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Draché

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Draché
Draché
L'école et la mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Indre-et-Loire
Arrondissement Loches
Intercommunalité Loches Sud Touraine
Maire
Mandat
Gilles Chapoton
2014-2020
Code postal 37800
Code commune 37098
Démographie
Gentilé Drachéens
Population
municipale
717 hab. (2021 en évolution de −2,58 % par rapport à 2015)
Densité 39 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 03′ 21″ nord, 0° 37′ 30″ est
Altitude Min. 56 m
Max. 112 m
Superficie 18,51 km2
Élections
Départementales Descartes
Localisation
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Draché
Liens
Site web mairie-de-drache.fr/

Draché est une commune française du département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire.

Géographie

Communes limitrophes

Draché est limitrophe des communes suivantes[1] :

Géologie et relief

La superficie de la commune est de 1 851 hectares ; son altitude varie entre 56 m et 112 mètres[2].

Toponymie

Plusieurs hypothèses sont proposées pour expliquer l'origine du toponyme Draché :

  • un composé de l'anthroponyme gaulois Draccius et du suffixe -acum (« domaine de Draccius »),
  • un dérivé du surnom latin Draco (« dragon ») suggéré par Marie-Thérèse Morlet[3].
  • une référence à la viticulture : Olivier de Serres emploie, vers 1600, le mot drache, d'origine celtique, équivalent à drêche aujourd'hui, pour désigner le marc de raisin[4]. Cette dernière possibilité a l'avantage d'être compatible avec l'histoire viticole de Draché dont témoignent les nombreuses caves à vin[5] présentes dans chaque ferme.

Histoire

La seconde Guerre mondiale et la Résistance

L'occupation et La ligne de démarcation

Après l'Armistice du 22 juin 1940, Draché se retrouve en zone occupée mais proche de la zone libre (carte [6]). La vie change[7], des familles sont séparées. Des clandestins (familles juives, aviateurs alliés abattus, agents secrets, résistants) cherchent à passer la Ligne de démarcation. Cette situation entraîne la création de groupes de résistants et de passeurs locaux.

L'abbé Henri Péan et les autres résistants

À Draché, l'abbé Henri Péan déploie une activité considérable pour créer ou organiser des groupes de résistants[8]. Il devient le chef départemental des réseaux Turma-Vengeance et Marie-Odile[9], (Liste des réseaux et mouvements de la Résistance intérieure française). Il est appuyé à Draché même par Marie-Thérèse et Jean Michau qui garde le poste de T.S.F. nécessaire aux communications et par les secrétaires de mairie (Raymond Civel à Draché et Andrée Babin à Sepmes)[10] qui délivrent de faux-papiers. Il peut ainsi transmettre des renseignements. Il œuvre aussi avec la famille Goupille (André Goupille) de la Haye-Descartes et l 'équipe de Sepmes autour de Marie-Thérèse de Poix[11].

Ces groupes vont passer plus de 2000 clandestins en zone libre et plusieurs centaines d'aviateurs vers l'Espagne et transmettent des renseignements précieux en vue du débarquement[12].

La Gestapo démantèle le réseau Marie-Odile en février 1944. L'abbé meurt sous la torture le 28 février 1944 à Tours. Il est remplacé par Paul Tenailleau puis Robert Marquant[13].

Jean Michau est arrêté le 16 février 1944 et meurt à Bergen-Belsen le 16 avril 1945[13].

Le 25 août 1944, a lieu le massacre de Maillé, commune jouxtant Draché. La veille, les Allemands avaient perquisitionné à Draché.

Blasonnement

Les armoiries de Draché se blasonnent ainsi :

Tranché: au 1er losangé d'or et de gueules, au 2e d'argent à la bande fuselée de gueules; au menhir « la pierre percée » au naturel brochant sur le tout.

Politique et administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1786 1801 Estienne Blanchard    
1801 1812 René Blanchard    
1819 1833 François Archambault    
1834 1848 Jean-Baptiste Delatouche    
1848 1852 Jean Raguin    
1871 1878 Pierre Duvignau-Martin    
1878 1908 Pierre Archambault   (démissionne 1 mois)
1908 1908 Baptiste Archambault    
1908 1910 Delphin Chapelle    
1910 1925 Pierre Archambault    
1925 1945 Jean-Baptiste Archambault   (démissionne)
1945 1947 Camille Nossereau    
1947 1959 Raymond Plisson    
1959 1968 Alfred Chaboty    
1968 1971 Pierre Fontaine    
1971 1988 Désiré Charpentier RPR  
1988 mars 2008 Jacques Brégeon RPR-UMP  
mars 2008 En cours Gilles Chapoton PS[14] Retraité de l'enseignement
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

La commune de Draché comptait 679 habitants (population légale INSEE) au 1er janvier 2007. La densité de population est de 36,7 hab./km2.

Évolution démographique

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[16].

En 2021, la commune comptait 717 habitants[Note 1], en évolution de −2,58 % par rapport à 2015 (Indre-et-Loire : +1,19 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
603548602602649664725733765
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
768726694647634666648665634
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
631655674624597604631653662
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
608520521518592635675718745
2021 - - - - - - - -
717--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges

Pyramide des âges à Draché en 2007 en pourcentage[19].
HommesClasse d’âgeFemmes
90 ans ou +
1,3 
5,9 
75 à 89 ans
6,3 
10,9 
60 à 74 ans
10,7 
22,3 
45 à 59 ans
20,8 
25,1 
30 à 44 ans
23,7 
12,8 
15 à 29 ans
14,5 
22,9 
0 à 14 ans
22,7 
Pyramide des âges en Indre-et-Loire en 2007 en pourcentage[20].
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90 ans ou +
1,4 
6,8 
75 à 89 ans
9,8 
13,1 
60 à 74 ans
13,9 
20,7 
45 à 59 ans
20,1 
20,4 
30 à 44 ans
19,3 
19,6 
15 à 29 ans
19,1 
18,8 
0 à 14 ans
16,4 

Économie

Draché est classée en zone de revitalisation rurale par arrêté du [21].

Culture locale et patrimoine

Croix de chemin

Lieux et monuments

La Pierre percée, monument mégalithique situé à Draché près du hameau des Érables
L'église de Draché, vue sud.

La Pierre percée, menhir haut de 4 mètres[22]. Une légende dit que les enfants qui passeront leur tête à travers le trou seront protégés des maladies. Une autre dit que les jeunes mariés qui échangeront un bouquet de fleurs à travers ce même trou seront protégés du divorce.

Une stèle commémorant le massacre de Maillé a été érigée au carrefour de la nationale 10 (aujourd'hui D 910) et de la D 91 (commune de Draché).

Personnalités liées à la commune

  • L'abbé Henri Péan (1901-1944), curé de Draché, résistant

Henri Péan, parfois surnommé Péan le fou[23], est originaire de Saint-Léonard-en-Beauce. Prêtre du Diocèse de Tours, Il est curé de Draché et devient l'organisateur local des réseaux Vengeance et Marie-Odile[24].

Plaque commémorative apposée sur la façade de la Mairie de Draché

Il est arrêté le 13 février 1944, à la sortie de la messe, à la Celle -Saint-Avant par la Gestapo. Emmené à Tours, Il est torturé et assassiné par la Gestapo le 28 février 1944. Il repose au cimetière de Draché.

Distinctions : Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance, Chevalier de l'Ordre national de la légion d'Honneur, Médaille de la Liberté avec palme de bronze (U.S. : Medal of Freedom with bronze palm).

  • Raymond Civel (1916-1945)

Né à Plessé (Loire-Atlantique), secrétaire de mairie à Draché, résistant, fournissait de faux-papiers, déporté au Camp de concentration de Dora, mort à Ellrich, sous-camp de Dora, le 24 mars 1945[25].

  • Jean et Marie-Thérèse Michau (1906-1945)

Jean, agriculteur à Draché, résistant, proche de l'abbé Péan, déporté en camp de concentration, mort à Bergen-Belsen le 15 avril 1945[26].

Distinctions : Médaille de la Liberté avec palmes , Chevalier de l'ordre national de la Légion d'Honneur, Médaille de la résistance[27].

Marie-Thérèse Joubert (1906-1979), épouse de Jean, d'abord agent du réseau B.E. Wisigoth-Lorraine filière d'aide aux juifs polonais, elle intègre aussi le réseau de l'Abbé Péan à partir de mars 1943.[26]

Distinctions : Medal of freedom, Croix de guerre avec palmes, légion d'honneur[26]

  • Georges Poivilliers (1892- 1968)

Né à Draché, ingénieur (Centrale, 1913), spécialiste de la photogrammétrie, directeur de l'École centrale de 1952 à 1962, Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur[28], Croix de Guerre 1914-1918, officier de l'Ordre de Léopold (Belgique).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références

  1. Carte IGN sous Géoportail
  2. Répertoire géographique des communes, publié par l'Institut national de l'information géographique et forestière, [lire en ligne].
  3. Stéphane Gendron, L'origine des noms de lieux de l'Indre-et-Loire, Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 303 p. (ISBN 978 2 916 04345 6), p. 113.
  4. « Drêche », Ortolang, sur Cnrtl.fr (consulté le )
  5. Il existe encore à Draché une exploitation commerciale viticole en appellation Touraine et de nombreuses vignes familiales.
  6. Robert Vivier, « Touraine 1939-1945 : », sur BnF Gallica (consulté le )
  7. André Goupille, Mon village sous la Botte, éditions CLD (ISBN 2-85443-278-9), p 29à 70
  8. Marc Chantran, « A propos du livre de Jean-Gilles Dutardre », sur chantran.vengeance, (consulté le )
  9. Du nom de Marie-Odile Laroche, pseudonyme de Mme Henri Barré de Saint-Venant.
  10. Ils mourront aussi en camps de concentration. J. Perret, op.cit.
  11. Thierry Vivier, Touraine, années terribles, Turquant, Anovi-Fabrica libri, , 335 p., p190
  12. A. Goupille, op.cit.
  13. a et b Jean-Gilles Dutardre, La vicomtesse Marie-Thérèse de Poix, Anovi, , 181 p. (ISBN 978-2-914818-81-0), p. 141
  14. https://www.lemonde.fr/centre-val-de-loire/indre-et-loire,37/drache,37098/elections/presidentielle-2017/
  15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  19. Pyramide des âges à Draché en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 20/07/2010.
  20. Pyramide des âges d'Indre-et-Loire en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 25/07/2010.
  21. « Arrêté du 16 mars 2017 constatant le classement de communes en zone de revitalisation rurale », sur Legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  22. Base Mérimée : PA00097742, classement par arrêté du 29 avril 1911
  23. « T.A.G. : André Goupille », sur battements-de-loire.com (consulté le )
  24. Pour la répartition des actions entre réseaux voir note sur Marc Chantran.
  25. Abbé Joseph Perret, « Le Curé de Draché "un pur de la Résistance" », sur chantran.vengeance, (consulté le )
  26. a b et c Pouliquen, Sylvie., Femmes de l'ombre en Touraine (ISBN 9782350420509 et 2350420507, OCLC 951160167, lire en ligne), p. 54
  27. J.G. Dutardre, op.cit., p. 137
  28. « Poivilliers Georges Jean », sur cths, (consulté le )

Liens externes