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Johnny Weissmuller

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Johnny Weissmuller
Description de cette image, également commentée ci-après
Johnny Weissmuller dans les années 1940.
Nom de naissance János Péter Weissmüller
Naissance
Freidorf (en) (Autriche-Hongrie)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américain
Drapeau de la Hongrie Hongrois
Décès (à 79 ans)
Acapulco (Mexique)
Profession Acteur

Johnny Weissmuller, né János Péter Weissmüller le à Freidorf (en) en Hongrie[1] (actuelle Roumanie)[N 1] et mort le à Acapulco au Mexique, est un nageur olympique américain, cinq fois médaillé d'or aux Jeux olympiques et longtemps recordman du 100 m nage libre, ainsi qu'un acteur de cinéma, célèbre pour avoir incarné le personnage de Tarzan à douze reprises durant les années 1930 et 1940.

Biographie

Johann Peter Weißmüller[2] naît en 1904 à Freidorf (en) (en hongrois : Szabadfalu), village de Hongrie actuellement rattaché à la ville de Timișoara en Roumanie. Il est le fils de Peter Weißmüller et Elisabeth Kersch, une famille allemande du Banat. La famille émigre aux États-Unis en , quand l'enfant a sept mois.

Le père, Peter, est mineur à Windber, en Pennsylvanie. C'est là que naît Peter Jr., son plus jeune fils, le , qui est donc américain de naissance, alors que le reste de la famille (qui déménage à Chicago où le père est embauché dans une fabrique de bière) devient apatride à la chute de l'Autriche-Hongrie[3].

À l'âge de neuf ans, Johnny Weissmüller contracte la poliomyélite[N 2]. Son médecin lui suggère de pratiquer la natation pour lutter contre la maladie ; un sport pour lequel il ne tarde pas à exceller[4]...

Johnny Weissmuller en 1924.

Afin de pouvoir participer aux Jeux olympiques de Paris, en 1924. Johnny Weissmüller se fait passer pour son frère cadet, Peter, car en tant qu'apatride il n'aurait pu participer aux jeux. Après ses succès olympiques, la nationalité américaine lui est reconnue et il reprend sa propre identité[5],[6].

Carrière sportive

Arrivée du 100 mètres nage libre aux JO de 1924 (Weissmuller ligne 4, son second ligne 5).

Johnny Weismuller est entraîné par William Bachrach[7].

Il est le premier homme à passer au-dessous de la minute au 100 mètres nage libre, le , avec un temps de 58 s 6. Une des particularités de Johnny Weissmuller est de nager le crawl avec la tête hors de l'eau, technique utilisée dans le water-polo.

Aux Jeux olympiques de 1924 à Paris, il prive Duke Kahanamoku d'un troisième titre consécutif sur le 100 m nage libre. En trois jours, du 18 au , il s'octroie quatre médailles, l'or sur 100 mètres, 400 mètres nage libre devant ses grands rivaux Arne Borg et Andrew Charlton[8], au relais 4 × 200 mètres, et une médaille de bronze en water-polo (il occupe le poste d'avant-centre)[9]. Il réussit à conserver son titre du 100 m nage libre, quatre ans plus tard aux Jeux Olympiques à Amsterdam. En deux Jeux olympiques, il obtient cinq médailles d'or et une en bronze[10].

Johnny Weismuller et Duke Kahanamoku

Au total, Johnny Weissmuller remporte cinquante-deux titres de champion des États-Unis et établit vingt-huit records du monde[11]. La longévité de certains de ses records témoigne sur le long terme de ses dispositions athlétique exceptionnelles. Il demeure le seul quintuple médaillé d'or de natation jusqu'en 1972[3], année où Mark Spitz s'illustre aux Jeux olympiques en remportant sept médailles d'or et autant de records du monde[12],[13].

Le record du monde établi en 1927 par Johnny Weissmuller, sur le 100 yards nage libre, subsiste durant dix-sept ans, celui du 100 m nage libre, qu'il abaisse à 57 s 4 le 17 février 1924, n'est battu qu'en 1934. Une légende soutient qu'il n'aurait jamais perdu la moindre course au cours de sa carrière amateur[8].

Palmarès

Carrière cinématographique

Johnny Weissmuller dans la bande-annonce de Tarzan, l'homme singe (Tarzan the Ape Man) (1932).

En 1929, Johnny Weissmuller signe un contrat avec une société de marque de sous-vêtements masculins, la BVD (Bradley, Voorhees & Day) qui l'emploie comme mannequin et représentant. Johnny voyage dans le pays entier et se produit dans des spectacles de natation, distribuant des publicités pour une marque de maillot de bains, signant des autographes et participant à des programmes de radio. La même année, il fait sa première apparition dans le film Glorifying the American Girl : il y apparaît en Adonis, ne portant qu'une feuille de vigne en guise de vêtement.

En 1932, il est choisi pour incarner Tarzan, le célèbre héros créé par Edgar Rice Burroughs. Sixième Tarzan[18] et le premier parlant à l'écran[19], « Son impressionnante musculature et ses talents de nageur (de nombreuses séquences subaquatiques illustrent certains Tarzan) l'ont rendu très populaire[20], les cinq premiers films produits par la MGM, comptant parmi les plus réussis du genre. Pour la suite, c'est sous contrat avec la RKO qu'il continue à être le « seigneur de la jungle ». » Il tient le rôle dans douze films et demeure, pour en avoir créé tous les stéréotypes (cri — ce dernier sera la plupart du temps utilisé ou imité dans les adaptations ultérieures —, langage), le Tarzan le plus célèbre de l'histoire du cinéma.

En 1948, Johnny Weissmuller n'a plus l'âge ni le physique du personnage (il a alors 44 ans et sa prise de poids est importante) ; Lex Barker de quinze ans son cadet lui succède. Weissmuller tente alors de poursuivre sa carrière, sans toutefois parvenir à changer de registre, devenant le héros d'une autre saga cinématographique, Jungle Jim. Sur une période de six ans et dans seize films (auxquels s'ajoute une série télévisée), il est le personnage, jusqu'à ce que (là encore), arrivé à la « limite d'âge physique », il ne puisse plus incarner l'aventurier.

Johnny Weissmuller a cinquante et un ans lorsque s'achève sa carrière cinématographique[10] (il ne fera plus que deux brèves apparitions au cinéma, et ce durant les années 1970).

L'après-Tarzan

Malgré deux millions de dollars de gains estimés pour ses films[10], Johnny Weissmuller accumule dettes et procès à cause de ses cinq mariages, et se retrouve vite ruiné par les nombreuses pensions alimentaires de ses ex-épouses. Devenu représentant pour une marque de piscine[18] et sa santé s'étant fortement dégradée au fil des années, il finit sa vie interné dans un asile psychiatrique, où, paraît-il, il faisait retentir le cri de Tarzan[21]. Johnny Weissmüller est mort d'un œdème pulmonaire, à l'âge de 79 ans[20].

Vie privée

La deuxième épouse de Weissmuller, Lupe Vélez, dans East Is West (1930).

Weissmüller s'est marié cinq fois : avec la chanteuse Bobbe Arnst (de 1931 à 1933), l'actrice Lupe Vélez (de 1933 à 1938), Beryl Scott (de 1939 à 1948), Allene Gates (de 1948 à 1962) et Maria Baumann (de 1963 à sa mort en 1984).

Avec sa troisième femme, Beryl, il a trois enfants : Johnny Weissmuller, Jr. (en) (1940-2006), Wendy Anne Weissmuller (1942), et Heidi Elizabeth Weissmuller (1944-1962).

Le « cri de Tarzan » : légendes et réalités

Il semble que ce cri caractéristique lancé par Johnny Weissmüller dans Tarzan, provienne en réalité de l'enregistrement audio d'un yodel autrichien, monté à l'envers et en accéléré[10].

David Wallechinsky, dans son livre Complete Book of the Olympics, raconte qu'en 1958 Johnny Weissmüller, participant à un tournoi de golf à Cuba, fut pris avec ses compagnons en otage par des combattants castristes : plein de sang-froid, il parvint à radoucir leurs ravisseurs en lançant le « cri de Tarzan ». Les combattants, parfaits connaisseurs de la culture américaine, lui lancèrent alors : « Tarzan! Welcome to Cuba! » (« Tarzan ! Bienvenue à Cuba ! »). Non seulement Weissmüller et ses compagnons ne furent pas kidnappés, mais ils furent escortés par les castristes.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Documentaire hommage
  • 2004 : Tarzan, le seul, le vrai (The One, the Only, the Real Tarzan) de Florin Iepan

Voix françaises

  • Jean Roche dans : (les versions redoublées de 1975)
    • Tarzan, l'homme singe
    • Tarzan et sa compagne
    • Tarzan s'évade
    • Tarzan trouve un fils
    • Le Trésor de Tarzan
    • Les Aventures de Tarzan à New York
  • Raymond Loyer dans :
    • Le Triomphe de Tarzan
    • Le Mystère de Tarzan
    • Tarzan et les Amazones
    • Tarzan et la femme léopard
    • Tarzan et la Chasseresse
    • Tarzan et les Sirènes
  • Jacques Erwin dans : (les 1ers doublages)
    • Tarzan et sa compagne
    • Tarzan s'évade
    • Tarzan trouve un fils
    • Le Trésor de Tarzan
et aussi
  • Jean Violette dans Les Aventures de Tarzan à New York (1er doublage)

Notes et références

Notes

  1. Le village de Freidorf — en hongrois Szabadfalu — a été ensuite rattaché à la ville de Timișoara, Roumanie (en hongrois : Temesvár)
  2. Des années 1880 jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, la poliomyélite a sévi dans le monde entier sur un mode épidémique et a handicapé ou tué plusieurs millions de personnes.

Références

  1. Jean-Pierre Andrevon, dans Entrez sans frapper, émission diffusée le vendredi 4 février 2021 sur La Une
  2. Conformément aux lois alors en vigueur, ses prénoms sont enregistrés en hongrois János Péter.
  3. a et b Gilles Dhers, « Johnny Weissmuller, roi des bassins à Paris et de la jungle à Hollywood. » Accès libre, sur liberation.fr, (consulté le )
  4. « Quand Tarzan se couvrait d'or aux Jeux : la légende de Johnny Weissmuller - Olympic News », sur International Olympic Committee, .
  5. (en) Johnny Weissmuller Jr., William Reed et W. Craig Reed, Tarzan, My Father, ECW Press, , 232 p. (ISBN 978-1550228342, lire en ligne)
  6. Pascal Leroy, « Les visages de Paris 1924, Johnny Weissmuller l’apatride des Tourelles. » Accès libre, sur medium.com, (consulté le )
  7. (en) « Bill Bachrach (USA) », sur International Swimming Hall of Fame (consulté le ).
  8. a et b https://olympics.com/fr/infos/quand-tarzan-se-couvrait-d-or-aux-jeux-la-legende-de-johnny-weissmuller / consulté le 12 juillet 2024.
  9. https://olympics.com/fr/infos/quand-tarzan-se-couvrait-d-or-aux-jeux-la-legende-de-johnny-weissmuller / consulter le 12 juillet 2024.
  10. a b c et d « Weismuller a gardé son secret », article de Sylvie Josse, publié dans le quotidien L'Équipe du lundi 15 juillet 2013.
  11. « Les Jeux olympiques d'Athènes à Pékin », dans Les collections de l'Histoire, no 40, juillet 2008 (ISSN 0182-2411), p. 65.
  12. https://www.lequipe.fr/Natation/Actualites/Mark-spitz-et-ses-sept-medailles-d-or-histoire-d-une-revanche/1348479 / consulté le 11 juillet 2024.
  13. https://lexpress.mu/s/article/sept-m%C3%A9dailles-d%E2%80%99or-en-natation-dans-la-m%C3%AAme-olympiade / consulté le 11 juillet 2024.
  14. « Jeux de la VIIIeme Olympiade Paris 1924 : Rapport Officiel du Comité Olympique Français, cf p.446, Épreuve n° 89 - 100 mètres Nage libre (Messieurs) », sur digital.la84.org (consulté le )
  15. « Jeux de la VIIIeme Olympiade Paris 1924 : Rapport Officiel du Comité Olympique Français, cf p.448, Épreuve n° 89 - 100 mètres Nage libre (Messieurs) », sur digital.la84.org (consulté le )
  16. « Jeux de la VIIIeme Olympiade Paris 1924 : Rapport Officiel du Comité Olympique Français, cf p.452, Épreuve n° 92 - 400 mètres Nage libre (Messieurs) », sur digital.la84.org (consulté le )
  17. « Jeux de la VIIIeme Olympiade Paris 1924 : Rapport Officiel du Comité Olympique Français, cf p.454, Épreuve n° 92 - 400 mètres Nage libre (Messieurs) », sur digital.la84.org (consulté le )
  18. a et b Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma : Les Acteurs, Robert Lafont, coll. « Bouquins », .
  19. http://fluctuat.premiere.fr/Cinema/News-Videos/La-reprise-du-mois-Tarzan-l-homme-singe-1932-3231970 / consulté le 19 mars 2015.
  20. a et b Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma - Acteurs, producteurs, scénaristes, techniciens, Éditions Robert Laffont, Collection Bouquins, 1985, page 954.
  21. Jean Tulard : « Il devint fou et fit, dit-on, retentir l'asile où il était interné du fameux cri de Tarzan. Il mourut dans la gêne, après avoir été représentant d'un fabricant de piscines. » Dictionnaire du cinéma : Les Acteurs, Robert Lafont collection Bouquins, 2001.

Bibliographie

  • Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma - Acteurs, producteurs, scénaristes, techniciens, Éditions Robert Laffont, coll. « Collection Bouquins », , 1128 p.
  • (en) Johnny Weissmuller Jr., Tarzan My Father, Toronto, ECW Press,
  • Johnny Weissmuller, L'art de nager le crawl, Seguier éditions, , 176 p. (ISBN 2840499371)
  • Frédéric Rossignol, Johnny Johnny, Paris, Arléa, coll. « 1er mille », , 204 p. (ISBN 2363083660)

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