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Branche Palestine

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Far' Falastin ( en arabe : فرع فلسطين "branche Palestine"), officiellement connue sous le nom de Branche 235, est une prison gérée par les services de renseignements syriens, située à Damas et connue pour ses témoignages d'anciens détenus qui évoquent conditions de détentions indignes, un recours à la torture systématique et généralisé, le viol et les violences sexuelles faisant partie des actes de torture[1], [2].

La branche est créée en 1969 pour assurer la liaison entre le gouvernement syrien et les différentes entités palestiniennes autorisées à opérer en Syrie (Fatah, as-Sa'iqa, DFLP et FPLP )[3]. Bien qu'elle soit associée à la torture au moins depuis 1990[4],[5], la prison acquiert une notoriété généralisée à la suite des attentats du 11 septembre en raison de l'envoi de détenus suspectés de liens avec des organisations terroristes par le biais d'extraordinary renditions, principalement par les États-Unis, afin d'externaliser la torture. Le centre de détention est grand, géré par quelque 500 employés, mais la majorité des informations concernant la torture et les interrogatoires violents se concentrent sur les trois étages souterrains[1], [5], [6].

La branche est dirigée par le Brig. Gen. Muhammad Khallouf.

En 2017, une plainte est déposée en Allemagne par d'anciens détenus ayant survécu à la torture[7]

Conditions de détention

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Certaines cellules sont décrites comme étant d'une taille proche de celle d'un cercueil, soit 2 × 1,5 mètres[1],[6], d'autres sont estimées à 4 m2[8] :

« Début juin 2014, on m'a transférée dans les locaux de la branche Palestine à Damas où je suis restée jusqu'au 10 mars 2014. Ils m'ont jetée dans une petite cellule de quatre mètres carrés avec douze autres filles. Le nombre de détenues augmentait au fil des jours. Nous étions vingt-sept quand je suis sortie[8]. »

Les cellules sont infestées de cafards, de puces, de rats, de souris et de poux[1],[6],[9]. La quantité insuffisante de nourriture donnée aux prisonniers entraîne une perte de poids extrême. Les détenus reçoivent une bouteille pour uriner et une d'eau potable[10], [11]. Les détenus seraient autorisés à sortir de leurs cellules pendant quelques minutes pour utiliser les toilettes trois fois par jour, sauf le vendredi où une pause plus longue est autorisée pour prendre une douche et faire la lessive. L'accès à la cour de la prison pour la lumière naturelle du soleil est limité à dix minutes par mois. Les soins médicaux sont en général complètement refusés.

« Ils m'ont amené là où se trouvent les cellules et m'ont mis dans une pièce de 2 mètres sur 1,5. Le plafond n'était pas haut. Ils m'ont laissé là tout seul. Je suis resté dans cette cellule pendant toute ma détention. La cellule avait toutes sortes de saletés, des cafards, des puces, une odeur de saleté et de moisissure. Il n'y avait pas de toilettes. Il y avait juste une vieille grande bouteille de Pepsi remplie d'urine. - Samir, emprisonné dans la Branche Palestine en 2011[1] »

« Il y avait une petite ouverture dans le plafond, d'environ 30 sur 60cm avec des barreaux de fer. Au-dessus, il y avait un autre plafond, donc seulement un peu de lumière passait à travers. Il y avait des chats et des rats là-haut et de temps en temps les chats faisaient pipi par l'ouverture de la cellule. Il y avait deux couvertures, deux plats et deux bouteilles. Rien d'autre. Pas de lumière. - Maher Arar, emprisonné à la section de Palestine de septembre 2002 à octobre 2003[9] »

Violence sexuelle

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Les gardiens de prison menacent fréquemment de violences sexuelles, en particulier de viols collectifs, et les commettent régulièrement[1],[12].

« Ils ont menacé d'amener ma mère. Ils m'ont demandé si je voulais qu'ils amènent ma femme ici et que tous les gars couchent avec elle. - Samir, emprisonné dans la branche Palestine en 2011[1] »

« Ils avaient un horaire. Ils se relaient avec nous. Plus d'un homme vous violait. Ce n'était pas tous les jours, mais c'était régulier. - Nour, détenu dans la branche Palestine en 2012. »[12]

Les méthodes de torture comprennent la "chaise allemande" (un cadre de chaise en métal utilisé pour étirer la colonne vertébrale), la "dulab" ou la "méthode du pneu" (le prisonnier est obligé de placer sa tête, ses jambes et ses bras dans un pneu de voiture afin de l'immobiliser pendant qu'il est battu par l'interrogateur), la suspension "shabeh" (le détenu est suspendu au plafond par les poignets de telle sorte que ses orteils touchent à peine le sol), "falaqa" (le détenu est allongé sur le dos, ses jambes relevées à 90 degrés, et on frappe la plante de ses pieds), l'électrocution et d'autres méthodes[1] ,[13], [11], [14].

Des morts sous la torture sont également documentées. Les photographies de 127 corps de détenus morts sous la torture dans la branche Palestine et photographiés par le photographe légiste César, ont été exfiltrées de Syrie[15].

« Pendant les séances de torture, les interrogateurs battaient sévèrement un prisonnier en recourant à divers outils et techniques. Par exemple, le 1er témoin a été battu avec un tube en plastique dur pendant plusieurs heures. Il décrit en outre comment les interrogateurs ont enfoncé des crayons dans le corps des détenus, puis ont délibérément cassé les crayons pour qu'un morceau de crayon reste coincé dans la chair du prisonnier. Le 3ème témoin a rapporté un incident où un prisonnier avait été battu avec un crochet à viande sur une chaîne. Le 2ème témoin a déclaré que les interrogateurs avaient versé des produits chimiques de nettoyage sur son corps, ce qui lui avait causé de graves brûlures et l’avait empêché de le laver. D'autres outils de torture comprennent des câbles, des bâtons, des tuyaux ainsi que des chocs électriques. »[16]

Détenus ou anciens détenus notables

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Lieux de détention en Syrie

Prisons syriennes

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Services de renseignement syriens

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Services de renseignement syriens

Références

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  1. a b c d e f g et h Ole Solvang et Anna Neistat, Torture archipelago : arbitrary arrests, torture, and enforced disappearances in Syria's underground prisons since March 2011, New York, Human Rights Watch, , 78 p. (ISBN 978-1-56432-906-6 et 1-56432-906-2, OCLC 805945168, lire en ligne)
  2. Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, « La torture dans les centres de détention du régime syrien », sur France Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (consulté le )
  3. (en) Moshe Shemesh, The Palestinian Entity 1959-1974 : Arab Politics and the PLO, Routledge, , 456 p. (ISBN 978-1-136-28519-6, lire en ligne)
  4. (en) James A. Paul, Human Rights in Syria, Human Rights Watch, , 254 p. (ISBN 978-0-929692-69-2, lire en ligne)
  5. a et b (en) Aziz Abu-Hamad et Andrew Whitley, Throwing Away the Key : Indefinite Political Detention in Syria, Human Rights Watch, , 64 p. (ISBN 978-1-56432-087-2, lire en ligne).
  6. a b et c Qureshi, « Fara’ Falastin – Syria’s proxy-US prison » [archive du ], CAGE, (consulté le ).
  7. (en-US) Atika Shubert et Eliza Mackintosh, « The torture survivors suing the Syrian regime », sur www.cnn.com (consulté le )
  8. a et b Samar Yazbek, 19 femmes, Stock, 978-2-234-08604-3, p. 384
  9. a et b « Fara’ Falastin – Syria’s proxy-US prison | CAGE », sur web.archive.org, (consulté le )
  10. Stephen Grey, Ghost plane : the true story of the CIA torture program, New York : St. Martin's Press, (lire en ligne).
  11. a et b Dennis R. O'Connor, Report of the Events Relating to Maher Arar : Analysis and Recommendations, Ottawa, Ont, Commission of Inquiry into the Actions of Canadian Officials in Relation to Maher Arar, (ISBN 0-660-19648-4, OCLC 72256992, lire en ligne).
  12. a et b (en) Human Rights Watch | 350 Fifth Avenue et 34th Floor | New York, « Syria: Sexual Assault in Detention », sur Human Rights Watch, (consulté le )
  13. Stephen Grey, Ghost Plane : The True Story of the CIA Torture Program, New York, , 1re éd., 372 p. (ISBN 0-312-36023-1, OCLC 70335397, lire en ligne)
  14. (en) http://www.opensocietyfoundations.org/reports/globalizing-torture-cia-secret-detention-and-extraordinary-rendition, Globalizing Torture : CIA secret detention and extraordinary rendition, (lire en ligne).
  15. (en) Human Rights Watch | 350 Fifth Avenue et 34th Floor | New York, « If the Dead Could Speak | Mass Deaths and Torture in Syria’s Detention Facilities », sur Human Rights Watch, (consulté le ).
  16. « Criminal complaint to the German Federal Public Prosecutor. Torture in Syria », European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR),‎ (lire en ligne)