarchie républicaine et la longévité d'Auguste doivent dès lors être considérés comme des facteurs majeures de la transformation de l'État romain en une monarchie de fait. L'expérience d'Auguste, sa patience, son tact, et son habileté politique ont également joué un rôle important. Il a dirigé le futur de l'Empire le long de nombreux chemins, de l'existence d'une armée de métier stationnée aux frontières ou non loin d'elles, au principe dynastique employé si souvent dans la succession impériale, jusqu'à l'embellissement de la capitale aux frais de l'empereur. Le dernier héritage d'Auguste n'est autre que la paix et la prospérité de l'Empire pendant les deux siècles qui suivent la mise en place de son système. '''Auguste devint le paradigme du bon empereur'''. Tous les empereurs de Rome prirent son nom, César Auguste, qui finit par perdre son caractère de nom pour devenir un titre.<ref name="eck 124"/> Les poètes de l'époque augustéenne, Virgile et Horace, louèrent Auguste comme le défenseur de Rome, de la justice morale, et comme un individu qui porta sur ses épaules tout le poids du '''maintien''' de l'Empire.<ref name="kelsall 120">Kelsall, 120.</ref> Cependant, Auguste fut également critiqué pour ses méthodes de gouvernement, à toutes les époques. Le juriste [[Marcus Antistius Labeo]] (mort en 10 ou 11 ap. J.-C.), qui regrettait l'époque de liberté républicaine où il était né, critiqua ouvertement le régime augustéen.<ref name="starr 5">Starr, 5.</ref> Au début de ses ''[[Annales (Tacite)|Annales]]'', Tacite écrivit qu'Auguste avait habilement subverti la Rome républicaine pour l'asservir.<ref name="starr 5"/> Il dit ensuite qu'avec la mort d'Auguste et le serment de loyauté prêté à Tibère, le peuple de Rome n'avait fait que changer de maître.<ref name="starr 5"/> Tacite transmet toutefois deux visions contradictoires d'Auguste :

[[Image:0005MAN-OctAugusto.jpg|thumb|Fragment d'une statue équestre de bronze ; {{s|I|er}}]]
{{#switch:{{NAMESPACE}}
|{{ns:0}}={{Citation bloc|Les gens éclairés s'entretenaient de sa vie, dont ils faisaient l'éloge ou la censure. Suivant les uns, "la piété filiale et les malheurs de la République livrée à l'anarchie l'avaient seuls entraîné dans les guerres civiles, qu'on ne peut ni entreprendre, ni soutenir par des voies légitimes. Il avait, pour venger son père, accordé beaucoup à Antoine, beaucoup à Lépide. Quand celui-ci se fut perdu par sa lâche indolence, l'autre par ses folles amours, il ne restait de remède aux divisions de la patrie que le gouvernement d'un seul. Toutefois le pacificateur de l'état, content du nom de prince, ne s'était fait ni roi ni dictateur. Il avait donné pour barrières à l'empire l'Océan ou des fleuves lointains, réuni par un lien commun les légions, les flottes, les provinces, respecté les droits des citoyens, ménagé les alliés, embelli Rome elle-même d'une magnificence inconnue. Quelques rigueurs en petit nombre n'avaient fait qu'assurer le repos général.<ref>Tacite, Annales, I 9 (trad. Burnouf)</ref>}}
|#default=<table style="margin:auto; border-collapse:collapse; border-style:none; background-color:transparent; {{#if: | border: 1px solid #AAAAAA;}}" class="cquote">
<tr>
<td width="20" valign="top" style="color:#B2B7F2;font-size:{{#switch:20px
|10px=20px
|30px=60px
|40px=80px
|50px=100px
|60px=120px
|#default=35px}};font-family:'Times New Roman',serif;font-weight:bold;text-align:left;padding:10px 10px;"> «</td>
<td valign="top" style="padding:4px 10px;"> Les gens éclairés s'entretenaient de sa vie, dont ils faisaient l'éloge ou la censure. Suivant les uns, "la piété filiale et les malheurs de la République livrée à l'anarchie l'avaient seuls entraîné dans les guerres civiles, qu'on ne peut ni entreprendre, ni soutenir par des voies légitimes. Il avait, pour venger son père, accordé beaucoup à Antoine, beaucoup à Lépide. Quand celui-ci se fut perdu par sa lâche indolence, l'autre par ses folles amours, il ne restait de remède aux divisions de la patrie que le gouvernement d'un seul. Toutefois le pacificateur de l'état, content du nom de prince, ne s'était fait ni roi ni dictateur. Il avait donné pour barrières à l'empire l'Océan ou des fleuves lointains, réuni par un lien commun les légions, les flottes, les provinces, respecté les droits des citoyens, ménagé les alliés, embelli Rome elle-même d'une magnificence inconnue. Quelques rigueurs en petit nombre n'avaient fait qu'assurer le repos général.<ref>Tacite, Annales, I 9 (trad. Burnouf)</ref></td>
<td width="20" valign="bottom" style="color:#B2B7F2;font-size:{{#switch:20px
|10px=20px
|30px=60px
|40px=80px
|50px=100px
|60px=120px
|#default=36px}};font-family:'Times New Roman',serif;font-weight:bold;text-align:right;padding:10px 10px;"> »</td>
</tr><tr>
{{#if:|
<td colspan="3" style="padding-top: 10px">{{#if:|<p style="font-size:smaller;text-align: right"><cite style="font-style:normal;">—{{{4}}}{{#if:|, {{{5}}}}}</cite></p></td>}}
}}
</tr></table>}}

L'autre opinion :
{{#switch:{{NAMESPACE}}
|{{ns:0}}={{Citation bloc|sa tendresse pour son père et les désordres de la République ne lui avaient servi que de prétextes [...]. La paix sans doute était venue ensuite, mais une paix sanglante.<ref>Tacite, Annales, I 10 (trad. Burnouf)</ref>}}
|#default=<table style="margin:auto; border-collapse:collapse; border-style:none; background-color:transparent; {{#if: | border: 1px solid #AAAAAA;}}" class="cquote">
<tr>
<td width="20" valign="top" style="color:#B2B7F2;font-size:{{#switch:20px
|10px=20px
|30px=60px
|40px=80px
|50px=100px
|60px=120px
|#default=35px}};font-family:'Times New Roman',serif;font-weight:bold;text-align:left;padding:10px 10px;"> «</td>
<td valign="top" style="padding:4px 10px;"> sa tendresse pour son père et les désordres de la République ne lui avaient servi que de prétextes [...]. La paix sans doute était venue ensuite, mais une paix sanglante.<ref>Tacite, Annales, I 10 (trad. Burnouf)</ref></td>
<td width="20" valign="bottom" style="color:#B2B7F2;font-size:{{#switch:20px
|10px=20px
|30px=60px
|40px=80px
|50px=100px
|60px=120px
|#default=36px}};font-family:'Times New Roman',serif;font-weight:bold;text-align:right;padding:10px 10px;"> »</td>
</tr><tr>
{{#if:|
<td colspan="3" style="padding-top: 10px">{{#if:|<p style="font-size:smaller;text-align: right"><cite style="font-style:normal;">—{{{4}}}{{#if:|, {{{5}}}}}</cite></p></td>}}
}}
</tr></table>}}

Dans une biographie récente d'Auguste, Anthony Everitt affirme qu'au long des siècles, les jugements portés sur le règne d'Auguste ont oscillé entre ces deux extrêmes ; il ajoute :

{{#switch:{{NAMESPACE}}
|{{ns:0}}={{Citation bloc|Les contraires ne s'excluent pas forcément, et nous ne sommes pas obligés de choisir l'un ou l'autre. L'histoire de sa carrière montre qu'Auguste était effectivement impitoyable, cruel et ambitieux. Ce n'était une caractéristique personnelle qu'en partie, dans la mesure où l'élite romaine était éduquée dans un esprit de compétition. Cependant, il combina une préoccupation '''élevée''' de ses intérêts personnels avec un patriotisme profondément ancré, fondé sur la nostalgie des vertus de la Rome antique. Ses qualités comme ''princeps'', l'égoïsme et l'altruisme coexistaient dans son esprit. Pendant sa lutte pour le pouvoir, il se préoccupa assez peu de la légalité ou des '''civilités''' normales de la vie politique. Il était intrigant, '''pas digne de confiance''', et sanguinaire. Cependant, une fois qu'il eut établi son autorité, il gouverna efficacement et avec justice, autorisa en général la liberté de parole et '''fit la promotion du règne de la loi'''. Il avait des capacités de travail hors du commun, et tenta, autant que n'importe quel parlementaire démocrate de traiter ses collègues du Sénat avec respect et attention. Il ne souffrait pas de la folie des grandeurs.<ref>Anthony Everitt, Augustus: The Life of Rome's First Emperor, Random House 2007. Trade paperback, pp.324–325</ref>}}
|#default=<table style="margin:auto; border-collapse:collapse; border-style:none; background-color:transparent; {{#if: | border: 1px solid #AAAAAA;}}" class="cquote">
<tr>
<td width="20" valign="top" style="color:#B2B7F2;font-size:{{#switch:20px
|10px=20px
|30px=60px
|40px=80px
|50px=100px
|60px=120px
|#default=35px}};font-family:'Times New Roman',serif;font-weight:bold;text-align:left;padding:10px 10px;"> «</td>
<td valign="top" style="padding:4px 10px;"> Les contraires ne s'excluent pas forcément, et nous ne sommes pas obligés de choisir l'un ou l'autre. L'histoire de sa carrière montre qu'Auguste était effectivement impitoyable, cruel et ambitieux. Ce n'était une caractéristique personnelle qu'en partie, dans la mesure où l'élite romaine était éduquée dans un esprit de compétition. Cependant, il combina une préoccupation '''élevée''' de ses intérêts personnels avec un patriotisme profondément ancré, fondé sur la nostalgie des vertus de la Rome antique. Ses qualités comme ''princeps'', l'égoïsme et l'altruisme coexistaient dans son esprit. Pendant sa lutte pour le pouvoir, il se préoccupa assez peu de la légalité ou des '''civilités''' normales de la vie politique. Il était intrigant, '''pas digne de confiance''', et sanguinaire. Cependant, une fois qu'il eut établi son autorité, il gouverna efficacement et avec justice, autorisa en général la liberté de parole et '''fit la promotion du règne de la loi'''. Il avait des capacités de travail hors du commun, et tenta, autant que n'importe quel parlementaire démocrate de traiter ses collègues du Sénat avec respect et attention. Il ne souffrait pas de la folie des grandeurs.<ref>Anthony Everitt, Augustus: The Life of Rome's First Emperor, Random House 2007. Trade paperback, pp.324–325</ref></td>
<td width="20" valign="bottom" style="color:#B2B7F2;font-size:{{#switch:20px
|10px=20px
|30px=60px
|40px=80px
|50px=100px
|60px=120px
|#default=36px}};font-family:'Times New Roman',serif;font-weight:bold;text-align:right;padding:10px 10px;"> »</td>
</tr><tr>
{{#if:|
<td colspan="3" style="padding-top: 10px">{{#if:|<p style="font-size:smaller;text-align: right"><cite style="font-style:normal;">—{{{4}}}{{#if:|, {{{5}}}}}</cite></p></td>}}
}}
</tr></table>}}

Tacite pensait que Nerva (qui régna de 96 à 98) avait, avec succès, « associé des choses jadis incompatibles, l'autorité d'un seul et la liberté »<ref>Starr, 6, citant Tacite, Agricola 3, 1 (trad. fr. Panckoucke)</ref> L'historien Dion Cassius ({{s|III|e}}) reconnaissait en Auguste un dirigeant bienveillant et modéré ; toutefois, comme une majorité d'historiens ayant écrit après la mort d'Auguste, Dion le considérait comme un autocrate.<ref name="starr 5"/> Le poète Lucain pensait que la victoire de César sur Pompée et la défaite et la mort de Caton avait marqué la fin de la liberté romaine ; l'historien Chester G. Starr interprète ainsi le fait qu'il n'ait pas critiqué Auguste : « peut-être Auguste était-il une figure trop sacrée pour être accusée directement.<ref name="starr 6">Starr, 6</ref>

L'écrivain anglo-irlandais Jonathan Swift, dans son Discours sur la contestation et la dissension à Athènes et Rome, critiquait Auguste pour avoir installé la tyrannie à Rome, et comparait ce qui était pour lui la vertueuse monarchie constitutionnelle de Grande-Bretagne avec la République morale de la Rome du {{s|II|e}} av. J.-C.<ref name="kelsall 118">Kelsall, 118.</ref> Dans sa critique d'Auguste, l'amiral et historien Thomas Gordon le comparait à Olivier Cromwell.<ref name="kelsall 118"/> Thomas Gordon et Montesquieu remarquaient tous deux qu'Auguste était lâche au combat.<ref name="kelsall 119">Kelsall, 119.</ref> Dans ses Mémoires de la cour d'Auguste, l'érudit écossais Thomas Blackwell considérait Auguste comme un dirigeant machiavélien, un « usurpateur vindicatif et sanguinaire », « mauvais et sans valeur », « un esprit méchant » et un « tyran ».<ref name="kelsall 119"/>

===Réforme des taxes===
[[Image:AugustusCoinPudukottaiHoardIndia.jpg|thumb|Pièce à l'effigie d'Auguste, trouvée dans le trésor de [[Pudukottai]], provenant '''du Tamil antique''', dans l'empire [[Pândya]], aujourd'hui [[Tamil Nadu]] en [[Inde]]. [[British Museum]].]]
[[Image:AugustusIndianImitation1stCenturyCE.jpg|thumb|Imitation indienne d'une pièce à l'effigie d'Auguste. {{s|I|er}}. [[British Museum]].]]
[[Image:HymiariteKingdomAugustusImitation1stCenturyCE.jpg|thumb|Pièce du royaume [[Himyar|Himyarite]], côte méridionale de la péninsule arabique. C'est également une imitation d'une pièce à l'effigie d'Auguste. {{s|I|er}}]]

Les réformes menées par Auguste sur la taxation ont eu un grand impact sur l'évolution ultérieure de l'Empire. Auguste augmenta considérablement la quantité de territoire soumis à une taxation directe, au lieu d'exiger des tributs variables et un peu arbitraires de chaque province, comme cela se faisait auparavant.<ref name="eck 83 84"/> Cette réforme augmenta beaucoup le revenu net de Rome venant de ses conquêtes, '''stabilisa le flux''' et régularisa les relations financières entre Rome et les provinces, en évitant les colères soulevées par les levées de tribut.<ref name="eck 83 84">Eck, 83–84.</ref> Les procédures de taxation sous le règne d'Auguste furent déterminées par un recensement de la population, qui fixa des quotas pour chaque province.<ref name="bunson 404">Bunson, 404.</ref> Les citoyens de Rome et d'Italie payèrent des taxes indirectes, tandis que les taxes directes étaient tirées des provinces.<ref name="bunson 404"/> Les impôts directs comprenaient un impôt de 4% sur le prix des esclaves, de 1% sur les biens vendus aux enchères et 5% sur l'héritage par des personnes n'étant pas le parent le plus proche de propriétés évaluées à plus de 100000 sesterces.<ref name="bunson 404"/>

Une réforme d'égale importance fut l'abolition du [[fermage]] privé, qui fut remplacé par des collecteurs d'impôt fonctionnaires salariés. Les contractants qui levaient des impôts constituaient la norme à l'époque républicaine, et certains étaient devenus assez puissants pour influencer les votes à Rome.<ref name="eck 83 84"/> Ceux qui percevaient ces taxes avaient acquis une réputation détestable pour leurs déprédations, mais aussi une richesse personnelle considérable, '''en obtenant le droit de taxer des zones locales'''.<ref name="eck 83 84"/> '''Les finances de Rome consistaient en l'accumulation des offres réussies''', et les profits des fermiers consistaient dans tous les montants additionnels qu'ils pouvaient extorquer au peuple avec la bénédiction de Rome. L'absence de surveillance effective, combinée au souhait des fermiers de maximiser leurs profits, avait produit un système d'exactions arbitraires souvent d'une cruauté barbare pour ceux qui devaient s'acquitter des impôts, largement (et de manière justifiée) considérés comme injustes, et très dommageables pour l'investissement et l'économie.

L'utilisation des rentes agricoles considérables de l'Égypte pour financer les opérations militaires de l'Empire est la conséquence de la conquête de l'Égypte par Auguste, et le passage à une forme romaine de gouvernement.<ref name="bunson 144">Bunson, 144.</ref> Comme elle était davantage considérée comme la propriété privée d'Auguste que comme une province de l'Empire, elle fit partie du patrimoine passant d'un empereur à l'autre.<ref name="bunson 144 145">Bunson, 144–145.</ref> Au lieu d'un légat ou d'un proconsul, Auguste installa un préfet de la classe équestre pour administrer l'Égypte et entretenir ses ports lucratifs ; ce poste devint, avec la préfecture du prétoire la plus haute charge accessible à un individu de rang équestre.<ref name="bunson 145">Bunson, 145.</ref> La terre égyptienne, avec son rendement très important, générait d'énormes revenus qui permirent à Auguste et à ses successeurs de financer les travaux publics et les expéditions militaires,<ref name="bunson 144"/> ainsi que le pain et les spectacles pour la population de Rome.

===Mois d'août===
Le mois d'[[août]] (en latin: ''Augustus'') porte le nom d'Auguste ; auparavant, il était appelé ''[[Sextilis]]'' (sixième mois de l'année, dans le [[calendrier romain]]). Une tradition veut que le mois d'août ait 31 jours parce qu'Auguste voulait que son mois ait autant de jours que celui de [[Jules César]] (juillet) mais cela a sans doute été inventé par [[Sacrobosco|Joannes Sacrobosco]], au {{s|XIII|e}}. ''Sextilis'' avait en fait 31 jours avant de changer de nomn et il ne fut pas choisi pour sa longueur (voir l'article [[Calendrier julien]]). D'après un [[sénatus consulte]] cité par [[Macrobe]], ''Sextilis'' fut renommé en l'honneur d'Auguste parce que plusieurs événements significatifs de son ascension vers le pouvoir, dont le plus important était la chute d'Alexandrie, avaient eu lieu pendant ce mois.<ref>[[Macrobe]], ''Saturnales'' [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/L/Roman/Texts/Macrobius/Saturnalia/1*.html#12.35 1.12.35].</ref>

===Projets architecturaux===
{{Article détaillé|Vitruve}}
[[Image:RomaAraPacisDecorazioneVegetale.jpg|thumb|Gros plan sur un détail de l'[[Ara Pacis]] (Autel de la Paix), [[-13|13]] à [[-9|9 av. J.C.]]]]
Sur son lit de mort, Auguste se vanta d'avoir trouvé Rome en briques et de la laisser faite de marbre. Même s'il y a quelque vérité dans le sens littéral de cette affirmation, Dion Cassius pense qu'il s'agissait d'une métaphore de la force de l'Empire.<ref name="dion 56.30.3">Dion [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Cassius_Dio/56*.html#30 56.30.3]</ref> Il y avait du marbre dans les bâtiments de Rome avant Auguste, mais il n'était pas utilisé de manière extensive comme matériau de construction avant le règne d'Auguste.<ref name="bunson 34"/> Cela ne vaut bien évidemment pas pour les taudis de [[Subure]], qui aussi étaient branlants et '''enclins à s'enflammer''' qu'auparavant ; Auguste laissa néanmoins sa marque sur la topographie monumentale du centre et du [[Champ de Mars (Rome)|Champ de Mars]], avec l'[[Ara Pacis]] et le cadran solaire monumental dont le [[gnomon]] central était une obélisque prise en Égypte.<ref name="eck 122">Eck, 122.</ref> Les sculptures décorant l'Ara Pacis venaient se joindre au mémorial des triomphes d'Auguste qu'étaient les ''[[Res gestae (Auguste)|Res Gestae]]''.<ref name="bunson 32">Bunson, 32.</ref> Les reliefs décrivaient le spectacle impérial des prétoriens, des Vestales, et des citoyens de Rome.<ref name="bunson 32"/> Il fit également construire le [[Temple de César]], les [[bains d'Agrippa]] et le [[Forum d'Auguste]], avec son [[temple de Mars Ultor]]. Il encouragea d'autres projets, comme le [[Lucius Cornelius Balbus (minor)|théâtre de Balbus]], le [[Panthéon]], ou finança le [[Porticus Octaviae|portique d'Octavie]] et le [[théâtre de Marcellus]]. Même son [[Mausolée]] fut construit avant sa mort pour accueillir des membres de sa famille.<ref name="eck 118 121">Eck, 118–121</ref> Pour fêter sa victoire à la [[bataille d'Actium]], l'[[Arc d'Auguste]] fut bâti en [[-29|29 av. J.-C.]] près de l'entrée du [[temple de Castor et Pollux]], et agrandi en [[-19|19 av. J.-C.]] pour inclure un projet d'arche triple.<ref name="bunson 34"/> Beaucoup de bâtiments hors de la ville de Rome portent également le nom d'Auguste ou sont son héritage, comme le [[théâtre de Mérida]], la [[Maison Carrée]] de [[Nîmes]], ainsi que le [[Trophée d'Auguste]], à [[la Turbie]], près de [[Monaco]].


[[Image:Vienne-RomanTemple2.JPG|thumb|left|Le temple d'Augustus et Livie à [[Vienne (Isère)|Vienne]], fin du {{s|I|er}} av. J.-C.]]
Après la mort d'Agrippa en 12 av. J.-C., il fallait trouver une solution pour entretenir le système d'adduction d'eau à Rome. Le problème se posa à ce moment-là parce que l'approvisionnement en eau avait été gérée par Agrippa lorsqu'il avait été [[édile]], et qu'il l'avait financé par la suite sur ses fonds propres.<ref name="eck 79">Eck, 79.</ref> Cette année-là, Auguste mit en place un système selon lequel le Sénat désignait trois de ses membres et les rendait responsable de l'approvisionnement en eau et de l'entretien des [[aqueducs]].<ref name="eck 79"/> À la fin de la période augustéenne, cette commission, désormais de cinq sénateurs, les ''curatores locorum publicorum iudicandorum'', fut chargée de l'entretien des bâtiments publics et des temples du culte public.<ref name="eck 79"/> Auguste créa le groupe sénatorial des ''curatores viarum'' pour l'entretien des routes ; cette commission sénatoriale travaillait avec des fonctionnaires locaux et des entrepreneurs pour organiser des réparations régulières.<ref name="eck 81">Eck, 81.</ref>

L'[[ordre corinthien]] était le style architectural dominant à l'époque d'Auguste.<ref name="bunson 34">Bunson, 34.</ref> [[Suétone]] dit un jour que Rome était indigne de son statut de capitale impériale ; Agrippa et Auguste tentèrent de dissiper ce sentiment en modelant l'apparence de Rome sur le modèle grec classique.<ref name="bunson 34"/>

==Apparence physique==
Le biographe [[Suétone]] décrit Auguste ainsi : « Sa beauté traversa les divers degrés de l'âge en se conservant dans tout son éclat [...] Auguste avait les yeux vifs et brillants ; il voulait même que l'on crût qu'ils tenaient de la puissance divine. [...] Ses dents étaient écartées, petites et inégales, ses cheveux légèrement bouclés et un peu blonds, ses sourcils joints, ses oreilles de moyenne grandeur, son nez aquilin et pointu, son teint entre le brun et le blanc. Il avait la taille courte<ref>Suétone, Vie d'Auguste 79, [[s:Vie_des_douze_Césars_-_Auguste|trad. Nisard sur Wikisource]].</ref>. »

==Famille==
{{boîte déroulante|titre=Arbre généalogique des [[Julio-Claudiens]]|contenu={{Arbre généalogique des Julio-Claudiens}}}}

===Descendants===
:1. [[Julia Caesaris filia|Julie l'Aînée]], 39 av. J.-C. - 14, a eu 5 enfants
::A. [[Gaius Caesar]], 20 av. J.-C. - 4, mort sans descendance
::B. [[Julia Vipsania]], 19 av. J.-C. - 28, a eu 2 enfants
:::I. [[Aemilia Lepida (assassinée en 53)|Aemilia Lepida]], 4 av. J.-C. - 53, a eu 5 enfants
::::a. [[Marcus Junius Silanus (consul en 46)|Marcus Junius Silanus]], 14 - 54, a eu 1 enfant
:::::i. [[Lucius Junius Silanus Torquatus le jeune]], 50 - 66, mort jeune
::::b. [[Junia Calvina]], 15 - 79, morte sans descendance
::::c. [[Decimus Junius Silanus (consul en 53)|Decimus Junius Silanus]], mort en 64 mort sans descendance
::::d. [[Lucius Junius Silanus]], mort en 49 sans descendance
::::e. [[Junia Lepida]], morte sans descendance ?
::::f. [[Junia Silana]], morte sans descendance ?
:::II. [[Marcus Aemilius Lepidus (exécuté en 39)|Marcus Aemilius Lepidus]], 6 - 39, mort sans descendance
::C. [[Lucius Caesar]], 17 av. J.-C. - 2, mort sans descendance
::D. [[Agrippine l'Aînée]], 14 av. J.-C. - 33, a eu 6 enfants
:::I. [[Nero Iulius Caesar|Nero Caesar]], 6 - 29, mort sans descendance
:::II. [[Drusus Iulius Caesar|Drusus Caesar]], 7 - 33, mort sans descendance
:::III. [[Caligula]], 12 - 41, a eu 1 enfant
::::a. [[Julia Drusilla (fille de Caligula)|Julia Drusilla]], 39 - 41, morte jeune
:::IV. [[Agrippine la Jeune]], 15 - 59, a eu 1 enfant
::::a. [[Néron]], 37 - 68, mort sans descendance
:::V. [[Julia Drusilla (sœur de Caligula)]], 16 - 38, morte sans descendance
:::VI. [[Julia Livilla]], 18 - 42, morte sans descendance
::E. [[Agrippa Postumus]], 12 av. J.-C. - 14, mort sans descendance

==Voir aussi==
* [[Auguste (titre)]]
* [[Mécène]]

==Notes==
{{reflist|group=note}}

==Notes==
{{Références|colonnes=2}}

==Références==
<div class="references-small">
* Blackburn, Bonnie & Holford-Strevens, Leofranc. ''The Oxford Companion to the Year''. Oxford University Press. 1999, reprinted with corrections 2003.
* Bleicken, Jochen. ''Augustus. Eine Biographie''. Berlin 1998.
* Bourne, Ella. "Augustus as a Letter-Writer," ''Transactions and Proceedings of the American Philological Association'' (Volume 49, 1918): 53–66.
* {{cite book |last=Bowersock |first=G. W. |editor=Kurt A. Raaflaub and Mark Toher (eds.) |titre=Between Republic and Empire: Interpretations of Augustus and his Principate |year=1990 |publisher=University of California Press |location=Berkeley |isbn=0-520-08447-0 |pages=380–394 |chapter=The Pontificate of Augustus }}
* Bunson, Matthew (1994). ''Encyclopedia of the Roman Empire''. New York: Facts on File Inc. {{ISBN|0-8160-3182-7}}
*Chisholm, Kitty and John Ferguson. (1981). ''Rome: The Augustan Age; A Source Book''. Oxford: Oxford University Press, in association with the Open University Press. {{ISBN|0198721080}}
* Dio Cassius, The Roman History: The Reign of Augustus, London, Penguin Books, 1987, {{ISBN|0-14-044448-3}}.
* Eck, Werner; translated by Deborah Lucas Schneider; new material by Sarolta A. Takács. (2003) ''The Age of Augustus''. Oxford: Blackwell Publishing (hardcover, {{ISBN|0-631-22957-4}}; paperback, {{ISBN|0-631-22958-2}}).
* Eder, Walter. (2005). "Augustus and the Power of Tradition," in ''The Cambridge Companion to the Age of Augustus (Cambridge Companions to the Ancient World)'', ed. Karl Galinsky, 13–32. Cambridge, MA; New York: Cambridge University Press (hardcover, {{ISBN|0-521-80796-4}}; paperback, {{ISBN|0-521-00393-8}}).
* Everitt, Anthony (2006) ''Augustus: The Life of Rome's First Emperor''. Random House Books. {{ISBN|1400061288}}.
*{{cite book |last=Green |first=Peter |titre=Alexander to Actium: The Historical Evolution of the Hellenistic Age |series=Hellenistic Culture and Society |year=1990 |publisher=University of California Press |location=Berkeley, CA; Los Angeles; London |isbn=0-520-05611-6 |isbn2=0-520-08349-0 }}
* Gruen, Erich S. (2005). "Augustus and the Making of the Principate," in ''The Cambridge Companion to the Age of Augustus (Cambridge Companions to the Ancient World)'', ed. Karl Galinsky, 33–51. Cambridge, MA; New York: Cambridge University Press (hardcover, {{ISBN|0-521-80796-4}}; paperback, {{ISBN|0-521-00393-8}}).
* Kelsall, Malcolm. "Augustus and Pope," ''The Huntington Library Quarterly'' (Volume 39, Number 2, 1976): 117–131.
* {{cite book|titre=Ancient Rome: A Military and Political History|last=Mackay|first=Christopher S.|publisher=Cambridge University Press|year=2004|isbn=0521809185}}
* {{cite book |last=Scullard |first=H. H. |titre=From the Gracchi to Nero: A History of Rome from 133 B.C. to A.D. 68 |edition=5th edition |origyear=1959 |year=1982 |publisher=Routledge |location=London; New York|isbn=0415025273}}
* Shaw-Smith, R. "A Letter from Augustus to Tiberius," ''Greece & Rome'' (Volume 18, Number 2, 1971): 213–214.
* Shotter, D.C.A. "Tiberius and the Spirit of Augustus," ''Greece & Rome'' (Volume 13, Number 2, 1966): 207–212.
* Starr, Chester G., Jr. "The Perfect Democracy of the Roman Empire," ''The American Historical Review'' (Volume 58, Number 1, 1952): 1–16.
* {{cite book |last=Syme |first=Ronald |authorlink=Ronald Syme |titre=The Roman Revolution |year=1939 |publisher=Oxford University Press |location=Oxford |isbn=0-19-280320-4}}
* Roebuck, C, The World of Ancient Times, New York, Charles Scribner's Sons, 1966
* Rowell, Henry Thompson. (1962). ''The Centers of Civilization Series: Volume 5; Rome in the Augustan Age''. Norman: University of Oklahoma Press. {{ISBN|0-8061-0956-4}}
</div>

==Lectures complémentaires==
<div class="references-small">
* Everitt, Anthony. ''Augustus: The Life of Rome's First Emperor''. New York: Random House, 2006 (hardcover, {{ISBN|1-4000-6128-8}}). As ''The First Emperor: Caesar Augustus and the Triumph of Rome''. London: John Murray, 2006 (hardcover, {{ISBN|0719554942}}).
** [http://books.guardian.co.uk/review/story/0,,1977668,00.html?gusrc=rss&feed=10 Reviewed] by Alex Butterworth in [http://www.guardian.co.uk/ ''The Guardian''], December&nbsp;23, 2006.
* Galinsky, Karl. ''Augustan Culture''. Princeton, NJ: Princeton University Press, 1998 (paperback, {{ISBN|0-691-05890-3}}).
* Lewis, P. R. and G. D. B. Jones, ''Roman gold-mining in north-west Spain'', Journal of Roman Studies 60 (1970): 169–85
* Jones, R. F. J. and Bird, D. G., ''Roman gold-mining in north-west Spain, II: Workings on the Rio Duerna'', Journal of Roman Studies 62 (1972): 59–74.
* Jones, A.H.M. "The Imperium of Augustus", ''The Journal of Roman Studies'', Vol.&nbsp;41, Parts 1 and 2. (1951), pp.&nbsp;112–119.
* Jones, A.H.M. ''Augustus''. London: Chatto & Windus, 1970 (paperback, {{ISBN|0-7011-1626-9}}).
* Osgood, Josiah. ''Caesar's Legacy: Civil War and the Emergence of the Roman Empire''. New York: Cambridge University Press (USA), 2006 (hardback, {{ISBN|0-521-85582-9}}; paperback, {{ISBN|0-521-67177-9}}).
* Raaflaub, Kurt&nbsp;A. & Toher, Mark (eds.). ''Between Republic and Empire: Interpretations of Augustus and His Principate''. Berkeley; Los Angeles: University of California Press, 1993 (paperback, {{ISBN|0-520-08447-0}}).
* Reinhold, Meyer. ''The Golden Age of Augustus (Aspects of Antiquity)''. Toronto, ON: Univ of Toronto Press, 1978 (hardcover, {{ISBN|0-89522-007-5}}; paperback, {{ISBN|0-89522-008-3}}).
* Southern, Pat. ''Augustus (Roman Imperial Biographies)''. New York: Routledge, 1998 (hardcover, {{ISBN|0-415-16631-4}}); 2001 (paperback, {{ISBN|0-415-25855-3}}).
* Zanker, Paul. ''The Power of Images in the Age of Augustus (Thomas Spencer Jerome Lectures)''. Ann Arbor, MI: University of Michigan Press, 1989 (hardcover, {{ISBN|0-472-10101-3}}); 1990 (paperback, {{ISBN|0-472-08124-1}}).
* [[Karen Essex]], ''[[Kleopatra Pharaoh]]'' (2001,2002)
</div>

==Liens externes==
{{Autres projets|wikisource=Author:Augustus Caesar}}

===Sources primaires===
* [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Cassius_Dio/home.html#45 Cassius Dio's Roman History: Books 45–56, English translation]
* [http://ancientrome.ru/art/artworken/result.htm?alt=August&pnumber=30 Gallery of the Ancient Art: August]
* [http://janusquirinus.org/Octavian/humour.html Humor of Augustus]
* [http://www.csun.edu/~hcfll004/nicolaus.html Life of Augustus] by [[Nicolaus of Damascus]], English translation
* [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Suetonius/12Caesars/Augustus*.html Suetonius' biography of Augustus, Latin text with English translation]
* [http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/Roman/Texts/Augustus/Res_Gestae/home.html The Res Gestae Divi Augusti] (The Deeds of Augustus, ''his own account'': complete Latin and Greek texts with facing English translation)
* [http://www.viajuliaaugusta.com/en/home.html The Via Iulia Augusta: road built by the Romans; constructed on the orders of Augustus between the 13–12 B.C.]

===Etudes diverses===
* [http://www.bbc.co.uk/history/historic_figures/augustus.shtml Augustus] – short biography at the BBC
* [http://www.jerryfielden.com/essays/augustus.htm “Augustus and the Roman army—Mutual Loyalty and Rewards”] – essay by Jerry Fielden
* [http://www.historyguide.org/ancient/lecture12b.html “Augustus Caesar and the Pax Romana”] – essay by Steven Kreis about Augustus's legacy
* [http://www.roman-emperors.org/auggie.htm “De Imperatoribus Romanis”] – article about Augustus at Garrett G. Fagan’s online encyclopedia of Roman Emperors
* [http://janusquirinus.org/Octavian/OctavianHome.html Octavian / Augustus] – pages by Yong-Ling Ow


{{Palette
|Succession/Magistrat romain
| Fonction = [[Empereur romain]]
| étatboîte = uncollapsed
| Liste = Liste des empereurs romains
| Dynastie = [[Julio-Claudiens]]
| Avant1 = [[Jules César]] († [[-44|44 av. J.-C.]])<br><small>en tant que ''dictator perpetuus'' et père adoptif d'Auguste</small>
| Actuel1 = Auguste ([[-27|27 av. J.-C.]] - [[14|14 ap. J.-C.]])
| Après1 = [[Tibère]] ([[14]] - [[37]])
}}
<!--
{{Portail|histoire|Rome antique}}

[[Catégorie:Naissance à Rome]]
[[Catégorie:Personnalité du Ier siècle]]
[[Catégorie:Personnalité de l'histoire italienne]]
[[Catégorie:Empereur romain]]
[[Catégorie:Histoire de l'Italie antique]]
[[Catégorie:Naissance en -63]]
[[Catégorie:Décès en 14]]


{{Link FA|bg}}
{{Link FA|ceb}}
{{Link FA|de}}
{{Link FA|hr}}
{{Link FA|hu}}
{{Link FA|is}}
{{Link FA|it}}
{{Link FA|ko}}
{{Link FA|nl}}
{{Link FA|sv}}
{{Link FA|tr}}

[[als:Augustus]]
[[ar:أغسطس قيصر]]
[[an:Zésar Augusto]]
[[arc:ܐܓܘܣܛܘܣ]]
[[arz:اوجوستوس]]
[[ast:César Augustu]]
[[az:Oktavian Avqust]]
[[bn:সম্রাট আউগুস্তুস]]
[[zh-min-nan:Augustus]]
[[be:Аўгуст]]
[[be-x-old:Актавіян Аўгуст]]
[[bcl:Caesar Augustus]]
[[bar:Augustus]]
[[bs:Cezar Augustus]]
[[br:Aogust (impalaer)]]
[[bg:Октавиан Август]]
[[ca:August]]
[[ceb:Augustus]]
[[cs:Augustus]]
[[cy:Augustus]]
[[da:Augustus]]
[[de:Augustus]]
[[et:Augustus]]
[[el:Οκταβιανός Αύγουστος]]
[[es:César Augusto]]
[[eo:Aŭgusto Cezaro]]
[[eu:Zesar Augusto]]
[[fa:آگوستوس]]
[[fo:Augustus]]
[[fr:Auguste]]
[[fy:Augustus Oktavianus]]
[[ga:Ágastas]]
[[gl:Octavio Augusto]]
[[ko:아우구스투스]]
[[hi:आगस्टस कैसर]]
[[hr:August]]
[[id:Oktavianus]]
[[ia:Cesare Augusto]]
[[is:Ágústus]]
[[it:Augusto]]
[[he:אוגוסטוס קיסר]]
[[jv:Augustus]]
[[kn:ಅಗಸ್ಟಸ್]]
[[ka:ოქტავიან ავგუსტუსი]]
[[sw:Augusto]]
[[ku:Caesar Augustus]]
[[la:Gaius Iulius Caesar Octavianus Augustus]]
[[lv:Oktaviāns]]
[[lt:Augustas]]
[[hu:Augustus]]
[[mk:Октавијан Август]]
[[ml:അഗസ്റ്റസ്]]
[[mr:ऑगस्टस]]
[[ms:Augustus]]
[[nl:Imperator Caesar Augustus]]
[[ja:アウグストゥス]]
[[no:Augustus]]
[[nn:Augustus av Romarriket]]
[[oc:August]]
[[pl:Oktawian August]]
[[pt:Augusto]]
[[kaa:Oktavian Avgust]]
[[ro:Cezar August]]
[[rm:Augustus]]
[[ru:Октавиан Август]]
[[sm:Aokuso Kaisara]]
[[scn:Cesari Augustu]]
[[simple:Augustus]]
[[sk:Octavianus Augustus]]
[[sl:Gaj Avgust Oktavijan]]
[[sr:Октавијан Август]]
[[sh:August (rimski car)]]
[[su:Octavianus]]
[[fi:Augustus]]
[[sv:Augustus]]
[[tl:Caesar Augustus]]
[[ta:அகஸ்ட்டஸ்]]
[[th:ออกุสตุส ซีซาร์]]
[[vi:Augustus]]
[[tr:Caesar Divi Filius Augustus]]
[[tk:Awgust]]
[[uk:Октавіан Авґуст]]
[[ur:آگسٹس]]
[[wa:Impreur Ågusse]]
[[bat-smg:Augosts]]
[[zh:屋大维]]
-->