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Pauline Peugniez

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Pauline Peugniez
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres activités
Formation
Maître
Conjoint
Distinction
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 8680-8695, 16 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Pauline Peugniez, née à Amiens le et morte à Paris en 1987, est un peintre français, élève de Maurice Denis, connue principalement pour ses scènes intimistes et sa participation au renouveau de l'art sacré - en particulier du vitrail - pendant l'entre-deux-guerres.

Biographie

Pauline Peugniez naît dans une famille bourgeoise. Jeune fille, elle découvre la préface et la traduction de La Bible d'Amiens de Ruskin par un auteur encore méconnu, Marcel Proust, dont elle restera une fidèle lectrice. Son père, Paul Peugniez (1859-1943), chirurgien (directeur de l’École de Médecine d'Amiens au début du XXe siècle), dessinateur et peintre à ses heures, souhaite l'orienter vers l'École de médecine mais accepte sa décision d'entrer à l' école des Beaux-Arts de Paris. Elle y intègre l'atelier de Ferdinand Humbert et d'Henri Focillon, où elle rencontre son futur mari, Jean Hébert-Stevens (1888-1943)[2]. Ils se marient pendant la Grande Guerre et Pauline donne naissance en 1917 à sa fille aînée, Adeline, qui sera peintre elle aussi. Le couple rencontre alors George Desvallières et Maurice Denis ; Pauline et Jean, catholiques pratiquants l'un et l'autre, et amis de Marie-Alain Couturier, entrent aux Ateliers d'art sacré en 1919[3].

En 1923, Jean Hébert-Stevens achète un immeuble au 12 rue de Bagneux (actuelle rue Jean Ferrandi), où il fonde un atelier de maître verrier[4]. Pauline Peugniez (elle signe de son nom de jeune fille) crée de nombreux cartons de vitraux (à Paris, pour les églises Saint-Germain de Charonne et Saint-Julien-le-Pauvre, par exemple[5]) mais aussi de tapisseries (Aubusson, les Gobelins [dont plusieurs sont au Mobilier National]). Suivant en cela les conseils dispensés aux Ateliers d'art sacré,Pauline Peugniez introduit dans ses oeuvres religieuses des éléments et références tiré de l'environnement moderne. Le but en est d'actualiser, en quelque sorte,l'Histoire sainte et les images de la foi chrétienne. Le simple chapeau de paille dont elle coiffe ainsi la Vierge dans le vitrail "Notre-Dame des Prairies", en 1925, pour l'église de Canehan, scandalise et empêche sa mise en place. En 1926, elle réalise, à la mémoire de son cousin germain, le lieutenant Pierre Labitte, un vitrail dans l'église de Hangard[6]. Elle se livre également à l'illustration d'œuvres littéraires, toutes rédigées par des plumes féminines, textes des poétesses Marie Noël et Marceline Desbordes-Valmore, et Lettres d'amour de la Religieuse Portugaise de Mariana Alcoforado (1948).

En 1931, elle crée des vitraux pour l'église Notre-Dame-des-Missions dans le cadre de l'Exposition coloniale de 1931, (les vitraux sont aujourd'hui visibles à l'église Notre-Dame-des-Missions d'Épinay-sur-Seine). L'année suivante, elle contribue à la décoration collective de l'église du Saint-Esprit (Paris 12e arrondissement) érigée d'après les plans de Paul Tournon : sa fresque se situe dans le bas-côté à gauche du chœur.

L'œuvre de Pauline Peugniez est également profane. Ses sujets favoris sont les paysages ( provençales, toscans, notamment) et les scènes de la vie familiale. Très influencée par son maître Maurice Denis, elle fait essentiellement reposer sa technique de peintre sur les rapports de valeurs, inscrivant sur chaque partie de son croquis des numéros allant de 1 à 10, du plus clair au plus sombre. Sa peinture est présentée à la Société Nationale des Beaux-Arts, au salon des Tuileries et régulièrement au Salon d’Automne à partir de 1920. Une rétrospective de quelques-unes de ses œuvres eut lieu au Salon d'Automne en 1990. Très tôt abonnée au journal Témoignage chrétien, elle en fut une lectrice parfois engagée.

Pauline Peugniez est nommée Chevalier de la Légion d'Honneur le 31 octobre 1938.

Sources

  • Petit Palais, Exposition de Vitraux et Tapisseries Modernes, 4-30 juin 1930,(introduction).
  • L'Art Sacré « Les peintres devant le public religieux », n°2, août 1935, « Je voudrais tant vous avoir appris quelque chose », décembre 1937, « La Tapisserie », juin 1939.
  • Ecclesia, Lectures Chrétiennes, n°96, Mars 1957, Mensuel, directeur littéraire:Daniel-Rops, pp.41-48 : "Dorothy Day, L'Amérique des pauvres et des militants".
  • Témoignage Chrétien, « Le journal de Maurice Denis », n° 775, 15 mai 1959.
  • Encyclopédie Familiale Larousse, « Les travaux à la maison », « La Tapisserie », pp. 798-802, 1951-55.
  • Jésus (revue du père G. Bessière) « Chrétienne à 90 ans », n°27, décembre 1980.
  • Jean Soulairol : Le Sacré de l'amour : Du mariage païen au mariage chrétien, illustrations de Pauline Peugniez, s.d., Les éditions du temps présent, coll. "Ici la France", 53 p., 21 cm.

Bibliographie

  • Maurice Brillant, L'Art Chrétien en France au XXe siècle, ses tendances nouvelles, Paris, Bloud & Gay, 1926, 375 p. pl. (pp. 69-70, 227, 229, 250, 295, 335, pl. XVIII).
  • Le Matin, 20 novembre 1932, « La Renaissance du vitrail ».
  • Madeleine Bunoust, Quelques femmes peintres, 36 planches, Paris, Stock, 1936, (pp. 120-121).
  • Comedia, 2 oct. 1943.
  • L’Écho Illustré, Genève, 27 décembre 1952.
  • L'Alsace, 21 nov. 1964, p. 4.
  • Le Courrier Picard, 25 décembre 1975.
  • Salon d'Automne, catalogue 1990.
  • Caritas, Union Française des Anciennes élèves du Sacré Cœur, n°1, mars 1991.
  • Florence Ledoux, Thèse de Doctorat d'Histoire de l'Art, sous la direction de Marcel-André Stalter, Université Charles De Gaulle Lille III : "L'œuvre de Pauline Peugniez", 3 vol., 1994.
  • Micheline Tissot-Gaucher, L'Église du Saint-Esprit et les quelque 70 artistes qui l'ont décorée, Le Mée-sur-Seine, Amatteis, 2005.
  • Film de Pascal Bony sur "Youtube": Rétrospective au Salon d'Automne, 1990.

Références

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