Aller au contenu

Yahya Sinwar

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 23 octobre 2023 à 19:37 et modifiée en dernier par Ilyana.Sombrelune (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Yahya Sinwar
يحيى السنوار
Illustration.
Yahya Sinwar en 2013.
Fonctions
Chef du bureau politique du Hamas de Gaza
Dirigeant de facto de la Bande de Gaza
En fonction depuis le
(7 ans, 10 mois et 27 jours)
Prédécesseur Ismaël Haniyeh
Biographie
Nom de naissance Yahya Ibrahim Hassan Sinwar
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissance Khan Younès
Nationalité Palestinienne
Parti politique Hamas
Diplômé de Université islamique de Gaza
Religion Islam sunnite

Yahya Sinwar (en arabe : يحيى السنوار), né le à Khan Younès, est le chef du Hamas dans la bande de Gaza.

Cofondateur des unités du djihad et de la prédication islamique, il a dirigé le service de sécurité du Hamas[1]. Il est considéré comme un des plus haut dirigeants du mouvement islamiste, seulement derrière Ismael Haniyeh.

En 1989, il est condamné par la justice israélienne pour l'assassinat de plusieurs personnes[1]. En 2011, il est libéré dans le cadre d'un échange de prisoniers[1].

Depuis février 2017, il est le chef du Hamas dans la branche de Gaza[2],[3].

Carrière

Origines

Yahya Ibrahim Hassan Sinwar est né en 1962, dans un camp de réfugiés de Khan Yunis, où il a passé ses premières années. Il est diplômé de l'école secondaire de garçons de Khan Younès puis il est allé à l'Université islamique de Gaza, où il a obtenu une licence en études arabes (bachelor in Arabic studies)[4]

Parcours

Sinwar est arrêté une première fois en 1982 pour des activités subversives et il a passé plusieurs mois en prison, où il a rencontré d'autres militants palestiniens, y compris Salah Shehade. Il se consacre à la cause palestinienne. Il est arrêté de nouveau en 1985, puis lors de sa libération, à la demande de cheikh Ahmed Yassine[5], il cofonde avec Rawhi Mushtaha le Munazzamat al Jihad w al-Dawa (Majd) l'organisation de la sécurité, qui vise à identifier les espions israéliens dans le mouvement palestinien, et qui, en 1987, est devenu la « police » du Hamas.

Les « unités du djihad et de la prédication » que il dirige brûlent débits de boissons et stocks de revues pornographiques et sont aussi accusés de torturer et d'éliminer les traîtres[1] [5].

Prison

En 1988, il est soupçonné d'avoir ordonné l'exécution de douze palestiniens qu'il accuse d'etre des collaborateurs ainsi que d'avoir tué plusieurs israéliens.

Arrêté, il est reconnu coupable de quatre meurtres et condamné à 30 ans de réclusion[5]. Il a tenté de s'échapper à plusieurs reprises, mais a toujours été repris[6].

En prison, il fréquente la bibliotheque et apprend l'hébreu[1]

est diagnostiqué d'un cancer du cerveau.

Il est opéré dans un hopital israélien, ce qui lui sauve la vie

Retour à Gaza

Sinwar avait purgé 22 ans de sa peine avant d'être libéré en 2011 lors de l'échange de prisonniers pour le soldat israélien Gilad Shalit. Il est alors accueilli en héros à Gaza et appelle aussitôt les brigades Izz al-Din al-Qassam à commettre d'autres enlèvements d'Israéliens pour obtenir d'autres libérations de prisonniers[5].

En , Sinwar a été déclarée « terroriste » par le gouvernement des États-Unis[7].

Chef du Hamas

En , Yahya Sinwar, qui selon le Guardian « rejette toute réconciliation avec Israël »[8], est élu à la tête du bureau politique du Hamas, et devient dirigeant de facto de la Bande de Gaza[5].

Dès le premier jour de la Marche du retour, le , Yahya Sinwar se rend sur le lieu des manifestations et y annonce que des manifestations similaires se dérouleront chaque vendredi « jusqu'à ce que la frontière disparaisse [...] et jusqu’à ce que les Palestiniens reviennent sur ces terres dont ils ont été expulsés il y a 70 ans »[9] et « jusqu'à ce que la frontière disparaisse »[10]. Le , il annonce être prêt à mourir avec d'autres chefs du Hamas pour mettre fin au blocage de la frontière[11] et le lendemain, il déclare : « Mais dites-moi, quel est le problème si des centaines de milliers de personnes franchissent ces barbelés qui ne sont même pas une frontière reconnue ? Cette clôture, ce n’est pas une vache sacrée ou un tabou qu’on n’a pas le droit de toucher »[12].

Plus d'un mois après le début de la Marche du retour, il accorde une interview à une journaliste italienne travaillant pour le quotidien israélien Yediot Aharonot — il affirmera plus tard qu'il ne savait pas que son interlocuteur travaillait pour un journal israélien — dans laquelle il déclare « Une nouvelle guerre n’est dans l’intérêt de personne, certainement pas dans notre intérêt. Qui voudrait se confronter à une puissance nucléaire avec seulement quatre frondes ? La guerre ne mène à rien »[13].

En mars 2021, il est réélu pour un mandat de quatre ans à la tête du bureau politique du Hamas à Gaza[4].

Lors de la vague terroriste de 2022, Yahya Sinwar, déclare après l'attentat d'El'ad qui a fait trois morts et trois blessés graves : « Que chacun prépare chez lui son fusil ! Et s’il n’en a pas, qu’il prépare sa hache ou son couteau ! »[14].

Le 7 octobre 2023, il est toujours à la tête du Hamas lors de l’attaque contre Israël, qui a fait plus de 1 200 morts et 3 000 blessés, et la réplique israélienne qui fait plus de 4079 morts et 15000 blessés[15].

Notes et références

  1. a b c d et e Louis Imbert, « Depuis Gaza, Yahya Sinouar se pose en leader palestinien », sur Le Monde,
  2. (en) Peter Beaumont, « Election of new Hamas Gaza Strip leader increases fears of confrontation », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  3. (en) Balousha, « Hamas names hard-liner as its new political leader in Gaza », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  4. a et b « Yahya Sinwar », sur Jewish Virtual Library,
  5. a b c d et e Cyrille Louis (Le Figaro), « Yahya Sinwar, un faucon à la tête du Hamas à Gaza », sur Le Figaro, ,copie disponible sur Elnet
  6. « Le leader du Hamas, Yahia al-Senwar, avait prévu de fuir plus d'une fois et a été puni d'isolement », Maan News Agency, , traduction en ligne
  7. (en) « Terrorist Designations of Yahya Sinwar, Rawhi Mushtaha, and Muhammed Deif », sur Archive wikiwix, United States Department of State,
  8. (en) « Election of new Hamas Gaza Strip leader increases fears of confrontation », sur The Guardian,
  9. « Sinwar: Les manifestations à Gaza continueront jusqu’à la mort de la frontière », sur The Times of Israel,
  10. « «Jour de la Terre» à Gaza: plusieurs Palestiniens tués par l'armée israélienne », sur RFI,
  11. (en) « Hamas terror chief hopes to see hundreds of thousands storm Israel-Gaza fence », sur The Times of Israel,
  12. français "Libération" du 12 mai 2018 : Pour le hamas, la frontière israelienne n'est pas-(...)-un-tabou
  13. « Une interview de Sinwar présélectionnée pour le Prix de la presse européenne », sur The Times of Israel,
  14. Martine Gozlan, « Israël : le Hamas demande aux Palestiniens de "sortir haches et fusils" », sur Marianne,
  15. (en) « Israel destroys a quarter of northern Gaza Strip, Palestinian death toll exceeds 4,000 [EN/AR] - occupied Palestinian territory | ReliefWeb », sur reliefweb.int, (consulté le )

Liens externes