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Mouammar Kadhafi

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Mouammar Kadhafi
معمر القذافي
Illustration.
Mouammar Kadhafi, en février 2009.
Fonctions
Chef et guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste
En fonction depuis le
(55 ans, 2 mois et 7 jours)
Président Abdul Ati al-Obeidi
Muhammad az-Zaruq Rajab
Mifta al-Usta Umar
Abdul Razzaq as-Sawsa
Zentani Muhammad az-Zentani
Muftah Kaïba
Mubarak al-Shamikh
Mohamed Abou el-Kassim Zouaï
Prédécesseur Fonction créée
Président du Conseil de la Révolution
de la République arabe libyenne

(Chef de l'État)
Premier ministre Mahmud Sulayman al-Maghribi
Lui-même
Abdessalam Jalloud
Abdul Ati al-Obeidi
Prédécesseur Idris Ier
(Roi de Libye)
Successeur Abdul Ati al-Obeidi
13e Premier ministre libyen
2e Premier ministre de la République arabe libyenne
Président Lui-même
Prédécesseur Mahmud Sulayman al-Maghribi
Successeur Abdessalam Jalloud
7e président de l'Union africaine
Prédécesseur Jakaya Kikwete
Successeur Bingu wa Mutharika
Biographie
Lieu de naissance Syrte (Tripolitaine)
Nationalité libyenne
Parti politique Indépendant
Enfants Mohammed Kadhafi
Seif el-Islam Kadhafi
Saadi Kadhafi
Moatessem Billah Kadhafi
Hannibal Kadhafi
Aïcha Kadhafi
Saïf al-Arab Kadhafi[1]
Khamis Kadhafi
Diplômé de Université de Libye
Académie militaire de Benghazi
Religion Islam

Signature de Mouammar Kadhafiمعمر القذافي

[[Fichier: Fichier:Coat of arms of Libya.svg| 110px|Mouammar Kadhafi]]
Chefs d'État libyens
Chefs du gouvernement libyens

Mouammar Kadhafi (en arabe : معمر القذافي [audio], Muʿammar Al-Qaḏâfî) aussi écrit Kadafi, Algathafi, al-Kadhafi, al-Gaddafi, Al Qadafi[2], Gueddafi, Gheddafi, El-Gueddafi[3] et communément appelé le colonel Kadhafi, né le à Syrte[4], est un homme d'État libyen.

Capitaine, autoproclamé colonel, il est de facto le dirigeant de la Libye depuis le , à la suite d'un coup d'État, bien que laissant à d'autres personnalités politiques libyennes le titre officiel de chef de l'État à partir de 1979. Officiellement, Kadhafi est le « chef et le guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste », titre plus généralement raccourci en « guide de la Révolution » ou en « frère guide ».

Biographie

Enfance et jeunesse

Kadhafi est le plus jeune enfant d'une famille de Bédouins. Il grandit dans la région désertique de Syrte et reçoit une éducation primaire traditionnelle et religieuse. Il suit les cours de l'école préparatoire de Sebha dans le Fezzan, de 1956 à 1961[5]. Kadhafi et un petit groupe d'amis qu'il rencontre dans cette école vinrent à former le noyau d'un groupe de militants révolutionnaires ayant pour but de s'emparer du pouvoir. Kadhafi s'inspire du général Gamal Abdel Nasser, qui se hissa au pouvoir chez le voisin égyptien en prônant l'unité arabe. En 1961, Kadhafi est exclu de l'école préparatoire de Sebha à cause de son activisme politique[5].

Kadhafi étudie le droit à l'université de Libye puis entre à l'Académie militaire de Benghazi en 1963, où il organise avec quelques militants un mouvement secret dans le but de renverser la monarchie libyenne pro-occidentale[5]. Après l'obtention de son diplôme en 1965, il est envoyé en Grande-Bretagne pour suivre un entraînement supplémentaire au British Army Staff College (ou Staff College, Camberley), et revint en 1966 en tant qu'officier dans le corps des transmissions[6].

Coup d'État militaire

Mouammar Kadhafi aux côtés de Gamal Abdel Nasser, en 1969.

Le , à 27 ans, il mène avec un groupe d'officiers un coup d'État contre le roi Idris Ier, âgé alors de plus de 80 ans, alors que celui-ci est en Turquie pour un traitement médical. Son neveu le prince Hassan as-Senoussi devait s'installer sur le trône le 2 septembre 1969 lorsque l'abdication du roi Idris annoncée le 4 août devait prendre effet[7]. Dans la journée du 1er septembre la monarchie est abolie, la République est proclamée, et le prince mis en prison.

Kadhafi s'octroie l'avancement du grade de capitaine au grade de colonel qu'il a gardé jusqu'à aujourd'hui.

Exercice du pouvoir

Ayant pris le pouvoir à Tripoli lors d'un coup d'État le , il prône à ses débuts le passage à un socialisme arabe d'État teinté de panarabisme. Il nationalise certaines entreprises, notamment celles détenues par des ressortissants italiens. En 1977, il déclare la « révolution du peuple » : il change le nom du pays de République arabe libyenne en Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste et met en place des « comités révolutionnaires », en lieu et place de partis.

Il demande aux États-Unis d'évacuer les bases militaires en Libye dont Wheelus Airfield. En septembre 1970, à l'aide de son ami et conseiller Abdessalam Jalloud, il réussit à imposer pour la première fois une augmentation du prix du baril de pétrole, ouvrant la voie aux autres pays producteurs[8], et déséquilibrant la géopolitique du pétrole.

Pratiquant une politique extérieure agressive, il annexe en 1973 de facto la bande d'Aozou au Tchad[9], ce qui lui vaudra l'inimitié de la France. Durant la guerre ougando-tanzanienne en 1978-1979, il envoie 3 000 militaires pour soutenir Idi Amin Dada, mais ceux-ci ne parviendront pas à empêcher la défaite de l'armée ougandaise qui résultera au renversement du dictateur ougandais en avril 1979.

Selon le magistrat italien Rosario Priore et l'ex-président de la République Francesco Cossiga, il fait l'objet en juin 1980 d'une tentative d'assassinat par l'OTAN, au cours de laquelle celle-ci aurait abattu par erreur un DC-9 civil italien, faisant 80 morts[10],[11]. Paris niera toujours avoir été impliqué dans l'affaire. L'enquête sur la tragédie d'Ustica demeure, en juin 2010, ouverte.

Par ailleurs, Kadhafi est accusé de soutenir de nombreuses organisations armées accusées d'actes de terrorisme et d'être directement impliqué dans plusieurs actes terroristes. Il est alors mis au ban de la « communauté internationale », en particulier à l'Ouest, et subit des représailles de la part des États-Unis.

Fichier:Muammar Abu Minyar al-Gaddafi in Dimashq.jpg
Mouammar Kadhafi, en 2009.
José Luis Rodríguez Zapatero avec Mouammar Kadhafi, le 29 novembre 2010.

À partir du milieu des années 1990, Kadhafi œuvre pour que son pays retrouve une place moins inconfortable d'un point de vue diplomatique. Ainsi en 1999, les agents des services secrets suspectés de l'attentat de Lockerbie sont livrés à la justice écossaise, ce qui provoque la suspension des sanctions de l'ONU envers le pays et le rétablissement des relations diplomatiques avec le Royaume-Uni.

En parallèle, Kadhafi entame des négociations diplomatiques, pendant toute l'année 2003, entre responsables libyens, britanniques et américains, et annonce en décembre de la même année qu'il renonce officiellement à son programme d'armes de destruction massive. Enfin, en mars 2004, il signe le protocole additionnel du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Selon Jean-François Daguzan, la Libye s'efforce de renouer les fils avec l'Occident, mais « il n'est pas sûr que ce soit Kadhafi, mais le cercle de pouvoir autour de lui a pris conscience que jouer au grand perturbateur n'était pas forcément payant. L'Irak en a été la démonstration ».

Il instaure par ailleurs une politique d'assouplissement de la réglementation libyenne en matière économique permettant l'ouverture du marché local aux entreprises internationales, ce qui aide à la survie du régime. Il parvient par là même à se rapprocher des puissances occidentales et particulièrement de certains pays européens, comme le Royaume-Uni, la France, l'Espagne et l'Italie. Ainsi, Kadhafi déclare désormais qu'il entend jouer un rôle majeur dans la pacification du monde et la création d'un Moyen-Orient sans armes de destruction massive.

De 1999 à 2007, l'affaire des infirmières bulgares, qui ont été torturées et jugées par les autorités libyennes pour la prétendue contamination d'enfants libyens par le virus du sida est fortement médiatisée à travers le monde[12].

Révolte populaire de 2011

En 2011, il fait face à des manifestations populaires, réprimées par des tirs à balles réelles et des bombardements aériens. Des diplomates libyens à l'étranger demandent la condamnation de Kadhafi par la Cour pénale internationale, tandis que l'Organisation des Nations unies évoque de possibles crimes contre l'humanité[13].

Vie familiale

Kadhafi a huit enfants et a eu une fille adoptive :

  • Mohamed Kadhafi  : aîné, fils d'un premier mariage, président de l'organisme libyen des télécommunications[14].
  • Seif el Islam Kadhafi : architecte-urbaniste de profession, il est le plus impliqué sur le plan politique. Il est surtout connu pour son rôle dans l'indemnisation des familles des victimes de l'attentat de Lockerbie et du DC-10 d'UTA abattu par des Libyens en 1988. Il dirige la Fondation Kadhafi pour le développement (FKD)[15]. Il est le premier enfant qu'a eu Kadhafi avec sa deuxième femme, Safia[14].
  • Saadi Kadhafi : ancien footballeur professionnel (attaquant du club de Pérouse, Italie, condamné en 2003 pour dopage[16]). Actionnaire de la Juventus, il a réussi en 2002 à faire jouer la Supercoupe d'Italie à Tripoli (capitale de la Libye)[14]. Il a fait carrière dans l'armée, où il dirige aujourd'hui une unité d'élite.
  • Moatassem Billah Kadhafi : colonel de l'armée, il préside en 2007 le conseil de sécurité nationale dont il est écarté ensuite. Il y retourne en tant que conseiller en 2010.
  • Hannibal Kadhafi : médecin et militaire de formation, il fait régulièrement parler de lui dans la rubrique des faits divers des journaux occidentaux[14].
  • Aïcha Kadhafi : fille du colonel, née en 1977, elle est avocate et préside la fondation caritative Waatassimou[14]. Surnommée « la Claudia Schiffer du désert » dans la presse italienne[17].
  • Saïf el-Arab Kadhafi, 30 ans en 2011, officier.
  • Khamis Kadhafi, 29 ans en 2011, commande une unité des forces spéciales[18].
  • Hannah, fille adoptive du colonel Kadhafi tuée à l'âge de deux ans lors d'un raid américain nommé opération El Dorado Canyon, contre Tripoli et Benghazi en représailles à l'attentat dans une boîte de nuit de Berlin, fréquentée par des militaires américains, qui a coûté la vie à une personne de nationalité turque.

Fait divers

En 2003 sur le plateau de On ne peut pas plaire à tout le monde, puis lors de la visite du Colonel en France en décembre 2007, la journaliste et grand reporteur à France 3, Memona Hintermann accuse Kadhafi d'avoir tenté de la violer en 1984, au cours d'une entrevue accordée en Libye[19],[20].

Idéologie

Fichier:Green book.jpg
Le Livre vert, édité en anglais et en russe.

Il a écrit le Livre vert, en référence au Petit Livre rouge écrit par Mao Zedong, dans lequel il explique de manière succincte ses solutions aux problèmes posés par la démocratie et l'économie. Il y fait l'apologie de la démocratie directe, y ôte toute légitimité aux autorités religieuses et y prône l'exclusion de l'usage des hadiths et de la sunna pour le droit musulman, consacrant ainsi le Coran comme son unique source[21]. En plus de provoquer un conflit entre lui et les milieux traditionalistes libyens, ces pensées lui ont valu d'être déclaré « hérétique » (kafir) par les oulémas d'al-Azhar et d'Arabie saoudite[21]. Il est adhérent au mouvement religieux Sénoussi[12].

Kadhafi a une conception essentialiste de la femme[22], plus récemment il se focalise sur les pays arabes et à majorité musulmane[23]. Son interprétation personnelle de l'islam, contraire à la vision traditionnelle, le pousse à interdire, sauf dans des cas particuliers, la polygamie et de permettre la création d'une académie militaire pour femmes dont la première classe est promue en 1983[22]. Il entretient une garde personnelle constituée exclusivement de femmes, ses « amazones ». Certains progrès existent tels que la condamnation des mariages arrangés et la possibilité d'accéder à l'éducation pour les femmes[12].

Kadhafi reprit à son compte la portée nationaliste du nassérisme en souhaitant d'abord la réunification du monde arabe, fragmenté par les colonisations occidentales selon lui. François Burgat estime qu'il est préoccupé et obsédé de « laver l'affront de la présence coloniale en terre arabe ». De ce fait, il a toujours jugé illégitime l'existence d'Israël, dans laquelle il voit une réminiscence des occupations coloniales.

Suite aux échecs successifs de toutes les formes d'associations qu'il a proposées (avec l'Egypte, la Syrie ou à la Tunisie), Kadhafi prône le concept encore plus ambitieux de l'Union africaine (UA) sous forme fédérale. Élu par ses pairs à la tête de l'organisation panafricaine, il s'est aussitôt autoproclamé « Roi des rois traditionnels d'Afrique ».

Selon l'organisation Human Rights Watch, « des dizaines de personnes se trouvent en prison pour s'être livrées à une activité politique pacifique, et certaines ont « disparu ». La Loi 71 interdit toute activité politique indépendante et les contrevenants sont passibles de la peine de mort ». « Au fil des ans, les autorités libyennes ont emprisonné des centaines de personnes pour violation de cette loi, et certaines ont été condamnées à mort. »[24]

Politique étrangère

Conflit au Tchad et relations diplomatiques avec la France

Pratiquant une politique extérieure agressive, il annexe en 1973 de facto de la bande d'Aozou au Tchad[9].

En avril 1980, le président tchadien, Goukouni Oueddei, déclare à Tripoli la fusion de son pays et de la Libye, suscitant la réprobation de la France[25] - le Tchad étant traditionnellement considéré comme un bastion de la « Françafrique ».

Le conflit entre Paris et Tripoli, qui soutient toujours Oueddei renversé par Hissène Habré en décembre 1981, persiste tout au long des années 1980-90. Paris accuse en effet Kadhafi d'ingérence au Tchad, et envoie à deux reprises l'armée soutenir Habré contre l'avancée des forces de Oueddei soutenues par l'armée libyenne (Opération Manta lancée en 1983, puis Opération Épervier lancée en 1986 et prorogée en 2004). La France a cependant toujours nié avoir été impliquée dans la tentative d'assassinat dont, selon le magistrat italien Rosario Priore et l'ex-président de la République Francesco Cossiga, il fit l'objet en juin 1980[10].

Les « États unis d'Afrique »

Kadhafi tente de convaincre les dirigeants des autres pays de créer des « États Unis d'Afrique ». Il considère en effet que c'est le meilleur moyen de développement pour le continent africain. Ce projet passerait par la création d'une monnaie unique et d'une seule armée formée de 2 000 000 de militaires. Kadhafi porte souvent un badge représentant l'Afrique sur son uniforme.

En 2007, il se rend ainsi à Bamako, à Abidjan ou encore à Accra, pour présenter son projet d'un gouvernement unique pour l'Afrique, un État fédéral. Le projet reste embryonnaire[26].

Le , il est élu président de l'Union africaine pour un mandat d'un an, lors du sommet d'Addis-Abeba, en Éthiopie.

Fusion avec la Tunisie

Il tente d'établir une union tuniso-libyenne en 1973-1974, véritable fusion des deux pays. Après l'accord initial donné par Bourguiba, rencontré au pied levé par Kadhafi, cette union ne se fait pas.

Crise entre la Libye et la Suisse

Depuis l'arrestation d'Hannibal Kadhafi par la police genevoise, les relations entre la Suisse et la Libye sont devenues extrêmement difficiles. Deux citoyens sont retenus en otages par Tripoli en été 2008. Dans un premier temps, seul un otage est libéré, l'autre étant conduit en prison par la police libyenne pour une durée de quatre mois[27]. Ce dernier est finalement libéré de prison le et peut quitter le pays trois jours plus tard en échange d'une rançon de 1,5 million de francs suisses[28].

Le 25 février 2010, suite à l'initiative populaire « Contre la construction de minarets », il appelle au djihad contre la Suisse[29].

Attentats et liens avec le terrorisme

Kadhafi est accusé de soutenir de nombreuses organisations armées accusées d'actes de terrorisme, dont l'IRA, l'ETA et les Brigades rouges[5]. Il est alors mis au ban de la « communauté internationale », en particulier à l'Ouest. Il est de plus accusé d'être directement impliqué dans plusieurs actes terroristes : attentat dans une discothèque berlinoise fréquentée par des militaires américains en 1986, attentat de Lockerbie en Écosse contre un avion de ligne civil américain qui explose en plein vol en 1988 (270 morts), ou encore attentat contre un avion français, le vol 772 UTA reliant Brazzaville à Paris en 1989 (170 morts)[5].

Le , Ronald Reagan ordonne un raid de bombardement (opération El Dorado Canyon) contre Tripoli et Benghazi. 45 militaires et fonctionnaires sont tués, ainsi que 15 civils, dont la fille adoptive de Kadhafi, Hannah. Ce raid de représailles fait suite à l'interception d'un message de l'ambassade libyenne à Berlin-Est suggérant l'implication du gouvernement libyen dans l'attentat à la bombe du 5 avril dans une discothèque de Berlin-Ouest, où un militaire américain avait été tué. Le colonel Kadhafi est blessé lors du bombardement de sa résidence bien que le président du conseil italien Bettino Craxi l'ait prévenu du raid[30].

Deux ans plus tard, un avion de la PanAm explose au-dessus de Lockerbie, en Écosse, puis un vol 772 de la compagnie française UTA s'écrase dans le désert nigérien. Tripoli est accusé, et le Conseil de sécurité de l'ONU impose des sanctions en 1992, dont l'embargo sur les installations pétrolières. À partir du milieu des années 1990, Kadhafi œuvre pour que son pays retrouve une place moins inconfortable d'un point de vue diplomatique. Ainsi en 1999, les agents des services secrets suspectés de l'attentat de Lockerbie sont livrés à la justice écossaise, ce qui provoque la suspension des sanctions de l'ONU envers le pays et le rétablissement des relations diplomatiques avec le Royaume-Uni. Par la suite, en 2003, la Libye reconnaît officiellement « la responsabilité de ses officiers » dans l'attentat de Lockerbie — ainsi que dans celui du Vol 772 UTA — et paie une indemnité de 2,16 milliards de dollars aux familles des 270 victimes de Lockerbie, ce qui a pour conséquence la levée définitive des sanctions de l'ONU et partielle des États-Unis à son encontre[5].

Notes et références

  1. Orthographe selon le journal Le Monde, cf 23 février 2011
  2. Orthographes utilisées sur le site officiel de Mouammar Kadhafi
  3. Orthographes en usage dans la presse francophone maghrébine et conformes à la prononciation libyenne
  4. « Mouammar Kadhafi, dirigeant fantasque et politicien avisé », site de France 24, 18 février 2011.
  5. a b c d e et f Eugénie Bron, « Kadhafi : de la monarchie à la monarchie révolutionnaire », Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (consulté le )
  6. « Mouammar Kadhafi », www.focac.org (consulté le )
  7. (en) Royal Ark
  8. Le défi mondial Chapitre 3 - Jean-Jacques Servan-Schreiber
  9. a et b (fr) La Libye face à la France au Tchad : qui perd gagne?, R. Otayek
  10. a et b Barbara McMahon, The mystery of flight 870, The Guardian, 21 juillet 2006
  11. Reuters, Italy reopens probe into 1980 plane crash-media, 22 juin 2008 [lire en ligne]
  12. a b et c « KHADHAFI, Mouammar », Institut Européen de Recherche sur la Coopération Méditerranéenne et Euro-Arabe, (consulté le )
  13. « L'Onu évoque de possibles crimes contre l'humanité en Libye », site de L'Express, 22 février 2011.
  14. a b c d et e « Les enfants Kadhafi, une tribu turbulente », www.24heures.ch (consulté le )
  15. site officiel
  16. Kadhafi sur la touche. Trois mois de suspension pour dopage, Afrik.com,
  17. Le Monde, 23 février 2011, p. 3
  18. Une des mieux entraînées du pas selon Wikileaks
  19. Entrevue avec Memona Hintermann, L'Édition spéciale, Canal +, .
  20. « Je revois Kadhafi devant moi, menaçant de me flinguer », Libération, .
  21. a et b René Otayek, Jalel Bahri, Le Radicalisme islamique au sud du Sahara: Da'wa, arabisation et critique de l'Occident, KARTHALA, , 264 p. (ISBN 2865374041, lire en ligne), p. 39
  22. a et b (en) Mahmoud Ayoub, Islam and the Third Universal Theory: the religious thought of Muʻammar al-Qadhdhafi, Taylor & Francis, , 155 p. (ISBN 0710302606, lire en ligne), p. 55-56
  23. Jean-François Le Mounier, « Mouammar Kadhafi à Rome : on a frôlé l'incident diplomatique » (consulté le )
  24. http://hrw.org/french/docs/2007/12/10/libya17525.htm Kadhafi en France, site Internet d'Human Rights Watch
  25. Alain Fogué Tédom, Enjeux géostratégiques et conflits politiques en Afrique noire, éd. L'Harmattan, 2008, 418 p., p.103-104
  26. Afrik.com, 4 juillet 2007
  27. http://www.24heures.ch/actu/monde/otages-kadhafi-besoin-visa-2009-09-14
  28. http://www.24heures.ch/actu/suisse/berne-avance-15-million-payer-tripoli-2010-06-16
  29. Kadhafi appelle au djihad contre la Suisse, France 2.fr, 26/2/2010.
  30. (en) Italy Warned Libya of Bombing, Saved Qaddafi's Life, 30 octobre 2008

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes