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Roger-Viollet

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Roger-Viollet
illustration de Roger-Viollet
Reflet de l'Institut de France dans la vitrine l'agence Roger-Viollet, 6, rue de Seine à Paris.

Création 1938
Fondateurs Hélène Roger-Viollet
Forme juridique SASU
Siège social Paris
Drapeau de la France France
Direction Gilles Taquet
Actionnaires Groupe Photononstop
Activité Agence photographique
Produits Licences de droits et vente de tirages photo
Société mère Delta Arts
Effectif 11
Site web https://www.roger-viollet.fr/

Roger-Viollet est une agence de photographie fondée en 1938 par Hélène Roger-Viollet, située 6, rue de Seine à Paris. Ses collections, composées de huit millions de phototypes[1], ont été léguées à la Ville de Paris en 1985 et intégrées à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris en [2].

La société Delta Arts, qui obtient une concession de service public, est créée en pour gérer le versant commercial de l'agence.

L'agence de photographie ancienne Roger-Viollet est fondée par Hélène Roger-Viollet[3], sur la base initiale du fonds photographique constitué par son père Henri Roger-Viollet qui est par ailleurs celui qui initie Hélène Roger-Viollet à la photographie.

Henri Roger-Viollet

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Amateur en chimie, petit-fils de Jean-Baptiste Roustain, avocat au barreau de Paris, Henri Roger (1869-1946) se lance dans la photographie en 1886, aidé par son frère aîné Ernest Roger, lequel devient co-inventeur de la télégraphie sans fil (TSF) française. En , il se marie avec Jeanne Viollet, la fille de l’historien Paul Viollet, catholique dreyfusard cofondateur de la Ligue des droits de l’homme, et prend le nom de « Roger-Viollet » pour se distinguer des autres membres de la famille. Les frères Roger, par leurs inventions, peuvent être comparés à des couples d’inventeurs contemporains, plus célèbres, comme les frères Lumière.

Hélène Roger-Viollet

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Hélène Roger-Viollet, née le à Paris, est une photographe parisienne, femme d'affaires[4] et créatrice de l'agence photographique Roger-Viollet[5],[6]. La journaliste Hélène Roger-Viollet s’est rendue célèbre pour avoir milité dans les années 1930 avec Louise Weiss pour le droit de vote des femmes.

Engagée, la jeune fille s'oriente vers le métier de reporter. Elle fait l'École de journalisme de Paris où elle rencontre son futur mari Jean-Victor Fischer[7]. En 1936, elle s’illustre particulièrement en étant, avec son compagnon Jean-Victor Fischer, les premiers étrangers à couvrir la guerre d’Espagne[4].

À partir des fonds Laurent Ollivier et Paul Mercier, auxquels sont adjoints les fonds des familles Roger et Viollet, Hélène Roger-Viollet fonde en 1938 la Documentation photographique Roger-Viollet, sise rue de Seine[1],[8]. Grâce à diverses acquisitions, elle enrichit considérablement le fonds photographique, qui passe de cent mille en 1938 à huit millions de phototypes en 1985. Devenue une agence de presse dans les années 1960, riche d'une collection à vocation encyclopédique à même de répondre à toute requête iconographique, Roger-Viollet devient une référence internationale dans le domaine de la photo d'actualité, puis de l'archive.

En , Hélène Roger-Viollet est égorgée par son mari qui se suicide plus tard en prison[9], mettant fin à l'épopée de la famille Roger-Viollet[10].

Diffusion du fonds

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L’agence est officiellement reprise par la Ville de Paris le et rassemble aujourd’hui près de huit millions de clichés.

La diffusion auprès des médias est assurée par l'agence Parisienne de photographie, une société publique locale détenue par la Ville et le Département jusqu'au . En effet, face aux pertes financières rencontrées, le Conseil de Paris dissout l'agence[11] et signe un contrat de concession de service public portant sur la diffusion et l’exploitation commerciale des reproductions numériques des fonds photographiques Roger-Viollet et France-Soir avec la Société NDLR du groupe Photononstop[12], et écarte la Réunion des musées nationaux - Grand Palais (RMN-GP)[13]. En , Photononstop fonde une agence, Delta Arts, chargée de la gestion de droits[14]. En 2020, l'agence rouvre une enseigne au nom de Roger-Viollet, au même endroit, rue de Seine à Paris, offrant une salle d'exposition au public[15],[16].

Si celle-ci fait office de vitrine commerciale, depuis 1984 le cœur des Collections Roger-Viollet est conservé rue des Arquebusiers, dans le Marais[1]. Cet ensemble patrimonial, rattaché à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris en 2018[2], est inventorié, restauré, numérisé et étudié à des fins scientifiques et de transmission.

« Dans leur volonté de diffuser, de vendre, de proposer, les classements historiques réalisés par les fondateurs et les documentalistes ont la vertu encore aujourd’hui de pouvoir témoigner, de par la multiplicité des tirages, du succès ou de l’échec commercial d’une “image” ; ainsi, une fois définitivement rassemblées et lisibles dans leur temporalité restituée physiquement et/ou numériquement, la vie d’une agence de presse et de ses fonds dans la seconde moitié du XXe siècle pourra être transmise aux publics et aux chercheurs qui pourront saisir ce “vertige photographique” qui prend souvent les visiteurs dans les réserves Roger-Viollet du Marais. En effet, une offre iconographie volontairement pléthorique comme le fut celle de l’agence Roger-Viollet comprend des centaines de milliers de vues de visages, de lieux, de faits et de natures mortes propres à composer pour peu qu’on s’y laisse prendre, un véritable kaléidoscope du monde d’hier aux années 1990. »[1]

Expositions

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  • 1925-1935, la photographie au service de la modernité, à partir des collections Roger-Viollet et du musée Nicéphore Niépce, Montbéliard, musée du château des ducs de Wurtemberg, 7 avril - 16 septembre 2018[17],[18]
  • Dans l’atelier, l’artiste photographié, Paris, Petit Palais - musée des beaux-arts de la Ville de Paris, 5 avril - 17 juillet 2016. Commissariat : Delphine Desveaux, Susana Gállego Cuesta et Françoise Reynaud[19]
  • Jours de Guerre / Excelsior, Paris, Orangerie du Sénat, 21 mai - 22 juin 2014[20]
  • Laure Albin Guillot, l’enjeu classique, Paris, Jeu de Paume, 26 février - 12 mai 2013 ; Lausanne, musée de l’Élysée, 3 juin - 25 août 2013. Commissariat : Delphine Desveaux et Michaël Houlette[21]
  • Portraits d’écrivains de 1850 à nos jours, Paris, Maison Victor Hugo, 2 novembre 2010 - 20 février 2011. Commissariat : Alexandrine Achille, Delphine Desveaux et Pascal Hoël[22]
  • Henri Roger, trucs et trucages, Arles, Rencontres d’Arles et musée d'Arles et de la Provence antiques, 2008. Commissariat : Delphine Desveaux[23],[24]
  • Pierre Choumoff, un parisien russe, Paris, musée Rodin, 25 janvier - 3 avril 2005. Commissariat : Serge Choumoff, Delphine Desveaux et Hélène Pinet

Fonds photographiques de l'agence

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Pour enrichir les fonds originels Ollivier, Mercier, Roger et Viollet, l'agence a, entre 1938 et 1985, acquis de très nombreux fonds, incluant les droits patrimoniaux dans de nombreux cas. Ces droits sont aujourd'hui la propriété de la Ville de Paris[1].

Notes et références

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  1. a b c d et e Delphine Desveaux, « Les Collections Roger-Viollet, une réserve photographique », Imago Mundi,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  2. a et b Delphine Desveaux, Marie-Ève Bouillon et Paul-Louis Roubert, « Les mémoires multiples de Roger-Viollet », Photographica [en ligne], 4 | 2022. Mis en ligne le 4 avril 2022, consulté le 10 septembre 2022. URL : https://devisu.inha.fr/photographica/838
  3. Née le et morte le .
  4. a et b « París recupera la obra de Hélène Roger-Viollet, pionera del fotoperiodismo », sur swissinfo.ch, (consulté le ).
  5. « L’odyssée d’Hélène Roger-Viollet, une vie à documenter le monde », sur la-croix.com, (consulté le ).
  6. « Hélène Roger-Viollet (1901-1985) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  7. « Hélène Roget-Violet, une vie à photographier sans jamais être exposée », sur elle.fr, (consulté le ).
  8. Marie Godfrain, « L’agence photographique Roger-Viollet soigne son exposition », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  9. Michel Puech, « Les aventures de l'agence photo Roger-Viollet », Médiapart, .
  10. « Après le décès d'Hélène Fischer-Viollet son mari tente de se donner la mort », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  11. [PDF] « 2019 DAC 327 - DFA - Diffusion et exploitation commerciale des reproductions des fonds photographiques Roger-Viollet et France-Soir », Projet de délibération - Ville de Paris, Direction des Affaires culturelles.
  12. « NDLR/ Groupe Photononstop remporte la concession des fonds Roger-Viollet et France-Soir », sur profession-spectacle.com, (consulté le )
  13. Michel Puech, « L'agence de presse Roger-Viollet va-t-elle disparaître ? », Médiapart, .
  14. Mentions légales et RC, site Roger-Viollet.
  15. Léa Mabilon, « L'agence photo Roger-Viollet rouvre ses portes rue de Seine », sur lefigaro.fr/, (consulté le )
  16. « Réouverture de la galerie Roger Viollet à Paris à partir du 19 mai », sur sortiraparis.com/, (consulté le )
  17. Christine Coste, « La photographie en prise avec son époque », Journal des Arts,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  18. lartauxquatrevents, « Revivre la décennie 1925-1935 en photographies à Montbéliard », sur L'Art aux Quatre Vents, (consulté le )
  19. « Dans l'atelier », sur Petit Palais, (consulté le )
  20. « Roger-Viollet – Agence photo depuis 1938 », sur Roger-Viollet (consulté le )
  21. « Laure Albin Guillot (1879–1962) », sur Jeu de Paume (consulté le )
  22. « Portraits d'écrivains de 1850 à nos jours | Maisons Victor Hugo », sur www.maisonsvictorhugo.paris.fr (consulté le )
  23. Les Rencontres d'Arles, « Henri Roger. Trucs et trucages », sur SoundCloud (consulté le )
  24. Les Rencontres d'Arles, « HENRI ROGER », sur www.rencontres-arles.com (consulté le )

Bibliographie

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  • Delphine Desveaux, « Laure Albin Guillot, artiste et/ou publiciste », Focales, no 7,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Delphine Desveaux, « Les collections photographiques de l'agence Roger-Viollet », cycle de conférences Être photographe à Paris organisé par les Archives de Paris et le Comité d'histoire de la Ville de Paris, janvier - juin 2022. (disponible en ligne)
  • Delphine Desveaux, Marie-Ève Bouillon et Paul-Louis Roubert, « Les mémoires multiples de Roger-Viollet : Un entretien avec Delphine Desveaux », Photographica, no 4,‎ , p. 153–162 (ISSN 2780-8572 et 2740-5826, DOI 10.54390/photographica.838, lire en ligne).
  • Delphine Desveaux, « L’intégration du fonds Gaston Paris dans les Collections Roger-Viollet », dans Florian Ebner (dir.), Gaston Paris. La photographie en spectacle [cat. exp. Paris, Centre Pompidou - musée national d'art moderne, 19 janvier - 18 avril 2022], Paris, Xavier Barral / Éditions Centre Pompidou, 2022.
  • Delphine Desveaux, « Y a-t-il une bonne ou une mauvaise “image” lorsqu’une agence choisit d’en conserver quelque huit millions ? Des exemples au sein des Collections Roger-Viollet », journées d’étude Exemples d’images. Réflexion sur l’exemplarité des images, université de Strasbourg, 23-24 septembre 2021.
  • Delphine Desveaux, « Léopold Mercier, un photographe du Garde-Meuble à la fin du XIXe siècle », colloque L’histoire du Garde-Meuble en Europe (XVIe - XXIe siècles). Entre administration, cérémonial et esthétique, Paris, Mobilier national, 16-18 octobre 2019.
  • Delphine Desveaux, « Constitution d’une collection, pratiques, circuit des tirages photographiques et conventionnement, le point de vue d’une agence photographique historique, Roger-Viollet (1938-2005) », In Situ, no 36,‎ (ISSN 1630-7305, DOI 10.4000/insitu.18093, lire en ligne).
  • (en) Delphine Desveaux (dir.), Roger-Viollet: Photographic Agency Archive Catalogue, Paris, Roger-Viollet, 2000.
  • « Quarante ans de vie au balcon », Match, , p. 36-39.
  • Hélène Roger-Viollet et Jean Fischer, Ah ! Qu'il est beau ce tour du monde ou les joies du tourisme, préface de Jacques Renoult, Clamecy, Laballery et Cie / L'art et le monde en photo, 1973.
  • « Roger-Viollet », in Prestige de la Photographie, no 8, Éditions EPA, 1980.
  • Lydie Remy-Roger, Les Petites Pétillantes, Éditions A. Val Arno, 1983.
  • Fabienne Kriegel (dir.), « Collection Roger-Viollet », titres thématiques diffusés par Hachette collections, 2006.
  • Roger-Viollet, Paris & Roger-Viollet, La Vie du Rail, 2019 (ISBN 9782370620736).

Liens externes

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