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Paul Magloire

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Paul Magloire
Illustration.
Portrait officiel du président Paul Magloire.
Fonctions
Président de la République d'Haïti

(6 ans)
Élection 8 octobre 1950
Prédécesseur Franck Lavaud (intérim)
Successeur Nemours Pierre-Louis
Secrétaire d'Etat de l'Intérieur et de la Défense nationale

(2 mois et 22 jours)
Président Franck Lavaud
Prédécesseur Castel Démesmin
Successeur Luc E. Fouché
Membre de la Junte de Gouvernement de la République d'Haïti

(6 mois et 26 jours)
Président Franck Lavaud
Secrétaire d'Etat de l'Intérieur et de la Défense nationale

(7 mois et 4 jours)
Président Franck Lavaud
Prédécesseur Vély Thébaud
Successeur Georges Honorat
Membre du Comité exécutif militaire de la République d'Haïti

(3 mois et 5 jours)
Président Franck Lavaud
Biographie
Nom de naissance Paul Eugène Magloire
Date de naissance
Lieu de naissance Quartier-Morin (Haïti)
Date de décès (à 93 ans)
Lieu de décès Port-au-Prince (Haïti)
Parti politique Mouvement des ouvriers paysans (MOP)
Conjoint Yolette Leconte (1918-1981)
Enfants Aurore Magloire
René Magloire
Résidence Militaire (général de division), Avocat

Paul Magloire
Présidents de la République d'Haïti

Paul Eugène Magloire, né le à Cap-Haïtien et mort le à Port-au-Prince, était un homme politique et un militaire haïtien qui fut président de la République d'Haïti et le premier élu au suffrage universel.

Fils de militaire, Magloire gravit rapidement les échelons et devint chef de la police de Port-au-Prince en 1944. En 1946, il participe à la junte militaire provisoire, présidé par le général Frank Lavaud, qui succéda au gouvernement d'Elie Lescot. Par la suite, il fait partie de l'opposition au président Dumarsais Estimé et fonde son propre parti : le Mouvement ouvrier des paysans (MOP).

Après la destitution du président Estimé en mai 1950, il rejoint de nouveau le gouvernement intérimaire de Lavaud puis se déclare candidat à la première élection présidentielle au suffrage universel, qu'il remporte haut la main face au front socialiste et communiste et aux conservateurs.

Au pouvoir de 1950 à 1956, il modifie la constitution et met en place, par référendum, un nouveau régime républicain qui se distingue par son côté présidentiel, rompant ainsi avec le parlementarisme. Sa politique anticommuniste reçu un accueil favorable du gouvernement américain, notamment de la part du président Eisenhower, qui apporte son soutient au gouvernement haïtien. Opposé au nationalisme, il tente néanmoins d'apaisé les tensions avec le régime dictatorial de Rafael Trujillo.

Très populaire au début de son mandat, sa politique est néanmoins contesté par les mouvements communistes et nationalistes, et il se retrouve rapidement isolé au sein de sa propre administration. Il finit son mandat mais ne se représente pas et quitte le pouvoir en pleine crise politique. Après la prise des pleins pouvoirs par le président nationaliste François Duvalier un an plus-tard, il quitte Haïti et s'installe à New York avec sa famille.

Durant le régime duvaliériste, il met en place un comité de résistance et s'associe en exil au mouvement de Léon Cantave, également résistant. Dans les années 1970, il appel à une « Union des patriotes » et tente de rallié autour de lui les résistants de gauche, répartis en plusieurs mouvements.

En février 1986, à la chute des Duvalier, il revient à Haïti et participe à l'établissement d'un nouveau gouvernement. Par la suite, il s'associe à la politique du général Henri Namphy, et devient conseiller non officiel de l'armée. Le 19 juillet 1997, pour son quatre vingt-dixième anniversaire, il obtient la distinction rare de Maréchal d'Haïti.

Après son décès, le 12 juillet 2001 à l'âge de 94 ans, il reçoit des funérailles nationales.

Biographie

Carrière

Fils de général et après une brève carrière d'enseignant, il s'enrôle dans l'armée en 1930 et atteint le grade de commandant en 1938.

En 1939, il est diplômé de l'école de droit de Port-au-Prince.

En 1944, il devient le chef de la police de Port-au-Prince, est promu major et nommé commandant des forces militaires du département de l'Ouest.

En janvier 1946, quand la population se souleva contre le président Elie Lescot, il entra en scène, et appuyé par un petit groupe d'officiers, finit par convaincre le président en difficulté d'abandonner le pouvoir aux mains d'une junte de trois membres dont lui-même (les deux autres étant le colonel Frank Lavaud et Antoine Levelt). Au sein de ce gouvernement provisoire, il occupa la fonction de ministre de l'Intérieur et de la Défense nationale du 12 janvier au .

Il occupa la même fonction quand le même triumvirat refit son apparition en 1950, du 10 mai au à la suite du coup d'État contre Dumarsais Estimé.

Président de la République

Magloire et le président dominicain Rafael Trujillo en 1951.

Alors que la junte militaire en 1950 n'a que pour but de faire élire Magloire devenu colonel aux élections du 8 octobre 1950, il démissionna de la junte et se déclara candidat à la présidence. Il remporta largement l'élection face à son opposant, l'architecte d'obédience estimiste Fénélon Alphonse, devenant ainsi le premier président haïtien élu au suffrage universel (avant cette date le président était élu par le sénat). Il est ainsi le premier chef d'État haïtien élu démocratiquement.

Élu, il met en place une nouvelle république semi-présidentielle et fixe le mandat présidentiel à 6 ans, renouvelable une fois seulement.

Il gouverna dans une relative stabilité et d'une main de fer. Il emprisonna ainsi l'ex-président Daniel Fignolé.

Isolé, Magloire renonce à se représenter pour sa succession et quitte le pouvoir le 6 décembre 1956, sous la poussée de revendications populaires. Le pays fut plongé dans une crise qui persista au-delà des gouvernements provisoires qui s'ensuivirent et de l'élection de 1957.

L'exil

À son départ d'Haïti, il demeura quelque temps en Jamaïque, avant de se rendre aux États-Unis, où il resta jusqu'à la fin du régime des Duvalier.

Durant cette période, il met en place, avec ses fidèles partisans, un comité de résistance au régime des Duvalier, et se distingue de la résistance communiste en appelant au soutient étranger.

En 1981, son épouse, Yolette Leconte, décède à l'âge de 63 ans, des suites d'une longue maladie. Par la suite, il appel à une « Union des patriotes » et tente de rallié autour de lui les résistants de gauche, répartis en plusieurs mouvements.

Retour, mort et hommages

A la chute de Jean-Claude Duvalier, en février 1986, Magloire revient à Haïti. Reçu par le général Henri Namphy et devint un de ses conseillers. Le 19 juillet 1997, à l'occasion de son quatre vingt-dix dixième anniversaire, il est fait Maréchal d'Haïti. À sa mort en 2001, il reçoit des funérailles nationales.

Son fils, René Magloire, sera ministre de la Justice d'Haïti à deux reprises.

Liens externes