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Arégonde

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Arégonde
Description de cette image, également commentée ci-après
Anneau sigillaire de la reine Arégonde.

Titre

Reine des Francs

Biographie
Dynastie Mérovingiens
Naissance v. 516[1]
Décès v.574/580[1]
Paris
Sépulture Basilique Saint-Denis
Conjoint Clotaire Ier
Enfants Chilpéric

Arégonde (Arnegonde, Arnegundis)[2], née entre 512 et 518, décédée entre 572 et 583 (avec une forte probabilité entre 573 et 579)[3], âgée à son décès d'environ 61 ans[4], est une reine mérovingienne, la troisième des sept épouses[1] du roi Clotaire Ier, mort en 561.

C'est un des rares personnages historiques dont on ait pu identifier et étudier la tombe[5], ce qui explique son importance.

Elle est considérée comme la plus ancienne reine de France retrouvée à ce jour.

Histoire d'après Grégoire de Tours

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Arégonde.

Si l'on en croit le chroniqueur Grégoire de Tours (Histoire des Francs, IV, 3), la reine franque Ingonde, épouse du roi mérovingien Clotaire Ier, ayant demandé à ce dernier de trouver un mari qui soit digne de sa sœur cadette Arégonde, le roi ne trouva meilleur prétendant que lui-même et décida d'épouser sa propre belle-sœur. Ce mariage, certes proscrit par les canons ecclésiastiques, était cependant conforme aux principes polygamiques et endogamiques alors en vigueur dans les familles royales germaniques. Arégonde accéda donc au rang de reine légitime et apparaît d'ailleurs en tant que regina (c'est-à-dire reine, ou princesse au sens large du terme) dans l'œuvre de Grégoire de Tours, à l'instar des autres femmes de Clotaire.

De cette union naquit Chilpéric, futur roi des Francs de Neustrie.

Données issues des recherches sur sa sépulture

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Sarcophage de la reine Arégonde dans la basilique Saint-Denis.

Sa sépulture a été découverte en 1959 dans le sarcophage numéroté 49 en la basilique Saint-Denis par Michel Fleury, archiviste paléographe[6]. Elle contenait des vêtements préservés et des bijoux, dont son anneau nominatif (bague sigillaire portant le nom ARNEGVNDIS et un monogramme central lu comme REGINE[7]), aujourd'hui conservés au Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Il s'agit de la tombe la mieux documentée d'Europe pour le Haut Moyen Âge[8].

La date de sa mort n'étant pas connue par des textes, l'analyse archéologique du tombeau a d'abord émis deux hypothèses. Ainsi, selon Michel Fleury, qui se base sur une analyse de l'état du squelette, elle serait morte entre 565 et 570 (à l'âge d'environ 50 ans donc). Cependant, des études du mobilier funéraire et particulièrement des pièces de vêtements ont été menées plus récemment par Patrick Périn, directeur du musée des Antiquités nationales. Ces analyses incitent désormais à penser que le décès doit être daté entre 572 et 583 ; en effet, le style de certaines pièces du costume de la reine n'apparaît pas dans le monde mérovingien avant le début du VIIe siècle. Michel Fleury en donne la description suivante : « une femme de très petite taille, âgée d'environ quarante-cinq ans, à la chevelure blonde, au crâne assez rond, à la mâchoire inférieure assez saillante, mais au menton effacé »[9]. Les dernières recherches et en particulier les analyses de ses dents donnent son décès vers 60 ans alors qu'elle était très arthrosique. Elle mesurait 1,55 m[10] environ, présentait des séquelles de poliomyélite de l'enfance au niveau de la jambe droite (qu'elle aurait subie vers l'âge de 4 ans comme le laisse supposer un premier stress dentaire) et des signes de maladie de Forestier sans doute à cause d'un diabète fort, des stress dentaires dus à un accouchement difficile[8].

Elle portait un manteau de soie de Chine teint de pourpre qui indiquait son rang royal, un voile de soie à motifs jaunes et rouges (un rouge de murex et de garance), des chaussures de cuir de chevreau rouge ainsi que des bijoux (plaque-boucle, fibule et épingle) en or et argent ornés de grenats venus d'Inde, de Ceylan, de Bohême et du Portugal[11]. Elle portait ainsi un costume inspiré du style byzantin.

Notes et références

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  1. a b et c "Arégonde, reine des Francs : enquête anthropologique", Futura Science, 4 juillet 2019.
  2. nom germanique composé de arn (aigle) et de gund (bataille)(ru) « Ancient Germanic names » (consulté le ).
  3. Revue Archéologique d'Ile-de-France : archéologie des nécropoles mérovingiennes en Ile de France. 7e supplément.
  4. Dr C. Rücker, CEPAM.
  5. en 2003, redécouverte des restes osseux de la tombe 49, que l'on croyait irrémédiablement perdus sinon même détruits. A permis de rouvrir le dossier d'Arégonde, dont la tombe est à la fois mieux conservée et plus documentée que toutes les autres. Périn et alii 2007; RAST-EICHER, PERIN 2011.
  6. Pierre Barthélémy, « Les bijoux d’Arégonde, reine des Francs et belle-fille de Clovis, témoins d’une société sophistiquée », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  7. Tombe et restes humains de la reine Arégonde.
  8. a et b Patrick Périn, « Quand l’archéologie découvre des reines mérovingiennes oubliées. Que sait-on de Wisigarde, Bathilde ou Arégonde ? », émission le Salon noir sur France Culture, 12 décembre 2012.
  9. Georges Tessier, Le baptême de Clovis, éditions Gallimard, 1964, p. 320.
  10. Les dossiers de l'archéologie no 32, Bijoux et parures mérovingiens de la reine Arégonde, belle-fille de Clovis.
  11. Archéologia no 467, Exposition des tombes mérovingiennes de Saint-Denis.

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Bibliographie

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  • Paule Lejeune, Les reines de France, Vernal et P. Lebaud, Paris, 1989 (ISBN 2-86594-042-X), p. 29-30.
  • Patrick Périn, Pour une révision de la datation de la tombe d'Arégonde, épouse de Clotaire Ier, découverte en 1959 dans la Basilique de Saint-Denis, Archéologie médiévale, tome XXI, (p. 22-50) CNRS, Paris, 1991 (ISBN 2-222-04562-2).
  • Patrick Périn, Thomas Calligaro et al., « La tombe d’Arégonde : Nouvelles analyses en laboratoire du mobilier métallique et des restes organiques de la défunte du sarcophage 49 de la basilique de Saint-Denis. », dans Patrick Périn, Thomas Calligaro et al., Antiquités nationales, t. 37, (lire en ligne), p. 181-206.
  • Patrick Périn, « Portrait posthume d'une reine mérovingienne. Arégonde († c.580), épouse de Clotaire Ier († 561) et mère de Chilpéric Ier († 584) », dans Le Corti nell'alto Medioevo : Spoleto, 24-29 aprile 2014, Spoleto, Fondazione Centro italiano di studi sull'Alto Medioevo, coll. « Settimane di studio della Fondazione Centro italiano di studi sull'alto Medioevo » (no 62), (ISBN 9788868090661, lire en ligne), p. 1001-1048; pl. I-XIX. [lien alternatif de téléchargement].
  • Patrick Périn, « La reconstitution du costume d’Arégonde. Nouvelles propositions. », dans Collectif, L'actualité de l'archéologie du haut Moyen-Âge en Picardie. Les apports de l'expérimentation à l'archéologie mérovingienne. Actes des XXIXe journées internationales d’archéologie mérovingiennes. Musée des Temps Barbare, Marle (Aisne) 26-28 septembre 2008., vol. 1 et 2, Revue archéologique de Picardie, (DOI 10.3406/pica.2009.3159, lire en ligne), p. 69-75.
  • Bulletin de Liaison de l'AFAM no 32 de 2008 article Nouvelles propositions pour la reconstitution du costume d'Arégonde.
  • Tombes mérovingiennes de la basilique de Saint-Denis, la science au service de l'archéologie, 2009, Musée d'archéologie nationale.
Vulgarisation
  • Bernadette Arnaud, « La splendeur révélée de la reine Arégonde », Sciences et Avenir, no 836,‎ , p. 48-51 (lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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