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ICREACH

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ICREACH est un moteur de recherche de la NSA qui permet d’effectuer des recherches dans les métadonnées collectées par la NSA lors de communications électroniques ou téléphoniques[1],[2],[3].

Historique

Ce programme a été développé à partir de et mis en place fin , sous l'impulsion du général Keith Alexander, à l'époque directeur de la NSA[1],[2]. Mais les racines du progamme remontent aux années 1990, avec le projet CRISSCROSS[4].

L’outil est directement approuvé par le Executive Order 12333, une directive présidentielle signée en 1981 qui ne fait pas l'objet de contrôles par les tribunaux ou le Congrès des États-Unis[5].

Le , le journal américain The Intercept révèle l'existence de ce moteur de recherche, sur la base d'informations fournies par Edward Snowden[1].

Programme

Fonctionnalités

Ce programme a une interface similaire au moteur de recherche de Google[1], afin de faciliter l'exploitation des métadonnées et de développer des usages futurs, avec notamment des alertes sur des cibles[4].

En croisant toutes ces données, l’objectif est de pouvoir extraire les habitudes de vie quotidienne d’une cible : quels endroits elle fréquente, avec qui et à quel moment, etc[6]. La NSA appelle cela « pattern of life analysis » (« analyse du mode de vie »)[6].

Selon les documents non publiés mais consultés par The Intercept, les informations permettent de "suivre les déplacements" de personnes, "d'explorer leurs réseaux personnels", "d'aider à la prédiction de leurs actions futures" et "potentiellement de révéler leurs affiliations politiques ou croyances religieuses"[4].

Contenu

ICREACH permet d'accéder aux métadonnées (origine, destinataire, date, localisation, etc. ) des communications (email, fax, conversations téléphoniques, sms, messageries instantanées, etc.) et non à leur contenu (message en lui-même ou transcription de l'appel téléphonique)[1],[2],[7].

Une partie des données de l’agence demeure inaccessible depuis l'outil ICREACH, comme par exemple de tout ce qui est collecté dans le cadre de la Section 215 du Patriot Act, relatif aux informations des citoyens américains[5].

Volumétrie

En , la NSA estimait que 850 milliards de métadonnées seraient accessibles immédiatement couvrant la période 1999-2007, dont 126 milliards provenant des métadonnées d'appels téléphoniques fournies par les 4 autres agences partenaires des Five Eyes[1].

En , la NSA estimait que cette base de données serait enrichie, chaque jour, avec 1 à 2 milliard de métadonnées supplémenaires[1].

Accès

The Intercept révèle que la NSA partage ces données depuis avec la CIA, le FBI, la Defense Intelligence Agency (DIA) et la Drug Enforcement Administration (DEA)[1]. Et d'après un mémo datant de 2010, ce moteur de recherche est accessible par un millier d'analystes au sein de 23 agences gouvernementales américaines (non listées) du renseignement[1].

Depuis , ICREACH est également accessible, partiellement, par les 4 agences partenaires de la NSA, membres des Five Eyes : le GCHQ britannique, le Centre de la sécurité des télécommunications Canada (CSTC), l'Australian Signals Directorate (ASD) et le Government Communications Security Bureau (GCSB) pour la Nouvelle-Zélande.

Controverses

Selon le porte-parole du Bureau du Directeur du renseignement national américain, ICREACH ne peut être utilisé que dans le cadre d’enquêtes sur des "non-américains"[5]. Cependant, selon des associations de défense des libertés civiles, des avocats ou encore des professeurs de droit, cet outil normalement consacré aux étrangers pourrait servir à créer des bases de données d'informations personnelles sur des citoyens américains[5].

Notes et références

  1. a b c d e f g h et i (en) Ryan Gallagher, « The Surveillance Engine: How the NSA Built Its Own Secret Google », The Intercept,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c Damien Leloup et Grégor Brandy, « Surveillance : la NSA a créé son propre « Google » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. David Feugey, « Un moteur de recherche indexe 850 milliards de data collectées par la NSA », Silicon.fr,‎ (lire en ligne)
  4. a b et c Antoine Duvauchelle, « ICReach : la NSA a son Google (et partage avec ses copains) », ZDNet,‎ (lire en ligne)
  5. a b c et d Vincent Hermann, « ICREACH, le Google de la NSA pour fouiller 850 milliards de métadonnées », Next INpact,‎ (lire en ligne)
  6. a et b Gilbert Kallenborn, « ICReach, le moteur de recherche secret «à la Google» de la NSA », 01net.com,‎ (lire en ligne)
  7. Serge Leblal, « La NSA propose à ses alliés un Google maison pour partager ses données », Le Monde informatique,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Autres :