Joseph André
Naissance |
Namur Belgique |
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Décès |
(à 65 ans) Namur Belgique |
Nationalité | belge |
Pays de résidence | Belgique |
Profession | |
Activité principale |
Travail pastoral (paroisse) et social |
Autres activités |
Aumônier de prison |
Formation |
Philosophie et théologie |
Distinctions |
Compléments
L'abbé André fut très actif dans la protection des enfants juifs durant la Seconde Guerre mondiale
Joseph André, né le à Namur (Belgique) et décédé le à Namur, était un prêtre catholique du diocèse de Namur. Très actif dans la protection des Juifs durant la dernière guerre mondiale il fut déclaré Juste parmi les nations par le gouvernement d’Israël (1967). Aumônier de la prison de Namur, il organisa par ailleurs l'accueil de réfugiés hongrois après les évènements de Budapest de 1956.
Formation
[modifier | modifier le code]Il passe deux ans au noviciat des Jésuites à Arlon (1926-1928) où il ne put rester étant donné sa santé fragile. Il entre alors au séminaire de Namur. Ordonné prêtre en 1936, il est d’abord professeur au petit séminaire de Floreffe avant d’être nommé vicaire à Saint-Jean Baptiste (Namur).
Refuge pour enfants juifs
[modifier | modifier le code]En 1941, la Belgique était occupée par les forces allemandes et les lois anti-juives furent rapidement d'application. Sous la direction discrète de l’abbé André, le local de la jeunesse paroissiale (situé juste à côté de la Kommandantur de Namur, Place de l'Ange) devint le centre d’une vaste organisation dont le but était de sauver les enfants juifs de la déportation et d’une mort certaine. C’était un centre de passage où les enfants - ils étaient parfois plus de vingt ensemble - ne restaient que le temps nécessaire pour leur dénicher à la campagne une institution religieuse ou une famille où ils pourraient se trouver en relative sécurité. Pour les nourrir, l’abbé André et ses collaborateurs sillonnaient la campagne, allant de ferme en ferme pour y mendier de la nourriture, tout en cherchant d’autres refuges pour leurs protégés. Guidé par un amour personnel pour les Juifs et un grand respect pour la liberté religieuse de chacun, l’abbé André ne chercha jamais à convertir ou à baptiser ces enfants. Bien qu’il ait été occasionnellement inquiété par la Gestapo et convoqué pour interrogatoire, le centre et les activités du vicaire André ne furent jamais découverts.
Ami d’Israël
[modifier | modifier le code]Après la guerre, il continua à aider le Service social des Juifs de Belgique. Vivant par choix de manière très modeste, il avait un amour évangélique pour les marginaux et les laissés pour compte de la société qui trouvaient toujours un bon accueil au Château de l’horloge à Bomel (faubourg de Namur). Ceux qui, sortant de prison, cherchaient du travail y étaient également les bienvenus : l’abbé André fut aumônier de la prison de Namur de 1957 à sa mort. Son intérêt pour le destin du peuple juif et sa fascination pour le "mystère du peuple choisi" dans la tradition chrétienne, firent qu’il suivit de très près la naissance de l’État d’Israël en 1948. En 1967, il fut déclaré Juste parmi les nations par le gouvernement d’Israël et un arbre fut planté à son nom dans le jardin de Yad Vashem, à Jérusalem[1]. L’année suivante, le frêle prêtre, toujours habillé de sa soutane noire, fut invité par le United Jewish Appeal de New York où il reçut une extraordinaire ovation.
Accueil de réfugiés hongrois
[modifier | modifier le code]Après les événements de Budapest de 1956, l'abbé André recueillit des réfugiés hongrois pendant une dizaine d'années au Château de l'Horloge, à Bomel (Namur). Il hébergea ainsi en permanence une dizaine de jeunes hommes, mais aussi l'un ou l'autre plus âgé. Avec l'aide de quelques bénévoles, il assurait le gîte et le couvert ainsi que l'assistance sociale, morale et religieuse, dans une ambiance qui n'était pas toujours facile ni sereine du fait du déracinement et de la désorientation de ses protégés. Sa fonction d'aumônier de la prison de Namur lui permit de faciliter la résolution de situations judiciairement difficiles dans lesquelles s'étaient mis certains de ses hôtes.
Décès
[modifier | modifier le code]L’abbé André fut trouvé mort dans son bureau de la prison de Namur, le . Sur son faire-part mortuaire, la Croix et l’Étoile de David se trouvaient côte à côte.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- André Dulière, « André (Joseph-Léon-Adolphe-Ghilain) », dans Biographie nationale, t. 43, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, (lire en ligne [PDF]), col. 26-28
- Jean-Marie Hennaux: L’Abbé Joseph André (1908-1973), apôtre de l’amitié judéo-chrétienne, dans Pâque nouvelle, 2001, no 2, p. 12-20.
- Comité du 450e anniversaire du diocèse de Namur: Don de soi et audace avec l'abbé Joseph André, prêtre diocésain, figure de sainteté du diocèse de Namur, Namur, sd [2009].
Roman
[modifier | modifier le code]- Éric-Emmanuel Schmitt, L'Enfant de Noé, Paris, Albin Michel, (ISBN 2-226-15108-7). Le roman s'inspire largement de la vie de J. André durant la période de la Seconde Guerre mondiale[2].
Bande dessinée
[modifier | modifier le code]- Didjé: Joseph André. Audace et don de soi, Durbuy, Coccinelle, 2010. (ISBN 978-2-930273-44-0)
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Joseph André sur le site Yad Vashem
- Christian Laporte, « L’hommage d’outre-Atlantique à l’abbé André, un Juste très social », sur La Libre,