Popeck
Nom de naissance | Judka Herpstu |
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Naissance |
Paris |
Nationalité | Française |
Profession | Acteur, humoriste |
Films notables |
Le Chien fou (1966) Themroc (1972) Les Aventures de Rabbi Jacob (1973) |
Site internet | http://www.popeck.fr |
Judka Herpstu, dit Popeck, est un acteur et comique français né le à Paris.
Ancien enfant caché, il entame une carrière dramatique sous le pseudonyme de Jean Herbert (ou, occasionnellement, Hébert)[1] avant de se tourner vers la comédie, créant le personnage de Popeck, grognon et râleur, reconnaissable à son accent yiddish, son costume trois-pièces et son chapeau melon, vendeur de caleçons molletonnés de son état, qui ne cesse de répéter à son auditoire : « On n'est pas des sauvages, tout de même ! »
Biographie
Enfance, formation et débuts
Né le à Paris, Judka Herpstu est le deuxième enfant d'une famille juive émigrée d'Europe de l'Est. Son père est un ancien combattant de la Première Guerre mondiale venu de Roumanie et sa mère vient de Pologne. Ils vivent pauvrement dans une chambre de bonne[2].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est confié à l'Œuvre de secours aux enfants (OSE) et placé dans un home pour enfants juifs laïques appelé « le château de Chaumont » où, protégés par les habitants. Le château du Masgelier sur Le Grand-Bourg en Creuse fut un refuge pour les enfants juifs grâce à l'organisation de Félix Chevrier. L'avocat Serge Klarsfeld et le comique Popeck y séjournèrent plusieurs mois les enfants grandiront dans une relative tranquillité. Cependant sa mère, dont il est alors trop jeune pour garder un souvenir précis, est déportée et exterminée à Auschwitz.
L’enfant timide, qui préfèrera longtemps se faire appeler Jean plutôt que Judka, poursuit sa scolarité à l'OSE jusqu'à ses 18 ans. Il y développe l'accent yiddish qui le fera connaître en pastichant, comme la plupart des enfants recueillis, celui de ses parents.
Désintéressé par l'école, il apprend l’ébénisterie et exerce plusieurs métiers dont celui de vendeur de lingerie masculine, s'inscrivant parallèlement au cours Simon. Il y obtient un premier prix sous le pseudonyme de Jean Herbert et se destine à une carrière dramatique, obtenant des petits rôles au théâtre, à la télévision et au cinéma, notamment dans Les Compagnons de Baal de Pierre Prévert et dans Chéri-Bibi de Jean Pignol[1].
Carrière
Le personnage de Popeck est créé en 1968, alors que Judka Herpstu joue un rôle de valet russe dans l’Idiot de Dostoïevski ; à l'entracte, revêtu de son costume de scène trois-pièces, il divertit l’assistance en imitant son père, ainsi que l'un de ses anciens patrons. Poursuivant sa carrière, rode ses sketchs dans de petits cabarets et, tandis que « Jean Herbert » n'est connu que d'un petit nombre d'intermittents du spectacle, « Popeck » se fait un nom au café-théâtre, notamment au Café d'Edgar de Montparnasse.
Il décroche cinq ans plus tard le rôle de Moïshe Schmoll dans Les Aventures de Rabbi Jacob dirigé par Gérard Oury. Bien que mineur, eu égard au film, ce rôle le fait connaître du grand public, et Gérard Oury ainsi que Louis de Funès l'encouragent fortement à poursuivre dans cette veine humoristique.
Abandonnant progressivement Jean Herbert, il impose progressivement son personnage de Juif ashkénaze à la télévision comme à la scène. L'Olympia en 1990, le festival Juste pour rire de Montréal et le Palais des congrès, où il fait salle comble en 1992, lui ouvrent leurs portes. Pierre Chesnot lui écrit une pièce sur mesure, Drôles d'oiseaux, dans laquelle il triomphe également. Son talent d’humoriste mais aussi de comédien désormais reconnu, il se voit offrir de plus grands rôles dont Harpagon dans l'Avare ou Toussaint dans Bas les cœurs. Cependant, dans ces rôles et d’autres, qu’ils soient comiques (comme dans l’Amour Foot de Robert Lamoureux) ou dramatiques, qu’ils soient liés ou non au monde juif (comme son personnage de patriarche dans Simon Konianski), c’est le nom de Popeck (ou Popek) qui figure à l’affiche ou au générique.
Le comique, devenu le doyen de l'humour français, poursuit ses tournées et pense faire ses adieux au public en 2011, à l’âge de 75 ans. Sa tournée, intitulée C'est la dernière fois !, l’emmène à travers la France, la Belgique et la Suisse mais aussi, pour la première fois de sa carrière, en Israël[3]. En raison de son succès, le spectacle est prolongé et des représentations sont encore données en 2014, Popeck déclarant sur son site officiel : « J'ai l'impression de rajeunir, quand je suis sur scène »[4].
Popeck
Popeck (du polonais : Popek, « [Le] petit Paul ») est principalement inspiré du vécu de Judka (yiddish : יודקא Yodke, « [Le] petit Juda » ou « petit juif ») Herpstu et de son père. Comme ce dernier, Popeck est un Français originaire d'un petit village d'Europe centrale, qui s'est tant bien que mal adapté à la culture du pays d'accueil mais n'a pu perdre son accent, que le comédien a obtenu en faisant une « salade grecque » des accents yiddish de ces contrées. Son costume agrémenté d'un chapeau melon (qu'il aura gardé toute sa carrière)[3] évoque Charlot, sa valise flanquée des étiquettes « Varsovie », « Bucarest » et « Chalom (sic)-sur-Marne » ses origines et son parcours.
Judka Herpstu, étant d'un naturel timide, son double à l'accent aura tendance à compenser ce trait par une certaine pugnacité, râlant, bougonnant voire engueulant son public. Son apostrophe la plus fréquente, « On n’est pas des sauvages, tout de même !... » a, elle aussi, été puisée dans l'enfance de l’interprète qui, parlant sans accent étranger et gêné par celui de son père, tentait de limiter ses interventions en public et s'entendait pour cette raison traité de « sauvage ! ».
Les premiers sketchs de Popeck sont pour la plupart tirés de diverses expériences, notamment professionnelles, de l'auteur. Si le personnage est indubitablement juif, son humour l'est rarement (du moins sur scène) et Judka Herpstu se verra réprouvé à ses débuts pour sa promotion d'un personnage caricatural proche de ses sous, rond en affaires et roublard, capable de présenter sans se démonter des caleçons molletonnés invendables comme tout à fait indispensables. Cependant, il se verra loué plus tard pour l'universalité de son humour « qui n'a pas besoin de rappeler son origine pour être drôle »[réf. nécessaire].
Spectacles
- 1990 : Popeck à L'Olympia
- 1992 : Popeck au Palais des congrès
- 1995 : Popeck au Casino de Paris
- 2003 : Y'en a encore en réserve, Théâtre Rive Gauche
- 2007 : Je reviens, théâtre de l'Olympia
- 2008 : Je râle pour vous !, à la Bouch'Rit (Liège, Belgique)
- 2010 : C'est la dernière fois !, Théâtre du Gymnase Marie Bell
- 2011 : C'est la dernière fois !, Festival Off d'Avignon
- 2012 : C'est la dernière fois !, Théâtre Daunou
Théâtre
- 1972 : Maître Puntila et son valet Matti de Bertolt Brecht, Centre dramatique du Nord
- 1997 : Drôles d’oiseaux de Pierre Chesnot, mise en scène Jacques Mauclair, Théâtre du Palais-Royal
- 1998 : Face à face de Francis Joffo, mise en scène de l'auteur, Théâtre du Palais-Royal
- 2002 : L'Avare de Molière, mise en scène Jean-Luc Moreau
- 2009 : L'Amour foot de Robert Lamoureux, mise en scène Francis Joffo
- 2016 : Toc Toc de Laurent Baffie, mise en scène Laurent Baffie, Le Palace (Paris)
Filmographie
Cinéma
- 1966 : Le Chien fou d'Eddy Matalon
- 1972 : Themroc de Claude Faraldo
- 1973 : Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury
- 1974 : C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule, de Jacques Besnard
- 1975 : Cousin, cousine de Jean Charles Tacchella
- 1976 : Le Guêpier de Roger Pigaut
- 1979 : Les Givrés de Alain Jaspard
- 1981 : T'es folle ou quoi ? de Michel Gérard
- 1983 : Adam et Ève de Jean Luret
- 1985 : Ne prends pas les poulets pour des pigeons
- 1985 : Banana's Boulevard de Richard Balducci
- 1991 : Le Chef de gare de Sergio Rubini
- 2002 : Le Pianiste de Roman Polanski : Rabbi Rubinstein
- 2009 : Simon Konianski de Micha Wald
- 2011 : Beur sur la ville de Djamel Bensalah
Télévision
- 1968 : Les Compagnons de Baal de Pierre Prévert
- 1969 : Que ferait donc Faber ? (série) réal. par Dolorès Grassian
- 1973 : Monsieur Émilien est mort de Jean Pignol
- 1974 : Chéri-Bibi de Jean Pignol
- 1974 : La Cloche tibétaine de Michel Wyn
- 1994 : La rêverie ou le mariage de Sylvia de Jean-Luc Trotignon : Léonide
- 2011 : Bas les cœurs de Robin Davis
Discographie
- 1984 : La Danse du Schmock, EMI, de Pierre Saka / N. Glanzberg et S. Tilson
Publication
- Popeck, Je veux bien qu'on rie mais pas qu'on se moque, Éditions Jean-Claude Lattès, 1985
Notes et références
- « Fiche de Popeck sur le site Imdb » (consulté le )
- « D’où viens-tu, Popeck ? », sur Youtube (consulté le )
- « Popeck : "J’ai échappé à l’Holocauste" », Philippe Vandel, émission Tout et son contraire, France Info.fr, 26 janvier 2016 (consulté le 7 février 2016).
- Site officiel de Popeck.
Liens externes
- Site officiel de Popeck
- Evene.fr : biographie de Popeck
- (en) Popeck sur la Dartmouth Jewish Sound Archive