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Confrérie bachique

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Les membres de la confrérie des Chevaliers du Tastevin
Réception de la Commanderie des Grands Vins d'Amboise par la Confrérie Saint-Étienne d'Alsace à Kientzheim, Alsace, en 2005

Une confrérie bachique (ou confrérie vineuse) est une assemblée de professionnels et d’amateurs de vin, ayant pour objet la promotion des vins de la région qu’elles représentent. Les confréries actuelles datent toutes du XXe siècle, la plupart de sa seconde moitié, même si certaines peuvent justifier d'origines très anciennes. Les confréries ont pour coutume de se donner des noms faisant référence à l’ancien temps ou au vieux français : compagnons, chevaliers, goustiers, tasteurs, etc. et aussi d'employer largement les majuscules.

Origine du nom

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Le titre de confrérie découle du nom de la plus ancienne organisation de ce type connue en France : l'Antico Confrarie de Sant-Andiu de la Galinieiro constituée en 1140 à Béziers. À l’époque, religion, autorité et corporatisme étaient étroitement mêlés, ce qui explique l’emploi de ce terme à connotation religieuse, même si une confrérie ne concerne que des laïcs. En fait de nombreux autres noms ont été et sont encore utilisés : Jurade, Commanderie, Collège, etc.

Bachique, œnologique ou vineuse

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Bachique dérive de Bacchus, alias Dionysos, dieu du vin dans les mythologies romaines et grecques. Si la dénomination confrérie vineuse est la plus traditionnelle, il semble que le terme confrérie bachique soit de plus en plus employé :

« On dit parfois confréries vineuses ou œnologiques. En fait, j’aime bien l’épithète « bachique », un peu moyenâgeux ou d’un autre temps, tout comme ces associations elles-mêmes. »[1]

Au XIIe siècle, le déclin du système féodal développa progressivement l’autonomie des collectivités locales, en particulier la création des « bonnes villes », dépendant directement du roi. Pour s’administrer en dehors des contrôles seigneuriaux, celles-ci se dotèrent d’institutions gérées par des notables locaux : échevinages ou corporations. Dans les régions viticoles, la réglementation de l'élaboration du vin, l’entraide entre vignerons et l’arbitrage des litiges étaient confiés à des assemblées portant des noms divers. Les pouvoirs de ces assemblées s’étendaient parfois bien au-delà de la sphère viticole, comme l’atteste le rôle dévolu à la Jurade de Saint-Émilion qui assumait en pratique la gestion de la ville.

Confrérie des Chevaliers du Gouste-Séguret, Compagnons de Saint-Vincent lors du Ban des vendanges 2010, à Avignon[Note 1].

Les plus anciennes dûment attestées sont :


Trop imprégnées des usages et traditions de l’ancien régime, les confréries bachiques furent abolies, avec toutes les autres confréries, au moment de la révolution française, par un décret en date du . En 1901 la création du statut d’association permit quelques créations de confréries, mais ce nouvel élan fut rapidement stoppé par la première guerre mondiale. Très peu se créèrent pendant l’entre-deux guerres. Il faudra attendre l’apparition des appellations d’origines contrôlées, au tournant des années 1950, pour constater un renouveau significatif[2]. Le développement du tourisme accélérera par la suite le nombre de créations. Au-delà de la promotion des vins, les plus récentes ont souvent un objectif principal d’animation folklorique et commerciale locale.

Organisation et traditions

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Confrérie de la Dive Bouteille de Gaillac : L'épreuve de la dégustation

Chaque confrérie ayant sa propre personnalité en toute indépendance, les informations figurant ci-dessous ne sont que des tendances d’ordre général, sujettes à de fortes variations d'une confrérie à l'autre.

Dignitaires

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Ils sont, presque toujours, cooptés par leurs pairs parmi les experts de la région, qu’il s’agisse de producteurs, de négociants, de courtiers ou d’œnologues, avertis et reconnus. Ils portent fréquemment des costumes inspirés des robes des notables de la renaissance, différents pour chaque confrérie. Il va de soi que la couleur dominante est souvent le rouge et le lie-de-vin, même si on y trouve mêlés l'or et l'hermine.

Généralement répartis en plusieurs grades, ils ont principalement trois origines :

  • des vignerons, ou des membres de la profession, en reconnaissance de leurs mérites ;
  • des personnalités, à titre honorifique ;
  • des particuliers qui, moyennant finances et un minimum de connaissance du vin[Note 2], sont intronisés au cours de chapitres spécifiques.

Chaque nouveau membre se voit remettre un diplôme et une médaille lors de son intronisation.

Les confréries tiennent des assemblées régulières appelées « chapitres ». Le principal se situe souvent le , jour de la Saint-Vincent, saint patron des vignerons. Certains chapitres solennels donnent lieu à des manifestations extérieures telles que messes, processions, proclamations, etc. Les chapitres sont fréquemment l’occasion de joyeux banquets, souvent assortis de chansons plus ou moins lestes.

Attribution de distinctions

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Un arrêté ministériel en date du [3] habilite certaines confréries à attribuer des distinctions (médailles, labels ou sigilles) aux vins tranquilles dans le cadre d'un concours vinicole.

Confrérie Concours
Confrérie des Échansons du Roy René Concours des vins coteaux d'Aix-en-Provence
Confrérie des Chevaliers du Tastevin Tastevinage
Commanderie des Costes du Rhône Goutillonage des côtes du Rhône
Commanderie des grands vins d'Amboise Bacchus d'or des AOC "touraine-amboise"
Maîtres Tasteurs du Roussillon Sélection Saint-Bacchus
Confrérie du Haut-Kœnisbourg Concours vinique de la confrérie du Haut-Kœnisbourg
Confrérie Saint-Etienne d'Alsace Sigille des vins d'Alsace
Ordre des Compagnons du Beaujolais Grumage beaujolais des Compagnons du Beaujolais
Confrérie de la Saint-Vincent et disciples de la Chanteflûte Chanteflûtage des vins à appellation
Confrérie des enchanteleurs des côtes de Provence Enchantelage des côtes de Provence

Quelques confréries constituent des caves avec des échantillons des meilleurs crus de chaque millésime (œnothèque) pour en conserver la mémoire.

Principales confréries bachiques

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Les dates entre crochets correspondent aux confréries originelles, exemple : [1561].

Alsace-Lorraine

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  • Confrérie Saint-Etienne [1561] (1947) Kientzheim.
  • Confrérie de la Corne d'Ottrott [1586] (1963), Ottrott.
  • Confrérie du Haut-Koenigsbourg (1989) Sélestat.
  • Confrérie des compagnons de la Capucine (1962) Toul.
  • Confrérie Saint Urbain de Thionville Guentrange (2010), patron des vignerons et tonneliers.
  • Confrérie des Bienheureux de Frankstein.
  • Confrérie des Rieslinger.
  • Confrérie des Vins des Quatre Bans.
  • Confrérie Saint Urbain Kintzheim-Alsace.
  • Amis d'Ammerschwihr et du Kaefferkopf.
  • Ordre œnophile de Marlenheim.
  • Confrérie des vins de Cléebourg.
Jacques Bertrand, président de la Jurade de Saint-Émilion
Procession de la Confrérie de Saint Vincent et des Grumeurs de Santenay
  • Commanderie du Saulte Bouchon de Champagne (1975), Troyes.
  • Confrérie des Echevins de Bouzy (1980), Bouzy.
  • Ordre des Coteaux de Champagne (1956), Reims.
  • Ordre des pieds de vigne Champenois (1970), Reims.
Confrères des Nobles Vins du Jura

Languedoc-Roussillon

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Défilé de la Mesnie des Chevaliers du Fitou à la Fête vigneronne d'Été de Paziols
  • Antico Confrarie de Saint Andiu de la Galiniero [1140] (1968) Béziers.
  • Commande majeure du Roussillon [1374] (1964) Perpignan.
  • Commanderie des Côtes de Malepere (1984) Alaigne.
  • Commanderie du Faugères (1995) Saint-Geniès-de-Fontedit.
  • Compagnons du Minervois (1979) Aignes.
  • Confrérie de la Dive Bouteille de Gaillac [1529] (1968) Gaillac.
  • Confrérie de l'illustre Cour des Seigneurs de la Corbière (1973) Boutenac.
  • Confrérie des chevaliers du Saint-Chinian (1984) Saint-Chinian.
  • Confrérie des chevaliers vignerons de Saint Cristophe, (1990) Puisserguier.
  • Consulat de Septimanie (1963), Rivesaltes.
  • Maîtres Tasteurs du Roussillon (1984) Perpignan.
  • Mesnie des Chevaliers du Fitou (1993), Cascastel-des-Corbières.
  • Ordre universel des chevaliers du Cep, (1951) Grabels.

Loire et Centre

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Ban des vendanges des Fins Gousiers d'Anjou
Confrérie des Hume-Piot de Loudun

Île-de-France

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Commanderie du clos de Montmartre

Poitou-Charentes

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  • Confrérie des Compagnons du Sarto Savoyard (1955) Chambéry.
  • Confrérie du Vin de Cahors (1964) Cahors.
  • Consulat de la Vinée de Bergerac [1352] (1954) Bergerac.
  • Viguerie Royale du Jurançon (1953) Jurançon.
  • Confrérie du Raisin d'Or de Sigoulès (1982) Sigoulès.

Vallée du Rhône

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Porte fanion de la confrérie des vignerons du Ventoux lors de la fête des vins de Gordes en 2009
  • Académie du Cep
  • Association des Gourmettes
  • Bourgeoisie du Vin de l'Anav
  • Chevalier de la Cave de Bevaix
  • Compagnie des Vignolants du Vignoble Neuchâtelois
  • Confrérie des Chevaliers de Beau-Soleil
  • Confrérie des Vignobles Fribourgeois
  • Confrérie du Grand Apier de Suisse
  • Confrérie du Guillon
  • Gilde Suisse des Sommeliers
  • La Noble Confrérie des Olifants du Bas Lac en Pays de Neuchâtel
  • Ordine dei Grancoppieri del Cantone Ticino
  • Ordre Bien Faisant des Goûte-Vin
  • Ordre de la Channe
  • Weingilde Gallus

Notes et références

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Références

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  1. Jean-Gilles Jutras - Ambassadeur du vin au Québec.
  2. « Les confréries viticoles, Ô compagnons ! », sur La Revue du vin de France (consulté le )
  3. Arrêté ministériel du 11 août 2003.
  4. Henri Cannard : AOC Mercurey, Le Patrimoine, p.  104.
  1. Ces trois confréries étaient situées hors du royaume de France, dans le Comtat Venaissin, enclave pontificale en Provence.
  2. Parfois, la compétence se résume essentiellement à être à même de boire le verre qui vous est offert, mais certaines confréries sont beaucoup plus exigeantes.

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Bibliographie

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  • Lucien Boitouzet, Les confréries vineuses de Bourgogne - Editions du Bien Public - 1990 (ISBN 2905441305).
  • Jean-Paul Branlard, 101 Confréries de France et autres associations gourmandes - Editions Eska - 2002 (ISBN 2747203522).
  • M-T Berthier, Les confréries en Bourgogne : l'esprit des choses - La Renaissance du livre - 2000 (ISBN 280460361X) (OCLC 490650587).
  • Robert Bailly, Confréries vigneronnes et ordres bachiques en Provence - Édisud - 1988 (ISBN 2857443439).
  • Gilles Laferté, La Bourgogne et ses vins : image d’origine contrôlée, Paris, Belin, 2006.
  • Roger Lecotté, Les confréries des vins de Touraine in Le magazine de la touraine N°5, SETS, .
  • Kilien Stengel, "Atlas des confréries" in Aide-mémoire de la gastronomie en France, Éditions BPI, 2006. (ISBN 978-2857084235)

Article connexe

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Liens externes

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