Prière dans le christianisme
La prière chrétienne est un échange avec Dieu, fondé sur la Bible. Selon le Nouveau Testament, le croyant peut parler à Dieu comme à un père, « au Nom du Seigneur Jésus-Christ ». La prière chrétienne se réalise seul, en groupe, en tout lieu et en tout temps. Elle prend différentes formes selon les Églises.
Le Notre Père est la prière commune à tous les chrétiens, directement tirée des évangiles (Matthieu, 6: 9-13 et Luc, 11: 2-4), et enseignée par Jésus à ses premiers disciples.
Selon la Bible
La prière qui s'appuie sur les promesses de la Bible est un acte fondamental de la foi chrétienne, vécue comme une action de Grâce et de communion avec Dieu, une communion d’esprits entre Dieu et les siens. C’est «Dieu le Père» que le croyant prie «au Nom du Seigneur Jésus-Christ».
Dans l'Évangile selon Jean, Jésus-Christ indique comment prier à ses fidèles :
- « Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. » (Jean 14:13-14)
- « En ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. » (Jean 16:23)
Le Notre Père est la prière la plus répandue car elle a été enseignée par Jésus-Christ lui-même à ses apôtres, d'après le Nouveau Testament, qui est la deuxième partie de la Bible qui, elle-même, est le livre le plus diffusé au monde.
Avant d'énoncer le « Notre Père » Jésus-Christ explique comment prier dans l’Évangile de Matthieu :
- « Et quand tu pries, ne sois pas comme les hypocrites, car ils aiment à prier en se tenant debout dans les synagogues et aux coins des rues, en sorte qu’ils soient vus des hommes. En vérité, je vous dis : ils ont déjà leur récompense ! Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, et ayant fermé ta porte, prie ton Père qui [demeure] dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret, te récompensera. Et quand vous priez, n’usez pas de vaines redites, comme ceux des nations, car ils s’imaginent qu’ils seront exaucés en parlant beaucoup. » (Matthieu 6:5-7 / Traduction Darby, 1872).
Mais il encourage aussi à la persévérance dans l'évangile de Luc :
- « Et moi je vous dis : Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande, reçoit ; et qui cherche, trouve, et l’on ouvrira à celui qui frappe. » (Luc 11:9,10 / Traduction Crampon, 1923)
L'apôtre Pierre met en valeur l'importance de l'humilité et de la sincérité de celui qui prie dans sa première épître :
- « Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable ; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » (I Pierre 5:6,7 / Traduction Segond, 1910)
Des pratiques de méditations, de jeûne et de veille peuvent être associées à la prière, de même que des lectures de textes, bibliques ou non. Pour le croyant, Dieu est partout et la prière peut donc avoir lieu en n'importe quel lieu.
Dans les églises catholiques, protestantes et orthodoxes, des moines peuvent consacrer leur vie exclusivement à la prière. Toutefois ce n'est pas le cas dans les églises chrétiennes évangéliques, où la vie de prière fait partie de tout croyant qui a vécu la nouvelle naissance.
Églises catholique et orthodoxe
Dans les Églises catholiques et orthodoxes la prière est faite à Dieu le Père, à Jésus Christ son Fils, au Saint Esprit, et les prières adressées aux Saints et à la Vierge Marie[1] sont dites des prières d'intercession. Il est demandé à la communauté des saints, ou à la Sainte Vierge Marie, Reine des Saints, de prier la Sainte Trinité pour celui qui lui demande son intercession. Les catholiques et orthodoxes ne prient pas de la même manière Dieu le Père, Jésus le Fils et le Saint Esprit, que les saints ou la Vierge Marie. Ils prient Le Père, Jésus ou l'Esprit Saint comme Dieu, et les saints ou la Sainte Vierge comme une personne qui, parce qu'il est ou elle est tout(e) proche de Dieu, pourra intercéder. Cette distinction n'est pas toujours visible ou comprise de prime abord. La prière à la communion des saints est une spécificité de la foi chrétienne catholique et chrétienne orthodoxe. L'utilisation d'objets de cultes (crucifix, icônes, chapelets, statues, etc.) est courante mais pas obligatoire. Les cultures et les milieux sociaux ont également une grande influence sur les manières de prier. Elles s'appuient sur des liturgies précises et selon des rites particuliers (signe de croix avec les mains, génuflexion, prosternation etc). La Liturgie des Heures est la prière des pratiquants catholiques et orthodoxes (le plus souvent priée par les religieux seulement), c'est une prière codifiée et répétée sept fois par jour, structurée principalement autour des Saintes Écritures (Psaumes et lectures biblique). Son application remonte à la tradition juive des Psaumes et peut en quelques points être comparable à la prière musulmane[2]. Entre autres, Le Psaumes 119 (connu pour être le plus long chapitre de la Bible) y fait déjà référence au verset 164 « sept fois par jour je te célèbre » (Ps 119, 164). L'Angélus est l'autre prière quotidienne des pratiquants catholiques, cette fois destinée à chaque fidèle, c'est une prière elle aussi codifiée mais beaucoup plus courte. Elle se recité trois par jour (matin, midi et soir) et est destinée à tous les catholiques les jours de pénitence et de prière obligatoire (vendredi et temps de Carême). Par sa répétition quotidienne à des heures précises ainsi que par son appel qui est sonné par les cloches matin, midi et soir, elle est elle aussi très comparable à la prière musulmane.[3] Dans sa forme originale, elle est remplacée par le Regina Caeli durant le temps Pascal. Les messes de semaine se déroule toujours matin midi ou soir une heure avant l'heure de la prière pour justement permettre à la fin de la messe de pouvoir réciter l'Angélus à l'appel des cloches. [4]
Protestantisme
Dans le protestantisme, la réforme protestante débutée en 1520 a ramené la prière à ses bases bibliques, notamment avec les Cinq solae [5]. La prière est ainsi adressée à Dieu seul, au nom de Jésus. Le Notre Père, prière enseignée par Jésus, est généralement récitée chez les protestants comme chez les catholiques et orthodoxes.
Christianisme évangélique
Dans le christianisme évangélique, la prière s'appuie uniquement sur la Bible [6]. Ainsi, elle est faite à Dieu seul, au nom de Jésus[7]. Selon eux, la prière prend une nouvelle dimension pour ceux qui ont accepté Jésus, qui ont vécu la nouvelle naissance [8]. Elle a lieu en privé ou durant le culte[9].
Références
- (fr) E. Bertrand Feumetio et Anicet Bongo Ondimba, Un certain chemin de vie, éd. Éditions Publibook, 2009, p. 239.
- « PRESENTATION_GENERALE_DE_LA_LITURGIE_DES_HEURES », sur http://liturgiecatholique.fr (consulté le )
- « L'Angelus », sur www.paris.catholique.fr (consulté le )
- F.C, « La Prière de l'Angélus », sur site-catholique.fr, (consulté le )
- Hans J. Hillerbrand, Encyclopedia of Protestantism: 4-volume Set, Routledge, USA, 2016, p. 1846, 1843.
- Roger E. Olson, The Westminster Handbook to Evangelical Theology, Westminster John Knox Press, USA, 2004, p.
- Brian Stiller, Evangelicals Around the World: A Global Handbook for the 21st Century, Thomas Nelson, USA, 2015, p. 106
- Gerald R. McDermott, The Oxford Handbook of Evangelical Theology, Oxford University Press, UK, 2013, p. 214
- Gerald R. McDermott, The Oxford Handbook of Evangelical Theology, Oxford University Press, UK, 2013, p. 318
Articles connexes