Charles de Sainte-Maure (duc de Montausier)
Charles de Sainte-Maure | ||
Portrait gravé de Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier | ||
Titre | Duc de Montausier (1664-1690) |
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Grade militaire | Maréchal de camp des armées du roi Gouverneur de Saintonge et d'Angoumois |
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Autres fonctions | Gouverneur du Grand Dauphin | |
Biographie | ||
Dynastie | Maison de Sainte-Maure | |
Naissance | ||
Décès | (à 80 ans) |
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Conjoint | Julie d'Angennes | |
Enfants | Marie-Julie de Sainte-Maure (1646-1695) | |
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Charles de Sainte-Maure, marquis de Salles, baron de Montausier à la mort de son frère en 1635, marquis de Montausier en 1644, duc de Montausier et pair de France[1] en 1664, né le et mort le , est un gentilhomme et militaire français du XVIIe siècle. Il fut le gouverneur du Grand Dauphin, fils de Louis XIV à partir de 1668. Familier de l’hôtel de Rambouillet, son souvenir appartient à l’histoire littéraire à plusieurs titres.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils cadet du baron Léon de Sainte-Maure, huguenot déclaré, il fut élevé dans la religion réformée à l’Académie de Sedan, sous la direction de Pierre Dumoulin. Il s'illustra d’abord au siège de Casal en 1629. Devenu baron de Montausier et colonel du régiment de Montausier à la mort de son aîné en 1635, il servit sous les ordres de Bernard de Saxe-Weimar dans la campagne d’Allemagne en 1634, puis réintégra les armées du roi de France en 1636, et effectua, avec son régiment, les campagnes dans la vallée du Rhin dans les années qui suivirent. En août 1637, durant la guerre franco-espagnole, alors qu'il est au siège de Bletterans, à la tête du régiment de Montausier, il reçoit une blessure considérable. Capturé à Rantzau (), il ne fut libéré contre rançon qu’après dix mois de captivité.
En 1644, la baronnie de Montausier fut érigée en marquisat.
Maréchal de camp des armées du roi puis gouverneur de la Haute-Alsace, Saintonge et d’Angoumois à 27 ans[2], il est l’un des plus célèbres personnages de la cour de Louis XIV, et son souvenir appartient à l’histoire littéraire à plusieurs titres. Aspirant, pendant quatorze ans, à la main de la belle et précieuse Julie d'Angennes, il fut un des habitués de l’hôtel de Rambouillet. Il conçut l’idée de la Guirlande de Julie, à l’exécution de laquelle il concourut par seize madrigaux.
En 1645 il abjura le protestantisme et leva ainsi le dernier obstacle à son mariage, le , avec Julie d’Angennes, qui fut si longtemps la principale affaire de sa vie. Du couple naquit Marie-Julie de Sainte-Maure (1646-1695), future duchesse d'Uzès, richissime héritière.
En tant que gouverneur et lieutenant-général de la Haute et Basse-Alsace, il repartit ensuite à la guerre sur le front de l'Est[3],[2].
De 1661 à 1664, Julie d’Angennes est gouvernante du Grand Dauphin, puis de 1664 à 1671, elle est gouvernante des filles d’honneur de la Reine.
En 1664, le marquisat de Montausier est érigé en duché-pairie.
En 1668, Charles est nommé gouverneur du Grand Dauphin[4]. Il choisit pour précepteurs Huet et Bossuet et, amateur des classiques latins, il fait publier la belle collection des auteurs classiques ad usum Delphini. Boileau estimait très haut son jugement dans les matières littéraires. De son vivant, on a cru qu’il avait servi de modèle à Molière, pour le personnage d'Alceste dans la comédie Le Misanthrope et il ne se montra pas blessé des intentions prêtées gratuitement au comédien-dramaturge à ce sujet[5].
Vers la fin de sa vie, le duc de Montausier obtint, par un arrêt du Conseil d'état du 16 juillet 1689, l'autorisation d'exploiter toutes les mines de charbon qu'il pourrait découvrir dans toute l'étendue du royaume, à l'exception de celles du Nivernais, déjà concédées au duc de Nevers. Ce privilège fut confirmé par un nouvel arrêt du 29 avril 1692, en faveur de sa fille, la duchesse d'Uzès[6].
Fléchier prononça son oraison funèbre. L’Académie française mit son éloge au concours en 1781, et Garat remporta le prix.
Le duc fit travailler Jean-Baptiste de La Quintinie dans ses jardins du château de Rambouillet.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Puget de Saint-Pierre, Histoire de Charles de Sainte-Maure, Genève & à Paris, Chez Guillot, libarire de Monsieur, m dcc lxxxiv (1784), 275 p. (lire en ligne), page 267
- Alain Mazère, « Les Montausier » [PDF], (consulté le )
- Ferdinand des Robert, Charles IV et Mazarin, (1643-1661), Paris, Didot, , 795 p. (lire en ligne), La bataille de Tutligen, page 17
- Docteur Cabanès, Mœurs intimes du Passé - Huitième série, Éducation de Princes , Albin Michel, Éditeur, Paris, 3e mille, pp. 7-12 et 27-.
- Vie du duc de Montausier, op. cité, tome II, p. 129.
- Étienne Dupont, Traité pratique de la jurisprudence des mines, vol. I, Dunod, , p. 31-32
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Denis Lopez, La Plume et l’Épée, Montausier (1610-1690), position sociale et littéraire jusqu’après la Fronde, PFSCL, Paris-Seattle-Tuebingen, Biblio 17, 1987.
- Denis Lopez, « Montausier », dans Dictionnaire des Lettres françaises (XVIIe siècle), (Grente), Paris, Fayard, 1997, p. 895-897.
- Denis Lopez, « Duc et Duchesse de Montausier », dans Dictionnaire du Grand Siècle, sous la direction de François Bluche, Paris, Fayard, 1990, p. 1055.
- Denis Lopez, « Sur une traduction en vers : Montausier et les Satires de Perse », dans La Traduction au XVIIe siècle, Littératures classiques no 13, Paris, Klincksieck, 1990, p. 75-88.
- Denis Lopez, « Quelques repères sur l’usage mondain de l’épître en vers », dans L’Épître en vers au XVIIe siècle, Littératures classiques no 18, Paris, Klincksieck 1993, p. 61-101.
- L’Encyclopædia Britannica, 11e édition, fournit la bibliographie suivante :
- Père Nicolas Petit, Vie du duc de Montausier (1729)
- Puget de Saint Pierre, Histoire du duc de Montausier (1784) disponible sur Google Livres.
- Amédée Roux, Un Misanthrope à la cour de Louis XIV. Montausier (1860) disponible sur Google Livres.
- Octave Uzanne, La Guirlande de Julie (1875) lire en ligne sur Gallica.
- Esprit Fléchier, Oraisons funèbres du duc et de la duchesse de Montausier (Paris, 1691).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1430.