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Stratégie nationale pour les aires protégées (France)

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La Stratégie nationale de création d'aires protégées est, en France une stratégie (en cours d'écriture) qui résulte du processus du Grenelle de l'Environnement, puis de l'article 23 de la loi Grenelle I 2009 qui vise “Une stratégie nationale de création d’aires protégées terrestres identifiant les lacunes du réseau actuel sera établie afin que 2% au moins du territoire terrestre métropolitain soit placé dans les dix ans sous protection forte” .

La SCAP n’inclut donc ni les aires marines protégées, ni les aires protégées d’outre-mer pour lesquels d'autres dispositifs sont prévus.

Contenu

En 2010, 2011, l'État avec ses partenaires doit [1]

  • identifier des projets d’aires protégées concourant à l’objectif de 2% du territoire placés « sous protection forte »
  • examiner certains projets en cours et établir s'ils sont susceptibles de concourir à l’objectif des 2%
  • garder une cohérence avec d’autres chantiers (SRCE, SRCAE, Trame verte et bleue, plans de restauration (devenus plans nationaux d’action en faveur des espèces menacées), etc

Cette stratégie se construit parallèlement à la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) et sera un cadre supplémentaire pour la construction des stratégies régionales pour la biodiversité (RRB) et des trames vertes et bleues. Un site internet dédié y est consacré http://scap.espaces-naturels.fr

Une circulaire aux Préfets de région précise que le pilotage relève du Préfet de région, avec appui scientifique des CSRPN, appui technique es DREAL et en partenariat avec les collectivités locales volontaires (Conseils régionaux notamment) et parties prenantes.


Objectifs

Il s'agit notamment de permettre :

  • une vision plus globale répondant mieux aux enjeux de biodiversité [2]  :
  • une meilleure complémentarité entre outils de protection
  • Une meilleure prise en compte des enjeux locaux
  • un partenariat avec les collectivités volontaires

La circulaire d'aout 2010 précise au préfet que leur « responsabilité est d’autant plus grande que les résultats du diagnostic patrimonial illustrent l’impérieuse nécessité de renforcer le réseau des aires protégées pour répondre aux enjeux nationaux de préservation de la biodiversité et de la géodiversité. Cette obligation de résultat - qui doit se traduire par le classement d’ici 2019 de plus de 400 000 hectares sous protection forte 4 - ne pourra être atteinte qu’avec une forte implication régionale que je vous demande de structurer et de piloter ».

Positionnement dans les dispositifs nationaux de protection et restauration de la biodiversité

La stratégie nationale pour la biodiversité précise que la Stratégie Nationale de Création des Aires Protégées (SCAP) terrestres métropolitaines et la Trame Verte et Bleue doivent être interconnectés, en tant que dispositifs issus du Grenelle de l’Environnement ayant comme « finalité commune l’arrêt de la perte de biodiversité. Les Schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE), intégreront les priorités établies par la SCAP terrestre métropolitaine au titre de certains réservoirs de biodiversité. Les réflexions régionales associées à la SCAP pourront protéger en tout ou partie de façon réglementaire, certains réservoirs de biodiversité » [3] [4].

Méthode

Le Muséum (MNHN), en s'appuyant sur l'inventaire national de la biodiversité, prépare ou valide les listes d' espèces-cibles et veille à une prise en compte outre de la biodiversité patrimoniale, de la nature banale (y compris urbaine via l'écologie urbaine et agricole, sylvicole, etc.) reposant sur un réseau cohérent et fonctionnel d'espace visant à protéger cette biodiversité, la Trame verte et bleue [4]. Le Muséum avait identifié mi 2010 535 espèces (174 espèces floristiques, 195 invertébrés et 166 vertébrés) et 119 habitats à partir du diagnostic patrimonial du réseau des aires protégées à l’échelle nationale, qui est pour certains groupes (invertébrés, communautés saproxylilophages, etc. ) encore incomplet (la stratégie prévoit de chercher à combler ces lacunes[4].
Les aspects géodiversité sont pris en compte avec une liste de 100 sites ne bénéficiant pas de protection et une liste d’invertébrés souterrains.
Des annexes régionales concernent toute la France métropolitaine.

Des listes de travail d’habitats et d’espèces, ont été produites par ou avec des experts consultés sur :

- « des espèces et habitats menacés et/ou pour lesquels la France a une responsabilité patrimoniale forte »[4];
- « des espèces et habitats pour lesquels l’outil « aire protégée » apparaît une réponse appropriée »[4].

Ce sont les espèces et habitats à protéger ou restaurer en priorité via un réseau écologique national d'aires protégées (qui devra être évalué[4] via des indicateurs). Ces listes ont été construites sur la base des 5 listes existantes que sont :

Gouvernance : Pour décliner la stratégie aux échelles régionales, les préfets travaillent en partenariat avec le MEDDTL et les DREAL, avec les parties prenantes et partenaires que sont les Régions, Conseils généraux, Gestionnaires (RNF, PNF, Fédération des CREN, CELRL, ONCFS, Fédération des Parcs Naturels Régionaux, ATEN, etc), associations de protection de la nature, acteurs socio-professionnels (Chambres d’agriculture, Fédération Nationale des Chasseurs, Centre National de la Propriété Forestière), les conseils scientifiques et experts (Fédération des Conservatoires Botaniques, MNHN, CPPG)...

Pour décliner la stratégie, ils pourront s'appuyer en premier lieu sur les données et outils stratégiques ou réglementaires mobilisés pour la protection de la nature et de la trame verte et bleue, dont

Mais aussi sur :

  • sites des CREN;
  • sites Natura 2000;
  • ENS;
  • RNCFS;
  • PNR;
  • Aires d’adhésion de Parc Naturel National;
  • Sites Conservatoire du Littoral;
  • Forêt de protection à but écologique;
  • Sites classés;
  • Les sites géologiques remarquables (La stratégie innove en intégrant des outils de protection des géotopes remarquables. La Conférence permanente du patrimoine géologique (CPPG) et le Comité national du patrimoine souterrain (CNPS) ont pour cela avec le MEEDDM priorisé les enjeux en terme de protection du patrimoine géologique et souterrain, devant donner lieu à la création d’aires protégées répondant à « l'objectif 2% » : coeurs de parcs nationaux, réserves naturelles (nationales, régionales ou de Corse), réserves biologiques dirigées ou intégrales, et arrêtés de protection de biotope et de géotope[5]...

Le processus est « itératif qui nécessitera de pérenniser le diagnostic patrimonial du réseau des aires protégées et d'actualiser, en fonction de ses résultats et de l'avancée des connaissances, les priorités nationales de création d'aires protégées » [4].

Calendrier

  • fin 2008, des travaux ont été engagés à échelle nationale, sous l'égide d'un comité national de pilotage.
  • mi 2010, une circulaire demande au préfet de décliner les priorités nationales établies pour la création de nouvelles aires protégées à l’échelle régionale, en précisant les modalités de ces déclinaisons. Elle encourage un partenariat multiple autour des enjeux de préservation du patrimoine naturel

et de la cohérence des politiques publiques. Les DREAL et préfets doivent faire remonter leurs propositions au ministère en charge de l'environnement le 1er juin 2011.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

Références

  1. Vers une stratégie nationale de création d'aires protégées (PPT, 32 diapositives), consulté 2011/01/25
  2. Kathleen Monod MEEDDM Sophie Coste MNHN  ; Vers une stratégie nationale de création d’aires protégées terrestres métropolitaines ; Réunion CSRPN 15 mars 2010
  3. Encart de la page 29/116 du rapport d'activité 2009 de la stratégie nationale sur la biodiversité
  4. a b c d e f g h i j k et l Sophie COSTE, Jacques Comolet-Tirman, Guillaume Grech, Laurent Poncet ; Jean-Philippe SIBLET Stratégie Nationale de Création d’Aires Protégées , ; Muséum National d’Histoire Naturelle ; Service du Patrimoine Naturel ; 84 pages ; Première phase d’étude – Volet Biodiversité Rapport SPN 2010 – 7, juin 2010
  5. "Chapitre II/ Volet géodiversité" de la circulaire d'aout 2010 Page 43,