Nékao II
Nékao II | |
Cartouche sur une jarre au nom de Nékao II | |
Fonctions | |
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Pharaon d'Égypte | |
v. -610 – | |
Prédécesseur | Psammétique Ier |
Successeur | Psammétique II |
Biographie | |
Dynastie | XXVIe dynastie |
Basse époque | |
Date de décès | v. -595 |
Père | Psammétique Ier |
Mère | Méhetenousékhet |
Grand-père paternel | Nékao Ier |
Grand-mère paternelle | Istemabet |
Grand-père maternel | Harsiesi (grand prêtre d'Atoum et vizir de Taharqa ?) |
Grand-mère maternelle | Djedmoutesânkh |
Conjoint | Khedebneithirbinet Ire |
Enfants | ♀ Istemebet ♀ Mérineithist ♂ Psammétique II ♂ Apriès (pour lui, les sources généalogiques sont très incertaines) |
Deuxième conjoint | Chépénoupet |
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Nékao II (ou Neko, ou bien Néco -Nécos, dans la note 8 infra-, ou encore Neco, ou "enfin" Néchao II, voire Ouhemibrê-Nékaou II) est un pharaon de la XXVIe dynastie, régnant de -610 à -595. Il est le fils de Psammétique Ier, et de la reine Méhetenousékhet. Selon Kim Ryholt, il pourrait s'agir du pharaon autrement connu des sources grecques sous le nom de Néchepso[1].
Règne
Il fait avec succès la guerre contre Josias, roi de Juda, qui sera tué à la bataille de Megiddo en -609[2],[3]. Trois mois plus tard, il fait prisonnier Joachaz, fils de Josias et son successeur à la tête de Juda, qui mourra en Egypte, puis impose un tribut au royaume de Juda. Enfin, il établit Joiaqim, le fils aîné de Josias, comme nouveau roi de Juda. Cet épisode est évoqué dans la Bible, plus précisément dans le Deuxième Livre des Rois, chapitre 23, versets 30 à 35[4].
Nékao II parvient ensuite à étendre ses conquêtes jusqu'à l'Euphrate, mais la défaite que lui inflige Nabuchodonosor, à la bataille de Karkemish, en -605, l'oblige à abandonner ses possessions asiatiques[5],[6],[7].
Il se tourne alors vers le développement du commerce, à la fois en Méditerranée, et avec l'Afrique orientale et le pays de Pount. Il entreprend, d'ailleurs, le creusement d'un canal, destiné à relier le Nil à la Mer Rouge, et qui a fonctionné, avant d'être ensablé.
Selon Hérodote[8], il envoie une expédition phénicienne explorer les côtes, et finalement, de la sorte, accomplir la première circumnavigation humaine connue, du continent africain (ici infra dénommé généralement Libye). Le récit rapporté d'Hérodote précise que les marins de l'expédition « avaient le soleil à droite » (donc, vers le Nord), lorsqu'ils contournaient l'Afrique, ce qui semble bien indiquer un passage dans l'actuel hémisphère sud. Les Phéniciens maîtrisaient la navigation de haute mer, et le repérage précis avec les étoiles ; toutefois, et bien qu'en l'espèce il dût s'agir plutôt de cabotage, même au long cours, aucun autre élément, plus matériel voire archéologique, ne permet de confirmer aujourd'hui que l'expédition eut bien lieu, en tout cas aussi loin (même Hérodote en aurait été dubitatif, en ces termes infra : « Ce fait ne me paraît nullement croyable; mais peut-être le paraîtra-t-il à quelque autre »).
Généalogie
Titulature
Notes et références
- Kim Ryholt, « New Light on the Legendary King Nechepsos of Egypt », The Journal of Egyptian Archaelogy, 97, 2011, p. 61-72.
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Nékao II » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource).
- 2R 23,29&30.
- 2R 23,30-35, deux extraits qui parlent précisément du Pharaon Neko/Néco (Nékao), roi d'Égypte, mais sans préciser qu'il s'agit du deuxième roi/gouverneur de Saïs, à porter le nom Neko/Néco.
- 2R 24,7, extrait qui n'évoque pas nommément le roi d'Égypte [sic].
- 2 - Sur l'Égypte. Sur l'armée de Pharaon Neco, roi d'Égypte, qui était près du fleuve de l'Euphrate, à Karkemish, et qui fut battue par Nebucadnetsar, roi de Babylone, la quatrième année de Jojakim, fils de Josias, roi de Juda.
- - Jérémie, 46, 2 sqq.
- Jr 46,2sqq.
- L'Enquête, livre IV (Melpomène), paragraphe 42 :
« J'admire d'autant plus ceux qui ont décrit la Libye, l'Asie et l'Europe, et qui en ont déterminé les bornes, qu'il y a beaucoup de différence entre ces trois parties de la terre : car l'Europe surpasse en longueur les deux autres; mais il ne me paraît pas qu'elle puisse leur être comparée par rapport à la largeur. La Libye montre elle-même qu'elle est environnée de la mer, excepté du côté où elle confine à l'Asie. Nécos, roi d'Égypte, est le premier que nous sachions qui l'ait prouvé. Lorsqu'il eut fait cesser de creuser le canal qui devait conduire les eaux du Nil au golfe Arabique, il fit partir des Phéniciens sur des vaisseaux, avec ordre d'entrer, à leur retour, par les colonnes d'Hercule, dans la mer Septentrionale, et de revenir de cette manière en Égypte.
Les Phéniciens, s'étant donc embarqués sur la mer Érythrée, naviguèrent dans la mer Australe. Quand l'automne était venu, ils abordaient à l'endroit de la Libye où ils se trouvaient, et semaient du blé. Ils attendaient ensuite le temps de la moisson, et, après la récolte, ils se remettaient en mer. Ayant ainsi voyagé pendant deux ans, la troisième année ils doublèrent les colonnes d'Hercule, et revinrent en Égypte. Ils racontèrent, à leur arrivée, que, en faisant voile autour de la Libye, ils avaient eu le soleil à leur droite. Ce fait ne me paraît nullement croyable ; mais peut-être le paraîtra-t-il à quelque autre. C'est ainsi que la Libye a été connue pour la première fois. »
— Traduction Larcher, Paris, Charpentier, 1850