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Léman

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Lac Léman
[[Fichier:
Le Léman à Montreux.jpg|frameless|280px|alt=Image illustrative de l’article Léman]]
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de la France France
Cantons Drapeau du canton de Vaud Vaud
Drapeau du canton de Genève Genève
Drapeau du canton du Valais Valais
Département Haute-Savoie
Statut Site RamsarVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Coordonnées 46° 26′ N, 6° 33′ E
Type Lac naturel
Origine Tectonique et glaciaire
Montagne Massif du Jura, massif du Chablais et Préalpes de Vaud et Fribourg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Superficie 581,3 km2
Longueur 73 km
Largeur 14 km
Altitude 372 m
Profondeur
 · Maximale
 · Moyenne

308,99[1] m
154,4 m
Volume 89 km3
Hydrographie
Bassin versant 7 395 km2
Alimentation Rhône, Dranse, Venoge, Aubonne, Versoix, Morge, Veveyse, Promenthouse, Chamberonne, Eau Froide, Baye de Montreux, Vuachère, Morges, Forestay, Hermance
Émissaire(s) Rhône
Durée de rétention Environ 12 ans
Îles
Île(s) principale(s) île de Peilz, Château de Chillon, île de Salagnon, île de la Harpe, île Rousseau, Île de Choisi
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Lac Léman
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lac Léman

Le Léman[2],[3], appelé aussi par tautologie lac Léman[4],[5],[6],[7] ou lac de Genève[8] (appellation aussi utilisée dans d'autres langues : Lake Geneva, Genfersee, Meer van Genève, Jezioro Genewskie, etc.) est un lac d'origine glaciaire situé en Suisse et en France ; par sa superficie, c'est le plus grand lac alpin et subalpin d'Europe centrale.

Son nom, probablement d'origine celtique, nous est parvenu via le latin « Lacus Lemanus ».

Le lac, d'une longueur d'environ 72,8 km et d'une largeur maximale inférieure à 14 km, est en forme de croissant (ou d'une virgule) orienté de l'est vers l'ouest. Le rivage nord et les deux extrémités sont suisses (partagé entre les cantons de Genève, de Vaud et le canton du Valais), le rivage sud est français dépendant du département de la Haute-Savoie et de la région Auvergne-Rhône-Alpes. La frontière passe au milieu du lac[9].

Le Léman est traversé d'est en ouest par le Rhône qui, avec 75 % des apports, constitue le principal affluent du lac[10]. Sa formation a des origines multiples : plissement tectonique pour la partie du Grand-Lac et action du glacier du Rhône pour le Petit-Lac (entre Yvoire et Genève). Il s'est constitué lors du retrait du glacier du Rhône après la dernière période glaciaire, il y a près de 15 000 ans. Ses berges ont été fortement artificialisées[11].

En 2006, selon une étude de la CIPEL (commission franco-suisse chargée de surveiller l’évolution de la qualité des eaux du Léman, du Rhône et de leurs affluents), seulement 3 % de côtes sont encore sauvages. Hors 23 % de prés semi-naturels et de cultures, environ 60 % des berges et abords sont aménagés, enrochés, pavés, privatisés, ce qui limite probablement l'expression de l'écopotentialité du site.

Géographie

Caractéristiques

  • Superficie : 582,4 km2, dont
  • Longueur dans l'axe : 72,8 km
  • Largeur maximale : 13,8 km
  • Volume : 89 km3 (89 milliards de m³)
  • Altitude : 372 m.
    • Depuis 1884, le lac est régulé artificiellement à une hauteur fluctuant entre 371,7 et 372,3 m[12].
  • Profondeur maximale : 308,99 m, à la cote + 62,3 m entre Lausanne et Évian
  • Température minimale de l'eau : 4 °C

Origine et géologie

Le Léman vu depuis le port de Nyon (Canton de Vaud)

« Tandis que nombre de lacs ont une nature parfaitement simple et évidente à la première étude, le Léman, comme du reste la plupart des lacs subalpins, est difficile à expliquer. La géologie moderne est arrivée à étudier quelques faits positifs de son histoire ; d'autres restent encore à l'état de pure hypothèse. »

— 1892, Forel[13]

Vue satellite du Léman

Les théories sur l'origine du Léman peuvent être regroupées en deux grands courants : certains scientifiques privilégient l'origine tectonique comme cause principale, tandis que d'autres insistent sur l'origine érosive[13]. Plusieurs aspects du Léman sont d'origine tectonique, on peut citer la séparation entre le petit lac et le grand lac (entre Yvoire et l'embouchure de la Promenthouse), la dépression du petit lac parallèle aux plis jurassiens.

Mais les recherches les plus récentes insistent sur le creusement de la cuvette du Léman par les avancées du glacier du Rhône lors de grandes phases successives de glaciation[14]. En effet, le glacier du Rhône recouvrait la région de l'actuelle Vevey d'environ un kilomètre de glace et la région genevoise d'environ 700 mètres. Lors de la glaciation de Würm, le glacier du Rhône descendait depuis le Valais et se séparait en deux parties distinctes au contact du massif du Jura ; l'une partant vers le sud en direction de Genève puis Lyon, l'autre en direction du nord sur le plateau suisse en s'intégrant au Rhin. À la fin de cette glaciation, au recul des glaces, un affluent du Petit Lac creuse le seuil d'Yvoire et met en communication les deux bassins versants auparavant séparés; le Léman prend ainsi sa forme actuelle.

Hydrographie

Vue de l'embouchure du Rhône dans le Léman. Le fleuve est particulièrement chargé en sédiments en raison de précipitations importantes en amont du fleuve, additionnées à la fonte du manteau neigeux en altitude (2 juin 2007).

Le Léman reçoit les eaux de différentes rivières provenant de cantons suisses (Valais, Vaud, Fribourg et Genève) ainsi que des départements français (Haute-Savoie et Ain). Parmi ces nombreux affluents, le Rhône est celui dont le débit est plus important.

Durant l'hiver 2017, les eaux du Léman ont été brassées jusqu'à une profondeur de 200 mètres. Selon la CIPEL, ce brassage n'a pas été complet, le lac ayant une profondeur supérieure à {{nombre|300|mètres}[15]

Les eaux du Léman sont riches en substances dissoutes, notamment carbonates et sulfates de calcium et magnésium ; les matières en suspension sont décelables dans un milieu calme ; la quantité de ces matières arrivant au lac principalement par le Rhône se monte annuellement à 8 millions de tonnes[16].

Courants et marées

L'eau provenant des affluents crée un courant localisé à leurs embouchures dans le Léman. De plus, étant de températures différentes avec la température moyenne de l'eau du lac, les eaux de ces affluents (souvent d'origine nivale) s'étalent dans cette eau lacustre où elles finissent par trouver leur équilibre densimétrique. À l'instar des océans, des mers et des grands lacs, le Léman subit des marées infimes mais identifiables (de l'ordre de 4 mm)[17].

Alluvions

Le lac reçoit 8,3 millions de tonnes d'alluvions par an dont 6,1 de la part du Rhône, 1,1 de la part de la Dranse et 1,1 pour les autres affluents. À Genève, le Rhône n'évacue qu'une masse d'environ 30 000 tonnes par an.

Affluents du Léman

La rive nord

Les affluents du Léman sur la rive nord, ou rive droite (depuis l'embouchure du Rhône), sont essentiellement des cours d'eau vaudois

La rive sud

Les affluents du Léman sur la rive sud, ou rive gauche (depuis l'embouchure du Rhône), sont essentiellement des cours d'eau valaisans et haut savoyards.

Les seiches lémaniques

Il s'agit de deux types d'ondes stationnaires observées dans le lac. Les unes concernent la surface libre, interface entre l'air et l'eau, les autres impliquent la thermocline, interface entre les eaux superficielles (épilimnion) et les eaux profondes (hypolimnion).

Les premières études sur ce sujet ont été effectuées par le naturaliste, physiologiste et limnologue vaudois, originaire de Morges, François-Alphonse Forel.

Climat

Stratus sur le bassin lémanique.

Bien que situé à la bordure nord-ouest des Alpes, le Léman, par la masse d'eau qu'il contient, crée autour de lui un microclimat, en particulier à Montreux et à ses abords immédiats, la Riviera lémanique étant protégée de la bise.

En hiver, le lac restitue la chaleur accumulée durant l'été, ce qui adoucit les températures à son voisinage. En été, il rafraîchit tout son pourtour.

Cependant en hiver, en cas de conditions climatiques particulières, avec notamment de l'air sec froid et stagnant en haute et moyenne altitude, l'humidité qui s'élève des eaux du lac se transforme en épais stratus qui s'accumule sur une épaisseur de deux ou trois cents mètres, épaisse couche pouvant rester sur place durant deux à trois semaines. Cette mer de nuages déborde souvent du bassin lémanique et envahit les vallées adjacentes jusqu'à une altitude de 800 à 1 000 m.

Selon le site de Météo suisse, le climat du de la rive nord du Léman (secteur de Pully) présente, pour la période 1981-2001, des normes climatiques suivantes :

Relevé météorologique de Lausanne-Pully (456 m)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −0,3 0,7 3,5 6,4 10,7 13,8 16,1 15,9 12,6 9,1 4,2 1,4 7,9
Température moyenne (°C) 2,2 3 6,6 10 14,4 17,8 20,3 19,7 15,8 11,6 6,1 3,2 10,9
Température maximale moyenne (°C) 4,4 5,6 10,1 14 18,7 22,4 25 24,4 19,8 14,6 8,6 5,3 14,4
Ensoleillement (h) 72 97 159 179 201 229 252 234 183 128 79 58 1 872
Précipitations (mm) 77 67 78 87 117 112 92 110 114 113 93 92 1 153
Nombre de jours avec précipitations 10,1 8,8 10,2 9,8 12,1 10,4 9 9,5 8,8 10,1 10,2 10,7 119,7
Source : www.meteosuisse.ch (1981-2010)


À cause du changement climatique, la température moyenne des eaux de surface du lac (à 5 mètres de profondeur) est passée de 10,9 °C en 1970 à 12,9 °C en 2016 (+ 2 °C en 46 ans)[18].

Les différents vents lémaniques

Le vent d'Ouest peut initier un phénomène de vagues importantes sur l'étendue lacustre
Tempête de bise sur le lac Léman, ici à Versoix en février 2012.

Le Léman est balayé régulièrement par des vents généraux, des vents d'orages et des vents thermiques connus des météorologues locaux, mais aussi des navigateurs et des riverains[19].

Les vents
  • Le Vent Fort vent du sud-ouest à ouest, généralement en été et accompagné par une dépression, Il souffle entre 35 et 70 km/h.
  • La Bise est un vent de beau temps, froid et sec provenant du nord-est. En principe, elle se forme entre un anticyclone au nord et une dépression sur le Golfe de Gênes. Elle souffle de manière irrégulière entre 15 et 90 km/h et s’installe entre {{unité|3|et=10|jours.
  • La Vaudaire (Haut lac, parties française et suisse, vent du sud-est, soufflant à plus de 50 km/h)
  • Le Vent blanc (Petit lac ou moyen lac, partie suisse. Vent de secteur ouest chaud et régulier qui souffle à environ 25 km/h)
  • Le Joran (côte nord, partie suisse, vent de secteur nord-ouest, fréquent au printemps qui peut souffler à plus de 100 km/h)
Les vents d'orages
  • Le Bornan (côte sud, partie française, vent du sud, soufflant par rafales jusqu'à 120 km/h)
  • Le Môlan (Petit lac, partie française et suisse, vent du sud lié aux orages)
Les brises thermiques diurnes
  • Le Rebat souffle pendant les heures chaudes depuis le large en direction des rives avec une orientation ouest à nord-ouest. Cette légère brise peut atteindre plus de 20 km/h.
  • Le Séchard souffle sur le Petit et le Grand lac durant la journée. Brise légère.
Les brises thermiques nocturnes

Les brise thermiques nocturnes sont des vents pouvant atteindre 20 km/h. Descendant les vallées par lesquelles elles sont canalisées, elles apparaissent en fin d’après-midi. Un relief abrupt engendre un vent plus fort.

  • Le Jorasson souffle depuis La Côte sur le Grand et le Petit Lac
  • Le Morget (côte nord, partie suisse, vent du nord, brise thermique nocturne)
  • Le Bisoton
  • Le Dézaley descend les pentes du Dézaley sur la côte nord
  • Le Jaman descend depuis le col de Jaman sur la Riviera vaudoise
  • Le Vauderon
  • Les Albrans
  • Le Birran
  • La Molaine
  • Le Fraidieu (Petit lac, partie suisse, vent du nord, brise thermique nocturne)

Cartographies

Le Léman a fait l'objet de nombreuses cartographies, la cartographie encore utilisée aujourd'hui date de la fin des années 1800. Une mise à jour a été entreprise par l'Institut F.-A. Forel (Université de Genève) depuis 2003. Ainsi il est possible de trouver une nouvelle carte du Léman entre Genève et Gland (Petit-Lac) ainsi qu'entre Rivaz et l'embouchure du Rhône (Haut-Lac).

Territoires et communes du Léman

Carte des principales communes françaises et suisses autour du Léman
L'agglomération lausannoise et le Léman.

Le Léman est bordé par deux pays, la Suisse et la France.

Les villes les plus notables, situées au bord du Léman, depuis l'est, selon le sens horlogique, sont Genève, Nyon, Rolle, Morges, Lausanne, Cully, Vevey, Montreux (en Suisse), Évian-les-Bains et Thonon-les-Bains (en France).

Dans le detail, le lac est bordé par les communes suivantes :

  • Communes genevoises :
Hermance, Anières, Bellevue,Corsier, Collonge-Bellerive, Cologny, Genève, Genthod, Pregny-Chambésy, Versoix et Céligny.
  • Communes valaisannes :
District de Monthey: Port-Valais et Saint-Gingolph.
  • Communes savoyardes :
Saint-Gingolph, Meillerie, Lugrin, Neuvecelle, Maxilly-sur-Léman, Évian-les-Bains, Publier, Thonon-les-Bains, Anthy-sur-Léman, Margencel, Sciez-sur-Léman-sur-Léman, Excenevex, Yvoire, Nernier, Messery et Chens-sur-Léman.

Le lac comprend plusieurs îles : l'île de Peilz, le Château de Chillon, l'île de Salagnon, l'île de la Harpe, l'île de Choisi et l'île Rousseau.

Accès aux rives

Propriétés privées au bord du lac à Bellevue.

En Suisse :

Bien que les grandes villes soient épargnées par ce phénomène, de nombreuses parcelles au bord du lac, principalement dans les petites communes du district de Nyon, du district de Morges et les communes limitrophes de la ville de Genève, appartiennent à des propriétaires privés[21]. Les habitants des communes de La Tour-de-Peilz et de Gland, ont néanmoins obtenu par votation populaire, respectivement en novembre 2010 et en février 2012, que leurs rives soient accessibles aux public sur tout le territoire de leur commune. Néanmoins, malgré ces deux votations, le délai pour que le public puisse se promener sur l'ensemble du territoire prendra plusieurs années en raison des oppositions des propriétaires sur les modalités d'expropriation de leurs parcelles[22].

L'accès aux rives du Léman est souvent sujet à conflits entre les propriétaires et les partisans d’un chemin au bord de l’eau[23], en particulier l’association Rives publiques[24], fondée en 2003, concernant notamment la Loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT), qui stipule à l'Art. 3, de tenir libres les bords des lacs et des cours d’eau et de faciliter au public l’accès aux rives et le passage le long de celles-ci[25], ainsi que la Loi sur le marchepied le long des lacs et sur les plans riverains (LML)[26], qui date de 1926 et qui stipule à l'Art. 1, que : Sur tous les fonds riverains du lac Léman, des lacs de Neuchâtel et de Morat, des lacs de Joux et Brenets, et du lac de Bret, il doit être laissé, le long de la rive et sur une largeur de 2 mètres, un espace libre de toute construction ou autre obstacle à la circulation, pour le halage des barques et bateaux, le passage ou marchepied des bateliers et de leurs aides, soit pour tous autres besoins de la navigation ainsi que pour ceux de la pêche. et que : Lorsqu'il y a une grève le long du fonds riverain, la distance de 2 mètres sera prise sur le dit fonds, dès la limite de la grève.

En France :

C'est la Loi Littoral, par l'intermédiaire du Code général de la propriété des personnes publiques qui énonce les servitudes des berges de cours d'eau domaniaux.

Selon un panneau installé par la mairie d'Anthy-sur-Léman, « Les propriétaires riverains d'un cours d'eau ou d'un lac domanial ne peuvent planter d'arbres ni se clore par haies ou autrement qu'à une distance de 3,25 mètres. Leurs propriétés sont grevées sur chaque rive de cette dernière servitude de 3,25 mètres, dite servitude de marchepied »[27].

Toponymie

Affiche de 1904 de la Compagnie générale de navigation sur le lac Léman

Le terme même de Léman, pour désigner ce grand lac alpin, apparaît dans la littérature vers 50 av. J.-C. sous le nom, écrit en grec, Lemánē límnē ou Lemános límnē (Λεμάνη λίμνη / Λεμάνος λίμνη). Ce nom est même utilisé et popularisé par Jules César qui, en 58 av. J.-C., part de Genava et du lacus lemanus pour combattre les Helvètes. Le nom Léman renvoie à une racine indo-européenne, peut-être d'origine celtique[28], signifiant « lac ». La désignation « lac Léman » constitue donc un pléonasme, voire plutôt une tautologie, commis déjà par les géographes antiques et par César[29]. Avec le développement de la cartographie, les noms se multiplient entre le IIe et le IVe siècle : lacu lausonio, lacus losanetes ou encore lac de Lozanne[30].

Au XVIe siècle, la renommée internationale de Genève convertie au calvinisme laisse apparaître la dénomination « Lac de Genève ». À cette époque, cette dénomination désigne le « Petit Lac » (79 km2), tandis que le « Grand Lac » (503 km2) est baptisé « Lac de Lausanne ». Au fil du temps, ce dernier terme disparaît au profit de celui de lac Léman, voire Léman, et adopté par les Savoyards, les Vaudois et les Valaisans. Cette appellation est généralisée dans les cartes géographiques et complète plusieurs noms de lieux situés le long de la rive savoyarde du lac (Maxilly-sur-Léman, Chens-sur-Léman, etc.). Le nom du Léman, particulièrement à la mode durant le siècle des Lumières, la Révolution française et le Premier Empire, est utilisé par des auteurs comme Jean-Jacques Rousseau, qui utilise également la dénomination lac de Genève[31], ou Voltaire et sert de prête-nom au département du Léman qui regroupe alors le nord de la Savoie, le pays de Gex et Genève.

François-Alphonse Forel, médecin et scientifique suisse de la fin du XIXe siècle, dit que « l'usage tend à s'établir en géographie, et cela avec raison, de préférer, partout où il en existe, le nom personnel d'un lac au nom de la ville située sur ses bords. Un lac est un individu géographique en lui-même et par lui-même[32]. »

Ainsi, de nos jours, dans les dictionnaires francophones, seule la partie du lac proche de Genève est appelée Lac de Genève. Néanmoins, cette désignation est souvent utilisée en dehors de la Romandie et du bassin lémanique pour désigner le Léman dans son intégralité, étant donné la renommée internationale de Genève et le fait qu'il s'agit du nom officiel dans la plupart des langues non-romanes (Genfer See en allemand (en un mot - Genfersee - en suisse allemand), Lake Geneva en anglais, etc.). En italien, on dit Lago di Ginevra[33] et parfois Lago Lemano.

En raison des différentes origines (sédimentation, pliage tectonique, érosion glaciaire) les termes de Haut Lac[34] (l’extrémité Est du lac soit la partie entre Villeneuve et l'axe MeillerieRivaz), Grand Lac[35] (le plus grand et le plus profond bassin) et Petit Lac[35] (l’extrémité sud-ouest du lac soit la partie entre l'axe YvoirePromenthoux chez Prangins et Genève) sont encore utilisés[35], surtout dans la région proche du Léman. Selon l'Office fédéral de topographie, Lac de Genève désigne la partie du Petit Lac qui se trouve à l'intérieur des frontières cantonales de Genève (à l'exception de l'exclave lacustre jouxtant la commune de Céligny), donc environ entre l'axe VersoixHermance et la sortie du Rhône à Genève[36].

Environnement, faune et flore

La qualité de l'eau s'est globalement améliorée depuis les années 1970. Cependant, le , les préfets de Savoie et de Haute-Savoie ont dû interdire la pêche pour consommation et commercialisation de l'omble chevalier (Salvelinus alpinus) dans le Léman en raison de taux très élevés de polychlorobiphényles (PCB) et de dioxines « supérieurs aux normes réglementaires » pour deux échantillons de ces poissons, « les rendant impropres à la consommation humaine et animale »[37], « jusqu’à ce qu’il soit établi par des analyses officielles que ces mesures ne s’avèrent pas utiles à la maîtrise du risque pour la santé publique » en attendant qu'une enquête de l’Agence française de sécurité sanitaire de aliments (Afssa) précise l'ampleur du problème (la pêche sans consommation du poisson reste autorisée, ainsi que la baignade et les sports nautiques, les PCB étant faiblement solubles dans l’eau).

Deux zones sur le Léman sont des sites Ramsar. Le plus important, le site dénommé Les Grangettes[38] occupe sur 6 342 ha l'est du Haut-Lac, la réserve naturelle des Grangettes, l'embouchure du Rhône et Le Bouveret. La limite ouest étant une ligne entre le port et le camping de La Pichette (commune de Chardonne) sur la rive nord et Saint-Gingolph sur la rive sud[39]. Le site Rives du Lac Léman, reconnu le , occupe lui une surface de 3,335 ha sur la rive française entre les embouchures de la Dranse et du Vion[40].

Poissons, crustacés et cnidaires

De nos jours (2017), une trentaine d'espèces de poissons et de crustacés cohabitent dans le Léman ainsi que, depuis quelques années, une espèce de cnidaire, dont la liste (non exhaustive) suit :

  • Espèces indigènes
    • le corégone[Lequel ?] 360 tonnes pêchées en 2006 (310 tonnes en 2005) ;
    • la perche[Lequel ?] dont on fait des filets, 485 tonnes pêchées en 2009 (234 tonnes en 2005, 224 tonnes en 2006, 305 tonnes en 2008) ;
    • le brochet[Lequel ?], 35 tonnes pêchées en 2006 (31 tonnes en 2000, 29 tonnes en 2004, 47 tonnes en 2005). Un brochet record de 1,38 m[41] a été pêché sur le lac en 2012, et plusieurs spécimens de plus de 1,3m ont été capturés;
    • la truite lacustre, 11 tonnes pêchées en 2006 (27 tonnes en 2004, 17 tonnes en 2005). Certains spécimens peuvent atteindre 8 et 10 kilos ;
    • le très recherché omble chevalier, 14 tonnes pêchées en 2006 (68 tonnes en 2000, 9 tonnes en 2004, 17 tonnes en 2005), cependant ce poisson est très sensible au réchauffement car sa reproduction nécessite de l'eau très froide ;
    • les gardons, les ablettes, les carpes, les lotes, les tanches, les épinoches (liste non exhaustive).
  • Espèces introduites
Méduse d'eau douce
  • Espèces particulières
    • La méduse d'eau douce Craspedacusta sowerbyi semble être apparue dans les eaux du lac en 1962 et elle est observée de façon régulière depuis, particulièrement en période de fortes chaleurs[43]. Cette espèce commence sa vie sous la forme d'un petit polype, accroché à la végétation sub-aquatique, des rochers, des souches d'arbres qui se nourrit et se reproduit par une reproduction asexuée au printemps et en été. Adulte (ou mature), ces méduses dulcicoles ont toutes les caractéristiques des méduses marines avec des tentacules de nature identique[44].

Oiseaux

Fuligule milouin et Fuligule morillon en hivernage et quelques canards colvert, cygnes tuberculés, foulques macroules et mouettes rieuses sur le Léman, près de Lausanne.

On y trouve des oiseaux sédentaires et nicheurs comme le cygne tuberculé, le canard colvert, la mouette rieuse, la foulque macroule, le fuligule morillon, le harle bièvre, le grèbe huppé, le grand cormoran, le milan noir, le goéland leucophée, le goéland cendré, la nette rousse, le héron cendré, le grèbe castagneux ou la gallinule poule-d'eau.

Se trouvant sur un courant migratoire entre les Alpes et le Jura, le lac est une zone de prédilection pour de nombreux oiseaux. En provenant du nord-est de l'Europe, de Scandinavie ou même de Sibérie, 150 000 volatiles viennent y prendre leur quartier d'hiver, dont le fuligule morillon, le grèbe huppé, le fuligule milouin, le grand cormoran, le harle bièvre, la foulque macroule, le garrot à œil d’or, le grèbe à cou noir, le grèbe castagneux, le goéland leucophée[45] et occasionnellement le goéland brun, le harle huppé, l'eider à duvet, le canard souchet, la macreuse brune, le fuligule milouinan.

Il y a également des espèces estivantes comme le martinet noir et le milan noir sur le rivage et dans les villes.

Protection des eaux

Le CIPEL

La pollution était préoccupante dans les années 1980, mais la situation s'est stabilisée avec une diminution des algues et un meilleur apport en oxygène. Toutefois, des déchets chimiques comme les phosphates et les engrais continuent à se déverser dans le lac.

La Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) est une commission transfrontalière travaillant depuis 1963 à l'amélioration de la qualité des eaux du Léman, sur la base d'une convention entre la France et la Suisse[46]. L'actuel plan d'action 2011-2020 de la CIPEL, orientant les travaux de la commission, vise à préserver les milieux aquatiques et à garantir certains usages du lac (alimentation en eau potable de la population, pratique d'activités nautiques de loisirs, peuplement piscicole de qualité, etc.).

Le secrétariat permanent de cette organisation est basé à Nyon, quartier de Changins, situé dans le canton de Vaud. Ce service gère l'administration, les services financiers, technique et scientifique ainsi que la coordination des travaux de la commission[47]

Les études en paléo-environnement, faites à partir des restes de végétaux, par la station d'hydrologie lacustre de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), basée à Thonon-les-Bains, avaient révélé que le bassin lémanique a connu de fortes variations climatiques et biologiques depuis un demi-siècle. De nombreuses espèces végétales ont disparu, car les concentrations excessives de phosphore, d'herbicides, de pesticides et de métaux lourds — on trouve encore, au fond des lacs alpins, les traces de la métallurgie au plomb de l'époque romaine — issues des activités urbaines et agricoles — un mètre carré de berge pollué pollue lui-même 12 m3 d'eau — ont permis à l'excès la production des algues qui ont surconsommé l'oxygène contenu dans l'eau : c'est l'eutrophisation.

Cette densification de la matière solide en suspension fragilise le phytoplancton, car il ne reçoit plus assez de lumière — la baisse de la masse de phytoplancton a entraîné, à son tour, la disparition d'espèces de poissons comme l'épinoche, disparue en 1922 mais que l'on trouvait encore en petit nombre jusque dans les années 1970, et la méduse d'eau douce Craspedacusta sowerbyi disparue en 1962, mais revue depuis. De plus, la disparition du phytoplancton fournit un terrain propice aux cyanobactéries ou micro-algues (Planktothrix rubescens), qui rendent l'eau, par création de toxines hépatiques, nocive à la consommation des poissons, et même à la baignade.

L'observation, le suivi des cycles saisonniers et annuels des écosystèmes limniques, l'étude des incidences du climat et des pollutions (herbicides, pesticides, métaux lourds), le suivi des concentrations de protozoaires ciliés, des rotifères et autres espèces zooplanctoniques herbivores qui filtrent l'eau, la connaissance des espèces nouvelles apparues, a permis au fil des années d'établir des plans de sauvegarde et de prévention, qui passent d'abord par l'amélioration de l'alimentation en eau potable du bassin et donc du lac lui-même.

La raréfaction des brassages complets du lac, qui nécessitent des hivers très froids lors desquels l'eau de surface apporte son oxygène en profondeur, le réchauffement climatique, qui modifie les dates des périodes de frai des poissons, vont être à l'origine de nouvelles adaptations de l'écosystème du lac.

Histoire

Formation géologique

Le Léman a été façonné par les phases de glaciation qui se sont succédé durant le Quaternaire. Ce n'est qu'entre 15000 et 14000 av. J.-C. que le lac est progressivement libéré des glaces. Le niveau de l'eau est alors de 33 à 36 mètres plus élevé qu'actuellement et la végétation aux alentours encore pauvre : quelques genévriers et quelques bouleaux nains. La faune est alors composée de rennes, de chevaux et de mammouths. La végétation ne se développe vraiment que lorsque commence la période climatique du Bølling en 12000 av. J.-C. ; le niveau du Léman descend alors jusqu'à une hauteur supérieure de 8 mètres au niveau actuel. Celui-ci continue dés lors de baisser régulièrement, atteignant un premier minimum en 4000 av. J.-C., à un niveau inférieur de quelques mètres au niveau actuel, puis le niveau remontera avant la fin de la Préhistoire.

Histoire humaine

Niveaux du lac et préhistoire

Le site palafittique préhistorique de Morges–Les Roseaux

Les premiers humains repérés dans le bassin lémanique ont été des chasseurs de rennes du magdalénien, à la fin du paléolithique supérieur ; des traces de campement ont été retrouvées à proximité de Veyrier au sud de Genève, dans les carrières du Salève[48]. Mais les vestiges ultérieurs, ceux des villages palafittiques établis le long des rives, livrent surtout une extraordinaire documentation sur les conditions de vie à l’époque préhistorique. Ces villages dits «lacustres» ont été classés au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Aujourd’hui, le Léman est artificiellement maintenu entre les cotes 371,7 et 372,3 m, ce qui efface les variations saisonnières que l’on a connues jusqu’à la fin du XIXe siècle. Toutefois, l’archéologie montre qu’il y a eu, sur le très long terme, des changements de niveaux bien plus importants : en raison de modifications majeures du climat, le lac a évolué dans une tranche d’altitude d’environ neuf mètres[49].

Au cours des millénaires, les humains se sont adaptés à ces conditions variables, s’établissant au voisinage immédiat du rivage lorsque de périodes relativement sèches créaient des conditions de basses eaux, et se retirant plus haut en période de transgression du lac. Les couches archéologiques n’ont été conservées que lorsqu’elles étaient protégées par l’eau, ce qui explique que seules les stations palafittiques sont bien documentées. Les habitats situés plus haut, en terrain sec, ont pour la plupart disparu sous l’effet de l’érosion.

La phase d’occupation la plus ancienne connue est celle du Néolithique moyen, lorsque des groupes d'agriculteurs-éleveurs s'installent sur la terrasse littorale nouvellement libérée par la baisse des eaux, alors que le lac est à un niveau fort bas (vers 368 m). La station de Corsier–Corsier-Port a laissé des vestiges daté de 3856 av. J.-C[12].

Après une brève remontée des eaux dans l’ensemble de la Suisse (vers 3300-3400 av. J.-C.) les stations littorales connaissent à nouveau un grand développement et cet essor s’étend sur près de huit siècles (3250-2450 av. J.-C.). Sur le Léman, à un niveau de 369,3 m, la station de Vers-l’Église, à Morges, est la seule qui ait conservé un témoignage de cette époque, avec un matériel céramique que l’on peut dater entre 2950 et 2700 av. J.-C[12]..

Au néolithique final et Bronze ancien, entre 2400 et 1800 av. J.-C., on ne trouve plus guère de stations palafittiques, ni sur le Léman, ni ailleurs sur le Plateau suisse. Il s’agit assurément d’une période de forte hausse des niveaux d’eau, une condition qui a obligé les populations à se retirer des rives. Mais, peu après, intervient une sérieuse baisse : la station de Cologny-La Belotte a livré des pilotis datés par dendrochronologie de 1805 à 1778 av. J.-C., accompagnés de matériel archéologique du Bronze ancien. Le lac se situe alors à une altitude de 370 m, donc environ deux mètres au-dessous du niveau actuel. La station de Morges–Les Roseaux possède une couche archéologique similaire, à un niveau de 369,6 m et, tout près de là, le site de Préverenges a donné de nombreux pilotis contemporains, qui attestent deux étapes d’occupation, avec une césure brutale de 129 ans correspondant assurément à une brusque montée des eaux[12].

À l’âge du Bronze moyen intervient la dégradation climatique du Löbben, entre 1600 et 1500 av. J.-C., dégradation qui entraîne un haut niveau des eaux. Cet état pourrait correspondre à la fameuse terrasse lémanique de 3 m, la surface du lac se trouvant à 375 m. Ce phénomène a été observé en divers endroits, notamment à Vidy près de Lausanne[12].

Entre 1085 et 850 av. J.-C., on constate une nouvelle occupation générale des rives lacustres. À cette époque, le Léman connaît un niveau particulièrement bas, vers 369 m. Les fouilles de Plonjon ont montré que cet état est continu entre 1067 et 850 av. J.-C., avec tout de même des variations. Le niveau le plus bas a été mesuré sur le site d'Anières-Bassy, à une altitude de 366,4 m, soit 5,6 m au-dessous du niveau actuel. Cette station n’a pas encore livré de datation par dendochronologie, mais le matériel céramique trouvé en surface permet de la dater du Bronze final[12].

La date de 850 avant notre ère marque la fin des occupations palafittiques, non seulement au bord du Léman, mais sur l’ensemble des lacs du Plateau suisse. La dégradation du climat subatlantique entraîne en effet une importante montée des eaux de tous les lacs du nord des Alpes et marque la fin de l’émersion des terrasses littorales, favorables à l’établissement de constructions sur pilotis[12].

Moyen Âge

Temps de propagation de l'onde (en minutes) et hauteurs maximums du tsunami à des endroits clés au cours de la catastrophe du Tauredunum, selon une étude de 2012.

En 563, durant le haut Moyen Âge l'éboulement du mont Taurus provoque un raz-de-marée sur le Léman[50] . La vague aurait alors atteint 8 mètres à Évian et à Genève, 13 mètres à Lausanne, détruisant de nombreux villages.

« [La montagne] se précipita si subitement qu'elle engloutit un fort qui était proche, ainsi que des villages avec tous leurs habitants, et elle agita tellement le lac (...) que, sorti de ses deux rives, il dévasta de très anciens villages avec hommes et troupeaux ; il détruisit même beaucoup de lieux saints avec leurs desservants et il enleva avec furie le pont de Genève, des moulins et des hommes, et étant entré dans la cité de Genève, il y fit périr plusieurs personnes. »

— Marius d'Avenches

Époque contemporaine

La République Lémanique

Suite à sa libération de la tutelle bernoise et les remous due à la création de la République française en 1792, des patriotes vaudois, le plus connu étant Frédéric-César de La Harpe, avocat dans le pays de Vaud, font la proclamation de la création d'une république sœur de la France, la République lémanique. L'avocat vaudois rédigea en 1797, avec le concours de Vincent Perdonnet, des « Instructions pour l'Assemblée représentative de la République lémanique ». Par la suite, la République helvétique incorpora le Pays de Vaud sous l'appellation canton du Léman, sans qu'il ait eu le temps de proclamer la naissance d'un état indépendant.

Régularisation du niveau du Léman

De mémoire humaine, le Léman a toujours été sujet à de fortes variations saisonnières. La période estivale était en général marquée par des hautes eaux en raison de la fonte des glaces dans le massif alpin, tandis qu’à l’inverse l’hiver se caractérisait par une situation de basses eaux. Au fil du temps, cependant, les variations ont semblé s’accentuer et à partir du XVIIIe siècle les habitants des rives vaudoises et valaisannes ont commencé à se plaindre de plus en plus souvent d’inondations et de dégâts causés à leurs propriétés riveraines. Ils accusaient les habitants de Genève d’obstruer l’exutoire du Rhône par les nombreuses claies de pêche, palissades, estacades, retenues pour les biefs des moulins et autres établissements industriels, tout particulièrement le barrage de la machine hydraulique assurant l’alimentation en eau des fontaines de la ville, et ainsi d’empêcher un écoulement normal du fleuve[51].

Il en a résulté un conflit intercantonal de près de deux siècles, les Genevois assurant non seulement qu’ils ouvraient entièrement le barrage de la machine hydraulique en période de hautes eaux, mais aussi qu’ils n’observaient eux-mêmes aucune hausse de niveau, relevés scientifiques à l’appui. L’affaire s’envenima au point de culminer en un retentissant procès de sept ans devant le Tribunal fédéral (1877-1884). La difficulté était en effet d’ordre scientifique et méthodologique. Comment mesurer le niveau réel d’une masse d’eau aussi considérable et en constant mouvement ? Vers la fin du XIXe siècle, les écarts saisonniers pouvaient atteindre plus de 2 mètres[52].

Il y avait donc d’une part les partisans d’une approche pragmatique, en général des non-scientifiques, qui recensaient les signes manifestes d’exhaussement du lac, et d’autre part des ingénieurs cantonaux comme Adrien Pichard, Guillaume-Henri Dufour ou Ignace Venetz, qui préféraient se fier à de savantes mensurations dont les résultats attestaient une relative stabilité du niveau ! Il a fallu attendre le troisième quart du XIXe siècle, avec les travaux d’ François-Alphonse Forel, pour mieux comprendre toute la complexité de l’équilibre hydraulique du Léman. Celui-ci est soumis à l’influence du vent, de la pression atmosphérique (déterminant les fameuses seiches lémaniques, de la pluviométrie, de mini-marées (qui ne sont pas négligeables sur une si grosse masse d’eau), mais aussi d’apports d’eau accrus en raison, dès le XIXe siècle, de déboisements dans les Alpes valaisannes et d’assèchements de marais dans la vallée du Rhône qui précédemment agissaient comme des régulateurs, ou encore d’un accroissement de la pluviométrie et de la fonte des glaces en raison du réchauffement climatique. Plutôt que de tenter de mesurer les variations du niveau réel du Léman, chose presque impossible, Forel, par une image dont l’évidence s’impose, a montré l’influence incontestable des obstacles qui ont progressivement encombré le Rhône : « Quand le robinet d'un tonneau est fermé partiellement, il s'écoule moins de vin que quand il est tout ouvert »[53].

En définitive donc, cette meilleure compréhension a permis la signature en 1884 d’une convention intercantonale réglant la régularisation du Léman. Une série de vannes horizontales maintiendront désormais le niveau du lac entre les limites de 371,70 et 372,30 m au-dessus du niveau de la mer[52].

Actuellement et depuis 1995, ce rôle de régulation a été repris par le barrage du Seujet construit 100 mètres plus en aval et qui sert aussi à produire 25 GWh d'électricité par an en se servant du Léman comme réservoir.

Histoire de la Navigation

Carte postale d'une barque du Léman vers 1900

En 1258, les comptes de la châtellenie de Chillon mentionnent l’existence d’une galère appartenant au comte de Savoie. Du XIIIe siècle jusqu’en 1720, des galères naviguent sur le Léman pour le compte de la Savoie, de Genève et de Berne[54]. En référence à cette période, une réplique de galère a été construite à Morges et navigue actuellement sur le Léman.

Dès le XVe siècle, les archives de Savoie mentionnent la présence de barques sur le Léman. Largement inspirées par l’architecture des galères qui les ont précédées sur le lac, les barques du Léman sont de grands bateaux à voiles latines. Leur principale période d’activité est le XIXe siècle et le début du XXe siècle où elles transportent souvent des chargements de pierres depuis les carrières de Meillerie vers Genève[55]. Actuellement cinq barques du Léman naviguent sur le lac : deux barques préservées et trois répliques.

À partir du 18 juin 1823, pour la première fois en Suisse, un bateau à vapeur fait son apparition : le Guillaume-Tell[56]. Construit par une entreprise bordelaise avec un moteur venant d'Angleterre, sa mise en service est l’œuvre du consul américain Edward Church, qui y voyait un moyen de promouvoir cette invention de son compatriote Fulton. Avec ses 23 mètres pour 200 places et une vitesse de 13 km/h, il permet de relier Genève à Lausanne en h, à comparer avec la journée de voyage nécessaire pour faire le trajet en diligence.

Cette innovation rencontre un grand succès et voit apparaître des concurrents. En 1824, les Genevois mettent en service le Winkelried tandis que les Lausannois lancent le Léman (500 places, 18 km/h) en 1826[56]. Le Guillaume-Tell quitte le service en 1836 pour laisser la place à des bateaux plus grands et plus rapides avec une coque en fer et non en bois. C'est la grande époque des bateaux à vapeur qui ne commence à s'achever qu'avec l'arrivée progressive des trains à partir de 1855. Ce nouveau concurrent pousse les sociétés de navigation à s'entendre, ce qui aboutit finalement à la fondation de la compagnie générale de navigation (CGN) en 1873.

Le Genève, l'année de son lancement en 1896

La CGN continue encore aujourd'hui d'exploiter à la belle saison une flotte de bateaux à vapeurs datant du début du siècle dernier, ainsi qu'en toutes saisons, une flotte moderne remplissant une mission de service public en assurant de multiples liaisons quotidiennes entre les villes suisses de Lausanne et Nyon et les villes françaises d'Évian, Thonon, Yvoire et Chens.

En 1885, la Société internationale de sauvetage du Léman (SISL) est créée. Cette association a pour but de secourir les navigateurs en difficulté. Actuellement, elle compte 34 sections, réparties autour du Lac, qui disposent toutes de moyens de sauvetage modernes.

Naufrages sur le Lac

Au XIXe siècle
  • Le , le vapeur « l'Aigle II » s'arrête à Nyon pour attendre le bateau radeleur (barque à fond plat permettant la prise en charge des passagers et de la marchandise). Il est suivi par le vapeur « L'Helvétie I » qui, au lieu de s'arrêter derrière, le devance puis heurte de son étrave un autre radeleur qui se dirigeait vers le bateau. L'embarcation chavire et les seize occupants se noient.
  • Le , le vapeur « L'Hirondelle », qui circule sur le Léman, depuis août 1855, s’échoue sur des récifs, au lieu-dit La Becque, à 200 mètres du rivage, devant la commune de La Tour-de-Peilz. Le navire sombre entièrement le 30 juillet, suite à une tempête nocturne. L'accident fut, en grande partie due à la présence d'une barque dénommé le « Jeanne D'Arc » qui, hasard de la navigation finira par couler après avoir heurté un autre navire[57].
  • Le , en raison d'un lac agité et brumeux, les capitaines du « Rhône I » et du « Cygne » décident de changer leur plan de route. Alors que la nuit était tombée, ils se retrouvent dans le même secteur. Le flanc bâbord du Rhône I sur l'avant du tambour est transpercé par la proue du Cygne. Le Rhône I coule et 11 victimes sont à dénombrer. Le Cygne pourra rejoindre Ouchy en marche arrière.
  • Le , la chaudière du « Mont-Blanc II » explosa lors du débarquement de ses passagers à Ouchy faisant 26 victimes.
  • Le , la mouche à marchandises « Ville d'Evian » arrive au débarcadère de Nyon chargée de 24 tonnes de marchandise. Elle est alors prise par le travers sous une rafale de vent, une partie de son fret basculant sur tribord. En raison de la gîte marquée, l'eau pénètre par les hublots restés ouverts et le Ville d'Evian coule à 5 mètres du quai par 30 mètres de fond. Alors que six membres d'équipage ont été sauvés, un matelot a sombré avec le bateau, qui sera renfloué entre le 16 et [58].
Au XXe siècle
  • Le , le bateau-promenade La Fraidieu fait naufrage dans la baie de Saint-Disdille près de Thonon-les-bains, causant ainsi la mort de 24 personnes, en majorité des orphelines qui étaient alors en colonie de vacances. La cause du naufrage a principalement été attribuée à la surcharge du navire conçu pour transporter 50 personnes et qui en transportait 58 (mais essentiellement des enfants), mais après expertise, il semble que le navire était vétuste et sa coque présentait des fissures[59],[60].
  • Le , le navire de croisière, le Sainte-Odile chavire au large d’Yvoire, tuant 7 personnes. Celui-ci a été renversé par un terrible coup de vent dénommé localement Joran, un des vents qui balayent le lac Léman depuis le Jura, d'où son nom[61]. À la suite de ce second naufrage, les règles de navigation en eau douce sont renforcées en France et plusieurs navires sont retirés du service y compris sur le lac du Bourget.

Activités

Transport et navigation lacustre

À peu près 20 000 embarcations sont amarrées au bord du lac, pour la plaisance, les déplacements et la pêche.

La compagnie générale de navigation

Le Vevey au débarcadère de Cully avec les terrasses de Lavaux en arrière-plan.

Un service de bateaux à aubes (dont la flotte est appelée Belle Époque), dessert depuis le XIXe siècle les principales localités entourant le lac. Sa gestion est confiée à la Compagnie générale de navigation (CGN).

La mission de la CGN est l'exploitation commerciale des moyens de transport sur le Léman, l'entretien, la conservation et l'exploitation des bateaux. En plus de sa flotte, la CGN possède un chantier naval à Lausanne, à proximité du port.

La flotte comprend 5 bateaux à vapeur et à roues à aubes, 3 bateaux à propulsion Diesel-électrique et à roues à aubes, 5 bateaux « modernes » sans roues à aubes, 4 vedettes et 2 navibus ® .

Les barques du Léman

On peut également naviguer à l'ancienne avec des barques traditionnelles (dites aussi barques de Meillerie du nom d'une carrière et de son port), mais les missions de ces navires historiques sont plus liées à l'activité touristique et au devoir de mémoire locale qu'au transport de biens ou de personnes. Aujourd'hui, cinq barques sont en circulation et se destinent à la plaisance, dont La Neptune (construite en 1904, restaurée en 2004), la Vaudoise (ex la Violette, construite en 1932), la Savoie (réplique d'un navire en 1896, construite en 2000), l'Aurore (copie d'une cochère gingolaise et construite, elle aussi, en 2000) et La Demoiselle (réplique d'un bateau de 1828 et portant le même nom).

Sous-marins

Le mésoscaphe Auguste Piccard

Quatre sous-marins ont plongé dans le Léman : le mésoscaphe Auguste Piccard (lors de l'exposition nationale suisse de 1964), le F.-A. Forel (mis à l'eau en 1979) et les sous-marins russes Mir 1 et Mir 2 en 2011[62],[63]

Pêche

Pêcheurs amateurs

Aucune période de fermeture annuelle de la pêche n'est imposée pour le Léman, il existe cependant des périodes de protection selon les différentes espèces de poisson. L'application d'un concordat entre la France et la Suisse permet que ces limitations soient les mêmes dans ces deux pays. Un permis de pêche est obligatoire pour pécher sur le plan d'eau. La pêche autorisée sans permis peut être autorisée mais à condition de pécher au bouchon fixe limitée à une ligne par personne[64].

Pêcheurs professionnels

En 2009, il y avait 146 pêcheurs professionnels (151 en 2005, 146 depuis 2006), avec une moyenne d'âge de 42 ans (2006), et 7 884 pêcheurs de loisirs (6 086 en 2005, 7 340 en 2006) sur le Léman. Le total des prises se monte à 1 014 tonnes (650 tonnes en 2006, 778 tonnes en 2008) (soit 17 kg de poissons pêchés par hectare ce qui correspond à environ 1 kg de poissons pour 88 millions de litres d'eau).

Halieutique

En 2007, au total 1,2 million d'ombles chevaliers (de 5 à 9 mm) et 500 000 truites (de 5 à 10 mm) ainsi que des féras ont été lâchés autant du côté français que suisse, mais, selon l'INRA, « la reproduction naturelle a repris le dessus, grâce à la meilleure santé du lac qui offre une qualité de planctons accrue ». Cependant, « le brochet, grand prédateur du lac, fait des ravages » en particulier chez l'omble chevalier et la truite. Du coup, les captures de cette espèce sont passés en quelque temps de 4 tonnes avec un but de 50 tonnes par an, mais cela ne semble pas suffire.

En raison de l'abondance des brochets, prédateurs de l'omble chevalier, sa période de protection a été supprimée en 2007 (1er avril au 10 mai).

Société Internationale de Sauvetage du Léman

Vedette Vigie III (Lémano 232) de la section de Montreux.

La Société Internationale de Sauvetage du Léman (SISL) est une organisation franco-suisse à but non lucratif ayant pour but le sauvetage sur le lac. Formée de 2 200 membres bénévoles, elle est active depuis 1885. Elle est organisée en 34 sections, qui ont chacune la responsabilité d'un poste de sauvetage[65].

Flotte

En avril 2017, la SISL dispose de 25 unités d'intervention (embarcations de sauvetage sans cabine) et 27 vedettes (embarcations de sauvetage avec cabine)[66].

Le flotte historique et traditionnelle des canots à rames représente 43 unités, pour la plupart entièrement en bois. Ces canots sont utilisés pour les entraînements et les courses à la rame.

Service d'avertissement des coups de vents

Le lac est équipé d'un réseau de phares alertant les usagers du lac souvent deux heures à l'avance de l'imminence d'un probable coup de vent ou orage. Au nombre de 22, ils sont disposés tout autour du lac regroupés dans trois zones d'alerte : le Haut Lac (Vevey, La Tour-de-Peiz, Montreux, Villeneuve, Le Bouveret, et Meillerie), le Grand Lac (Rolle, St-Prex, Morges, St-Sulpice, Vidy, Ouchy, Pully, Lutry, Cully, Evian, Thonon et Excenevex) et le Petit Lac (Genève, Versoix, Nyon et Nernier).

Selon l'article 40 Signaux d’avis de tempête de l'ordonnance sur la navigation dans les eaux suisses « L’avis de fort vent (feu orange scintillant à environ 40 apparitions de lumière par minute) attire l’attention sur le danger de l’arrivée de vents dont les rafales peuvent atteindre 25 à 33 nœuds (env. 46 à 61 km/h), sans indication précise de l’heure. Il est émis aussi tôt que possible. »

« L’avis de tempête (feu orange scintillant à environ 90 apparitions de lumière par minute) attire l’attention sur le danger de l’arrivée de vents dont les rafales peuvent dépasser 33 nœuds (env. 60 km/h), sans indication précise de l’heure. »[67]

Événements sportifs

Le lac est lié à l'organisation de nombreuses compétition sportives, notamment dans le domaine nautique, mais aussi des épreuves d'autres sports pratiqués sur ses berges. La motomarine est interdite sur l'ensemble du Léman. Le Comité international olympique possède son siège sur les berges du lac.

Régates

  • Le Bol d'or
Chaque année, au mois de juin a lieu la plus importante compétition de voile au monde sur plan d'eau fermé (lac), le Bol d'or. Près de 600 bateaux y prennent part en moyenne. Le but est de réaliser le plus vite possible l'aller-retour entre Genève (extrémité ouest du lac) et Le Bouveret (extrémité est du lac).
Les participants du Bol d'or de 2005 peu après le départ
  • Autres régates
À la mi-septembre, une régate similaire est organisée mais en solitaire appelée la Translémanique en Solitaire.
En juin, une autre régate importante a lieu : les Cinq jours du Léman. C'est la plus longue course d'endurance en bassin fermé d'Europe. Au cours de l'année, de nombreuses autres régates se disputent sur le lac, les séries multicoques étant très bien représentées.

Aviron

  • Le tour du Léman à la rame
Depuis 1972, le tour du lac à la rame est organisé chaque année par la Société nautique de Genève. Il s'agit de la plus longue course d'aviron au monde puisque ce ne sont pas moins de 160 km qui sont parcourus le long des côtes en une seule étape.

Autres sports

  • Athlétisme
  1. Le troisième samedi d'octobre voit se dérouler le marathon de Lausanne, qui longe le bord du Léman jusqu'à La Tour de Peilz.
  2. La Ronde de la presqu'île du Léman est une course à pied, organisée par la ville de Messery (Haute-Savoie) depuis 30 ans. Se présentant en plusieurs sections de différentes distances, elle est enregistrée par la Fédération française d'athlétisme dеs courses dites « hors stаdе ». Elle est également ouvertes aux marcheurs depuis 2010[68].
  • Cyclisme
Au début de juin, une randonnée cycliste a pour objet de faire le tour du lac.

Tourisme

Bien qu'il paraisse relativement difficile de déterminer les sites à retenir pour donner une approximation de la fréquentation touristique du Léman, l'on sait toutefois d'une étude de 2001 de l'Observatoire national du tourisme (ONT) que la fréquentation touristique liée au lac pour la Suisse était de 1 550 000 personnes en 1999[69]. En ce qui concerne la France, il était indiqué pour l’année 2001 une fréquentation dans les pays du Léman représentant 16 % des nuitées du département de la Haute-Savoie[70]. Le nombre de nuités en hôtels et campings cette année-là ayant été d'environ 4 500 000[71], cela représente donc quelque 720 000 nuités.

Musées

Affiche d'un exposition temporaire au Musée du Léman
Musée du Léman

Fondé en 1954 par maître Edgar Pellichet, le Musée du Léman se situe à Nyon, en Suisse dans le canton de Vaud, face au port de plaisance.

Le Musée du Léman présente tout ce qui est trait au lac Léman. Des aquariums géants présentent la faune piscicole du lac. Ce musée couvre une surface de 1 000 m2 d’expositions permanentes et temporaires auxquelles s’ajoutent des locaux administratifs et techniques[72].

Écomusée de la pêche et du lac

Situé dans le petit quartier portuaire de Thonon-les-bains, dénommé Rives, a été créé en 1987. sa vocation est d'être un lieu de mémoire à l'égard des professionnels de la pêche au Léman[73].

Des Barques, mais aussi des moteurs, nasses et filets, outils anciens ou actuels, sont exposés, offrant ainsi une image la plus exhaustive possible de l'organisation de la pêche en pays lémanique. Un diaporama vous présente leur vie et leur activité au fil de l'année, en toute saison.

Sites touristiques

Le château de Chillon

Outre les villes du bassin lémanique dont Genève (Jet d'eau) et Lausanne (Château Saint-Maire), on trouve sur la Riviera vaudoise le château de Chillon dans son cadre romantique unique popularisé par La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau et Le Prisonnier de Chillon de Lord Byron. D'autres sites moins connus parsèment le bord du lac :

  • En Suisse
Le château de Chillon sur la Riviera vaudoise
Entre Vevey et Lutry se trouvent les vignobles de Lavaux, inscrits depuis 2007 au patrimoine mondial de l'humanité (UNESCO)[74].
L'île de la Harpe, appelée aussi île de Rolle, à 100 mètres environ du bord ; on y accède en été à la nage, ou en toute saison en bateau car il y a un quai.
Le musée du Léman à Nyon, en Suisse, a pour but de faire prendre conscience des défis actuels du Léman : lutte contre la pollution, maintien de la faune et de la flore aquatique ainsi que la qualité de l'eau du lac.
  • En France
À l'ouest de la côte du Chablais haut-savoyard, se trouve le village fortifié (et fleuri) d'Yvoire, aussi appelé « la perle du Léman », situé sur un éperon rocheux et non loin, la grande plage d'Excenevex
À l'est de cette même côte, on peut découvrir le château de Ripaille avec ses tours, son parc et son vignoble qui se situe sur la commune de Thonon-les-Bains, le Palais Lumière, ancien établissement thermal de la ville d'Évian, transformé depuis 2006 en centre de congrès et d'expositions et le prieuré de Meillerie, avec son église, sa tour et son bâtiment conventuel.

Le Léman dans la culture populaire

Contes et légendes autour du lac

Comme toute étendue d'eau de grande superficie, c'est tout d'abord cet élément qui va occuper la première place dans la mythologie lémanique[75].

  • Lemannus, fils de Pâris
Selon la Chronologie du Pays de Vaud qui date de 1614, on peut découvrir le nom d’un certain Lemannus, fils du troyen Pâris, qui se serait installé sur les rives du lac et lui aurait ainsi donné son nom. L'ouvrage dénommé L'histoire de l'État et de la ville de Genève, édité en 1682 relate une légende assez similaire en indiquant, en outre, que ses sujets se rebellèrent contre lui, le chassèrent et tuèrent un de ses fils[76].
  • Gargantua, « créateur » du lac
Selon une légende basée sur le célèbre personnage créé par l'écrivain François Rabelais, le géant français Gargantua aurait créé le lac pour étancher sa soif, mais, il serait aussi à l'origine de la création du Mont Salève, qui correspondrait au remblais de terre créé par le creusement du fond lac par le géant[77].
  • Les truites de Saint-Grégoire
Selon Grégoire, évêque de Tours qui rapporta dans son ouvrage dénommé Les Sept Livres des Miracles, « il y a dans le lac Léman des truites si grosses qu'elles pèsent jusqu'à cent livres »[78].
  • Les trésors immergés du Léman
Vu le nombre de naufrages répertoriés[79], il n'est pas trop étonnant que des histoires plus ou moins inventées puissent être évoqué quant à l'existence possible d'un trésor immergé, notamment au sujet d'un navire ayant fait naufrage alors qu'il transportait des collecteurs d'impôts. Un stock d'armes datant de la seconde guerre mondiale reposant au fond du lac, côté français, est également évoqué sur le site du journal savoyard Le Messager.

Le Léman dans la culture artistique

Dans la peinture

Le Lac Léman, ou Près d'Évian au lac de Genève (1883)
musée des beaux-arts de Strasbourg
  • Théophile Steinlen
Théophile-Christian (Gottlieb) (1779-1847), enseignait le dessin à Vevey, et l'un de ses frères, Marius Steinlen (1826-1866), était peintre, élève de Charles Gleyre.
Un tableau, signé Théophile Steinlein, aquatinte peinte vers 1830, représente le château de La Tour-de-Peilz[80]. Il est le grand-père du peintre suisse exilé à Montmartre, Théophile Alexandre Steinlen.
Cet artiste peintre et professeur de dessin suisse est né le à Lausanne et il est mort dans la même ville le . Il est initié au dessin par Christian-Gottlieb Steinlen, puis François Bonnet.
François Bocion, paysagiste, affectionne la pratique de plein air. Son identité vaudoise le conduiront très naturellement à représenter des scènes qui représentent le Léman ou ses abords immédiats. Une petite rue (ou passage) porte son nom à Lausanne.
Ce célébre peintre français né le à Ornans, a vécu la fin de sa vie en Suisse et il est mort le à La Tour-de-Peilz. Il fut le chef de file du courant réaliste.
l'œuvre de Courbet est un cas particulier de la peinture paysagère lémanique : en 2017, un tableau dénommé la Vue du lac Léman appartenant au musée municipal d'art et d'histoire de Granville avait été « oublié » dans les réserves du musée depuis la Seconde Guerre mondiale. Le tableau est exposé dans ce musée depuis le [81]

Dans la chanson et la littérature

Dans la chanson

La chanson Smoke on the Water, interprétée par Deep Purple, évoque l'incendie du Casino de Montreux en 1971. Le titre Smoke on the Water (en anglais : La fumée sur l'eau) évoque la fumée et les flammes de cet incendie au-dessus du lac.

La chanson A Winter's Tale, interprétée par Freddy Mercury évoque le Léman et la région de Montreux.

La chanson Genève de William Sheller commence par l'évocation de l'île Rousseau

Dans la littérature

Romans et nouvelles
Promenade de Julie et Saint-Preux sur le lac de Genève par Le Prince, 1824
Ce roman épistolaire de Jean-Jacques Rousseau est paru en 1761 chez Marc-Michel Rey. Il évoque les amours passionnées entre Julie d’Étange, une jeune noble, et son précepteur, Saint-Preux dans le cadre romantique du Léman. le passage le plus connu de cet épisode romantique évoque un coup de vent, alors qu'ils se promènent en barque sur le lac, au large du petit village de pêcheurs de Meillerie, entre Évian et Saint-Gingolph.
«  Tandis que nous nous amusions agréablement à parcourir ainsi des yeux les côtes voisines , un séchard , qui nous poussait de biais vers la rive opposée, s'éleva, fraîchit considérablement ; et quand nous songeâmes à revirer, la résistance se trouva si forte qu'il ne fut plus possible à notre frêle bateau delà vaincre. Bientôt les ondes devinrent terribles : il fallut regagner la rive de Savoie , et tâcher d'y prendre terre au village de Meillerie qui était vis-à-vis de nous , et qui est presque le seul lieu de cette côte ou la grève offre un abord commode. Mais le vent ayant changé se renforçait, rendait inutiles les efforts de nos bateliers, et nous faisait dériver plus bas le long d'une file de rochers escarpés où l'on ne trouve plus d'asile...» (quatrième partie lettre XVII)
Le lac depuis la terrasse de la villa Diodati
Plus connu sous le simple titre de Frankenstein, en raison de ses adaptations cinématographiques, le célèbre roman de Mary Shelley fut écrit en 1816 dans la villa Diodati à Cologny, près de Genève. Cette villa, toujours visible en 2016 et située au bord du petit lac, fut le lieu de villégiature durant l'été 1816 du poète Lord Byron qui y avait invité la jeune Mary Shelley, son futur mari Percy Bysshe Shelley et sa demi-sœur Claire Clairmont. Comme ils sont retenus à l'intérieur par la pluie incessante de l'année sans été, Lord Byron propose à ses hôtes (dont fait partie également le médecin anglo-italien John William Polidori) d'écrire chacun une « histoire de fantôme ». Le roman de Mary Shelley évoque dans de nombreux passages la ville de Genève, la région immédiate de la cité suisse, et aussi le Léman :
« Je découvrais plus distinctement les mont du Jura et le sommet éclatant du Mont Blanc, je pleurais comme un enfant... "chères montagnes ! Mon lac merveilleux. Quel accueil réservez vous à votre voyageur !" » (extrait du chapitre VII).
Ce roman de l'écrivain suisse C.-F. Ramuz a été publié en 1927. Il se déroule dans un village du canton de Vaud au bord du lac, face à la Dent d'Oche. Ramuz situe également l'intrigue d'un autre roman publié en 1936, Le Garçon savoyard, en grande partie à Meillerie en Haute-Savoie; il y décrit l'exploitation des carrières et l'acheminement des pierres par barques à Lausanne.
Cette nouvelle de l'écrivain autrichien Stefan Zweig a été publiée en allemand en 1919 sous le titre Episode am Genfer See. Ce récit paraît pour la première fois en français en 1992 au sein du recueil Un mariage à Lyon. La nouvelle commence par la découverte d'un pêcheur qui retrouve durant l'été 1918 un homme nu sur un radeau de fortune flottant sur le lac au large de Villeneuve dans le canton de Vaud. La localité de Villeneuve était l'une des localités favorites de l'écrivain autrichien à l'époque de la rédaction de cette nouvelle.
Ce roman de Bernard Chapuis a été publié le aux éditions Stock et il a reçu le Prix des Deux Magots en 2010. il s'agit de quatre histoires, quatre voyages dont l'un par le Léman.
  • Autres romans
L'écrivaine turque Aslı Erdoğan a écrit deux livres ayant pour cadre le Léman : Le Mandarin miraculeux, écrit en 1996 et Les Oiseaux de bois écrit en 2009.
En 2017, Summer de Monica Sabolo est un roman à suspens qui se déroule autour du lac où a disparu vingt ans auparavant un adolescent jamais retrouvé.
Poésies
Ce poème de Lord Byron a été inspiré au poète anglais suite à l’histoire de François Bonivard enfermé au château de Chillon, en Suisse, de 1530 à 1536. Il a été publié en 1816, suite au séjour en Suisse de Lord Byron avec Mary Shelley à la Villa Diodati et relaté en début de ce chapitre.

Dans la bande dessinée

Le Léman et son environnement immédiat, ont inspiré des grands auteurs et dessinateurs de bande dessinée de renommée mondiale.

Reproduction du taxi que Tintin et le capitaine prennent pour se rendre à Nyon et qui finira dans les eaux du Léman.
Il s'agit du 18e album de la bande dessinée, dénommée « Les Aventures de Tintin », écrite et dessinée par le dessinateur belge Hergé, publié en 1956 et éditée par Casterman. La bande dessinée fut également prépubliée dans le journal de Tintin
Les hasards d'une enquête liée à la disparition du Professeur Tournesol amènent Tintin, Milou et le capitaine Haddock à venir en Suisse en avion et à s'installer à l'hôtel Cornavin (et ses fameuses portes tournantes) à Genève. L'enquête va également obliger Tintin à faire un plongeon précipité en taxi dans les eaux du lac, non loin de la ville de Nyon dans le canton de Vaud. Milou aura la vie sauve grâce à l'intervention d'un cygne lémanique qui passait sur le lac. Un peu plus tard dans le déroulement de l'histoire, Tintin, toujours accompagné de Haddock et de Milou, alors qu'il est à la poursuite des kidnappeurs de Tournesol, va traverser le Léman et passer sur la rive française, plus précisément à Sciez-sur-Léman, puis à Cervens où la Lancia Aurelia B20 de Tintin (et conduite par son ami Cartoffoli) crée une vraie panique parmi la population du village. C'est dans cet épisode suisse qu'apparaît le célèbre morceau de sparadrap du capitaine Haddock.
Une statue de Tintin est encore visible à l'entrée de l'hôtel Cornavin, non loin de la gare de Genève-Cornavin.
Il s'agit du 17e album de la bande dessinée, dénommée « Lefranc » écrit par Michel Jacquemart et dessiné par André Taymans et Erwin Drèze, édité en 2006 par Casterman. C'est un album particulier, imaginé en 1954 par son auteur, Jacques Martin, mais dont la parution fut bloquée par Hergé, auteur d'une bande dessinée à l'histoire similaire et qui refusa donc sa publication à cette époque dans le journal de Tintin. Cette BD ne fut donc publiée (avec modifications), directement en album, qu'après la mort de son auteur[82].
L'intrigue, très proche de l'affaire Tournesol évoque la disparition d'un scientifique lors d'un congrès à Genève sous fond de guerre froide. L'histoire débute à Genève ou est organisé un congrès scientifique et se poursuit à Montreux puis en Algérie.
Dans la première planche de l'album, le lecteur peut découvrir de très beaux dessins représentant la ville de Genève, le Léman et le jet d'eau de Genève.
Il s'agit du 16e album de la série de bande dessinée Astérix de René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessin), publié en album en 1970 et éditée par Hachette. La bande dessinée fut également prépubliée dans Pilote du no 557 (9 juillet 1970) au no 578 (3 décembre 1970).
Comme pour tous les albums d'Astérix, l'intrigue est assez simple et le brave guerrier gaulois doit, avec l'aide de son ami Obélix et de son petit chien Idéfix tenter de défier les pièges tendues par l'Empire romain. Cette aventure l'emmène au pays des Hélvètes, peuple reconnu pour leur exactitude, leur organisation et leur propreté. Le principal clin d'œil à cet hommage sur les qualités suisses se caractérise par le séjour chez l'aubergiste Petisuix. Celui-ci, propriétaire de l'Auberge du lac située au bord du lacus lemanus (le Léman), est obligé de salir sa propre auberge pour protéger les Gaulois et régulièrement, la nuit, il crie « coucou » pour prévenir les clients qu'il est l'heure de retourner les sabliers, ce qui en agace plus d'un d'entre eux.
Hugo Pratt à Lausanne
Il s'agit de la 28e aventure de Corto Maltese écrite et dessinée par le dessinateur italien Hugo Pratt (avec l'aide de Guido Fuggia), publiée en 1988 et éditée par Casterman.
La bande dessinée fut également prépubliée en France dans le numéro 14 du mensuel Corto, de septembre 1987, sous la forme d'un cahier détachable. Certains dessins de l'album ont été inspirés par les illustrations du Codex Manesse, faisant référence à une famille de la haute bourgeoisie zurichoise dénommée Manesse.
L'intrigue de l'album se déroule en 1924. Alors qu'il se repose à Lutry, au bord du lac, Corto accepte d’accompagner son vieil ami, le professeur Jeremiah Steiner, à Sion et, chemin faisant, il fait la rencontre de l'écrivain Hermann Hesse. À partir de là, l'imagination de Corto s'emballe... La Suisse serait elle la terre qui abrite le Saint-Graal ?
En 1984, Le dessinateur Hugo Pratt s’installe à Grandvaux dans le canton de Vaud. C'est dans cette commune qu'il réalisera cet album. Par la suite Pratt passera les dernières années de sa vie à Pully, toujours dans le canton de Vaud, non loin des rives du Léman dans la région viticole de Lavaux.
  • Autres albums
La série de bande dessinée française dénommée Milan K, écrite par Sam Timel et dessinée par Corentin a été éditée par Les Humanoïdes associés et évoque la vie fictionnelle du fils d'un oligarque russe dénommé Milan Khodorkovski qui lutte contre un pouvoir corrompu et une mafia très organisée. L'aventure commence dans un lycée suisse, située au bord du Léman où le jeune homme poursuit ses études avant de devoir les cesser brutalement[83].
  • Festival de bande dessinée
En outre, la ville de Lausanne organise depuis 2005, le festival de bande dessinée BDFil. L'affiche du festival 2011, réalisée par le dessinateur français Loustal, représente un paysage du Léman. On distingue nettement le Chablais et un ferry de la Compagnie générale de navigation en paysage depuis la terrasse d'une maison située sur la rive vaudoise[84].

Au cinéma et à la télévision

Au cinéma

Un numéro du magazine français, L'Alpe publié par l'éditeur grenoblois Glénat, paru au printemps 2016, est entièrement consacré au lac sous le titre : « Lac Léman, petite mer des Alpes »[85]. Cette revue explique dans cette édition que si le Léman fut souvent évoqué au cinéma, son absence dans les images filmées s'explique généralement par le coût du tournage en Suisse ou « Tout coûte extrêmement cher » et une « côte française moins accessible ».

Néanmoins, le Léman est directement une source d'inspiration pour de nombreux films français, suisses et d'autres pays :

A la télévision

Ce téléfilm français avec Corinne Touzet comme actrice principale , fait partie de la Collection Meurtres à. Il a été réalisé par Jean-Marc Rudnicki avec une intrigue liée à la légende évianaise des « flottins ». Le cadavre d'un homme d'affaires suisse ayant été retrouvé au bord du lac, son corps a, d'ailleurs, été lesté avec ces sculptures de bois propres à cette région du Chablais.

Personnalités liées au Léman

Ces personnalités ont contribué par leurs actions scientifiques, sportives, industrielles ou culturelles à la notoriété du Léman et de son bassin.

  • La famille Piccard
Jean Piccard et son frère, Auguste Piccard, le fils Jacques Piccard (décédé à La Tour-de-Peilz) et le petit-fils, Bertrand Piccard de ce dernier, sont les principaux représentants de cette famille suisse qui s'illustra dans, l'océanographie et l'aéronautique. Les membres de cette famille ont séjourné et vécu au bord du Léman.
Le Mésoscaphe Auguste Piccard créé par Jacques Piccard, transporta, en 1964, plus de 30 000 personnes jusqu'au fond du lac Léman à l'occasion de plus de mille plongées.
Le siège de la société Nestlé
  • Henri Nestlé
Pharmacien d'origine allemande, Henri Nestlé s’exilera en 1843 en Suisse à Vevey. Il crée son entreprise qui prospère grâce à la production de gaz combustible liquéfié et de 1858 jusqu'en 1863, il vend ce gaz à la commune de Vevey pour alimenter 12 réverbères. En 1875, l'homme vend son entreprise à ses partenaires commerciaux et passe les derniers jours de sa vie à Glion, un village qui dommine le lac et la ville de Montreux.
Le siège de la société Nestlé est situé avenue Nestlé à Vevey et occupe l'intégralité d'un grand bâtiment qui borde la rive immédiate du lac.
  • Théobald Chartran
Ce peintre français, né à Besançon en 1849, est surtout connu pour avoir fait construire une villa sur l'Île de Salagnon, une des rares îles du lac, et la seule portant une habitation. D'abord, simple ensemble de récifs lacustres situé en face du port de Clarens, un quartier de Montreux, l'existence de celle-ci est surtout liée aux déversements des matériaux d'excavation du tunnel de Meillerie en Haute-Savoie. Celle-ci fut achetée en 1900 par Théobald Chartran qui y fit bâtir cette villa au style florentin et ou il donna des réceptions grandioses.
  • Pierre de Coubertin
Le baron Pierre de Coubertin, père de l'olympisme moderne, meurt le à Genève. Le , cet historien et pédagogue français avait décidé d'installer le siège du CIO à Lausanne. Tout d'abord établi au casino de Montbenon de 1915 à 1922, puis, déplacé à la villa Mon-Repos de 1922 à 1968 et, enfin, depuis 1968, au château de Vidy, lequel se situe dans un parc bordant les rives du lac Léman[91].
En 1906, Pierre de Coubertin avait également émis le souhait de recréer une « Olympie moderne » sur les rive du lac, plus précisément à Vidy, lieu qui aurait été entièrement équipé pour y accueillir toutes les épreuves des jeux olympiques de l'ère moderne, mais malgré son insistance, son projet sera rejeté par les autorités locales[92]. Le baron demanda d'être enterré au Cimetière du Bois-de-Vaux à Ouchy, non loin du Léman, et sa tombe y est toujours visible.
  • Le Corbusier
Charles-Édouard Jeanneret-Gris, plus connu sous le pseudonyme de « Le Corbusier », est un architecte, urbaniste, décorateur, peintre, sculpteur et homme de lettres, suisse de naissance et naturalisé français en 1930. Il reste, à ce jour, un des principaux représentants du mouvement moderne et certainement le plus célèbre. Il est le concepteur de la Villa Le Lac, construite en 1923 à Corseaux près de Vevey. La mère de Le Corbusier, Marie-Charlotte-Amélie Jeanneret, a habité cette villa, jusqu'à sa mort, dans sa centième année, en 1960. le frère de Le Corbusier, Albert Jeanneret, musicien, y est resté jusqu'en 1973.
Actuellement, la villa, située au bord du lac, en contrebas vignoble de Lavaud, est inscrite comme bien culturel suisse d'importance nationale.
La statue de F. Mercury face au lac
  • Freddy Mercury
Farrokh Bulsara, plus connu sous le nom de Freddy Mercury est un auteur-compositeur, chanteur et musicien britannique et surtout chanteur du groupe de rock Queen. Malade et se sachant condamné à plus ou moins long terme à partir de 1987, il enregistrera en 1991 ses dernières prises avec Queen, dont son ultime composition, A Winter's Tale, qui évoque la région de Montreux où il passait alors beaucoup de son temps. Un des deux clips vidéo tourné à l'occasion de l'enregistrement de cette chanson présente des vues de Montreux et du Léman.
La statue du chanteur, faisant face à la rive française, en costume de scène et en pleine action, se situe dans un parc du centre de la ville.
  • Ernesto Bertarelli
D'origine italienne, l'homme d'affaires suisse fit ses études à l'Institut Florimont, puis à l'École Moser de Genève. Pratiquant la voile depuis sa plus tendre enfance sur le lac, il est le propriétaire de la flotte de bateaux Alinghi, qui a notamment remporté, pour le compte de la Suisse, la Coupe de l'America par deux fois, en 2003, dès sa première participation, ainsi qu'en 2007. Il fut titulaire en 2007, 2008 et 2009 du Challenge Julius-Baer, championnat de voile qui a lieu tous les ans sur le Léman.
  • Jaime Caballero
Le nageur espagnol Jaime Caballero est l'actuel (août 2017) recordman de la traversée du Léman dans le sens Villeneuve-Genève qu'il a établi en 22 heures et 39 minutes en août 2016. Ce sportif a établi cet exploit pour le compte de la fondation pour la recherche sur le diabète[93].

Photographies et cartes du Léman

Photographies

Cartes

Lien vers les cartes papier et interactive de la servitude de marchepied : OÙ MARCHER SUR LE LITTORAL DU LAC LÉMAN des associations française lelacpourtous et Suisse RIVES PUBLIQUES

Références

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  2. Le Léman (VD,VS,GE), map.geo.admin.ch.
  3. [1], geoportail.fr, cartes à petite échelle.
  4. Topographische Karte der Schweiz dite Carte Dufour, 1845-1865.
  5. Atlas topographique de la Suisse dite Carte Siegfried, 1870 - 1926.
  6. [2], geoportail.fr, cartes à grande échelle pas encore actualisées[réf. nécessaire].
  7. dénomination souvent reprises par des cartes internationales, notamment Google maps [3].
  8. Paul Guichonnet, Nature et histoire du Léman, Cabédita, 2007, p. 14.
  9. « Convention entre la Suisse et la France sur la détermination de la frontière dans le lac Léman », sur www.ge.ch, .
  10. Caractéristiques du Léman, CIPEL, consulté le .
  11. Jean-Blaise Besençon, Plongée dans le Léman secret ; À travers les grands herbiers du Léman, découverte des brèmes, des brochets, des tanches et des paysages magiques des vastes prairies lacustres, .
  12. a b c d e f et g Pierre Corboud, « La contribution des sites littoraux préhistoriques genevois à la connaissance des fluctuations du niveau du Léman », Archéologie genevoise 2014-2015 (Patrimoine et architecture, Série archéologie n° 3), Genève, février 2017, pp. 7-17.
  13. a et b Paul Guichonnet, Nature et histoire du Léman : Le Guide du Léman, Cabédita, [détail de l’édition] (ISBN 978-2-88295-120-5, OCLC 416993827), p. 21.
  14. W. Wildi, A. Moscariello et A. Pugin, « Histoire glaciaire du Léman », p. 399-414, dans: C. Bertola, C. Goumand et J.-F. Rubin, Découvrir le Léman. 100 ans après François-Alphonse Forel (Actes du colloque pluridisciplinaire, Nyon, 16-18 septembre 1998), Slatkine, Genève, 1999, 880 p.
  15. Article du journal le messager :"Profonde bouffée d’oxygène pour les eaux du lac Léman"
  16. Évian lieu de santé, Professeur Léon Binet, Librairie Plon, no  publication 9244 2e trim 1966, p. 13.
  17. Site de eaufrance.fr, page sur les lacs.
  18. La lettre du Léman, bulletin de la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman, numéro 54, juin 2017, page 3.
  19. Site Mirabaud.com page sur les vents du léman.
  20. [PDF]Fiche signalétique du Léman et de son bassin versant, CIPEL, consulté le .
  21. Rives de lacs: les berges des lacs romands sous la loupe..., émission A bon entendeur, du de la Radio télévision suisse.
  22. Bras de fer pour le chemin au bord du lac, article du 24 heures, du .
  23. Rives publiques abat des barrières, article du 24 heures, du .
  24. Association Rives publiques.
  25. Loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT), Art. 3.
  26. Loi sur le marchepied le long des lacs et sur les plans riverains (LML).
  27. Site d'histoiresvraies, page sur le littoral du Léman.
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  32. François-Alphonse Forel, Le Léman: monographie limnologique, Volume 2, Librairie de l'Université, 1895, 651 pages, p. 509.
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  62. Étienne Dubuis, « A la découverte du Léman », Le Temps, , p. 12-13.
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  81. [site de culturebox, page sur le tableau « retrouvé » de Gustave Courbet sur le lac Léman].
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  85. Site l'alpe.com, page sur le numéro 72.
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  88. Les cahiers de l'Alpe N°72, printemps 2016, page 47, édition Glénat.
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  90. Site du film "the Lake, page sur l'article du "Messager".
  91. Le château de Vidy, un siège permanent pour le CIO.
  92. Site 24heures Lausane, page sur "une Olympie moderne sur le Léman".
  93. site de la RTS, page sur le record de la traversée du léman.

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

L'Alpe, éditions Glénat et Musée dauphinois (avec le concours du musée du Léman). Ouvrage collectif.

Liens externes