Eren Keskin
Presidente dell'Associazione per i diritti umani | |
---|---|
depuis | |
Öztürk Türkdoğan (en) |
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activités |
Distinctions |
Prix Amnesty International des droits de l'homme (d) () Prix Theodor-Haecker () Prix Olof-Palme () |
---|
Eren Keskin, née le à Bursa, est une avocate et militante des droits humains turque, vice-présidente de l'association turque des droits humains (IHD).
Elle co-fonde le projet Aide juridique pour les femmes qui ont été violées ou abusées sexuellement par les Forces de Sécurité Nationale, pour dénoncer les violences aux femmes dans les prisons turques[1] et fait à ce titre l'objet de nombreuses poursuites pénales.
Éléments biographiques
Née en 1959 d’un père kurde de Sivas et d'une mère stambouliote[2], elle s'engage dans des études de droit, et milite pour les droits humains. En 1994, elle est l'objet d'une tentative de meurtre alors qu'elle travaille comme juriste à la section locale d'Istanbul de l'Association de défense des droits de la personne (Human Rights Association (en), HRA)[3]. En 1995, elle est emprisonnée pour ses activités, pendant 6 mois[3],[4], et est adoptée comme prisonnier d'opinion par Amnesty International[5].
En 2001, elle se voit décerner le titre de juriste européen de l'année à Hambourg[6]. Elle est également victime d'une nouvelle tentative de meurtre[3]. En 2002, elle est accusée par les forces de sécurité de l'État turc de complicité avec le PKK en raison de son plaidoyer pour permettre aux Kurdes d'utiliser leur langue maternelle, en Turquie. En 2004, elle reçoit le prix pour la Paix d'Aix-la-Chapelle, pour ses efforts et activités en faveur des droits des hommes. En 2005, elle se voit attribuer également le prix Theodor-Haecker pour le courage civique et l'intégrité politique[7]. En , un tribunal turc la condamne à 10 mois d'emprisonnement pour outrage à l'armée. La peine est ensuite convertie en une amende de 6 000 livres turques, qu'elle refuse de payer[8]. En 2011, elle participe à l'organisation d'un rassemblement devant le Musée des arts turcs et islamiques d'Istanbul, qui servit de prison centrale en 1915. Elle demande à cette occasion que la République Turque reconnaisse le génocide arménien de 1915[9].
En , elle est citée dans un appel d'un collectif de personnalités françaises, parmi lesquelles Marie Darrieussecq, Marie-George Buffet, Annie Ernaux, Benjamin Stora, Eva Joly, publié dans le journal Le Monde et appelant les dirigeants européens à réagir face aux violations des droits humains par l'État turc[10].
Références
- (en) « Biography of Eren Keskin », Culture of peace, (lire en ligne).
- « Turquie – L’avocate Eren Keskin, harcelée et menacée pour avoir défendu les droits humains », ffnews.info, (lire en ligne)
- « Championne des droits des femmes présentée dans la campagne contre l'impunité de l'IFEX », IFEX, (lire en ligne)
- Clémence Guinard et Emilie Tôn, « Turquie: Jamais la liberté d'opinion n'avait été à ce point violée », L'Express, (lire en ligne)
- (en) « Turkey: Death threats/Fear for safety Eren Keskin and Osman Baydemir », Amnesty International, (lire en ligne)
- Angélique Schaller, « Eren contre Goliath », L'Humanité, (lire en ligne)
- (en) « The Turkish Military Has Too Much Power », Quantara, (lire en ligne)
- (en) Khatchig Mouradian, « Against all odds, an Interview with Eren Keskin », Znet, (lire en ligne)
- Guillaume Perrier, « Le souvenir du génocide arménien se banalise en Turquie », Le Monde, (lire en ligne)
- Collectif, « L’Europe doit « prendre fortement le parti du droit, de la paix, de la liberté et du respect des peuples » », Le Monde, (lire en ligne)