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Comté d'Évreux

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Le comté d'Évreux, créé au XIe siècle, est commandé par un comte (comes Ebroicencis[1]), c'est une partie du duché de Normandie, qui avait pour capitale la ville d’Évreux. Rattaché au domaine royal capétien en 1200, il en sortit pour former un apanage.

Le premier comté d’Évreux (XIe siècle-1200)

Dans la première moitié du XIe siècle, les ducs de Normandie établissent plusieurs comtés, généralement sur les frontières[2]. L'archevêque de Rouen Robert le Danois (mort en 1037), fils de Richard Ier jarl de Normandie, semble être le premier comte d'Évreux bien qu'aucun acte ne lui accorde ce titre. Par contre, son fils Richard apparait bien avec ce titre dès 1038[2]. En 1118, à la mort de Guillaume, petit-fils de Robert le Danois, le duc de Normandie et roi d'Angleterre Henri Ier s'empare du comté, profitant du fait que le défunt titulaire n'avait pas de fils vivant[2]. Mais Amaury III de Montfort, gendre de Guillaume et seigneur d'Île-de-France, revendique l'héritage et réussit à faire plier le duc-roi en 1119. De nombreuses abbayes sont fondées, en particulier en 1144, l'Abbaye de la Noë[3]. La famille de Montfort conserva le comté jusqu'en 1199, date où le roi Philippe Auguste le conquiert[4]. Le 22 mai 1200, le traité du Goulet sanctionne la perte définitive du comté par Amaury VI de Montfort.

Sous les ducs de Normandie, l'assise territoriale des comtes d’Évreux est très dispersée[2]. Les principaux domaines se trouvent à Évreux, dans les alentours immédiats de la ville (Gravigny, Arnières-sur-Iton, forêt d’Évreux), dans la plaine du Neubourg et sur le plateau de Madrie. Les possessions des comtes dépassaient toutefois le cadre de l'Évrecin, s'étendant sur la rive droite de la Seine (forêt du Trait et de Gravenchon) et autour des marais de la Dives. Les châtellenies de Pacy, d'Ivry et de Saint-André ne font pas partie du comté. Le pouvoir comtal s'appuyait sur plusieurs châteaux (Évreux, Gacé, Noyon-sur-Andelle, Gaillon, Avrilly, Gravenchon, Maulévrier, Le Trait, Varaville...)[2].

Un apanage

Entré dans le domaine royal le par le traité du Goulet, le comté est donné en apanage par le roi Philippe IV à son demi-frère Louis en 1298. Il reste dans la main de ces princes capétiens pendant trois générations. Philippe d’Évreux et son petit-fils, Charles le Mauvais, roi de Navarre (1332-1387), tentent d'en faire une principauté capable de rivaliser avec le roi de France[5]. Évreux accueille ainsi une chambre des comptes dès 1329 et un échiquier qui se veut cour souveraine. Après une énième tentative d'alliance avec le roi d'Angleterre, Charles le Mauvais perd définitivement le comté d’Évreux en 1378, conquis par les armées de Charles V. En 1412, son fils Charles III de Navarre renonce à ses prétentions en Normandie.

En 1316, et à nouveau en 1427, le comté d'Évreux est érigé en comté-pairie.

En 1651, le comté d’Évreux passe dans la maison de Bouillon. Pour des raisons stratégiques, Frédéric Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, dut renoncer à la principauté de Sedan et à ses possessions frontières au profit de Louis XIV, en contrepartie de quoi le roi lui remit le comté d’Évreux ainsi que le duché-pairie d'Albret et le duché-pairie de Château-Thierry.

Blasonnement

D'azur semé de fleurs de lis d'or, à la bande componée d'argent et de gueules, brochant sur le tout.

(Armes de Louis, comte d'Évreux, mort en 1319, et de ses successeurs. Par extension, armes de la ville d'Évreux)

Voir aussi

Notes et références

  1. RHEIN (André) seigneurie de Montfort. Société archéologique de Rambouillet (1910), t. 21, p. 307
  2. a b c d et e BAUDUIN (Pierre) « Le comté d'Evreux (XIe-XIIe siècles)», La première Normandie (Xe-XIe siècles), Presses Universitaires de Caen, 2004
  3. Le BRASSEUR ( Pierre ) Histoire civile et ecclésiastique du comté d’Évreux, F. Barois, (1722), p. 145. A lire sur Google Recherche de livres.
  4. François Neveux, "La Normandie des ducs aux rois, Ouest-France, 1998, p.560
  5. CHARON (Philippe) Princes et principautés au Moyen Âge, L’exemple de la principauté d’Évreux (1298-1412), École nationale des chartes, coll.« Mémoires et documents de l’École des chartes », 2014