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Thérèse Raquin

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Thérèse Raquin
Image illustrative de l’article Thérèse Raquin
Émile Zola, par Édouard Manet

Auteur Émile Zola
Pays France
Genre Roman naturaliste
Éditeur L'Artiste
Date de parution 1867
Type de média feuilleton

Thérèse Raquin est le troisième roman de l'écrivain français Émile Zola publié en 1867. L'auteur en tirera lui-même une pièce de théâtre en 1873. Le roman fait connaître l'écrivain au public parisien et présente déjà les caractéristiques du naturalisme développé plus tard dans le cycle des Rougon-Macquart.

Résumé

Affiche pour le lancement de Thérèse Raquin en fascicules hebdomadaires en 1877

Thérèse Raquin est la fille d'une africaine et d'un capitaine militaire français, Degans, posté en Algérie. Thérèse a deux ans ; son père la confie à sa sœur, Madame Raquin, qui habite en métropole. Elle a un fils, Camille, de santé fragile., dont Thérèse partage l'enfance et l'adolescence. Lorsque Thérèse a 21 ans, Madame Raquin marie les deux cousins. Camille souhaite aller vivre à Paris et travailler dans une administration. Madame Raquin trouve une boutique et un appartement au passage du Pont-Neuf. Les femmes y ouvrent une mercerie tandis que Camille trouve un emploi dans l'administration du chemin de fer d'Orléans. Pour Thérèse, commencent trois années de vie monotone, ponctuées tous les jeudis soir par la visite des mêmes invités : le vieux Michaud, commissaire de police retraité et ami de Madame Raquin, son fils Olivier, également dans la police, sa femme Suzanne et Grivet, patron de Camille : Ils prennent le thé en jouant aux dominos. Thérèse déteste ces soirées.

Un soir, Camille amène un nouvel invité, Laurent, qui s'est résigné à travailler dans les chemins de fer après avoir vainement essayé de vivre de sa peinture. Les deux hommes se sont connus quand ils étaient enfants puis se sont perdus de vue. Un jour, Laurent propose à la famille de faire le portrait de Camille, ce qui enchante ce dernier et la vieille mercière.

Pendant qu'il peint, Thérèse ne le quitte pas des yeux. Laurent décide de devenir l'amant de Thérèse et décide de l'embrasser à la première occasion. Quelques jours plus tard, il finit le portrait qui est terne et peu flatteur mais dont Camille est ravi. Seul dans la chambre avec Thérèse, Laurent l'embrasse. Au bout d'un instant, la jeune femme cède.

Pendant huit mois, les deux amants trouvent des prétextes pour se retrouver dans la chambre de Thérèse. Mais le patron de Laurent finit par lui interdire toute sortie et Thérèse doit trouver une excuse pour aller un soir voir son amant. Elle lui propose de se débarrasser de Camille. Trois semaines plus tard, Michaud fait devant eux le récit d'un meurtre qui n'a pu être élucidé. L'occasion se présente un mois plus tard, alors que Laurent, Thérèse et Camille se promènent à Saint-Ouen. Laurent propose un tour en barque et prévient Thérèse qu'il va passer à l'acte. Quand ils arrivent au milieu de la Seine et que personne ne peut les voir, Laurent s'empare de Camille ; celui-ci se débat, mordant Laurent au cou ; le meurtrier jette alors par-dessus bord Camille qui ne sait pas nager, fait chavirer la barque et appelle à l'aide. Des canotiers viennent à leur secours. Tout le monde croit à l'accident. Madame Raquin est extrêmement choquée par la disparition de Camille. Laurent, travaillé par l'inquiétude, hante la morgue jusqu'au moment où la vue du corps boursouflé de Camille le convainc qu'il est bel et bien mort.

Laurent retourne très souvent le soir à la boutique pour s'occuper des deux femmes. Les soirées du jeudi reprennent. Durant un an et demi, l'inquiétude de Laurent grandit. Il croit voir le spectre de Camille et la morsure qu'il a au cou ne disparaît pas. Thérèse, elle, a des insomnies. Michaud pense que la jeune femme aurait besoin d'un mari et que Laurent serait l'homme idéal. Celui-ci fait semblant de se laisser convaincre. La nuit de leur noce, Laurent et Thérèse ne peuvent pas dormir. Ils imaginent que le fantôme de Camille est dans leur chambre. La situation se reproduit toutes les nuits. Laurent croit même que le mort est « entré » dans le chat. À chaque fois qu'ils veulent se reposer, le cadavre de Camille vient les hanter.

Quatre mois plus tard, Laurent quitte son travail pour se remettre à la peinture et il croise son ancien collègue qui découvre à son grand étonnement que les peintures qu'avait peintes Laurent étaient belles. Il leur trouve cependant un défaut : elles se ressemblent toutes alors Laurent les observe et découvre avec horreur qu'elles ressemblent toutes au malheureux Camille. Laurent essaye alors de dessiner un personnage qui ne ressemble pas au noyé mais en vain. Il décide donc de nouveau d'arrêter la peinture pour de bon.

Madame Raquin devient paralysée et muette. Un soir, pendant une crise de nerfs, Laurent et Thérèse dévoilent le secret du meurtre devant la femme immobile. Madame Raquin tente de dévoiler la vérité aux invités du jeudi, mais ils ne comprennent pas ce qu'elle veut leur dire. La vie de Thérèse et de Laurent devient un enfer : leurs nerfs se détraquent, toutes leurs disputes finissent par des coups. Battre Thérèse soulage Laurent, et il déteste particulièrement le chat qu'il tue au grand désespoir de Madame Raquin.

Au bout de six mois de mariage, Laurent et Thérèse en viennent à rêver de meurtre. Laurent vole du poison, Thérèse cache un couteau. Quand ils découvrent mutuellement leurs intentions, ils se suicident en partageant le même verre de poison sous les yeux de Madame Raquin qui savoure cette vengeance, toujours assise aux côtés des jeunes amants.

Réception

Zola est éreinté par une partie de la critique, notamment par Louis Ulbach, qui publie dans Le Figaro un violent article intitulé La Littérature putride. D'autres critiques accusent Zola de pornographie, ce dont il se justifie dans la préface de la seconde édition[1].

Commentaire

« Dans Thérèse Raquin, j'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus »[1].

Tempérament nerveux[1], mariée à un homme maladif, Thérèse ne peut satisfaire les désirs que lui dictent sa nature. La rencontre avec Laurent, tempérament sanguin[1], devait inévitablement la pousser à cette passion criminelle qui se termine en tragédie. Zola, tel un naturaliste rendant compte d'une expérience de laboratoire, ne fait que noter avec précision les étapes de la métamorphose de Thérèse et de Laurent au contact l'un de l'autre[1].

Zola peint dans ce roman le Paris de cette époque et surtout la vie, les sentiments de Thérèse Raquin, sa passion, ses tourments. La description d'un dépôt mortuaire est un document traumatisant du naturalisme. Plus que tout, « Thérèse Raquin » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique se veut une analyse des effets de la confrontation entre des personnages de caractère différent. Zola réussit avec brio à illustrer les effets du déterminisme appliqués à la psychologie, particulièrement en ce qui concerne Thérèse et Laurent.

L'œuvre de Zola, Thérèse Raquin, est expérimentale. Cette œuvre fait partie de ses premiers romans naturalistes. Ses personnages sont sujets à des expériences; il installe ces personnages dans un environnement spécifique tel que le « passage du Pont Neuf », milieu sombre, froid, petit, ayant une influence sur les personnages et les poussant à commettre certains actes. De cette manière, il développe sa théorie sur le déterminisme.Ce roman, inspiré de théories scientifiques, mêle également le réalisme, le fantastique et le tragique. Ce roman reste malgré tout très artistique et très travaillé littérairement. Il décrit certains lieux, tel un peintre impressionniste; le « lieu du crime » en est un exemple. Il y a un peu de fantastique dans cette œuvre comme les apparitions du spectre de Camille. Malgré toutes ces résurgences fantastiques, Zola garde ses réflexes de scientifique et en profite pour décrire le comportement de deux personnages qui sombrent dans la folie.

Personnages principaux

  • Thérèse Raquin, fille d'un capitaine français, Degans et d'une mère algérienne. Cousine de Camille, amante de Laurent et plus tard sa femme, nièce de Mme Raquin.
  • Camille Raquin, fils de madame Raquin, mari et cousin de Thérèse assassiné par Laurent et Thérèse sur la Seine. Maladif.
  • Madame Raquin, mère de Camille, tante de Thérèse et plus tard, belle-mère de Laurent
  • Laurent, peintre. Ami et meurtrier de Camille, amant puis mari de Thérèse.
  • Grivet, ami et supérieur de Camille Raquin, vient jouer aux dominos tous les jeudis soirs chez eux
  • Michaud, ancien policier, ami de Mme Raquin, vient jouer aux dominos tous les jeudis soirs chez eux.

Adaptations cinématographiques

Notes et références

  1. a b c d et e Zola, préface de Thérèse Raquin accessible ici

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes