Agrigente (Staël)
Artiste | |
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Date |
1953 |
Type |
Huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
73 × 100 cm |
Localisation |
Artiste | |
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Date |
1953 |
Type |
Huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
89 × 130 cm |
Localisation |
Artiste | |
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Date |
1953-1954 |
Type |
Huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
60 × 80 cm |
Localisation |
Artiste | |
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Date |
1954 |
Type |
Huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
146 × 114 cm |
Localisation |
Artiste | |
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Date |
1954 |
Type |
Huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
81 × 60 cm |
Localisation |
collection particulière, NC[3] (NC) |
Agrigente est un ensemble d'huiles sur toile peintes par Nicolas de Staël entre 1953 et 1954 à Lagnes, à Menerbes et plus généralement en Provence, de retour d'un voyage en famille en Italie et en Sicile. L'intitulé des œuvres varie : Paysage de Sicile, Agrigente, ou encore Paysage Agrigente mais le sujet reste Agrigente et les paysages de Sicile, avec des couleurs éclatantes. Avec ces tableaux en particulier, et ceux de toute cette période, Nicolas de Staël va connaître un succès sans précédent à New York, alors qu'il est encore peu connu en France, et accéder à la fortune. Mais cela ne le libère par de ses accès de désespoir mélancolique, qui alternent avec des moments d'enthousiasme, et de productivité telle qu'il effraie son galeriste Paul Rosenberg.
Contexte
[modifier | modifier le code]En , Staël entasse toute sa famille et deux amies dans son Tube Citroën et s'embarque pour la Sicile via Gênes et Naples. Françoise est alors enceinte de quelques mois de son dernier fils. Selon les jours la famille descend dans un très grand hôtel, ce qui étonne la clientèle habituée aux voitures de maitre[4].
C'est à Agrigente que Staël trouve la clef des lumières bien ordonnées, des formes stylisées et pures. Il visite des musées et remplit un nombre impressionnant de carnets. Au retour, il s'arrête à Paestum qu'il avait visité quinze ans plus tôt, la Toscane de Fiesole[5].
Mais l'artiste est loin de trouver la sérénité dans ces somptueux décors et au retour il va s'enfermer seul à Lagnes dans son atelier[6]pour peindre avec une ardeur que Paul Rosenberg tente de freiner dans un télégramme qui met Nicolas de Staël de mauvaise humeur :Citation|Vous presse pas expédier toiles. Avons assez pour exposition. Autrement clients effrayés par trop grande rapidité production.(…). Très vexé, Nicolas de Stael n'assiste même pas au vernissage de l'exposition du chez Rosenberg, qui pourtant vend tous les tableaux… [7].
Les œuvres
[modifier | modifier le code]Inscrit au numéro 743 du catalogue raisonné établi par Françoise de Staël, non daté mais considéré comme peint en 1953, Agrigente porte au dos cette simple mention « peint en Provence » avec la signature de Staël[8].
C'est le tableau le plus impressionnant du thème Agrigente, le plus stylisé aussi. Avec un ciel noir et la silhouette d'un village blanc découpé en cubes montant vers le haut et qui s'étale sur une colline dont on n'aperçoit que des allusions en rouge définissant la ligne d'horizon entre ciel et terre. « Le noir du ciel se distingue par l'effet de contraste, mais aussi, plus subtilement, par l'agitation que l'outil du peintre, probablement une brosse large, sait lui procurer [9] »
« Il ne peignit pas pendant ce voyage en Sicile et en Italie, mais il dessina beaucoup, en série, comme toujours, d'une feuille à l'autre, très rapidement sans hésitation ni retouche. De trois ou quatre dessins seulement, sortit la série des Agrigente et des Paysages d'Agrigente- Françoise de Staël-avril 1992, citée par Jean-Louis Prat et Harry Bellet [9] »
Un dessin préparatoire, repris dans le catalogue de l'exposition consacrée à Nicolas de Staël dans les Galeries nationales du Grand Palais en 1981, montre un horizon plus bas, mais une découpe sensiblement équivalente[9]
Très souvent exposé dans les rétrospectives, le tableau figure en 2003 dans celle du Centre Pompidou[1], en 1995 à la Fondation Gianadda de Martigny, en 1991 à la Fondation Maeght[10] » Il a été acheté pour la Kunsthaus de Zurich par l'Association Zurichoise des amis des arts en 1961[1].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Françoise de Staël, Nicolas de Staël : catalogue raisonné de l'œuvre peint, Neuchâtel, Ides et Calendes, , 1267 p. (ISBN 2825800546). Françoise de Staël, née Françoise Chapouton, est la veuve de Nicolas de Staël, elle est morte le . Elle a rédigé ce catalogue raisonné d'abord avec André Chastel, puis avec Anne de Staël, fille de Nicolas, et Germain Viatte
- Jean-Louis Prat et Harry Bellet, Nicolas de Staël : catalogue de l'exposition à la Fondation Gianadda, Martigny, Fondation Pierre Gianadda, (ISBN 2-88443-033-4) avec les lettres du peintre commentées par Germain Viatte
- Jean-Paul Ameline, Alfred Pacquement et Bénédicte Ajac, Nicolas de Staël : catalogue de l'exposition du 12 mars au 18 juin 2003, Paris, Centre Pompidou, , 251 p. (ISBN 2-84426-158-2)
- Laurent Greilsamer, Le Prince foudroyé : la vie de Nicolas de Staël, Paris, Fayard, (réimpr. 2001), 335 p. (ISBN 2-213-59552-6)
- Jean-Louis Prat, Thomas Augais, Anne de Staël et André du Bouchet, Nicolas de Staël 1945-1955 : catalogue de l'exposition à la Fondation Gianadda, Martigny, Fondation Pierre Gianadda, , 288 p. (ISBN 2884431284)
- Georges Limbour, Dans le secret des ateliers, Paris, L'Elocoquent, , 96 p. (ISBN 978-2-86826-001-7) réédition 2001 (ISBN 2-86826-001-2)
- Daniel Dobbels, Staël, Paris, Hazan, , 248 p. (ISBN 2-85025-350-2) réédition 2009
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ameline, Pacquement et Ajac 2003, p. 179
- Françoise de Staël 1997, p. 490
- Ameline, Pacquement et Ajac 2003, p. 181
- Greilsamer 1998, p. 237
- Greilsamer 1998, p. 238
- Greilsamer 1998, p. 241
- Greilsamer 1998, p. 245
- Françoise de Staël 1997, p. 486.
- Prat et Bellet 1995, p. 104
- Prat et Bellet 1995, p. 149