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Hugo Boss

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Hugo Boss AG
logo de Hugo Boss
Logo de Hugo Boss
illustration de Hugo Boss

Création 1924
Fondateurs Hugo Ferdinand Boss
Personnages clés Claus-Dietrich Lahrs, PDG
Dr Hellmut Albrecht, Chairman
Forme juridique Aktiengesellschaft
Action XetraVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Metzingen
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Actionnaires Permira (66 % des parts)[1],[2]
Activité Prêt-à-porter
Produits Vêtements et accessoires de mode
Société mère Marzotto SpAVoir et modifier les données sur Wikidata
Effectif en augmentation 9 940 (fin 2010)
Site web hugoboss.com

Capitalisation en augmentation € 1,573 milliard (31 déc. 2009)
Chiffre d'affaires en augmentation € + de 2 milliards (2011)[3]
Résultat net en augmentation € 189 millions (2010)

Hugo Boss AG est un groupe international de mode, basé en Allemagne (mais dont l'actionnaire principal est le britannique Permira depuis 2007), spécialisé dans le prêt-à-porter. Fondée en 1924 par Hugo Ferdinand Boss, Hugo Boss est l'une des plus célèbres marques mondiales de mode masculine, vendant un costume sur six dans le monde[4], et commercialisée en 2011 dans près de 110 pays avec 622 boutiques gérées en propre[3] et 1 000 franchises[5].

Claus-Dietrich Lahrs, PDG d'Hugo Boss

Histoire

Hugo Ferdinand Boss

En janvier 1924, le tailleur Hugo Ferdinand Boss (en) établit un petit atelier de confection au 2 Kronenstrasse à Metzingen, petite ville du Wurtemberg au sud de Stuttgart en Allemagne. Le régime de la République de Weimar est alors marqué par une grave crise économique et une inflation galopante consécutives à la défaite de la Première Guerre mondiale. L'atelier, qui compte 33 employés en 1925, produit des coupe-vent, du linge, des chemises d'homme, puis bientôt des vêtements de travail, des vêtements de sport et des imperméables. La crise de 1929 fait tomber les effectifs à 25 personnes, l'atelier ne fabriquant plus que des tenues de chasse, des costumes régionaux, des vestes de cuir, des manteaux de caoutchouc ou des bleus de travail. Hugo F. Boss maintient son activité grâce à un accord conclu avec ses créanciers, comportant la location de six machines à coudre, et grâce au soutien de certains de ses ouvriers qui acceptent de travailler avec des salaires réduits.

Les entreprises allemandes des secteurs comme la métallurgie ou le textile sont alors reconnues d'importance stratégique. Dès 1931, Hugo Ferdinand Boss adhère au Parti nazi et fait partie du premier cercle d'amis d'Hitler. De 1931 à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la société Hugo Boss contribue à la production des uniformes militaires du Troisième Reich, tout d'abord pour la première milice d'Hitler les chemises brunes puis ceux des SS, des Jeunesses hitlériennes et de la Wehrmacht. Pour assurer sa production, elle a recours à de la main-d'œuvre de travailleurs forcés, français et polonais pour la plupart, ainsi qu'à des déportés en provenance de camps de concentration. L'entreprise de Hugo F. Boss compte 324 ouvriers en 1944. Après la guerre, Hugo Ferdinand Boss est déclaré « opportuniste du Troisième Reich », reçoit une lourde amende de 80 000 marks et est privé de ses droits civiques. À sa mort en 1948, la société passe aux mains de son gendre Eugen Holy.

Après la révélation du passé nazi du couturier par le Washington Post en 1997, le groupe a commandé à une historienne américaine, Elisabeth Timm, une étude sur les activités de la firme pendant la guerre et jusqu'à la fin des années 1990[6]. En 2000, la société Hugo Boss a accepté de verser une somme de 500 000 livres sterlings au Fonds d'indemnisation des anciens travailleurs forcés, en compensation du travail effectué pendant la Seconde Guerre mondiale. L'entreprise financera également, dans les années 2000, les travaux de Roman Köster, historien de l'économie de l'université de l'armée fédérale de Munich qui étudia le passé de l'entreprise de 1924 à 1945. Cette étude fera l'objet d'un ouvrage paru fin 2011 : Hugo Boss 1924-1945, L'histoire d'une usine d'habillement pendant la république de Weimar et le IIIe Reich[6]. Ces travaux montrent que l'entreprise a été sauvée de la faillite en 1931 par un premier gros contrat du Parti nazi, qu'Hugo Boss avait adhéré à ce parti non par opportunisme mais par conviction[6] mais qu'il n'était pas, comme la rumeur le prétendait aux États-Unis, le couturier préféré d'Hitler[6]. L'étude indique que l'entreprise employa 140 travailleurs forcés, et 40 prisonniers de guerre français[6]. Elle conclut que ces « travailleurs étaient plutôt mieux nourris et payés qu'ailleurs »[6] mais note que 4 travailleurs forcés sont morts pendant cette période de mort naturelle et qu'une travailleuse polonaise s'est suicidée. Hugo Boss a publié sur son site Internet « ses profonds regrets » auprès de ses travailleurs et prisonniers de guerre[6].

Les frères Holy : 1967-1992

L'entreprise ne connaît qu'un développement modéré jusqu'à la fondation du groupe Hugo Boss en 1970 par ses petits-fils Uwe (né en 1940) et Jochen Holy (né en 1942). Hommes d'affaires avisés, ils orientent la marque dans une nouvelle direction : le prêt-à-porter masculin. Alors que Jochen reste au contact des dernières tendances, Uwe développe la stratégie marketing d'Hugo Boss. À l'époque où Hugo Boss entre sur ce marché très concurrentiel, les fabricants allemands de vêtements pour hommes pratiquent des prix de plus en plus bas pour augmenter leurs parts dans un marché qui se réduit. Tous ont modernisé leurs usines et augmenté leur capacité de production pour satisfaire la demande en plein boom économique national. Mais la courte récession de 1966 marque la fin du miracle économique allemand.

Avec les frères Holy, Hugo Boss commence à fabriquer des costumes pour hommes bruns, bleus, verts ou noirs. Les tissus résistants et de bonne qualité sont fabriqués à Metzingen par la société Gaenslen & Voelter. Les prix plus élevés que la moyenne, la coupe plus jeune que le costume de l'establishment allemand de l'époque font qu'Hugo Boss dépasse ses concurrents en moins d'une décennie.

Les costumes pour hommes allemands étaient traditionnellement coupés dans des tissus lourds et raides. À la fin des années 1960, Hugo Boss lance de nouvelles collections de costumes dans des tissus italiens de grande qualité et extrêmement légers, avec des couleurs et des coupes tendance. Dans les années 1970, Hugo Boss commence à pratiquer des prix plus élevés pour ses nouvelles lignes les plus attractives.

À la même époque, la société est l'une des premières à délocaliser sa production à l'étranger, un mouvement qui concernera plus tard quasiment toute la production textile allemande. Les frères Holy conquièrent de nouveaux marchés étrangers, permettant à Hugo Boss de réaliser des bénéfices sans précédent.

À partir de 1972, ils ont comme ambition de développer la notoriété de leur société en utilisant le sponsoring sportif dans la Formule 1, le golf et le tennis.

Hugo Boss devient la marque-symbole d'une nouvelle génération de cadres jeunes et ambitieux, grâce à des vêtements de grande qualité aux coupes modernes, réalisés dans des laines, soies, lins ou cotons italiens. Ce succès va de pair avec des campagnes publicitaires massives et un positionnement marketing réussi.

Après avoir conquis l'Europe, la marque effectue son grand saut outre-Atlantique. Cette marque allemande inconnue rencontre d'abord une certaine méfiance lorsqu'elle débarque dans les magasins américains en 1976. Mais elle fut vite popularisée grâce à des hommes jeunes et séduisants, qu'il s'agisse de l'acteur Sylvester Stallone, du tennisman cinq fois vainqueur de Wimbledon Björn Borg, des policiers frimeurs de Miami Vice ou de Michael Jackson qui portait un costume en lin blanc Hugo Boss sur la couverture de l'album Thriller[4].

Hugo Boss renvoie une image virile de réussite professionnelle. Pour les jeunes qui ne peuvent encore s'offrir des costumes alors vendus 400 à 500 $, la marque commence à fabriquer des vêtements de loisirs (pulls et sweatshirts) au milieu des années 1980.

En 1980, Hugo Boss atteint les 100 millions DM de chiffre d'affaires. En 1985, les frères Holy introduisent en Bourse leur société. En 1986, Hugo Boss vaut davantage que tous les fabricants allemands de prêt-à-porter réunis. En 1987, la société rapporte 500 millions DM par an, atteignant presque 1 milliard DM à la fin de la décennie. À l'apogée de son succès, en 1989, les frères Holy vendent 67 % de leurs actions au groupe japonais Leyton House mais ils demeurent très impliqués dans le management de la société. En 1991, le géant italien de la mode Marzotto SpA (aujourd'hui Valentino Fashion Group), en achetant 51 % des parts du capital, devient la nouvelle société mère d'Hugo Boss.

En 1993, les frères Holy, qui ont fait d'Hugo Boss la plus grande marque allemande de mode masculine et un groupe leader du vêtement haut-de-gamme, se retirent du management d'Hugo Boss. Mais ils restent propriétaires de deux magasins à Munich et à Stuttgart, spécialisés dans les vêtements de créateur pour hommes, et faisant partie d'Hugo Boss Group.

L'époque Littmann : 1993-1997

En 1993, l'action Hugo Boss s'échange à moins de la moitié de sa valeur par rapport à l'époque de la vente partielle à Leyton House. L'industrie de la mode est alors aux prises avec la récession entamée en 1992. Les consommateurs diminuent leurs dépenses d'habillement, les ventes baissent notamment dans le secteur de la mode masculine. De plus, l'augmentation des coûts de personnel et la dévaluation de plus de 20 % de la lire italienne avantagent nettement les designers italiens.

Par ailleurs, les consommateurs changent leurs priorités au début des années 1990. L'époque des golden boys, de la consommation ostensible qui a marqué les années 1980 cède la place à une « nouvelle modestie » qui privilégie les valeurs-refuges du travail en équipe et de la famille. Hugo Boss a besoin de changements pour stopper la réduction de ses marges.

En 1993, Marzotto SpA fait un pas dans cette nouvelle direction en engageant Peter Littmann au poste de PDG d'Hugo Boss. D'origine tchèque, cet Allemand de 46 ans, titulaire d'un doctorat en business administration de l'université de Cologne a l'expérience de la vente internationale des textiles, mais dans un domaine différent, celui des tapis. Cependant cette nomination s'avérera excellente. Ce novice de la mode parvient à remettre la société sur le chemin de la croissance en un temps record.

Littmann définit une approche marketing plus élaborée en lançant deux nouvelles lignes de vêtements à côté de la ligne Boss, le tout au sein de la marque Hugo Boss. La première de ces nouvelles lignes sera Hugo qui vise les jeunes actifs intéressés par les dernières tendances et qui décident eux-mêmes ce qu'ils portent - à la différence de leurs collègues plus âgés qui portent le plus souvent les vêtements choisis par leurs femmes. Le costume Hugo est vendu 10 % moins cher que le costume Boss dont le prix est alors compris entre 500 et 800 $. La seconde nouvelle ligne est appelée Baldessarini, du nom de celui qui sera le directeur artistique d'Hugo Boss pendant de nombreuses années. Le nom à consonance italienne de cet autrichien est utilisé pour traduire le caractère exclusif de cette ligne, destinée aux cadres dirigeants qui peuvent débourser 1 500 $ pour un costume de luxe, parfaitement coupé dans les meilleurs tissus italiens.

La stratégie des trois marques est mise en œuvre par trois équipes différentes, à la fois pour le développement des produits, les ventes et les réseaux de distribution. Pour accentuer cette distinction, les détaillants doivent se limiter à ne vendre que celle des trois lignes capable d'attirer la majeure partie de leur clientèle. Cette restriction entraîne des résistances parmi les détaillants. Pour élargir leur clientèle, d'autres designers, comme Armani, vendent leurs produits sous un seul nom, mais à différents niveaux de prix dans le même magasin. Littmann entend cependant empêcher la dilution et le manque de lisibilité de nouvelles lignes désormais bien identifiées.

Littmann lance l'idée des trois marques au cours de son premier conseil d'administration en mars 1993 et met au défi la jeune équipe dirigeante d'Hugo Boss de boucler l'opération en 3 mois, alors qu'elle lui demande une année. Les trois lignes Hugo Boss sont présentées devant 3 000 personnes à Cologne à l'été 1993. Au cours des années suivantes, les labels sont multipliés avec Boss Golf, Boss Sport et Boss Black Label.

Les coûts de production sont réduits de 70 à 90 % en délocalisant la moitié de la production restée en Allemagne, principalement en Europe de l'Est. La production nationale ne représente alors plus qu'un cinquième de la production totale. L'assemblage d'un costume reste cependant une tâche assez complexe nécessitant habileté et expérience. Bien qu'Hugo Boss ne possède pas à cette époque la plupart de ses usines, la société forme des ouvriers en République tchèque, en Slovaquie et en Roumanie pour maintenir son niveau de qualité. Seule une poignée de couturières allemandes hautement qualifiées réalisent les opérations les plus délicates, comme la couture des manches de veste, dans l'usine de la société à Metzingen.

L'industrie de la mode, les concurrents et les détaillants sont d'abord dubitatifs devant la stratégie audacieuse de Littmann mais le succès sera finalement au rendez-vous. Alors que les ventes diminuent, les profits augmentent de 74 % en 1994. Littmann se concentre également sur la diffusion globale de la marque. Un des nouveaux marchés à conquérir est l'Asie du Sud-Est, où une filiale est implantée à Hong Kong et plusieurs magasins Hugo Boss ouverts à Tokyo, Pékin ou Shanghai. À la fin de 1996, près des deux-tiers des ventes sont réalisées à l'étranger. Les États-Unis représentent un cinquième du total.

Après ses nombreux succès, le départ de Peter Littmann du poste de PDG en 1997 provoque la surprise. La société invoque un désaccord sur la direction stratégique de Hugo Boss mais les rumeurs font état de relations difficiles entre Littmann et le nouveau PDG de Marzotto SpA Jean de Jaegher. Joachim Vogt, membre du conseil d'administration chargé de la production et de la logistique depuis 1990, devient PDG en février 1997. Deux autres cadres dirigeants rejoignent la société en même temps. Massimo Suppancig, l'ancien vice-président chargé du marketing et du développement de la maison de couture Escada basée à Munich, devient directeur exécutif de la division femmes de Hugo Boss. Aux États-Unis, l'ancien président et PDG de Calvin Klein, Marty Staff, devient le nouveau dirigeant de la filiale Hugo Boss USA.

L'époque Baldessarini : 1997-2001

La direction de Joachim Vogt ne dure qu'un an et demi. Il se concentre sur ce qu'il sait faire de mieux, à savoir l'optimisation des processus de production et la logistique, ce qui ne peut suffire à une maison de mode de premier rang. En novembre 1998, la direction de Hugo Boss annonce officiellement qu'elle désavoue les objectifs stratégiques de Vogt et qu'elle le remplace par Werner Baldessarini. Le designer et responsable marketing de 55 ans, qui a rejoint la société en 1975, ne possède pas de formation académique en business administration mais il est membre du conseil d'administration du groupe depuis 1988.

Après la prise de fonction de Baldessarini, l'action d’Hugo Boss continue à stagner malgré l'augmentation des ventes et des bénéfices. Les marchés ne réagirent que lorsque le PDG annonça son ambition de faire d’Hugo Boss un groupe global proposant un véritable mode de vie. Les produits Hugo Boss se développent à cette époque jusqu'à inclure le sportswear masculin, les chemises, les sous-vêtements et des accessoires sous licence comme les cravates et les lunettes de soleil. Cependant, la collection classique de costumes Hugo Boss rapporte encore près de 90 % des bénéfices du groupe. La nouvelle collection printemps/été 2000 met en avant un look que Baldessarini décrit comme doux et moderne à la fois, romantique et technique. Il est présenté d'abord à Florence, et non à Cologne comme à l'ordinaire.

Baldessarini a considérablement augmenté le nombre de distributeurs afin de se rapprocher du consommateur. Les produits Hugo Boss étaient déjà disponibles dans 92 pays. En 1999 et 2000, 130 nouveaux magasins Hugo Boss ouvrent leurs portes, portant le nombre de boutiques à 300. Aux États-Unis, second marché du groupe après l'Allemagne, rapportant près de 100 M$, Hugo Boss dispose de 13 boutiques sous franchise et de 9 autres dans de grands magasins. En deux ans, 23 nouvelles boutiques sont ouvertes, pas seulement dans les grands centres culturels des côtes Est ou Ouest, mais aussi dans des lieux moins fameux comme Paramus (New Jersey), King of Prussia (Pennsylvanie) ou le Mall of America à Bloomington, Minnesota. En avril 2001, la société ouvre l'un de ses plus grands lieux de vente des USA sur la 5e avenue à New York. Sur près de 2 200 m2, ce magasin-ambassadeur présente sur 4 niveaux tout ce que Hugo Boss peut offrir, la mode masculine représentant deux tiers des articles présentés contre un tiers pour la femme. Hugo Boss a développé par ailleurs de nouveaux moyens d'attirer les clients avec des animations en boutiques, des séminaires de communication ou la livraison d'articles à l'hôtel et au bureau.

Hugo Boss a poursuivi la mise en avant de ses produits avec les activités de mécénat. La ligne Hugo Boss bénéficie d'une couverture médiatique à Hollywood avec les films L'Arme fatale 4, Godzilla et The Professionals. Depuis 1984, la compagnie sponsorise l'écurie de Formule 1 McLaren et plusieurs golfeurs de niveau international. La nouvelle stratégie promotionnelle met également l'accent sur les arts et la culture, en sponsorisant la tournée de stars du hip-hop et la première du film Charlie's Angels en 2000. L'événement s'est déroulé au Grauman's Chinese Theater de Hollywood en présence des actrices Cameron Diaz et Drew Barrymore vêtues de Boss Woman, la seconde ligne de vêtements pour femmes après le lancement d'Hugo Woman en 1998.

En décembre 2001, Baldessarini annonce son intention de quitter son poste de PDG et le conseil d'administration à expiration de son contrat de cinq ans en 2002, tout en restant disponible en tant que consultant artistique. Sous son mandat, les ventes d’Hugo Boss ont progressé annuellement de 18 à 22 %. L'action de la société cotée à la Bourse de Francfort a doublé de valeur depuis 2000. Dans le rapport annuel de 2001, celui qui a été l'une des figures marquantes d’Hugo Boss et de l'industrie du vêtement, écrit : « En tant que designers, notre devoir est d'enrichir l'ordre social par des élans créateurs. Nous transformons des rêves en réalité et embellissons cette réalité par la beauté et l'élégance. Le design et le style donnent un visage attirant au progrès, en satisfaisant des besoins qui, bien que peu tangibles, n'en sont pas moins essentiels. »

L'époque Sälzer : 2002-2008

En 2007, Hugo Boss vend la marque Baldessarini, à son créateur Werner Baldessarini. La marque Boss Selection la remplace.

En 2000, la marque s'ouvre aux femmes en créant sa première collection en prêt-à-porter féminin, pour cela un studio de création indépendant est créé à Milan et confié à une styliste extérieure à la marque, mais elle ne trouve pas son marché et les pertes atteignent la moitié du chiffre d'affaires. L'activité est rapatriée à Metzingen où les stylistes de la maison vont réussir à sauver le projet en appliquant à la femme les recettes éprouvées auprès des hommes. Dès l'année suivante, les ventes de Boss Woman augmentent de 60 % et le chiffre d'affaires généré représente 9 % du total de celui de la société, permettant d'espérer que le prêt-à-porter féminin devienne une source importante de développement futur.

Un autre vecteur de croissance est trouvé dans les chaussures et accessoires de mode. En 1997, la société signe un contrat de licence pour les montres avec la société helvétique Tempus Concept. Une licence est accordée à Safilo pour des lunettes et à Procter & Gamble pour des parfums. En 2008, une licence est accordée à Swarovski pour la fabrication et la distribution de bijoux pour l'homme et la femme. En 2005 est lancée une gamme de cosmétiques masculins, Boss Skin.

En 2004, au 115 avenue des Champs-Élysées est ouvert un magasin-phare de 1 100 m2, puis en 2006 un magasin rue Saint-Honoré à Paris. En juin 2012, le point de vente des Champs-Élysées est totalement rénové afin d'accueillir les cinq collections de la marque[3], rapidement suivi du magasin de Shanghai.

En 2009, Hugo Boss a ouvert des sites de vente en ligne pour l'Allemagne, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.

Depuis sa création, les défilés Hugo Boss boudent Paris et Milan, mais préfèrent des villes comme Shanghaï et Mexico. En janvier 2009, le défilé de la marque Hugo Boss a été présenté pour la première fois à Paris.

En 1996 est créé le prix Hugo Boss pour l'art contemporain.

Structure du groupe

Hugo Boss Group, qui rassemble 51 sociétés filiales locales, est dirigé par la société mère de droit allemand Hugo Boss AG (Aktien Gesellschaft ou société anonyme), responsable de la création, de la stratégie, des finances, du réseau de vente, de la gestion du risque et des décisions opérationnelles.

Les marques

Hugo Boss rassemble quatre lignes « hommes » et quatre « femmes » (ainsi que trois lignes « enfants » sous licence) sous deux marques distinctes : BOSS et HUGO.

Les vêtements pour hommes sont représentés par les lignes Boss Black, l'ancienne Boss Selection (de 2004 à 2012), Boss Orange (1999) et Boss Green (datant de 1998 sous la dénomination de Hugo Boss Golf, le changement de nom a eu lieu en 2004), ainsi que par la marque Hugo (datant de 1993)[7]. Les vêtements pour femmes le sont par les lignes Boss Black, Boss Orange, Boss Green et la marque Hugo. À ces collections textiles s'ajoutent des chaussures et des accessoires de cuir. Des produits sous licence, tels que parfums, cosmétiques, montres et lunettes, complètent la gamme de produits Hugo Boss. Les montres et lunettes font l'objet de renouvellements très réguliers, alors que les parfums perdurent dans le temps.

En 2008, une collection de bijoux a été lancée sous licence de la filiale Amazar du groupe Swarovski. Depuis la fin de 2008, des téléphones portables Hugo Boss et leurs accessoires, réalisés en collaboration avec Samsung Electronics, sont disponibles.

Depuis le printemps 2009, Hugo Boss commercialise une collection de prêt-à-porter pour enfants de 0 à 16 ans, conçue et fabriquée sous licence par Children Worldwide Fashion (CWF), filiale du fonds d'investissement Invus (groupe Artal), et leader européen de la mode enfant haut-de-gamme et de luxe sous licence. Localisée aux Herbiers en Vendée, CWF assure l'ensemble des processus de création, production et distribution. La collection compte trois lignes : Premium, Lifestyle et Sport.

BOSS Black - Ligne principale, classique et élégante, pour l'homme et la femme

BOSS Green - Ligne sportive inspirée du golf, pour l'homme

BOSS Orange - Ligne sportswear décontractée, pour l'homme et la femme.

HUGO - Ligne créateur, pour l'homme et la femme, sous la direction artistique freelance du designer belge Bruno Pieters depuis 2007.

BOSS Kidswear - Collection enfant composée de 3 lignes : Premium, Lifestyle et Sport, lancée en 2009.

BOSS Selection - Ligne de luxe, pour l'homme. Le positionnement de BOSS Selection dans le secteur du haut de gamme a été renforcé avec le lancement, pour l'automne-hiver 2009-2010, de la collection de costumes et chemises sur mesure Tailored Line fabriqués artisanalement à Metzingen et en Italie pour certains accessoires. En 2012, la dénomination BOSS Selection disparait et la ligne réintègre les collections BOSS Black[8].


Le designer allemand Ingo Wilts a assuré la direction artistique de Boss Black, Boss Selection et Boss Green jusqu'en juin 2009 (depuis 2002 pour Boss Black, et 2004 pour Boss Selection). Il est remplacé par Kevin Lobo.

Fragrances et soins de la peau

En 1984, les frères Holy attribuent la licence des parfums Hugo Boss à la marque américaine Procter & Gamble, plus particulièrement à sa division P&G Beauté. Depuis 2005, Hugo Boss a mis en avant la ligne de soins du visage pour hommes, Boss Skin.

Gamme Hugo :

  • Hugo (Eau de toilette pour hommes : 1995)
    • Hugo Limited Art Edition (Eau de toilette pour hommes : 2007 | édition éphémère limitée)
  • Hugo Woman (Eau de toilette pour femmes : 1997)
  • Hugo Dark Blue (Eau de toilette pour hommes : 2000)
  • Hugo Deep Red (Eau de parfum pour femmes : 2001)
  • Hugo Energise (Eau de toilette pour hommes : 2005)
  • Hugo Pure Purple (Eau de parfum pour femmes : 2006)
  • Hugo XX (Eau de toilette pour femmes : 2007)
    • Hugo XX Summer Edition (Eau de toilette pour femmes : 2009 | édition éphémère limitée)
  • Hugo XY (Eau de toilette pour hommes : 2007)
    • Hugo XY Summer Edition (Eau de toilette pour hommes : 2009 | édition éphémère limitée)
  • Hugo Element (Eau de toilette pour hommes : 2009)
  • Hugo Just Different (Eau de toilette pour hommes : 2011)

Gamme Boss :

  • Boss#1 (Eau de toilette pour hommes : 1985)
  • Boss (Eau de toilette pour hommes : 1999 | Connu sous le nom de Boss Bottled)
    • Boss Collector's Editon (Eau de toilette pour hommes : 2009 | édition éphémère limitée)
  • Boss Woman (Eau de parfum pour femmes : 2003)
  • Boss Soul (Eau de toilette pour hommes : 2005)
  • Boss Selection (Eau de toilette pour hommes : 2006)
  • Boss Femme (Eau de parfum pour femmes : 2006)
    • Essence de Femme (Eau de parfum pour femmes : 2007)
    • Femme eau fraîche (Eau de parfum pour femmes : 2009 | édition éphémère limitée)
  • Boss Pure (Eau de toilette pour hommes : 2008)
  • Boss Night (Eau de toilette pour hommes : 2010)
  • Boss The Collection (Eau de toilette pour hommes : 2011)
    • Cotton & Verbena
    • Silk & Jasmine
    • Wool & Musk
    • Velvet & Amber
    • Cashmere & Patchouli
  • Boss Sport (Eau de toilette pour hommes : 2012)
  • Boss Nuit (Eau de toilette pour femmes : 2012)

Gamme Boss Orange :

  • Boss In Motion (Eau de toilette pour hommes : 2002)
    • Boss In Motion Bleu (Eau de toilette pour hommes : 2004 | édition éphémère limitée)
    • Boss In Motion Vert (Eau de toilette pour hommes : 2005 | édition éphémère limitée)
    • Boss In Motion Noir (Eau de toilette pour hommes : 2006 | édition éphémère limitée)
    • Boss In Motion Électrique (Eau de toilette pour hommes : 2007 | édition éphémère limitée)
    • Boss In Motion Made For Summer (Eau de toilette pour hommes : 2011 | édition éphémère limitée)
  • Boss In Motion Édition Blanche (Eau de toilette pour hommes : 2009)
  • Boss Orange (Eau de toilette pour femmes : 2009)
  • Boss Orange (Eau de toilette pour hommes : 2011)

Gamme Baldessarini :

  • Baldessarini (Eau de Cologne pour hommes : 2004)
  • Baldessarini Del Mar (Eau de toilette pour hommes : 2005)
    • Baldessarini Del Mar Caribbean Edition (Eau de toilette pour hommes : 2007 | édition éphémère limitée)
    • Baldessarini Del Mar Marbella (Eau de toilette pour hommes : 2008 | édition éphémère limitée)
    • Baldessarini Del Mar Seychelles (Eau de toilette pour hommes : 2009 | édition éphémère limitée)
  • Baldessarini Ambré (Eau de toilette pour hommes : 2007)
  • Baldessarini Strictly Private (Eau de toilette pour hommes : 2008)

L'outil de travail

En 2009, le groupe employait 8 843 personnes (4 043 emplois industriels, 4 800 administratifs et commerciaux).

Hugo Boss possède ses propres usines, à Izmir en Turquie où plus de 3 000 personnes sont employées, à Radom en Pologne, à Cleveland dans l'Ohio pour le marché américain et Morrovalle en Italie. Un atelier est conservé à Metzingen en Allemagne où 300 couturières coupent et cousent encore quelque 140 000 pièces pour la création des prototypes, des échantillons et la réalisation de petites séries.

Pour le reste, la société fait travailler de nombreux sous-traitants dans une quarantaine de pays. La République populaire de Chine produit pour la marque depuis 2005 et représentait en 2006 3 à 4 % de la production, mais sa part va en augmentant.

Plus de trente millions de vêtements étiquetés Hugo Boss sont vendus chaque année à travers le monde.

Notes et références

  1. Note : Permira est un fonds d'investissement britannique qui possédait également 70 % de Valentino Fashion Group ; suite à la revente de Valentino en juillet 2012, la marque Hugo Boss reste propriété de Permira
  2. AFP, « Hugo Boss : Permira place 4,5 M d'actions mais reste actionnaire principal », Telex, sur fashion-dailynews.com, Éditions Larivière, (consulté le )
  3. a b et c « Hugo Boss taille grand », Challenges, no 293,‎ , p. 33 (ISSN 0751-4417)
  4. a et b Jacques Brunel, « Les nouveaux habits d'Hugo Boss », L'Express Styles, no 3180,‎ , p. 64 à 65 (ISSN 0014-5270)
  5. Ivan Letessier, « Le spectaculaire retour en force de Hugo Boss », sur lefigaro.fr, Le Figaro Économie, (consulté le )
  6. a b c d e f et g « Hugo Boss : L'entreprise fait étudier son passé nazi » de Nicole Vulser, article du Monde du 4 mai 2012, p. 18
  7. « Interview de Sebastian Klever Directeur général Hugo Boss France », sur fashion-dailynews.com, Éditions Larivière, (consulté le )
  8. Marion Deslandes, « Hugo Boss intègre Sélection à sa ligne principale », Marques, sur fashion-dailynews.com, Éditions Larivière, (consulté le )

Voir aussi

Liens externes