Juana Borrero
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Académie nationale des beaux-arts San Alejandro (en) (à partir de ) |
Juana Borrero, née le , morte le , à 18 ans, est une poétesse et peintre cubaine.
Comme poète, elle est une enfant prodige, une figure du modernisme. Comme peintre, bien que son œuvre ne comprenne qu'un nombre limité de tableaux, ceux-ci constituent une étape singulière de l'art académique dans la peinture cubaine.
Biographie
Juana Borrero est née à La Havane. Son père, Esteban Borrero, est lui-même un poète et un écrivain, sa sœur, Dulce María Borrero, est poète également. Elle grandit donc dans une atmosphère artistique et littéraire, au milieu de réunions et de cercles littéraires auxquels concouraient d'autres écrivains comme Carlos Pio et Federico Uhrbach, ainsi que Julián del Casal, qui l'encourage à écrire[1]. Dans sa jeunesse, Juana prend des leçons de peinture à l'Académie de beaux-arts de San Alejandro, à La Havane. Elle étudie aussi avec Armando Menocal, un des meilleurs peintres cubains du XIXe siècle[2].
En 1892, Juana accompagne à son père à New York, officiellement pour étudier la peinture, mais aussi pour y rencontrer les membres en exil du Partido Revolucionario Cubano. À New York, ils y retrouvent José Martí, qui organise un banquet en l'honneur de l'enfant prodige[3]. Après un bref retour à Cuba, Juana Borrero visite également l'Exposition universelle de 1893 à Chicago[4].
Elle revient à Cuba en cette année 1893. Elle est citée dans la sélection de poèmes de Manuela Herrera de Herrera : Escritoras cubanas : composiciones escogidas de las más notables autoras de la isla de Cuba. Certaines de ses œuvres figurent également dans l'anthologie Grupo de familia, poesías de los Borrero, publiée en 1895, sous l'égide de son père. La même année est diffusé son unique livre de poésie, Rimas. Les poèmes de Juana sont aussi publiés dans des revues modernistes cubaines, notamment La Habana Elegante, Gris y Azul et le Fígaro[2],[4].
En 1895, en raison de l'implication d'Esteban dans les mouvements révolutionnaires et le combat pour l'indépendance de l'île, les Borreros sont forcés d'émigrer aux États-Unis. Juana y meurt de la tuberculose le , à Key West, en Floride[2].,[5].
Malgré ce décès alors qu'elle n'a que 18 ans, Juana Borrero constitue une des figures les plus fascinantes du modernisme hispano-américain[6]. Elle laisse des échanges épistolaires, lesquels ont été publiés à La Havane, en deux volumes, entre 1966 et 1967. Ces lettres ont notamment comme origine la relation romantique entre Juana Borrero et Carlos Pie Uhrbach, laquelle, en raison de l'opposition d'Esteban, le père de Juana, a dû faire l'objet d'une correspondance secrète. Parmi son œuvre picturale, Los Pilluelos et Las Niñas sont exposés dans le Musée National des beaux-arts de Cuba. Elle est aussi connue pour d'autres peintures, dont Doña Crucesita et el Señor de la tabaquera. Ces œuvres de scènes quotidiennes sont marquées par un réalisme coloré et sensible. Ses lettres sont également illustrées par des dessins[2].
Notes et références
Notes
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Juana Borrero » (voir la liste des auteurs).
Références
- Garcia 2006, p. 93-94.
- Capote Cruz et al. 2013, p. 601-602.
- Sarmiento Sánchez 2014.
- André et Bueno 2014.
- Site cubaliteraria.com
- Schulman 1996.
Voir aussi
Bibliographie
- (es) Belkis Cuza Malé, El clavel y la rosa : biografía de Juana Borrero', Ediciones Cultura Hispánica, , 238 p..
- (es) Ivan A. Schulman, « Una voz moderna: la poesia de Juana Borrero », Casa de las Americas, vol. 37, .
- (en) Maria C. Garcia, « Borrero Pierra, Juana (1877-1896) », dans Vicki L. Ruiz (dir.) et Virginia Sánchez Korrol (dir.), Latinas in the United States, set: A Historical Encyclopedia, Indiana University Press, , 944 p. (lire en ligne), p. 93-94.
- Zaida Capote Cruz, Béatrice Didier (dir.), Antoinette Fouque (dir.) et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , « Borrero, Juana [La Havane 1877 – Key West, États-Unis 1896] », p. 601-602.
- (en) María Claudia André et Eva Paulino Bueno, Latin American Women Writers: An Encyclopedia, Routledge, , 640 p. (lire en ligne).
- (es) Lázaro Sarmiento Sánchez, « Los amores imposibles de la poetisa Juana Borrero », radioenciclopedia.cu, (lire en ligne)
Webographie
- (es) « Juana Borrero », sur cubaliteraria.com.
- « Peintre d'un nouveau monde », sur cuba24horas.com.