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Société d'électronique et d'automatisme

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Société d'Electronique et d'Automatisme (SEA)
logo de Société d'électronique et d'automatisme

Création 1948
Disparition 1966 (intégration dans la CII)
Fondateurs François-Henri Raymond
Forme juridique Société anonyme à conseil d'administration (s.a.i.) (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Drapeau de la France France
Activité Constructeur informatique
SIREN 327281036Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue partielle de l'ordinateur CUBA, conçu à partir de 1951 par la SEA.

La Société d'électronique et d'automatisme, fondée en 1948 par François-Henri Raymond[2], joua un rôle précurseur dans l'informatique française en construisant et mettant en service parmi les premiers ordinateurs numériques français au début des années 1950. La SEA jouera un rôle d'entrainement prépondérant dans le développement d'une filière informatique française, formant des générations d’ingénieurs et installant 170 ordinateurs entre 1955 et 1967[3].

A partir de 1949, la SEA développe la série de calculateurs analogiques OME (11, 12, 15, 40 et 41). Ils seront utilisés dans la France d'après-guerre pour diverses simulations hydrodynamiques, notamment pour les industrie hydroélectrique et aéronautique.[4]

Deux ans après la création de la société, un accord est passé en 1950 avec la Compagnie des machines Bull, mais les réunions de travail constatent une trop grande divergence sur la politique de produits à adopter pour qu'une collaboration réelle puisse s'engager.

La même année, la SEA développe le Généphone (utilisant la puissance de la voix comme source d'énergie), qui sera transféré en 1956 à SIKEC alors filiale de Thomson.

La société obtient rapidement des marchés militaires et développe en 1951 le CUBA (Calculateur Universel Binaire de l'Armement) son premier calculateur numérique, puis installe au SDECE le CAB1011, système cryptographique.

Devenue en 1958 une filiale de Schneider-Westinghouse, la SEA dispose de moyens industriels accrus. Elle développe alors deux ordinateurs de deuxième génération:

  • Le CAB3900, ordinateur de gestion à bandes magnétiques conçu en collaboration avec le Crédit Lyonnais. Également surnommé CABAN (Calculateur Bancaire), il concurrence l'IBM 1401 et le Bull Gamma 30.
  • Le CAB500, ordinateur de bureau à usage scientifique concurrent de l'IBM 1620 avec lequel il partage le même format. Livré à partir de 1961, il est doté d'une logique transistorisée et d'une mémoire tambour[5]. Le CAB500 sera aussi vendu à partir de 1963 par la Compagnie des machines Bull, alors mise en grande difficulté par IBM, et qui cède en échange à la SEA son usine des Andelys.
L'OME P2 (variante de l'OME 40), calculateur analogique produit par la SEA en 1952.

La SEA développe ensuite un ordinateur très différent, le CAB1500, inspiré par les machines à pile pour son processeur, et d'Algol pour son langage machine. Un prototype sera construit, mais sa commercialisation arrêtée par le Plan Calcul. En 1964, la SEA signe un « memory of understanding » avec Control Data Corporation donnant à SEA l'accès aux technologies et aux périphériques du nouveau spécialiste américain des supercalculateurs, mais qui n'aura pas de suites pour la même raison – du reste CDC a établi sa propre filiale commerciale en France.

La SEA sera fusionnée en avec la Compagnie européenne d'automatisme électronique, filiale commune de la Compagnie générale d'électricité, de la Compagnie générale de télégraphie sans fil (CSF), et Intertechnique, pour créer la Compagnie internationale pour l'informatique (CII), dont la priorité deviendra rapidement l'informatique distribuée, incluse au cœur de l'ordinateur Iris 80 et de Transiris.

Modèles commercialisés

Le tableau suivant donne un aperçu des principaux ordinateurs numériques construits par la SEA[6]. La plupart appartiennent à la famille des Calculateur Automatiques Binaires (CAB) de la SEA et, à l'exception des CAB 500 et 3900, n'ont été produits qu'en petite série. Les calculateurs analogiques de la série OME ne sont pas représentés.

Modèle Date de conception Date de livraison Fonction et description
CAB 1100 1955 Cryptanalyse à vocation militaire. Un seul exemplaire conçu.
CAB 2200 1952 1955, 1956 Calculateurs fournis à Matra et la Direction d'Etudes et de Fabrication d'Armements (DEFA, aujourd'hui DGA). Deux exemplaires.
CAB 3018 1957 Calculateur pour simulations de vol (MATRA, Nord-Aviation). Un seul examplaire.
CAB 3030 1958 1960 Calculateurs universels pour le Comptoir des Produits Sidérurgiques et l'INSEE. Deux exemplaires.
CAB 3040 Projet non terminé.
Dorothée Prototype d'ordinateur transistorisé.
CAB 500 1956 1961 Ordinateur de bureau à vocation scientifique, à l'image de l'IBM 1620. Plus gros succès commercial de la SEA vendu à plus d'une centaine d'exemplaires.
CAB 3900 1958 Ordinateur de gestion et à bandes magnétique, concurrent des Bull Gamma 30 (RCA 301) et IBM 1401.
CAB 4000 Version améliorée du CAB 3900
CAB 1500 1966 Ordinateur de nouvelle génération, conception interrompue après la fusion contrainte de la SEA au sein de la CII.

Notes

  1. Sirene (registre national des sociétés).Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. François-Henri Raymond pionnier de l'informatique française
  3. Pierre-Eric Mounier-Kuhn, « La SEA, matrice des grands DSI français », Le Monde Informatique, no 834,‎ , p. 80
  4. « Du mobilier scientifique grenoblois devenu Monuments Historiques : Le calculateur analogique OME P2 de la SAE - 1/3 », sur www.echosciences-grenoble.fr (consulté le )
  5. Calculatrice électronique CAB 500 (1962) sur histoireinform.com
  6. « Historique de la SEA, Fédération des Equipes Bull », sur www.feb-patrimoine.com (consulté le )

Liens externes