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588e régiment d'aviation de bombardement de nuit

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588e régiment d'aviation de bombardement de nuit
Image illustrative de l’article 588e régiment d'aviation de bombardement de nuit
Un Polikarpov Po-2, avion utilisé par le régiment.

Création 1942
Dissolution 1945
Pays Drapeau de l'URSS Union soviétique
Branche Armée rouge
Type Régiment d'aviation
Rôle Bombardement aérien nocturne (en)
Surnom « les sorcières de la nuit »
allemand : Nachthexen
anglais : Night Witches
russe : Ночные ведьмы
Guerres Seconde Guerre mondiale
Décorations Ordre du Drapeau rouge
Ordre de Souvorov 3e classe
Commandant Ievdokia Berchanskaïa
Colonel du régiment Serafima Amosova

Le 588e régiment d'aviation de bombardement de nuit (en russe : 588 ночной бомбардировочный авиационный полк, Notchnoï Bombardirovotchny Aviatsionny Polk, 588e NBAP) renommé plus tard 46e régiment d'aviation de bombardement de nuit de la Garde « Taman », était un régiment soviétique de bombardement nocturne durant la Seconde Guerre mondiale. Il se distinguait par le fait qu'il était exclusivement composé d'équipages féminins. Il était rattaché au groupe d'aviation no 122.

Badge de la Garde soviétique.

Alors que les femmes n'étaient pas acceptées sur les théâtres d'opérations de l'Armée rouge, le , Joseph Staline ordonne la création de trois régiments de pilotes féminins, dont l'un devient le 588e NBAP[1]. Cette formation fut créée à l'instigation de Marina Raskova et commandée par la major Ievdokia Berchanskaïa[1].

Leur mission était le harcèlement et le bombardement contre l'Armée allemande entre 1942 et la fin de la guerre[2]. Le régiment a accompli plus de 23 000 sorties, larguant plus de 3 000 tonnes de bombes, 26 000 obus incendiaires[3],[4]. Trente-trois de ses membres seront décorées du titre de Héros de l'Union soviétique dont 5 à titre posthume[5].

Le régiment volait sur des biplans obsolètes Polikarpov Po-2, conçus en 1928 et destinés à être utilisés comme avions d'entraînement et non de combat réel. À cause du poids des bombes, les pilotes ne pouvaient emporter de parachutes avec elles jusqu'en 1944[5]. Elles ne possédaient pas de radar, s'orientant dans la nuit avec une carte et une boussole[6]. Bien que les avions fussent obsolètes et lents, les pilotes firent un usage audacieux de leur manœuvrabilité exceptionnelle, ils avaient l'avantage d'avoir une vitesse maximale inférieure à la vitesse de décrochage des Messerschmitt Bf 109 et Focke-Wulf 190, en conséquence, les pilotes allemands les trouvaient très difficiles à abattre[7]. Une de leurs techniques de furtivité était de passer leur moteur au ralenti à l'approche de la cible et de planer jusqu'au point de largage, portées par le vent[6]. Les Allemands les surnommèrent les Nachthexen (« sorcières de la nuit », en anglais : Night Witches et en russe : Ночные ведьмы) en comparant le faible bruit émis par leurs avions à celui que ferait un balai de sorcière[5].

En , le 588e NBAP fait partie de la 4e armée de l'air soviétique. En , le régiment reçoit le titre prestigieux de Garde soviétique[8] et est réorganisé dans le 46e régiment de bombardiers de nuit et en il devient le Gv 46 NBAP « Taman »[7]. Le régiment a combattu sur le front du Caucase, lors de la libération de la Crimée et est engagé jusqu'à la Vistule.

La nuit la plus tragique de l’histoire du régiment fut celle du 31 juillet au 1er août 1943, lorsque quatre avions furent détruits au-dessus de la tête de pont du Kouban sur la péninsule de Taman, dont trois par le pilote de la Lutwaffe Josef Kociok (en), qui fut surnommé ensuite « Hexenjäger » (« chasseur de sorcières »), et un autre par la défense antiaérienne[9].

Postérité

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C'est l'unité la plus décorée de la Force aérienne soviétique, chaque pilote ayant effectué près de 1 000 missions jusqu'à la fin de la guerre et vingt-trois pilotes ont obtenu le titre de Héros de l'Union soviétique. Trente et unes de ses membres sont mortes au combat.

Le groupe de metal suédois Sabaton a écrit la chanson Night Witches de leur album Heroes en hommage au régiment.

Personnel de la formation

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En tout, 261 personnes[10] ont servi dans le régiment, 23 ont été décorées du titre de Héros de l'Union soviétique, deux de celui de Héros de la fédération de Russie et une de celui de Héros de la République du Kazakhstan.

Commandement

Héroïnes de l'Union soviétique, de la Fédération de Russie et du Kazakhstan

Autres membres

  • 12 juin 1942, le régiment effectue sa première sortie de combat dans le territoire des steppes de Sal. Le régiment subit ses premières pertes.
  • Jusqu’en août 1942, le régiment combat sur les rivières Mious, Don et dans la banlieue de Stavropol.
  • D’août à décembre 1942, le régiment participe à la défense de Vladikavkaz.
  • Janvier 1943, le régiment participe à la percée des lignes défensives ennemies sur la rivière Terek.
  • De mars à septembre 1943, les pilotes du régiment participent à la percée de la défense allemande sur la péninsule de Taman et à la libération de Novorossiïsk.
  • D’avril à juillet 1943, batailles aériennes au Kouban.
  • De novembre 1943 à mai 1944, le régiment participe à l’opération de débarquement Kertch-Eltigen et à offensive de Crimée.
  • Juin-juillet 1944, le régiment combat en Biélorussie, aidant à libérer Moguilev, Tcherven, Minsk, Bialystok.
  • Août 1944, le régiment opère sur le territoire de la Pologne, participe à la libération d’Augustów, Varsovie, Ostrołęka.
  • Janvier 1945, le régiment combat en Prusse-Orientale.
  • Mars 1945, les gardes du régiment participent à la libération de Gdynia et de Gdansk.
  • Avril 1945 et jusqu’à la fin de la guerre, le régiment aide à percer les défenses allemandes sur l’Oder.

Au cours de la guerre, le régiment a effectué 23 672 sorties[3], dont[a] :

  • Bataille du Caucase - 2 920 sorties ;
  • Libération du Kouban, Taman, Novorossisk - 4 623 sorties ;
  • Libération de la Crimée - 6 140 sorties ;
  • Libération de la Biélorussie - 400 sorties ;
  • Libération de la Pologne - 5 421 sorties ;
  • Bataille en Allemagne - 2 000 sorties.

L'intervalle entre chaque sortie est de 5 à 8 minutes, souvent la nuit, l'unité effectuant 6 à 8 sorties par jour en été et 10 à 12 sorties en hiver.

La durée totale des vols effectuée est de 28 676 heures soit 1 191 jours au total.

Les bombardiers ont largué plus de 3 000 tonnes de bombes, 26 000 obus incendiaires[3]. Selon des statistiques incomplètes du régiment, ont été détruits et endommagés : 17 ponts, 9 trains, 2 gares, 26 entrepôts, 12 dépôts de carburant, 1 avion, 2 barges, 176 voitures, 86 postes de tir et 11 projecteurs[3].

Décorations et distinctions

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Notes et références

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(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Night Witches » (voir la liste des auteurs).
(ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en russe intitulé « 46-й гвардейский ночной бомбардировочный авиационный полк » (voir la liste des auteurs).
  1. 2 920 + 4 623 + 6 140 + 400 + 5 421 + 2 000 = 21 504.

Références

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  1. a et b (en) Douglas Martin, « Nadezhda Popova, WWII ‘Night Witch,’ Dies at 91 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  2. (ru) Irina Rakobolskaïa et Natalia Kravtsova, Нас называли ночными ведьмами : так воевал женский 46-й гвардейский полк ночных бомбардировщиков, Moscou, Presse de l'université de Moscou,‎ , 336 p. (ISBN 5-211-05008-8, OCLC 68044852, présentation en ligne).
  3. a b c et d (ru) Mikhail Maslov, Прославленный ПО-2 : "небесный тихоход", "кофемолка", "чокнутый будильник",‎ (ISBN 978-5-699-90266-8 et 569990266X, OCLC 981761317).
  4. (en) « Nadezhda Vasilyevna Popova | Soviet pilot » [archive], sur Encyclopædia Britannica (consulté le ).
  5. a b et c (en) Anne Noggle, A Dance With Death : Soviet Airwomen in World War II, Texas A&M University Press, , 318 p. (ISBN 978-1-58544-177-8, lire en ligne).
  6. a et b (en) « Night Witches: The Female Fighter Pilots of World War II », The Atlantic,‎ (lire en ligne).
  7. a et b Liouba Vinogradova, Les Combattantes : Les aviatrices russes contre les as de la Luftwaffe, Paris, Héloïse d'Ormesson, , 447 p. (ISBN 978-2-35087-378-7).
  8. Lorsque le 588e NBAP reçoit la distinction de régiment « de la Garde soviétique » en 1943, trois membres portent le drapeau lors de la cérémonie, Natalia Mekline en porte-drapeau principale et Iekaterina Titova et Glafira Kashirina en tant qu’assistantes.
  9. Les huit membres du régiment tués cette nuit (Anna Vysotskaya et la navigatrice Galina Dokutovich, Evgenia Krutova et la navigatrice Elena Salikova, Valentina Polunina et la navigatrice Glafira Kashirina, Sofia Rogova et la navigatrice Evgenia Sukhorukova) sont enterrées dans la fosse commune du village de Russkoe et décorées de l'ordre de la Guerre patriotique de 2e classe à titre posthume.
  10. (ru) « 46-й гв. нбап - страница клуба "Память" Воронежского госуниверситета », sur samsv.narod.ru (consulté le ).
  11. « Pour le courage et l’héroïsme du personnel, dans les batailles contre les envahisseurs allemands », ordre du NPO de l’URSS n°64 du 8 février 1943.
  12. « Pour l’exécution exemplaire des tâches de commandement dans les batailles pour la libération de la ville de Feodosia et la vaillance et le courage montrés en même temps. », décret du Présidium du Soviet suprême de l’URSS du 24 avril 1944.
  13. « Pour l’exécution exemplaire des tâches de commandement dans les batailles contre les envahisseurs allemands, pour la prise de la ville de Kezlin et la vaillance et le courage montrés en même temps. », Décret du Présidium du Soviet suprême de l’URSS du 5 avril 1945.

Bibliographie

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  • Jacques Desmarets, « Les Sorcières de la nuit : les femmes pilotes soviétiques de la WWII », Aéro Jack, no 47,‎ , p. 4-15 (lire en ligne [archive du ] [PDF]).
    Au-delà du titre principal « Les Sorcières de la nuit », associé au 588 NBAP, ce numéro retrace l'histoire des trois régiments du 122e groupe d'aviation et brosse aussi le portrait d'aviatrices ayant combattu dans ces trois ou d'autres régiments.
  • Night Witches (Nattens häxor), 2008, documentaire de Gunilla Bresky.

Articles connexes

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Liens externes

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