Aller au contenu

Bondoukou

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 23 octobre 2024 à 01:07 et modifiée en dernier par Dadrik (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Bondoukou
Bondoukou
Mosquée de Bondoukou
Administration
Pays Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
District Zanzan
Région Gontougo
Maire Anzoumana Ouattara
Démographie
Gentilé Bondoukois(e)
Population 141 568 hab. (2021)
Densité 4 928 hab./km2
Géographie
Coordonnées 8° 02′ 23″ nord, 2° 47′ 54″ ouest
Superficie 2 873 ha = 28,730 km2
Divers
Langue(s) parlée(s) français, malinké, agni, lobi, koulango, abron
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Côte d'Ivoire
Voir sur la carte topographique de Côte d'Ivoire
Bondoukou
Géolocalisation sur la carte : Côte d'Ivoire
Voir sur la carte administrative de Côte d'Ivoire
Bondoukou

Bondoukou Écouter est une ville du Nord-Est de la Côte d'Ivoire, chef-lieu de la région administrative de Gontougo et la capitale du district Zanzan, proche du Ghana. En 2021, sa population est estimée à 141 568 habitants[1]. Elle est située en plein cœur du Pays Zanzan.

La ville est connue pour ses nombreuses mosquées, d'où l'appellation de « la ville aux mille mosquées », et aussi pour sa forte diversité ethnique. Elle est aussi connue comme la ville où apparaît la lune en premier pour annoncer la fin du Ramadan.

Géographie

[modifier | modifier le code]

Localisation

[modifier | modifier le code]
Carte des environs de Bondoukou (1957).
Rose des vents Bouna Rose des vents
Sandégué N Berekum vers l'Est, au Ghana
O    Bondoukou    E
S
Tanda
Relevé météorologique de Bondoukou
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc.
Température minimale moyenne (°C) 18 20 21 22 21 20 20 20 20 20 19 18
Température moyenne (°C) 26 28 28 28 27 26 25 25 25 26 26 25
Température maximale moyenne (°C) 34 36 35 34 33 31 30 30 30 31 32 32
Nombre de jours avec précipitations 0 0 2 2 1 3 3 3 3 2 0 0
Source : GeographyIQ


Administration

[modifier | modifier le code]

Une loi de 1978[2] a institué 27 communes de plein exercice sur le territoire du pays.

Liste des maires successifs
Date d'élection Identité Parti Qualité Statut
1980 Fétigué Koulibaly PDCI-RDA Administrateur élu
1985 Yaya Ouattara PDCI-RDA Homme politique élu
1990 Lamine Ouattara PDCI-RDA Gestionnaire élu
1995 Félix Kouakou Dapa PDCI-RDA Financier élu
2001 Félix Kouakou Dapa PDCI-RDA Financier élu
2013 Koné Hiliassou Indépendant Informaticien élu
2023 Ouattara Azoumanan Indépendant Professeur d'Histoire élu
« Adjoumani et ses fils, roi de Bondoukou » (gravure Édouard Riou, 1892)

Marcel Treich-Laplène y arrive en septembre 1888, mais a déjà quitté la ville lorsque Louis-Gustave Binger y entre, le mardi [3].

Binger consacre le chapitre XIII de son récit de voyage, Du Niger au golfe de Guinée à Bondoukou. Il en retrace d'abord l'histoire : « Bondoukou ou Bitougou est plus ancienne que Djenné : sa fondation est antérieure à 1043. D'après Ahmed Baba, qui la désigne sous le nom de Bitou, c'est en faisant le commerce du sel de Téghasa et de l'or de Bitou que Djenné s'est enrichie. Il suffit, du reste, de se promener dans Boudoukou pour acquérir la certitude qu'on est en présence d'une des plus vieilles cités soudaniennes : les cendres, détritus et ordures atteignent plusieurs mètres d'épaisseur... »[4]. Il décrit ensuite la ville, ses quartiers et ses habitations [5] puis sa population qu'il évalue à « environ 2 500 à 3 000 habitants »[5].

Binger étudie les ressources de la ville, en explique les spécialités alimentaires [6] puis analyse longuement son marché, ses commerces[7] et son industrie[8]. Il n'hésite pas à écrire : « Bondoukou peut sans contredit prendre le titre d'entrepôt d'articles d'Europe... »[9].

Démographie

[modifier | modifier le code]
Évolution démographique
Rec. 1975 Rec. 1988 Est. 2010 2021[10]
19 021 33 051 64 258 141 568
L'entrée principale du Lycée Moderne de Bondoukou

Le département compte 244 écoles primaires dont six privées et dix établissements secondaires dont six privés[11].

Enseignement primaire
Public

  • École primaire publique

Enseignement secondaire
Lycée public

  • Lycée moderne

Lycée privé

  • Lycée moderne et technique Dua-Kobenan (1er et 2e cycles)
  • Groupe scolaire Mampo (1er et 2nd cycles)
  • Collège moderne Nanan-Adou-Koffi (1er et 2e cycles)

Collège public

  • Collège moderne

Collèges privés

  • Collège moderne Honoré-de-Balzac (autorisé pour le 1er cycle)
  • Groupe scolaire Les Professionnels, (autorisé pour le 1er cycle)
  • Collège moderne Amani-N’Guessan-Michel (autorisé pour le 1er cycle)
  • Collège moderne Ouattara-Mahama (non autorisé)
  • Collège privé du Zanzan (non autorisé)

C'est à Elima, au sud du pays, que sera créée la première école officielle, le avec pour instituteur Fritz-Émile Jean d'heur venu d'Algérie. Elle comptait alors 33 élèves africains qui seront les premiers lecteurs en langue française. Elle fonctionnera pendant 3 ans avant d'être transférée en 1890 à Assinie par Marcel Treich-Laplène, le nouveau résident de France. Le , il y avait 896 élèves en Côte d'Ivoire pour une population estimée un peu supérieure à 2 millions d'habitants. Bondoukou accueillera l'une des 18 écoles de village créées en 1903. Elle comportait 32 élèves encadrés par un instituteur.

La ville dispose d'un Centre Hospitalier Régional.

Concernant la psychiatrie, l'Association Saint Camille de Lellis est présente à Bondoukou et y a un centre spécialisé en psychiatrie communautaire.

Depuis l'indépendance, la langue officielle dans toute la Côte d'Ivoire est le français. La langue véhiculaire, parlée et comprise par la majeure partie de la population, est le Dioula mais la langue vernaculaire de la région est le Koulango. Le français effectivement parlé dans la région, comme à Abidjan, est communément appelé le français populaire ivoirien ou français de dago[Note 1] qui se distingue du français standard par la prononciation. Une autre forme de français parlé est le nouchi, un argot parlé surtout par les jeunes et qui est aussi la langue dans laquelle sont écrits 2 magazines satiriques, Gbich! et Y a fohi. Le département de Bondoukou accueillant de nombreux Ivoiriens issus de toutes les régions du pays, toutes les langues vernaculaires du pays, environ une soixantaine, y sont pratiquées.

Surnommée la ville aux mille mosquées, Bondoukou est une ville à majorité musulmane, comptant de nombreux édifices religieux dont la mosquée dite de Samory.

Bondoukou est le siège d'un évêché catholique créé, le .

Il existe aussi des édifices chrétiennes (protestant, évangélique et catholique). La plus importante cathédrale du nom de sainte-Odile est inaugurée le 28 Août 1987, le jubilé de ses 75ans a été fêté en 2015[12].

Bondoukou possède un aérodrome (code AITA : BDK).

La ville compte un club de football, le Sacraboutou Sports de Bondoukou, qui évolue en MTN Ligue 2. C'est dans cette ville que se trouve le Stade Imam Ali Timité où joue le Satellite FC, club de football basé au Plateau, à Abidjan.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (en) Karel Arnaut et Elizabeth Dell, Bedu is my lover : five stories about Bondoukou and masquerading, Green Centre for Non-Western Art at the Royal Pavilion, Art Gallery and Museums, Brighton, 1996, 32 p. (ISBN 0-948723-27-0)
  • (fr) Assa Koby, Étude géographique des marchés de la sous-préfecture de Bondoukou, Université d'Abidjan, Institut de Géographie tropicale, , no 5, 22 p.
  • (fr) Dominique Pierre Soulé de Lafont, Le Précambrien moyen et supérieur de Bondoukou : Côte d'Ivoire, Grande impr. africaine, Dakar, 1956, 174 p.
  • (fr) Louis Tauxier, Le noir de Bondoukou : Koulangos, Dyoulas, Abrons, etc., E. Leroux, Paris, 1921, 770 p.
  • (fr) Emmanuel Terray, Bondoukou avant la conquête coloniale : le témoignage des visiteurs britanniques, Colloque de Bondoukou 1974, 13 p.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Si, à Abidjan et dans le nord, on parle de français de Moussa, dans l'ouest du pays, on parle de français de Dago

Références

[modifier | modifier le code]
  1. RGPH 2021, « Recensement General de la population et de l'Habitat 2021 », sur RGPH 2021, (consulté le )
  2. Loi no 78-07 du 9 janvier 1978
  3. L-G Binger, Du Niger au golfe de Guinée, vol. 2, Hachette, , p.160.
  4. Binger 1892, p. 161.
  5. a et b Binger 1892, p. 162.
  6. Binger 1892, p. 162-163.
  7. Binger 1892, p. 165-168.
  8. Binger 1892, p. 169.
  9. Binger 1892, p. 164.
  10. https://www.ins.ci/RGPH2021/RGPH2021-RESULTATS%20GLOBAUX_VF.pdf
  11. Dans les années 1980, à la suite d'une grève des enseignants du secondaire, commencée au lycée de Bondoukou et qui a gagné tout le pays, consécutive au « problème des baux administratifs » qui se traduisait concrètement par la suppression du « droit au logement » des professeurs, il a été rendu obligatoire, dans les écoles, de chanter l'hymne national, l'Abidjanaise, chaque matin et de citer la « pensée du jour » du président de la république de l'époque, Félix Houphouët-Boigny, ce dont s'acquittait le «  délégué de classe ». Parallèlement, il a été institué le « lever du drapeau » dans la cour des écoles chaque lundi matin et le « baisser du drapeau » chaque samedi midi. De surcroît, chaque école a été considérée comme une « sous-section » du PDCI-RDA, parti politique unique du pays à ce moment-là.
  12. Le fatom côte d’ivoire, Malika édition, Fondation Atef Omaïs, Hôtel Tiama, Malika édition, , 367 p. (w.w.w.reseau.fatom.org), p. 339