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Henry Grey (1er duc de Suffolk)

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Henry Grey (), 3e marquis de Dorset puis 1er duc de Suffolk, fut un noble anglais de la période Tudor. Il est principalement connu pour avoir été le père de la « reine de neuf jours », lady Jeanne Grey.

Il est le fils de Thomas Grey, 2e marquis de Dorset et de Margaret Wotton. Par son père, c'est un arrière-petit-fils d'Élisabeth Woodville, l'épouse d'Édouard IV d'Angleterre, issu de son premier mariage avec Sir John Grey de Groby. Henry Grey devint le troisième marquis de Dorset en 1530, à la mort de son père[1].

Sous le règne d'Henry VIII

En 1533, avec l'accord du roi Henry VIII, il épousa Lady Frances Brandon (1517-1559), fille de la soeur du roi, la princesse Marie Tudor et de Charles Brandon. Le couple eut trois enfants qui survécurent à l'enfance : Lady Jeanne Grey (1537-1554), lady Catherine Grey (1540-1568, et lady Marie Grey (1545-1578)

Avant la mort d'Henry en 1547, Grey devint une figure incontournable à la Cour. En tant que chevalier du Bain, il porta l'épée du Roi au couronnement d'Anne Boleyn, en 1533, à l'arrivée d'Anne de Clèves en 1540, et à la reddition de Boulogne en 1545. Il porta deux fois le Cap de Maintenance au Parlement. Il participa au commandement de l'armée en France en 1545. En 1547, il rejoignit l'Ordre de la Jarretière.

Sous le règne d'Édouard VI

A la mort d'Henry, Grey tomba en disgrâce, étant en conflit avec le chef du gouvernement du roi Edouard et Lord Protecteur d'Angleterre, Edward Seymour. Retourné à sa maison de Bradgate, Grey se préoccupa d'élever sa famille aux plus hautes sphères de l'État. A cette fin, il complota avec le propre frère du Lord Protecteur Thomas Seymour pour que sa fille Jeanne épouse le Roi. Le plan échoua, et s'acheva par l'exécution de Seymour qui avait commis une tentative d'enlèvement du Roi, mais Grey s'en sortit sans dommage.

En 1549, John Dudley, comte de Warwick, renversa le protectorat et s'assura du pouvoir en nommant des amis loyaux au Conseil Privé, dont Henry Grey. En récompense de ses services, il fut fait Duc de Suffolk le Année invalide (octobre), lors de la cérémonie qui éleva John Dudley au rang de Duc de Northumberland.

Fervent défenseur de la Réforme

Henry Grey est connu pour son zèle protestant. Le réformateur suisse Heinrich Bullinger lui dédia un livre en 1551, et correspondait fréquemment avec la famille. Au Parlement et au Conseil Privé, Grey appuya l'avance des réformes protestantes. Il a fait du Leicestershire un des comtés les plus fidèles au protestantisme de l'Angleterre moderne.

Avènement de la reine Jeanne

Très malade, et voyant sa fin proche, le roi Édouard VI accepta la demande de Northumberland d'unir la fille de Suffolk, Jeanne au fils de Northumberland, Lord Guilford Dudley, le Année invalide (mai). Édouard désigna ensuite Jeanne comme son successeur. Édouard mourut le Année invalide (juillet), et trois jours après Suffolk, Northumberland et les autres membres du Conseil Privé proclamèrent Jeanne reine[2]. La jeune reine fut rapidement renversée, alors qu'un grand nombre des forces armées du pays rejoignaient la fille aînée d'Henry, Marie.

Grâce à l'amitié qui unissait son épouse Frances et sa cousine Marie Ire, Grey, sa fille et son gendre échappèrent provisoirement à l'exécution. Cependant, Marie les fit exécuter après qu'Henry Grey fut convaincu de haute trahison pour sa participation à la tentative de Thomas Wyatt de la renverser, quand elle annonça son intention d'épouser Philippe II d'Espagne.

Notes

  1. http://www.thepeerage.com/p10208.htm#i102072
  2. Robert C. Braddock, « Grey, Henry, duke of Suffolk (1517–1554) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, Sept 2004.