Aller au contenu

G. Lenotre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 19 septembre 2024 à 10:48 et modifiée en dernier par Csar62 (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
G. Lenotre
G. Lenotre en 1909.
Fonctions
Fauteuil 30 de l'Académie française
-
Président
Société historique et archéologique de Rambouillet et de l'Yveline (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Louis Léon Théodore GosselinVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
G. LenotreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Rédacteur à
Famille
Père
Charles Gosselin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Enfant
Autres informations
Membre de
Site web
Distinctions
Archives conservées par
signature de G. Lenotre
Signature au bas d'une lettre adressée à Paul Nadar.

G. Lenotre[3], parfois orthographié à tort Lenôtre, par certains éditeurs, nom de plume de Louis Léon Théodore Gosselin, né le au château de Pépinville à Richemont près de Thionville et mort le à Paris, est un historien et auteur dramatique français.

Louis Léon Théodore Gosselin est supposé être l'arrière-petit-neveu du jardinier du roi André Le Nôtre[4]. Il est né au château de Pépinville situé sur la commune de Richemont, château que son grand-père maternel Nicolas Bertrand a acheté en 1850. Il est le fils de Charles Gosselin (1824-1904), directeur des douanes de Moselle, et de Françoise Pauline Léonie Bertrand[5].

Il effectue sa scolarité chez les pères jésuites à Metz, où il a pour condisciple le futur maréchal Foch. Le Traité de Francfort qui met fin à la guerre de 1870, donnant Metz et une grande partie de la Lorraine au nouvel Empire allemand, il suit sa famille qui s'installe à Paris. Il entre à 19 ans comme employé au bureau des statistiques des douanes du ministère des finances mais s'échappe souvent de son poste[6] pour aller se documenter et écrire, avec un humour souvent noir, des chroniques d’histoire d'abord dans Le Figaro en 1880 puis collabore comme journaliste dans la Revue des deux Mondes, Le Monde illustré à partir de 1882, et Le Temps à partir de 1898[7]. Il découvre les ruines des Tuileries brûlées par la Commune.

Spécialiste de l’histoire de la Révolution française en utilisant des sources primaires, il publie un nombre important d’ouvrages sur le sujet, dans un style narratif et anecdotique propre à la petite histoire, qui a influencé des historiens tels qu'André Castelot et Alain Decaux : il est à ce titre considéré dès son vivant comme le « pape de la petite histoire »[8]. Il écrit comme Dumas, mais travaille avec la minutie de Renan[9]. Sa chasse aux documents et sa boulimie d'archives le fait accumuler une documentation impressionnante dans son appartement du 40 de la rue Vaneau, à l'angle de la rue de Babylone qu'il occupe près de cinquante-sept ans[10]. Il ne parle jamais d'un lieu, sans s'y être promené, fouille maisons, meubles, familles. Il a dessiné des centaines de maisons du vieux Paris, la chambre de Danton, de Camille Desmoulins... Sa curiosité le pousse à l'exactitude. Il s'est attaché aux personnages secondaires ou inconnus, qui disent mieux l'air du temps. C'était le meilleur connaisseur des Archives nationales. Parfois il n'était alerté que par une signature, comme celle de cet abbé qui passait pour mort et qui signait ses lettres « Feu de Goy ». Lenotre suit sa trace et le distingue au milieu des cent quatorze prêtres entassés dans la crypte de l'église des Carmes, à l'été 1792. Cet abbé, laissé pour mort est emmené au cimetière de Vaugirard, « mais le charretier s'aperçoit qu'il bouge encore et le confie à l'inspecteur du cimetière. L'abbé est sauvé. » Lenotre disait aussi se méfier des documents officiels et préférer le document « accessoire »… qui présente l'avantage de montrer les faits sous un aspect encore inaperçu[11].

Il écrit également des pièces de théâtre comme Les Trois Glorieuses, Varennes, Les Grognards.

L'Institut de France sur proposition de l'Académie française lui décerne le prix Jean-Jacques-Berger en 1902 pour ses études sur le Paris du XVIIIe siècle et de la Révolution.

Après avoir tenté une première fois d’entrer à l’Académie française en 1909, au fauteuil de Victorien Sardou, il est élu en 1932 au fauteuil de René Bazin par 20 voix, mais meurt le d'une crise cardiaque, sans y avoir prononcé son discours de réception en hommage à René Bazin[12].

Après avoir tant écrit sur les guillotinés de la Terreur, c'est auprès d'une partie de ces suppliciés qu'il repose désormais. Il est enterré au cimetière historique de Picpus, dont il a rédigé l'histoire : Le Jardin de Picpus[10]. On peut y lire l'épitaphe suivante, extraite de l'Évangile de saint Jean : Qui credit in me, etiam si mortuus fuerit, vivet (Celui qui croit en moi, même s'il est mort, vivra).

Émile Gabory lui rend hommage en ces termes : « Il avait le culte du parfait détail et la foi dans une impalpable survivance du passé. »

Publications

[modifier | modifier le code]
- Prix Bordin, 1895
  • 1896 : Les Quartiers de Paris pendant la Révolution.
  • 1896 : Le Baron de Batz : 1792-1795 : d'après des documents inédits : un conspirateur royaliste pendant la Terreur. Perrin, Paris, 1896. XIII + 391 p. ; réédition en 1973, sous le titre « Le Baron de Batz : l'homme qui a failli sauver Louis XVI. Perrin, Paris, collection « Présence de l'histoire », 1973. 340 + 16 p.
  • 1897 : La Captivité et la mort de Marie-Antoinette : les Feuillants, le Temple, la Conciergerie, d'après des relations de témoins oculaires et des documents inédits. Perrin, Paris, 1897. XXI + 430 p.
  • 1898 : Colinette : pièce en 4 actes (en collaboration avec Gabriel Martin). P.-V. Stock, Paris, 1898. 133 p. Pièce jouée pour la première fois au théâtre de l'Odéon le 1er octobre 1898.
  • 1899 : Un Agent des princes pendant la Révolution : le marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne (1790-1793). Perrin, Paris, 1899. XVIII + 418 p. (réédition sous le titre Le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne (1790-1793), Perrin, Paris,1901 et 1927), Armor-éditeur, Rennes, 1976.
- Prix Thérouanne, 1899
  • 1900-1929 : Vieilles maisons, vieux papiers, chroniques du Temps, 6 vol.
- Prix Broquette-Gonin, 1924

Distinctions

[modifier | modifier le code]
  • G. Lenotre, Thérèse Lenotre, Notes et souvenirs, Paris, éd. Calmann-Lévy, 1941.
  • Des papiers personnels de G. Lenotre sont conservés aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 641AP : Inventaire du fonds.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-3qcpwkcml-vt7nz4jgj6w9 »
  2. « http://archives.rhone.fr/?id=recherche_classement_detail&doc=accounts/mnesys_cg69/datas/ir%2FArchives_intranet%2FFRAD069_19_J%2Exml » (consulté le )
  3. Contrairement à une erreur courante (jusque dans les catalogues de la Bibliothèque nationale de France), le nom de plume de Théodore Gosselin ne comporte aucun accent, par la volonté même de son porteur. Théodore Gosselin fait en effet le choix de son pseudonyme, en , à l’occasion de la publication de son premier article dans les colonnes du Figaro. Il s’inspire pour cela du nom d’un lointain arrière-grand-oncle, le jardinier André Le Nôtre, mais préfère l’orthographier en un seul mot et sans accent. Et, en guise de prénom, il choisit la seule initiale de son nom de famille, disant lui-même : « Le G. que j’ai mis devant ne signifie ni Georges, ni Guy, ni Gaston, ni même Gédéon, comme certains le croient et le disent, mais tout simplement Gosselin, qui est mon nom de contribuable. »
  4. Aimant les arbres généalogiques, il parvient à prouver pour sa grand-mère une lointaine descendance d'André Le Nôtre. Source : Franck Ferrand, émission Au Cœur de l'Histoire sur Europe 1, 12 mars 2013. Patricia Bouchenot-Déchin a démontré cependant dans sa biographie André Le Nôtre, Fayard, 2013, p. 493, n. 30 l'invraisemblance de cette filiation.
  5. Notes et souvenirs recueillis et présentés par sa fille Thérèse Lenotre, Paris, Calmann-Lévy, 1940, 237 p.
  6. Ses « sorties » ne seront jamais sanctionnées, grâce à la protection de son père et sa popularité croissante.
  7. Suzanne d'Huart, Chantal de Tourtier-Bonazzi et Claire Sibille, État sommaire des fonds d'archives privées, Centre historique des Archives nationales, , p. 1245.
  8. Franck Ferrand, Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 25 avril 2011.
  9. L'Express du 2 au 9 décembre 1978, p. 64.
  10. a et b G. Lenotre. Le grand historien de la petite histoire, JC Lattès, , 280 p. (lire en ligne).
  11. L'Express du 2 décembre 1978.
  12. Georges Duhamel, Travail : ô mon seul repos !, Éditions Wesmael-Charlier, , p. 194.
  13. Page 184, il faut signaler une erreur, l'auteur écrit que le roi de Prusse habita l'hôtel de Villeroi [sic] rue de Lille. Il y a une confusion : l'hôtel de Villeroy est rue de Varenne et c'est à l'hôtel de Beauharnais, en effet rue de Lille, que séjourna le souverain prussien.
  14. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Régis Constans, « G. Lenotre, reporter du passé », La Nouvelle Revue d'histoire, no 22, janvier-février 2006, p. 18-21.
  • Collectif, G. Lenotre : le grand historien de la petite histoire, Éditions Lattès, 2013
  • Vieilles maisons, vieux papiers, Taillandier, 2013, 3 volumes parus
  • La Librairie académique Perrin réédite en 1978 un recueil Trois siècles d'histoire de France par G.Lenotre.
  • Réédition de Sous la Révolution, par G. Lenotre, « Le Cavalier », Éditions Degorce, Bourges, mai 2021.

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :