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Ernest Cœurderoy

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Ernest Cœurderoy, né le 22 janvier 1825 à Avallon (Yonne) et mort le 21 octobre 1862 à Genève[1], était le fils du docteur Charles Cœurderoy. Lui-même docteur en médecine, il fut aussi un homme politique, un républicain avancé, un journaliste révolutionnaire et un écrivain libertaire français[2].

Biographie

Barricade dans la rue de Soufflot, à Paris, le 25 juin 1848 par Horace Vernet[3]

Après des études à Tonnerre (Yonne), il va faire sa médecine à Paris (1842-1845) et devient interne des hôpitaux de Paris en 1845[4].

Il entre dans la vie politique en 1848, professant après les journées de juin des « opinions révolutionnaires socialistes intransigeantes ». Il ne se remettra jamais de l’échec de février 1848 et du sang ouvrier versé sur les barricades de juin[4].

Après la manifestation du 13 juin 1849, il doit s'enfuir en Suisse et est condamné par contumace par la Haute Cour de Versailles à la déportation. Expulsé de Suisse en 1851, puis de Belgique, il décrira plus tard cette expérience dans Jours d'exil. Il réside ensuite deux ans en Grande-Bretagne[4].

En septembre 1852, paraît De la révolution dans l'homme et dans la société. En 1853, il part pour l'Espagne et, en 1854, pour l'Italie, où il publie, à Turin, Hurrah !!! ou la Révolution par les Cosaques[5]. En 1855, il épousa la fille de Germain Rampont-Léchin, ancien représentant démocrate de l'Yonne à la Constituante. Pendant ces années d'exil, il consacra l'essentiel de son temps à des activités littéraires. D'autres livres annoncés ne seront jamais publiés. Malade, il se déplaça encore en Europe pour se faire le propagandiste de la Fraternité et de la résistance à l'oppression. Installé en Suisse, dans le canton de Genève, et malade depuis assez longtemps, il s'y suicida en 1862 dans une crise de dépression nerveuse ou de folie, après avoir refusé l'amnistie de 1859.

Cœurderoy était en fait un solitaire. Il combattait vivement les chefs républicains et socialistes dont il rendait les ambitions et les dissensions responsables de la défaite de la révolution de 1848. Placé sous la triple influence de Charles Fourier, de Pierre Leroux et de Proudhon, son système était une « synthèse de collectivisme et de mutuellisme libertaires ». Il réclamait la propriété collective des moyens de production, le libre accès pour tous aux instruments de travail, la propriété individuelle et l'échange mutuel des produits du travail.

Aujourd’hui connu seulement des spécialistes de la période tourmentée qui suivit la révolution de 1848, Cœurderoy fut pourtant l’un des précurseurs de l’anarchisme. Ayant fait sien le parti des révolutionnaires vaincus, il dut fuir son pays, exil douloureux qui le contraint de vivre en proscrit. L’histoire est écrite par les vainqueurs et l’on eut tôt fait de l’oublier. Son œuvre n’en est pas moins celle d’un vibrant héritier des Lumières préoccupé de la question sociale, celle d’un républicain intransigeant et d’un sombre visionnaire.

Divers

La médiathèque de la ville de Tonnerre dans l'Yonne, inaugurée en décembre 2012, porte le nom de médiathèque Ernest Cœurderoy.

Œuvres

Bibliographie

Notices

Articles connexes

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Liens externes

Notes et références

  1. Max Nettlau, Bibliographie de l'anarchie, Paris, 1897
  2. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, « Le Maitron » : notice biographique.
  3. Le Club Histoire
  4. a b et c Alain Brossat, Ernest Cœurderoy, Paris, L'Harmattan, coll. « Forum de L'IRTS », 2005
  5. Cet ouvrage a été réédité en 1977 à partir de l'un des rares exemplaires connu de l'édition originale (Londres ou, plus sûrement, Lausanne, 1854) par les Éditions Plasma dans la collection "Table Rase" dirigée par Roger Langlais. Cf. aussi Ernest Cœurderoy, Pour la révolution, précédé de Terrorisme ou Révolution par Raoul Vaneigem, Champ Libre, 1972 ; François Bott, « Mettez un tigre dans vos têtes », Le Monde, 26 mai 1972, et Pierre Versins, Encyclopédie de l'utopie, des voyages extraordinaires et de la science fiction, 1972 (rééd. 1984).