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Octave Mannoni

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Octave Mannoni
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 89 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Autres informations
Membre de
École freudienne de Paris (jusqu'en )
Centre de formation et de recherches psychanalytiques (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Abréviation en botanique
MannoniVoir et modifier les données sur Wikidata

Dominique-Octave Mannoni, né le à Lamotte-Beuvron, et mort le à Paris, est un ethnologue, philosophe et psychanalyste français.

Biographie

Né dans un famille d'origine corse, Octave Mannoni fait ses études de philosophie à l'université de Strasbourg[1]. Il est reçu à l'agrégation et enseigne au lycée Gallieni de Tananarive, à Madagascar de 1926 à 1945[1]. Il est ensuite fonctionnaire, directeur du service d'information de l'île. Il prend position pour l'indépendance de Madagascar, ce qui lui vaut d'être démis de ses fonctions fin 1947, et il rentre à Paris en janvier 1948[2].

À Madagascar, il a des activités de botaniste, et parcourt l'île avec Pierre Boiteau[3]. Il réalise également des reportages photographiques[3].

À Paris, il reprend une analyse avec Jacques Lacan commencée en 1946[2] et devient psychanalyste[4]. Il épouse Maud Mannoni qui est analyste d'enfants et membre de l'École Freudienne de Paris[5]. À la suite de la dissolution de l’École freudienne, en 1980, il participe avec elle et Patrick Guyomard, à la création du Centre de formation et de recherches psychanalytiques (CFRP) en 1982[2].

Activités éditoriales

Dans son livre Prospero et Caliban. Psychologie de la colonisation écrit en 1948 et publié en 1950, il propose des réflexions sur deux héros shakespeariens, Caliban et Prospero, en lien avec la révolte de mars 1947 organisée par le Mouvement démocratique de la rénovation malgache[6]. Cet ouvrage est critiqué par Aimé Césaire dans Discours sur le colonialisme et par Frantz Fanon qui publie Peau noire, masques blancs[3]. Ceux-ci critiquent l'idée d'une « prédisposition » du colonisé à la soumission coloniale qui ferait pendant à « une prédisposition culturelle de l’Européen à la domination »[3].

Il collabore à la revue Esprit et aux Temps modernes et contribue par une série d'articles intitulée « Ébauche d’une psychologie coloniale », en 1947-1948, à la revue Psyché de Maryse Choisy[4].

En 1951, il publie « Lettres personnelles à monsieur le Directeur ». Il publie en 1963 l'article « Je sais bien, mais quand même », réédité dans Clefs pour l'imaginaire, à l'occasion de son échec à la titularisation à la Société française de psychanalyse[7]. Cet article indique « précisément comment une croyance peut survivre au démenti de l'expérience »[8]. Son article « L'Analyse originelle » (1967) évoque Fliess comme analyste de Freud[2]. Il publie un ouvrage sur Freud en 1968.

Publications

  • Psychologie de la colonisation, Seuil, 1950, réédité sous le titre Prospero et Caliban, Éditions Universitaires, 1984, et Le racisme revisité, Denoël, 1997. (ISBN 2-207-24587-X)
  • Lettres personnelles à Monsieur le Directeur, Seuil, 1951, réédité sous le titre La machine, Tchou, 1977, puis Lettres personnelles, fiction lacanienne d'une analyse, Denoël, 1990. (ISBN 2-207-23686-2)
  • Freud, Seuil, coll. « Écrivains de toujours », 1968. (ISBN 2-02-000082-2)
  • Clefs pour l'imaginaire ou l'Autre Scène, Seuil, 1969. (ISBN 2-02-008909-2)
  • Fictions freudiennes, Seuil, 1978. (ISBN 2-02-004811-6)
  • Un commencement qui n'en finit pas, 1980
  • Ça n'empêche pas d'exister, Seuil, 1982
  • Un si vif étonnement, Seuil, 1988. (ISBN 2-02-010251-X)

Références

  1. a et b Sédat 2002, p. 964.
  2. a b c et d Sédat 2002, p. 965.
  3. a b c et d François Vatin, « Octave Mannoni (1899-1989) et sa Psychologie de la colonisation. Contextualisation et décontextualisation », Revue du MAUSS, vol. 37, no 1,‎ , p. 137-178 (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b Mireille Delbraccio, « La Psychologie de la colonisation d’Octave Mannoni. Dépendance, reconnaissance, altérité », L'information psychiatrique, vol. 91, no 3,‎ , p. 263-270 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Jacques Sédat, « Mannoni-Van Der Spoel, Maud (Magdalena) », p. 965-966, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 1. M/Z. Calmann-Lévy, 2002.
  6. Christopher Lane, « Psychoanalysis and Colonialism Redux: Why Mannoni's "Prospero Complex" Still Haunts Us », Journal of Modern Literature, vol. 25, nos 3-4,‎ , p. 127-150 (lire en ligne, consulté le ).
  7. [compte rendu] Jean Gillibert, « Réflexions sur le symbolique et l'imaginaire », Revue française de psychanalyse, no 2,‎ , p. 419-430 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Roland Chemama, « Que nous apprend le fétichisme sur la croyance masculine? », sur ecolpsy-co.com (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Mannoni est l’abréviation botanique standard de Octave Mannoni.

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