Aller au contenu

Zohra Drif

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 2 avril 2012 à 18:19 et modifiée en dernier par PParra (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Zohra Drif
Zohra Drif

Naissance Voir et modifier les données sur Wikidata (90 ans)
Tissemsilt
Conflits Guerre d'Algérie

Zohra Drif, (arabe : زهرة ظريف) est une femme politique algérienne. Avocate retraitée, elle est sénatrice et vice-présidente du Conseil de la nation.

Elle fut l'épouse de Rabah Bitat, un des neuf chefs historiques du FLN. Elle est considérée en Algérie comme une « héroïne » de la Révolution algérienne, ayant lutté pour l'indépendance de ce pays et contre sa colonisation par la France ; elle était alors connue notamment pour ses activités dans le « Réseau bombes » lors de la bataille d'Alger, aux côtés d'Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali et Yacef Saâdi, chef de la Zone autonome d'Alger.

Biographie

Enfance et études

Zohra Drif naît en 1934 à Vialar dans une famille bourgeoise. Son père, cadi à Vialar l'envoie terminer ses études à Alger, au lycée Fromentin et par la suite à la faculté de droit d'Alger. Avec la littérature, elle découvre le Siècle des Lumières, la Révolution française de 1789 et les libertés individuelles, ce qui l'amène à réfléchir à la situation en Algérie, révoltée par la colonisation et par la différence de traitement entre colons, indigènes juifs et indigènes musulmans.

Militantisme et prison

Elle milite pour la lutte pour l'indépendance du pays. Le 30 septembre 1956, la cellule dont elle fait partie la charge de placer une bombe dans un café-bar, le « Milk Bar », fréquenté par des Pieds-Noirs : l'attentat tue trois jeunes femmes et fait une douzaine de blessés, dont de nombreux enfants. Arrêtée avec Yacef Saâdi dans le refuge de la rue Caton de la casbah d'Alger, Zohra Drif est condamnée en août 1958, à vingt ans de travaux forcés par le tribunal militaire d'Alger pour terrorisme. Enfermée alors au quartier des femmes de la prison de Barberousse, elle est transférée ensuite dans diverses prisons françaises. Elle vit alors dans l'obsession de la peine capitale. En 1960, toujours en prison, elle écrit son témoignage intitulé la Mort de mes frères. Zohra Drif est finalement graciée par le général de Gaulle lors de l'indépendance de l'Algérie en 1962.

Après l'indépendance

Elle est avocate, enseignante, députée et puis vice-présidente du Conseil de la nation, Zohra Drif fait partie des critiques du code de la famille, dès sa promulgation, en 1984.

Elle préside aussi le Groupe d’amitié Algérie-France au Conseil de la nation, le rôle de ce groupe, selon elle : est de « promouvoir des relations d’amitié avec le peuple français », des « relations de confiance » entre parlementaires algériens et français, de « discuter des problèmes qui intéressent nos deux peuples en toute franchise ». Et d’indiquer : « Dès la Déclaration du 1er novembre 1954, le FLN a dit, et cela a été ensuite constant, que nous combattons les forces colonialistes et non le peuple français ».

Cinquante ans après l'attentat du Milk Bar Drif ne regrette rien

Lors d'un forum débat co-organisé par Marianne-France Inter-El-Khabar qui s'est tenu à Marseille les 30, 31 mars et 1er avril 2012 sous le thème « La guerre d’Algérie, cinquante ans après », Zohra Drif n'a rien regretté de son acte; à peine entrée sur scène en présence de Danielle Michel-Chich une des victimes de l'attentat du Milk Bar, Zohra Drif s’attire déjà les foudres du public : « Vous êtes une criminelle de guerre ! Vous avez tué des enfants ! ». Elle s'est defendue en ces termes : « Nous avons pris les armes pour combattre un système. Ce genre de système ne vous laisse d’autre choix que de mourir pour vivre dans votre pays. » Lorsque Danielle Michel-Chich, l’interroge sur la légitimité de son geste, Zohra Drif se contente de répondre : « Ce n’est pas à moi qu’il faut vous adresser, c’est à l’Etat français qui est venu asservir mon pays. » Elle poursuit en justifiant les actes terroristes par l'état de guerre, considérant leurs victimes tout aussi inévitables que par exemple, dans une autre guerre, celles du bombardement de Dresde.

Articles connexes

Liens externes

Mandats

  • Membre de l'Assemblée Constituante (1962-1964)

Bibliographie