Apiaceae
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Sous-classe | Rosidae |
Ordre | Apiales |
Clade | Angiospermes |
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Clade | Dicotylédones vraies |
Clade | Astéridées |
Clade | Campanulidées |
Ordre | Apiales |
Famille | Apiaceae |
La famille des Apiacées (Apiaceae) est constituée de plantes dicotylédones caractérisées notamment par leur inflorescence typique, l'ombelle, d'où leur appellation d’Ombellifères (Umbelliferae, nom alternatif). Cette famille relativement homogène, à répartition cosmopolite comprend près de 3 500 espèces réparties en 463 genres[1], surtout présentes dans les régions tempérées du monde. C'est l'une des plus importantes familles de plantes à fleurs, la sixième après les Orchidaceae, les Asteraceae et les Fabaceae par le nombre d'espèces. Plusieurs espèces fournissent des légumes ou condiments appréciés, certaines sont toxiques comme la grande ciguë.
Phytonymie
Le nom générique d’Apium est originellement utilisé par Pline l'Ancien vers 50 apr. J.-C. pour désigner une plante ressemblant au céleri[2]. Les Apiaceae, décrites pour la première fois par le botaniste John Lindley en 1836, est un nom scientifique latin qui dérive du genre type Apium par suffixation -āceae, pluriel féminin du latin -āceus « ressemblance »[3].
Le botaniste Robert Morison publie, en 1672, la première monographie consacrée à une famille de végétaux, les ombellifères, Plantarum umbelliferarum distribution nova[4].
Caractéristiques générales
Appareil végétatif
Les Apiacées sont principalement des plantes herbacées annuelles souvent odorantes, parfois bisannuelles ou vivaces. La famille compte aussi des arbres et arbustes. Leur appareil souterrain pérennant est très varié : racine pivotante, rhizome ou tubercule. Leur tige noueuse est souvent cannelée (sillons dans le sens de la longueur, cette forme étant due à des faisceaux de collenchyme sous-épidermiques qui parcourent la tige sur toute sa longueur) et devient généralement creuse par résorption de la moelle. Des canaux sécréteurs d'essences et de résines circulent dans les racines et les tiges, faisant de la majorité des Apiaceae des plantes aromatiques à l'odeur caractéristique forte lorsqu'on les froisse ou on les broie. Les feuilles sont alternes, sans stipules, à pétiole engainant partiellement la tige, et le plus souvent composées pennées à folioles finement découpées. Quelques rares espèces ont des feuilles entières (buplèvre par exemple)[5].
Abandonnant les alcaloïdes et les iridoïdes auxquels les prédateurs ont eu le temps de s'adapter, cette famille est la première avec les Asteraceae à développer deux nouvelles classes de repellents, les lactones sesquiterpéniques[6] et les polyacétyléniques (dérivés de polyacétylène et substances biogénétiquement apparentées) qui ont notamment des propriétés cytotoxiques, antimicrobiennes, anti-inflammatoires, neurotoxiques et phototoxiques[7].
Appareil reproducteur
L'inflorescence typique des Apiacées, justement appelées ombellifères, est l'ombelle qui peut être simple ou le plus souvent composée d'ombellules. Elle est parfois condensée en un capitule (Panicaut, Astrance). Les ombelles sont souvent munies à leur base d'un involucre formé de 1 à 20 bractées parfois ramifiées (bractées foliacées) divisées en segments allongés. Ces bractées peuvent devenir épineuses (Panicaut) ou pétaloïdes (Astrance). Les fleurs, généralement de petite taille due à l'inflorescence relativement condensée, à symétrie pentamère, sont le plus souvent blanches ou jaunâtres, quelquefois rougeâtres comme la fleur centrale de l'ombelle de carotte. L'ombelle est en effet souvent polygame, ce qui se traduit par un dimorphisme floral[8] : les fleurs centrales sont bisexuées ou femelles et actinomorphes, les fleurs périphériques sont mâles ou stériles et zygomorphes, avec une corolle plus développée (Berce, Coriandre), contribuant à faire de l'ombelle une simili-fleur. Les périphériques servent essentiellement d'organes d'attraction pour les insectes pollinisateurs et les centrales sont surtout réservées à la reproduction. Le périanthe est constitué d'un calice à 5 sépales minuscules ou absents[9] (perte évolutive), et d'une corolle à 5 pétales libres caduc, parfois échancrés. L'androcée est isostémone, avec 5 étamines alternipétales, à filets libres, et avec des anthères à déhiscence longitudinale. La protandrie favorise la fécondation croisée. Le gynécée comprend deux carpelles antéro-postérieurs, soudés en un ovaire infère. L'ovaire porte deux styles qui s'élargissent à la base en un disque ou coussinet nectarifère (stylopode). Les fruits secs appelés à tort « graines », sont des schizocarpes qui se scindent en deux à maturité (diakènes), chaque partie (akène souvent suspendu au bout d'une columelle bifide) appelée méricarpe contenant une graine. Les méricarpes sont toujours plus ou moins côtelés (5 côtes primaires par méricarpe). Les fruits sont très diversifiés par leurs formes externes : présence de crochets ou d'épines, de protubérances ou de poils, parfois d'ailes, qui sont importants à observer pour la détermination des espèces[5].
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Racine de persil
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Ombelle composée
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Le rôle de la fleur centrale stérile, d'un pourpre foncé, reste encore débattu[10]
Classification
Principaux genres
La famille des apiaceae comprend une tribu et quatre sous-familles.
- Tribu
- Sous-familles
Voir la liste des genres d'Apiaceae.
En France, cette famille regroupe en particulier : l'anis vert, l'aneth, la berce, la carotte, le cerfeuil, le céleri, le persil, le panais, le fenouil, la coriandre, la livèche, le cumin, l'angélique, la criste marine, mais aussi : la ciguë, les panicauts, les œnanthes, les buplèvres, les aches, les lasers et le moloposperme du Péloponnèse.
Distribution
La famille des Apiaceae est présente dans tous les continents habités, mais surtout dans les régions tempérées, spécialement de l'Ancien Monde.
Utilisation
Plantes alimentaires
- Daucus carota, la carotte,
- Pastinaca sativa, le panais,
- Apium graveolens, le céleri,
- Foeniculum vulgare, le fenouil,
- Aegopodium podagraria, l'Égopode podagraire[11],
- Smyrnium olusatrum, le maceron,
- Chaerophyllum bulbosum, le cerfeuil tubéreux (uniquement la racine).
Ces plantes peuvent être confondues avec des Apiaceae toxiques mortelles : Conium maculatum (grande ciguë mortelle à petit dose), Aethusa cynapium (petite ciguë), Cicuta virosa (ciguë aquatique), Oenanthe crocata (œnanthe safranée), Ferula communis (Férule). Un moyen mnémotechnique de les distinguer en France est : « s'il y a des poils, c'est au poil », les ombellifères toxiques mortelles n'étant pas poilues[12]. Ce moyen mnémotechnique est juste indicatif car les dangers de confusion restent forts et le cueilleur ne doit pas oublier la possible existence d'exceptions : certaines ombellifères poilues, sans être mortelles, sont toxiques (par exemple les chérophylles, dont les feuilles et les tiges sont toxiques, et présentent des poils). Il arrive de plus que les informations rapportant la toxicité de diverses plantes de cette famille, dont les chérophylles, proviennent de confusions avec des Ombellifères toxiques comme la grande ciguë[13],[14].
Condiments et épices
- Anthriscus cerefolium, le cerfeuil,
- Petroselinum crispum, le persil,
- Cuminum cyminum, le cumin,
- Carum carvi, le carvi,
- Coriandrum sativum, la coriandre,
- Levisticum officinale, la livèche,
- Trachyspermum ammi, l'ajowan
- Angelica sylvestris, l'angélique,
Plantes médicinales
- Foeniculum vulgare, le fenouil
- Anethum graveolens, l'aneth
- Angelica sylvestris, l'angélique
- Centella asiatica
- Peucedanum ostruthium, l'impératoire ou Benjoin
Plantes ornementales
- Astrantia major, la grande astrance
Autres
Pharmacopée
L’hyperpigmentation provoquée par l’application de certaines Rutaceae et Apiaceae riches en furanocoumarines a été mise à profit par les Égyptiens, la médecine ayurvédique et Dioscoride pour traiter le psoriasis, le vitiligo et d’autres affections dermatologiques. La médecine contemporaine a repris ces pratiques anciennes pour traiter les mêmes affections. Cette photochimiothérapie (PUVAthérapie) consiste en l’ingestion par le patient d’une dose voisine de 0,6 mg/kg de xanthotoxine et ensuite, il doit être soumis à une exposition contrôlée de rayons UV longs (320-380 nm) (Béani, 1991). Cette pratique n’est pas sans risque et peut être la cause de cancérogenèse, si l’on considère la photosensibilisation de ces furanocoumarines en cas d’exposition solaire (Lindelöf et al., 1991). La présence de ces furanocoumarines dans l’huile essentielle de Citrus aurantium L. ssp. bergamia Engler, a poussé l’Union Européenne, en , à interdire la commercialisation des préparations destinées à accélérer le bronzage et dont la teneur en bergaptène dépassait 0,2 %. (Folléa, 1995 ; Bruneton, 2001)
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Boris Lariushin, Apiaceae Family, Volume 1, Lulu.com, (lire en ligne)
- (en) Boris Lariushin, Apiaceae Family, Volume 2, Lulu.com, (lire en ligne)
- Les Ombellifères de France, tomes I, II, III, IV, V, Jean-Pierre Reduron, édité par la Société botanique du Centre-Ouest (2007)
- Léon Géneau de Lamarlière, Recherches morphologiques sur la famille des ombellifères, suivi de Recherches physiologiques sur les ombellifères, Le Bigot Frères, 1893, 200 pages.
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Référence Belles fleurs de France : Apiaceae
- (fr) Référence Belles fleurs de France 2 : Apiaceae
- (en) Référence Flora of China : Apiaceae
- (en) Référence Madagascar Catalogue : Apiaceae
- (en) Référence Madagascar Catalogue : Umbelliferae
- (en) Référence Flora of Chile : Apiaceae
- (en) Référence Angiosperm Phylogeny Website : Apiaceae ( )
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Apiaceae
- (en) Référence Catalogue of Life : Apiaceae
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Apiaceae
- (en) Référence BioLib : Apiaceae Lindl.
- (en) Référence Paleobiology Database : Umbelliferae de Jussieu
- (fr + en) Référence ITIS : Umbelliferae Non valide
- (fr + en) Référence ITIS : Apiaceae
- (en) Référence NCBI : Apiaceae (taxons inclus)
- (en) Référence DELTA Angio : Umbelliferae
- Flore du CRDP de Besançon (fr)
- Flore photographique régionale (fr)
Références
- (en) Anthony R. Magee & al., « New tribal delimitations for the early diverging lineages of Apiaceae subfamily Apioideae », Taxon, vol. 59, no 2, , p. 567.
- (en) David Gledhill, The Names of Plants, Cambridge University Press, , p. 52
- (en) Theodore Savory, Naming the Living World, Wiley, , p. 96
- (en) John Hutchinson, The Families of Flowering Plants, Clarendon Press, , p. 9
- Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion, Gérard Dumé, Flore forestière française. Plaines et collines, Forêt privée française, , p. 719.
- Frédéric Dupont, Jean-Louis Guignard, Botanique. Les familles de plantes, Elsevier Masson, , p. 266-267.
- (en) Christian Zidorn, Karin Jöhrer, Markus Ganzera, Birthe Schubert, Elisabeth Maria Sigmund, Judith Mader, Richard Greil, Ernst P. Ellmerer & Hermann Stuppner, « Polyacetylenes from the Apiaceae Vegetables Carrot, Celery, Fennel, Parsley, and Parsnip and Their Cytotoxic Activities », J. Agric. Food Chem., vol. 53, no 7, , p. 2518–2523 (DOI 10.1021/jf048041s).
- Michel Botineau, Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs, Lavoisier, , p. 1085.
- Les sépales sont absents ou très réduits du fait que le calice est presque complètement soudé à l'ovaire
- Guide de nectar attirant les pollinisateurs ? Réduction d'infestation par des insectes parasites en mimant une galle déjà présente, ce qui dissuade ces insectes de pondre dessus ? Cf (en) Sabrina Polte, Klaus Reinhold, « The function of the wild carrot's dark central floret: attract, guide or deter ? », Plant Species Biology, vol. 28, no 1, , p. 81–86 (DOI 10.1111/j.1442-1984.2012.00368.x).
- Heidi Collombier, « La cuisine Sauvage », 2008-2010 (consulté le ) : « Tendres et aromatiques, les jeunes feuilles d’égopode font de très bonnes salades, de savoureux légumes cuits à la vapeur ou de succulents soufflés. »
- Christophe de Hody, Cueilleur urbain. À la découverte des plantes sauvages et comestibles dans la ville, Arthaud, , p. 54.
- François Couplan, Le régal végétal, Editions Ellebore, , p. 458.
- Cécile Lemoine, Les plantes toxiqueséditeur=éditions Jean-Paul Gisserot, , p. 10.