Aller au contenu

Adoption

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 4 décembre 2008 à 10:36 et modifiée en dernier par Mouiller (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Modèle:Palette droit famille L'adoption recouvre plusieurs types de relations : le sens le plus courant est l'adoption d'un enfant (adopté) par un ou des parents (adoptant(s)) qui ne sont pas biologiquement le(s) sien(s). L'adopté peut être orphelin, peut avoir été confié ou avoir été abandonné par ses parents biologiques. L'adoptant peut être un couple ou un célibataire. Ce n'est pas forcément une personne qui ne peut pas avoir d'enfant, c'est aussi une personne ou un couple, qui décide ce type de parentalité. L'adoption peut être :

  • nationale : l'adoptant adopte un enfant de son propre pays;
  • internationale : l'adoptant se voit confier un enfant d'un pays étranger.

Les familles adoptantes préférant le plus souvent de jeunes enfants, une grande partie des adoptions est internationale. Pour éviter des pratiques illégales, en particulier les trafics d'enfants, une convention internationale a été conclue à La Haye le . Plusieurs grands pays, dont les États-Unis, ne l'ont pas encore ratifiée.

Généralités

Dans les pays occidentaux , l'essentiel de la législation relative à l'adoption est héritée du droit romain et a été intégrée au droit canonique par le pape Nicolas Ier au IXe siècle[1].

Néanmoins les lois régissant l'adoption varient fortement d'un pays à l'autre. Les points communs sont les suivants :

  1. Les parents adoptifs doivent commencer par obtenir un agrément dans leur pays. Procédure gratuite, seuls des frais médicaux pour l'établissement du dossier sont à prévoir.
  2. Ensuite, ils peuvent chercher un enfant à adopter. Cette recherche peut se faire directement dans le pays de l'enfant, ou bien par l'intermédiaire d'une association d'aide à l'adoption. A ce niveau, l'adoption a un coût.
  3. L'enfant est initialement "placé en vue d'adoption" dans la famille adoptante.
  4. Après la période de placement, l'adoption est prononcée par l'autorité judiciaire.
  5. En règle générale, l'adoption internationale implique qu'il faut suivre la procédure d'adoption dans deux pays : celui d'origine de l'enfant et celui de résidence des parents adoptifs.
  6. Dans le cas de parents adoptifs résidant dans un pays dont ils n'ont pas la nationalité, l'adoption est prononcée par l'autorité judiciaire du pays de résidence. Les parents adoptifs doivent ensuite entreprendre des démarches auprès des autorités consulaires de leur pays pour obtenir la reconnaissance de l'adoption par leur pays et donc la citoyenneté de leur pays pour leur enfant.

Procédures spécifiques d'adoption selon les pays

La procédure en France

Conditions

Les conditions exigées pour la demande d'adoption en France sont :

  • Pour adopter en couple : être mariés depuis plus de 2 ans si l'un des époux a moins de 28 ans. Si les 2 époux ont plus de 28 ans, la condition des 2 ans de mariage n'existe plus.
  • Une personne seule peut adopter un enfant.(veuf, célibataire, divorcé ou séparé de corps).

Il peut s'agir d'un homme ou d'une femme. Il faut avoir 28 ans minimum.

  • avoir 15 ans de plus que l'adopté.
  • S'il s'agit de l'adoption de l'enfant du conjoint, la différence d'âge exigée n'est plus que de 10 ans.
  • Une personne mariée qui souhaite, seule, adopter un enfant, doit obtenir le consentement de son conjoint. Pour les époux séparés de corps, le consentement n'est pas nécessaire.
  • Les concubins ou des pacsés ne peuvent pas adopter ensemble un enfant, mais individuellement c'est possible, y compris pour les homosexuels.

Déroulement

Tout d'abord obtenir du Conseil général de son département la délivrance d'un agrément. L'agrément s'obtient après une enquête sociale et psychologique (en principe dans les 9 mois suivant la demande).S'adresser à la DDASS (au Conseil général de votre département - Aide Sociale à l'Enfance).

Le délai pour obtenir cet agrément est normalement de 9 mois (Textes concernant l'agrément : Accès au Code de l'Action Sociale et des Familles) mais certains départements mettent jusqu'à 20-22 mois pour le délivrer ! Une enquête est actuellement en cours sur le site http://adoption-internationale.org dans le but de répertorier ces départements. Si vous avez eu votre agrément depuis 2004-2005, sans avoir demandé de contre-enquête ou de recours (cas particuliers ne pouvant pas être gérés de la même manière), vous pouvez participer à cette enquête... (même si vous avez obtenu votre agrément dans le délai des 9 mois). Le résultat de cette enquête sera transmis aux Conseils Généraux et à Madame Tabarot, Présidente du CSA.


Trois cas :

Une phase préalable, le placement de l'enfant en vue de l'adoption puis une phase judiciaire devant le tribunal de grande instance. C'est ce qui assimile totalement l'adopté à un enfant biologique. L'adoption plénière provoque une rupture de lien entre la famille d'origine et l'enfant adopté. Elle assimile ce dernier à un enfant légitime (filiation légitime) dans la famille adoptive (articles 343 et suivants du Code civil français).
Elle se fait par l'intermédiaire d'un avocat qui adresse une requête au tribunal de grande instance du lieu de résidence. Ce qui permet de transmettre son nom et ses biens à une personne (pas nécessairement mineure) sans rompre ses liens avec sa famille biologique.
Les enfants adoptés en France proviennent principalement de Chine, du Viêt Nam, des pays de l'Est (Russie…) ou d'Amérique latine.

Dans le cas de l'adoption internationale, l'adoptant se voit confier un enfant d'un pays étranger ; soit par décision administrative, soit par jugement étranger. Si la décision est administrative, il faut introduire une demande d'adoption plénière en France. Si la décision est étrangère, il faut soit introduire une exequatur de jugement c'est-à-dire que le jugement étranger est validé. Soit si l'adoption est considérée comme simple, il faudra introduire une demande d'adoption plénière française. On peut se contenter de l'adoption simple étrangère puisqu'elle produit ses effets en France, mais l'enfant ne restera pas de la nationalité de son pays d'origine. Avec l'adoption plénière l'enfant acquiert la nationalité de ses parents d'adoption. Et ce de façon rétroactive, c'est-à-dire qu'il devient si ses parents sont français, français de naissance et non à la date du jugement. Dans l'adoption simple il faudra une exequatur d'adoption simple ainsi qu'une demande de naturalisation pour que l'enfant devienne français.

La procédure en Suisse

La procédure en Suisse commence par une demande à la police des étrangers pour une autorisation à faire venir en Suisse un enfant en vue d'adoption. La demande doit spécifier le pays d’où viendra l'enfant adopté. La police des étrangers délègue alors le Service des mineurs et des tutelles du canton de résidence, qui rend un avis favorable ou non. Les candidats à l'adoption déboutés peuvent recourir par voie judiciaire contre l'avis du Service des mineurs et des tutelles. Munis de l'autorisation, les parents adoptifs peuvent commencer leurs recherches. En général, une agence d'adoption du pays de l'enfant placera l'enfant chez les parents adoptifs résidant en Suisse. Selon le pays, les parents peuvent rentrer avec l'enfant en Suisse après le placement, ou bien après la fin de la procédure d'adoption dans le pays d'origine de l'enfant. L'autorisation de la police des étrangers permets aux parents adoptifs de demander un visa pour l'enfant au consulat suisse. Une fois rentrés, l'enfant est, au sens de la loi suisse, "placé en vue d'adoption" dans la famille. Un tuteur est nommé : il s'agit généralement de l'assistant social qui avait émis l'avis concernant la capacité à adopter de la famille. Le tuteur suit la famille pendant la "période de placement", qui dure un an. Selon le pays d'origine de l'enfant, le tuteur peut avoir à envoyer des rapports à l'agence qui a placé l'enfant.

Une fois la période de placement terminée, les parents adoptifs peuvent demander à l'autorité judiciaire, l'"Autorité tutélaire de surveillance", de prononcer l'adoption plénière de l'enfant.

La procédure en Turquie

L’office turc chargé des affaires religieuses a publié en 2007 un document sur l'adoption précisant notamment que lorsque des couples sont infertiles par voie naturelle ou insémination artificielle, ils ont le droit d'adopter. Mais l'Islam interdit de transmettre son patronyme à ces enfants et de les faire hériter. De plus, à partir de leur mariage, ils ne sont plus considérés comme les enfants des parents adoptifs.

Les coûts de l'adoption

L'adoption à l'étranger est une procédure coûteuse : il faut prévoir des frais juridiques dans le pays de résidence et dans le pays d'origine de l'enfant, plus des frais de voyages. Selon les pays et les situations, des frais médicaux non couverts par les assurances peuvent contribuer aux coûts totaux. L'ordre de grandeur des coûts d'une adoption est rarement inférieur à plusieurs milliers d'euros, et peut dépasser les 30 000 €(Source : Adoptive Families, numéro 1/2006). Le coût d'une adoption internationale varie quand même beaucoup suivant le pays d'origine de l'enfant et le fait d'adopter un enfant ou bien une fratrie.

Cas particulier

Lorsque la personne à adopter ne réside pas dans le même pays que les parents adoptifs, on parle d'adoption internationale. L'adoption internationale représente la grande majorité des adoptions dans les pays développés. À titre d'exemple, en France, sur les environs 5000 enfants adoptés chaque année, environ 4000 proviennent de l'étranger. En Suisse, la proportion est du même ordre, même s’il y a des variations significatives d'une année sur l'autre.

Quelques chiffres

Globalement dans le monde, il y a beaucoup plus de parents candidats à l'adoption que d'enfants à adopter. Les statistiques parlent d'un enfant adoptable pour une dizaine de demandes. Ceci génère une situation paradoxale : par manque de structure administrative (services sociaux, juges) et aussi parfois de volonté de faire adopter les enfants par des étrangers, beaucoup de pays ont un grand nombre d'enfants en orphelinat qui pourraient être adoptés et ne le sont pas.

Quelques adoptés célèbres

  • D'après les théologiens, Saint Jean, en référence au Nouveau Testament: « Jésus voyant sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait dit à sa mère : "Femme voici ton fils" et il dit au disciple : "Voici ta mère". À partir de cette heure, le disciple la prit chez lui. » (Jn 19, 27) [2].
  • Auguste: premier empereur romain et fils adoptif de Jules César ; l'adoption était chose commune dans la Rome antique. Constantin Ier, interdisant l'infanticide direct ou indirect par abandon en 318, permit en 331 à ceux qui élevaient des enfants abandonnés de les adopter légalement. Des inscriptions funéraires prouve l'adoption d'enfants « exposés » par des familles chrétiennes. (Des orphelinats furent ouverts à la même époque[3]).
  • Bernard Cornwell : romancier anglais, auteur - entre autres - de la série Sharpe
  • Tashunca-Uitco, dit Crazy-Horse : le vainqueur de la bataille de Little Big Horn
  • David Glasgow Farragut: amiral de la flotte de l'Union pendant la guerre de sécession. Adopté à l'âge de 2 ans, à la mort de sa mère
  • Steve Jobs : co-fondateur d'Apple, Inc.. Adopté comme bébé par adoption plénière
  • Kiri Te Kanawa: cantatrice d'opéra, adoptée comme bébé
  • Erich von Manstein : Generalfeldmarschall de la Wehrmacht, criminel de guerre. Né Lewinski, adopté par le général Georg von Manstein
  • Alain Pompidou, fils de l'ancien président de la République française Georges Pompidou.
  • Nicole Richie, fille du chanteur Lionel Richie

Notes

Articles connexes

Bibliographie

  • L'adoption : du projet à l'enfant Sophie Le Callennec, Vuibert, 2006 ISBN 2-7117-9180-7
  • L'enfant adopté dans le monde en 15 chapitres et demi Jean-François Chicoine, Patricia Germain et Johanne Lemieux, éditions de l'hôpital Sainte Justine ISBN 2-922770-56-7
  • Parents de cœur Comprendre l'enfant adopté Sherrie Eldridge, Albin Michel, ISBN 2-226-13657-6
  • Au risque de l'adoption Une vie à construire ensemble Cécile Delannoy, La Découverte, ISBN 2-7071-4200-X
  • L'enfant adopté. Comprendre la blessure primitive Nancy Newton Verrier, De Boeck Université, ISBN 2-8041-4546-8, ISSN 1373-024X (trad. de l'anglais par Françoise Hallet)
  • Naître là-bas, grandir ici : l’adoption internationale Jean-Vital de Monléon Belin 2003 ISBN 2-7011-3564-8
  • L'adoption, des ados en parlent Anne Lanchon et Monike Czarnecki, De La Martinière Jeunesse, 2004 (coll. Oxygène) ISBN 2-7324-3097-8
  • Le complexe de Moïse : regards croisés sur l'adoption Diane Drory et Colette Frère Albin Michel 2006 ISBN 2-226-15869-3
  • Moïse, Œdipe, Superman... de l'abandon à l'adoption Sophie Marinopoulos, Catherine Sellenet et Françoise Vallée Fayard ISBN 2-213-61689-2
  • L’enfant abandonné - Guide de traitement des troubles de l’attachement. Niels Peter Rygaard, éditions De Boeck Université, 2005 ISBN 2-8041-4885-8
  • Sous la dir. d'Ombline Ozoux-Teffaine : Enjeux de l'adoption tardive : Nouveaux fondements pour la clinique éditions Erès, 2004, ISBN 2749203449
  • Une question d'âge d'Evelyne Pisier, Stock Éditions, Janvier 2005, ISBN 2-234-05735-3
  • Victor, l'enfant qui refusait d'être adopté. Dominique Grange Éditions Stock. Mars 1995. ISBN 2-234-02554-0
  • L'adoption d'enfants de cultures étrangères. Fanny Cohen Herlem, éditions Pascal, 2006. ISBN 978-2-35019-021-1
  • Petits coeurs de Chine et du Vietnam Donia Muller, Editions Coëtquen, juin 2008 ISBN 978-2-84993-050-2

Lien externe