Morignole
Morignole[1],[2],[3],[4] ou Morignol en français, Morignòo en ligure brigasque et Morignolo en italien, est un hameau des Alpes-Maritimes, dépendant de La Brigue, dans la vallée de la Roya. Tour à tour, savoyard, français ou italien, c'est le seul des hameaux brigasque devenu français avec La Brigue, en 1947.
Origines
La tradition veut que Morignole ait été fondé au Xe siècle à l'époque où les Sarrasins se servaient de Fraxinet en Provence, à 20 km de Saint-Tropez, comme base de départ de leurs incursions dans les Alpes ; mais elle n'est pas claire quant à savoir si ce sont les Sarrasins ou des autochtones — de La Brigue ou de la Riviera ligure — fuyant ces derniers qui seraient à l'origine du hameau[5].
Le vocabulaire italo-provençal peut suggérer une étymologie topographique évoquant l'aspect « sombre » du vallon, l'élément maur- signifiant « noir »[5], mais également évoquer les Sarrasins, les « maures », à l'instar de nombreux villages et lieux-dits de la région, « métaphore moyenâgeuse en rapport avec leur réputation, appliquée à des lieux abrupts, sauvages ou rocheux[6] ».
Les historiens modernes restent largement réservés sur ces traditions relayées par nombre d'érudits locaux et bien enracinées[6].
Histoire
Accroché au pied du mont Bertrand, qui culmine à 2481 mètres au-dessus du niveau de la mer, et juché à 980 m d'altitude, il se situe à 8 km au nord-est de Saint-Dalmas[7], il faisait partie jusqu'en 1860 du Comté de Nice, qui appartenait alors à la Maison de Savoie. En 1860, il reste italien et est réuni à la Brigue dans la province de Coni. C'est le seul des hameaux brigasque devenu français avec La Brigue, en 1947, après la Seconde Guerre mondiale[5].
La population, essentiellement composée de familles de bergers, y vivait de manière permanente mais se réduisait en hiver, une bonne partie des habitants se rendant avec les troupeaux sur des pâturages réservés à La Turbie, à Mouans ou ailleurs dans le Haut-Var[5]. Dans les années 1970, le hameau rassemble essentiellement des propriétaires d'origine monégasque[7].
Monuments
L'église Saint Jacques-le-Majeur y a été édifiée en 1679 et reconstruite en 1830, avant d'être consacrée par l'évêque de Coni, Andrea Formica, en 1871[5]. On y dénombre plusieurs statues sulpiciennes[5].
Liens externes
Notes et références
- Touring Club Italiano, Nuovissimo atlante geografico mondiale, Touring Editore, Borgaro Torinese (TO) 2001, tav. 20.
- Atlante stradale d'Italia, Touring Editore, 1998, tav. 32.
- Nuovo atlante Treccani, vol. Cartografia, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, Milano 1995, tav. 7.
- Cfr. "Morignolo" nel lemma "Briga" nell'enciclopedia Treccani.
- Luc Thévenon, Sophie Kovalesky, La Brigue, SeRRe, , 112 p. (ISBN 978-2-402-01641-4, lire en ligne), p. 96-97
- Paul-Louis Rousset, Les Alpes et leurs noms de lieux : 6000 ans d'histoire ? : les appellations d'origine pré-européenne, Didier Richard, (lire en ligne), p. 144
- Robert Landry, Guide des villages abandonnés, Balland, , 276 p. (ISBN 978-2-402-22597-7, lire en ligne), p. 32