Midnight Lightning
Midnight Lightning est un album de Jimi Hendrix sorti en 1975. Il reprend la même formule que Crash Landing, mais là où le précédent se voulait funky, Midnight Lightning était sensé montrer l'aspect blues de Jimi. L'album est encore pire : la publication des enregistrements originaux montrera par la suite l'ampleur du naufrage. Les ventes seront d'ailleurs nettement plus confidentielles.[1]
Les titres
Face 1
- Trash Man
- Midnight Lightning
- Hear My Train A Coming
- Gypsy Boy
Face 2
- Blue Suede Shoes
- Machine Gun
- Once I Had a Woman
- Beginnings
Le détail
Trashman
L'album s'ouvre avec Trashman, peut-être le meilleur titre des deux albums publiés par Douglas en 1975. D'une jam informelle de l'Experience, Alan Douglas a créé un instrumental énergique, autrement plus carré. L'idée de superposer les divers plans joués par Hendrix n'est pas mauvaise : il extrapole ses idées sans totalement les dénaturer. Etonnamment, ce sont les guitares rythmiques de la premières parties qui sont les moins réussies, alors que les parties lead qui accompagnent la guitare de Hendrix sont correctes. C'est un des rares titres où le travail de Douglas est défendable.
Midnight Lightning
En revanche, Midnight Lightning, le titre, est une véritable catastrophe. Les chœurs féminins sont horribles. La comparaison avec la version non altérée qui circule dans le circuit des collectionneurs montre l'ampleur de l'échec.
Hear My Train A Coming
Pendant longtemps, l'unique version studio de Hear My Train A Coming fut celle présentée ici. A ce jour, la version non altérée ne circule pas dans le circuit des collectionneurs. Le résultat est loin d'être inoubliable, mais il n'est pas catastrophique non plus : le titre n'est pas totalement dénaturé (même si le son de la basse est loin d'être convaincant).
Gypsy Boy
Gypsy Boy (en fait un proto-Hey Baby) est le pire titre des deux albums. Les voix féminines et la guitare rythmique dépassent l'entendement en matière de mauvais goût. En ce qui concerne la prise non altérée, on notera quelques divergences avec la version de Rainbow Bridge. La grille d'accords est un peu différente : au lieu d'un cycle de deux mesures de type I Am G I F D I, on se rapproche plus du White Room ou du Tales Of Brave Ulysses de Cream, mais en La. Le refrain n'a pas encore de grille d'accords spécifique, ce qui rend le tout nettement plus plat.
Blue Suede Shoes
Avec Trashman, Blue Suede Shoes est l'autre réussite de Douglas. A partir d'une jam informelle (celle du Band Of Gypsys enregistrée le 23 janvier 1970, dont un extrait fut déjà publié sur Loose Ends), il crée un funk rock réussi. On peut noter que Hendrix chante les paroles de Who Knows à un moment.
Machine Gun
Suit la seule version studio de Machine Gun publiée à ce jour. Le titre n'est pas trop dénaturé, mais cette version est totalement inutile dans la mesure où la comparaison avec la version publiée sur l'album Band Of Gypsys est édifiante.
Once I Had A Woman
Once I Had A Woman... ou la preuve qu'il ne suffit pas d'être musicien de studio professionnel pour jouer correctement le blues : c'est un massacre épouvantable qu'il nous est donné d'entendre. Entre les chœurs féminins, la guitare rythmique et le delay rajouté sur la guitare de Hendrix, c'est à se demander si Douglas pouvait vraiment faire pire. En 1975 au moins.
Beginnings
L'album se termine par une version de Beginnings, très inférieure à celle déjà publiée sur War Heroes trois ans plus tôt. Seul le solo central (à 1:27) doit être de Jimi Hendrix, et il est très différent de celui que l'on connait. Le solo en son clair doit être le fait de l'autre guitariste. Là encore, le résultat est très dénaturé, sonnant à peine comme du Hendrix.
Quid des versions non altérées
- Trashman est désormais disponible sur Hear My Music (2004)
- Once I Had a Woman sur Jimi Hendrix :Blues (1994)
- Blue Suede Shoes n'a pas réédité depuis, mais existait auparavant sur Loose Ends (1973)
- Midnight Lightning, Hear My Train A Coming, Gypsy Boy, Machine Gun et Beginnings n'ont jamais fait l'objet de publication officielle à partir de ces prises par la suite. Des compilations d'enregistrements non officiels telle que Midnight Lightning Revisited présentent des versions non altérées de la plupart de ces titres.[2]
Conclusion
En faisant ainsi abstraction de tout critère moral, on peut retenir deux réussites, deux titres pas trop massacrés mais inutiles, et quatre catastrophes : d'autres producteurs auraient été plus brillants que Douglas à cet exercice.
Notes
- Hendrix: Setting The Record Straight de John McDermott avec Eddie Kramer
- Midnight Lightning Revisited