Draché
Draché | |||||
L'école et la mairie. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Centre-Val de Loire | ||||
Département | Indre-et-Loire | ||||
Arrondissement | Loches | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Loches Sud Touraine | ||||
Maire Mandat |
Gilles Chapoton 2014-2020 |
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Code postal | 37800 | ||||
Code commune | 37098 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Drachéens | ||||
Population municipale |
717 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 39 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 03′ 21″ nord, 0° 37′ 30″ est | ||||
Altitude | Min. 56 m Max. 112 m |
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Superficie | 18,51 km2 | ||||
Élections | |||||
Départementales | Descartes | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Indre-et-Loire
Géolocalisation sur la carte : Indre-et-Loire
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Liens | |||||
Site web | mairie-de-drache.fr/ | ||||
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Draché est une commune française du département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire.
Géographie
Communes limitrophes
Draché est limitrophe des communes suivantes[1] :
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 1 851 hectares ; son altitude varie entre 56 m et 112 mètres[2].
Toponymie
Plusieurs hypothèses sont proposées pour expliquer l'origine du toponyme Draché :
- un composé de l'anthroponyme gaulois Draccius et du suffixe -acum (« domaine de Draccius »),
- un dérivé du surnom latin Draco (« dragon ») suggéré par Marie-Thérèse Morlet[3].
- une référence à la viticulture : Olivier de Serres emploie, vers 1600, le mot drache, d'origine celtique, équivalent à drêche aujourd'hui, pour désigner le marc de raisin[4]. Cette dernière possibilité a l'avantage d'être compatible avec l'histoire viticole de Draché dont témoignent les nombreuses caves à vin[5] présentes dans chaque ferme.
Histoire
Préhistoire
L'occupation de Draché est ancienne comme en témoigne le menhir de la Pierre percée daté d'entre 2500 à 2000 ans avant notre ère[6] (fin du néolithique).
À la Taille de Randoux (Varenne de la Grande Lie) les fouilles préventives à la construction de la ligne SNCF à grande vitesse ont mis au jour un établissement datant du premier âge du fer[7].
La seconde Guerre mondiale et la Résistance
L'occupation et La ligne de démarcation
Après l'Armistice du 22 juin 1940, Draché se retrouve en zone occupée mais proche de la zone libre (carte [8]). La vie change[9], des familles sont séparées. Des clandestins (familles juives, aviateurs alliés abattus, agents secrets, résistants) cherchent à passer la Ligne de démarcation. Cette situation entraîne la création de groupes de résistants et de passeurs locaux.
L'abbé Henri Péan et les autres résistants
À Draché, l'abbé Henri Péan déploie une activité considérable pour créer ou organiser des groupes de résistants[10]. Il devient le chef départemental des réseaux Turma-Vengeance et Marie-Odile[11], (Liste des réseaux et mouvements de la Résistance intérieure française). Il est appuyé à Draché même par Marie-Thérèse et Jean Michau qui garde le poste de T.S.F. nécessaire aux communications et par les secrétaires de mairie (Raymond Civel à Draché et Andrée Babin à Sepmes)[12] qui délivrent de faux-papiers. Il peut ainsi transmettre des renseignements. Il œuvre aussi avec la famille Goupille (André Goupille) de la Haye-Descartes et l 'équipe de Sepmes autour de Marie-Thérèse de Poix[13].
Ces groupes vont passer plus de 2000 clandestins en zone libre et plusieurs centaines d'aviateurs vers l'Espagne et transmettent des renseignements précieux en vue du débarquement[14].
La Gestapo démantèle le réseau Marie-Odile en février 1944. L'abbé meurt sous la torture le 28 février 1944 à Tours. Il est remplacé par Paul Tenailleau puis Robert Marquant[15].
Jean Michau est arrêté le 16 février 1944 et meurt à Bergen-Belsen le 16 avril 1945[15].
Le 25 août 1944, a lieu le massacre de Maillé, commune jouxtant Draché. La veille, les Allemands avaient perquisitionné à Draché.
Blasonnement
Les armoiries de Draché se blasonnent ainsi : |
Politique et administration
Démographie
La commune de Draché comptait 679 habitants (population légale INSEE) au 1er janvier 2007. La densité de population est de 36,7 hab./km2.
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[18].
En 2021, la commune comptait 717 habitants[Note 1], en évolution de −2,58 % par rapport à 2015 (Indre-et-Loire : +1,19 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Pyramide des âges
Économie
Draché est classée en zone de revitalisation rurale par arrêté du [23].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La Pierre percée, menhir haut de 4 mètres[24]. Une légende dit que les enfants qui passeront leur tête à travers le trou seront protégés des maladies. Une autre dit que les jeunes mariés qui échangeront un bouquet de fleurs à travers ce même trou seront protégés du divorce.
Une stèle commémorant le massacre de Maillé a été érigée au carrefour de la nationale 10 (aujourd'hui D 910) et de la D 91 (commune de Draché).
Personnalités liées à la commune
- L'abbé Henri Péan (1901-1944), curé de Draché, résistant
Henri Péan, parfois surnommé Péan le fou[25], est originaire de Saint-Léonard-en-Beauce. Prêtre du Diocèse de Tours, Il est curé de Draché et devient l'organisateur local des réseaux Vengeance et Marie-Odile[26].
Il est arrêté le 13 février 1944, à la sortie de la messe, à la Celle -Saint-Avant par la Gestapo. Emmené à Tours, Il est torturé et assassiné par la Gestapo le 28 février 1944. Il repose au cimetière de Draché.
Distinctions : Croix de guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance, Chevalier de l'Ordre national de la légion d'Honneur, Médaille de la Liberté avec palme de bronze (U.S. : Medal of Freedom with bronze palm).
- Raymond Civel (1916-1945)
Né à Plessé (Loire-Atlantique), secrétaire de mairie à Draché, résistant, fournissait de faux-papiers, déporté au Camp de concentration de Dora, mort à Ellrich, sous-camp de Dora, le 24 mars 1945[27].
- Jean et Marie-Thérèse Michau (1906-1945)
Jean, agriculteur à Draché, résistant, proche de l'abbé Péan, déporté en camp de concentration, mort à Bergen-Belsen le 15 avril 1945[28].
Distinctions : Médaille de la Liberté avec palmes , Chevalier de l'ordre national de la Légion d'Honneur, Médaille de la résistance[29].
Marie-Thérèse Joubert (1906-1979), épouse de Jean, d'abord agent du réseau B.E. Wisigoth-Lorraine filière d'aide aux juifs polonais, elle intègre aussi le réseau de l'Abbé Péan à partir de mars 1943[28].
Distinctions : Medal of freedom, Croix de guerre avec palmes, légion d'honneur[28]
- Georges Poivilliers (1892- 1968)
Né à Draché, ingénieur (Centrale, 1913), spécialiste de la photogrammétrie, directeur de l'École centrale de 1952 à 1962, Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur[30], Croix de Guerre 1914-1918, officier de l'Ordre de Léopold (Belgique).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Références
- Carte IGN sous Géoportail
- Répertoire géographique des communes, publié par l'Institut national de l'information géographique et forestière, [lire en ligne].
- Stéphane Gendron, L'origine des noms de lieux de l'Indre-et-Loire, Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 303 p. (ISBN 978 2 916 04345 6), p. 113.
- « Drêche », Ortolang, sur Cnrtl.fr (consulté le )
- Il existe encore à Draché une exploitation commerciale viticole en appellation Touraine et de nombreuses vignes familiales.
- Claude Croubois (dir.), Les temps préhistoriques , dans , L'Indre-et-Loire : la Touraine, des origines à nos jours, St-Jean-d'Angély, Bordessoules, , 470 p., p. 35
- Nicolas Pimpaud, « Draché (Indre-et-Loire), La Taille de Randoux (Varennes de la Grande Lie) : rapport de fouille », sur dolia.inrap, (consulté le )
- Robert Vivier, « Touraine 1939-1945 : », sur BnF Gallica (consulté le )
- André Goupille, Mon village sous la Botte, éditions CLD (ISBN 2-85443-278-9), p 29à 70
- Marc Chantran, « A propos du livre de Jean-Gilles Dutardre », sur chantran.vengeance, (consulté le )
- Du nom de Marie-Odile Laroche, pseudonyme de Mme Henri Barré de Saint-Venant.
- Ils mourront aussi en camps de concentration. J. Perret, op.cit.
- Thierry Vivier, Touraine, années terribles, Turquant, Anovi-Fabrica libri, , 335 p., p190
- A. Goupille, op.cit.
- Jean-Gilles Dutardre, La vicomtesse Marie-Thérèse de Poix, Anovi, , 181 p. (ISBN 978-2-914818-81-0), p. 141
- https://www.lemonde.fr/centre-val-de-loire/indre-et-loire,37/drache,37098/elections/presidentielle-2017/
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Pyramide des âges à Draché en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 20/07/2010.
- Pyramide des âges d'Indre-et-Loire en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 25/07/2010.
- « Arrêté du 16 mars 2017 constatant le classement de communes en zone de revitalisation rurale », sur Legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- Base Mérimée : PA00097742, classement par arrêté du 29 avril 1911
- « T.A.G. : André Goupille », sur battements-de-loire.com (consulté le )
- Pour la répartition des actions entre réseaux voir note sur Marc Chantran.
- Abbé Joseph Perret, « Le Curé de Draché "un pur de la Résistance" », sur chantran.vengeance, (consulté le )
- Pouliquen, Sylvie., Femmes de l'ombre en Touraine (ISBN 9782350420509 et 2350420507, OCLC 951160167, lire en ligne), p. 54
- J.G. Dutardre, op.cit., p. 137
- « Poivilliers Georges Jean », sur cths, (consulté le )