La formation Jumbo-Visma remporte le contre-la-montre par équipes inaugural. Charlotte Kool gagne la première arrivée au sprint. Marianne Vos se montre la plus rapide les deux étapes suivantes. Lors de la première étape de montagne, Demi Vollering devance Annemiek van Vleuten et Ricarda Bauernfeind. Le lendemain, la Movistar accélère alors que Vollering n'a pas réintégré le peloton après avoir soulagé un besoin naturel. Gaia Realini s'impose devant Annemiek van Vleuten qui reprend plus d'une minute à Vollering sur cette action controversée. Elle s'empare de la tête du classement général. Lors de l'ultime étape, Vollering démontre être la meilleure grimpeuse mais voit lui échapper la victoire au classement général pour neuf secondes. Gaia Realini complète le podium et est la meilleure grimpeuse. Marianne Vos remporte le classement par points, UAE Team ADQ la meilleure équipe.
Cette édition est l'aboutissement du développement de l'épreuve, initié en 2020 avec l'augmentation de la durée de l'épreuve et des étapes hors des environs madrilènes, avec l'objectif annoncé de créer un véritable Tour d'Espagne féminin, sur une semaine de course[1]. Cette édition, la première sous le nom de La Vuelta Feminina, a lieu un an après la première édition du Tour de France féminin, qui a pris le relai de La course by Le Tour de France, elle-même ayant inspirée le lancement de la course espagnole en 2015, sous le nom de La Madrid Challenge by La Vuelta. Par ailleurs, alors que l'épreuve se déroulait en parallèle de la version masculine, la course féminine a désormais lieu au printemps, ce qui était le cas de la Vuelta jusqu'en 1994.
« Si nous avons une des trois courses les plus importantes du cyclisme masculin, c'est indispensable d'avoir aussi une des trois plus grandes du cyclisme féminin. La Vuelta Femenina nait et grandit avec une nouvelle identité et une force propre », revendique Javier Guillén, le directeur d'Unipublic, qui organise la course ainsi que du Tour d'Espagne. « Le fait d'accueillir un des trois grands tours, avec un événement qui cette année gagne sa propre case au sein du calendrier international, renforce l'importance que le sport féminin a déjà dans Espagne », abonde José Manuel Franco, président du Conseil supérieur des Sports[2].
L'épreuve démarre par un contre-la-montre par équipes de 14,5 km autour de Torrevieja, qui avait déjà accueilli le grand départ du Tour d'Espagne 2019, avec déjà un chrono par équipes. Cette fois-ci, le parcours sera un peu plus long et explorera des routes différentes. « Nous sommes motivés pour faire un départ différent. Les marais salants seront en arrière-plan, mais nous allons donner une grande importance à la cité sportive, une des plus importantes du sud [du pays] », relève le maire Eduardo Dolón[2]. Le peloton va ensuite effectuer une remontée vers le nord-ouest du pays, à travers dans un premier temps les trois étapes les moins difficiles de la course, répertoriées comme étapes de plaine par les organisateurs.
Les grimpeuses trouveront un terrain à leur convenance lors dans trois jours suivants, avec tout d'abord une arrivée au sommet du mirador de Peñas Llanas. Le lendemain, les participantes devront enchaîner deux cols dans les 50 derniers kilomètres. La dernière étape est l'étape en ligne la plus courte de cette édition, elle se termine au sommet de la célèbre montée vers les Lacs de Covadonga, quarante ans après son apparation sur l'épreuve masculine[3],[4],[5].
« Terminer dans un endroit aussi célèbre est essentiel pour l’impact médiatique de la course car cela se traduit par une plus grande couverture de l’événement. Je suis contente que La Vuelta Femenina ait choisi une ascension aussi connue », se réjouit la tenante du titre Annemiek van Vleuten[6], qui avait justement regretté en 2022 l'absence d'une véritable difficulté au sein du parcours[7].
La course accueille 23 équipes : 12 équipes World Tour et 11 équipes continentales[8].
Initialement prévue, l'équipe Zaaf se retire à quelques jours du départ, faute d'un nombre de coureuses suffisant et à la suite de difficultés financières[9].
Le total général des prix distribués est de 130 020 €[10]. La Cima Estela Domínguez récompense la coureuse passée en tête de l'ascension la plus emblématique du parcours, en hommage à Estela Domínguez[11], décédée à l'entraînement après avoir été percutée par un camion, le 10 février 2023[12].
Demi Vollering, après avoir remporté les trois classiques ardennaises, fait figure de favorite. Annemiek van Vleuten, tenante du titre des deux dernières éditions et vainqueur sortante du Tour de France, sera sa grande rivale même si elle n'a pas encore gagné en 2023[13].
L'épreuve débute par un contre-la-montre par équipes plat, long de 14,5 km autour de Torrevieja. La formation Jumbo-Visma remporte l'étape avec une seconde d'avance sur Canyon-SRAM. Anna Henderson prend la tête du classement général[14].
La première moitié de l'étape est toute plate, la seconde un peu plus vallonnée. Dans le dernier tiers de l'étape, les participantes disputeront un sprint intermédiaire (km 77,5) et grimperont le puerto de San Miguel de Salinas (7,6 km à 1,2 % mais comprenant deux portions en descente), classé en 4e catégorie et dont le sommet est au km 86,5. L'arrivée est jugée à Pilar de la Horadada, après 105,8 km de course depuis Orihuela.
L'échappée matinale est composée de Catalina Soto, Coralie Demay, Yurani Blanco et la benjamine de l'épreuve Andrea Casagranda, mais les quatre coureuses ne parviennent pas à prendre plus d'une minute d'avance. Demay et Blanco sont les dernières à résister au retour du peloton, à 38 km de l'arrivée, ce qui permet à l'Espagnole de remporter le prix de la combativité. Au passage au sommet du Puerto de Rebate, Jade Wiel s'impose et s'assure du maillot de meilleure grimpeuse. Dans le dernier kilomètre, Chloé Dygert, de retour à la compétition, tente de mettre à profit ses qualités de rouleuse pour s'échapper mais elle ne peut résister aux sprinteuses Marianne Vos et Charlotte Kool, cette dernière s'imposant dans les derniers mètres.
L'étape ne présente aucune difficulté notable, mais le peloton évoluera sur les plateaux du centre de l'Espagne, régulièrement exposés aux vents. Un sprint intermédiaire est placé au km 136,6. L'arrivée est jugée à La Roda, après 157,8 km de course depuis Elche de la Sierra.
La seconde moitié de étape est assez vallonnée, avec dans un premier temps plusieurs bosses non-répertoriées. Les coureuses vont ensuite plonger vers le sprint intermédiaire (km 106) puis vont aller chercher la principale ascension du jour, classée en 3e catégorie, à savoir l'Alto de Horche (4 km à 4,9 %). Après le sommet, au km 121, la route est plate, avant de plonger vers la ligne d'arrivée, tracée à Guadalajara, après 133,1 km de course depuis Cuenca.
L'échappée du jour est composée d'Anna Kiesenhofer, Maryna Varenyk, Ana Vitória Magalhães et Patricia Ortega Ruiz. La championne de SlovaquieNora Jenčušová tente de les rejoindre pendant 25 kilomètres sans y parvenir. Une fois les coureuses reprises, peu avant le sprint intermédiaire de Tendilla, les attaques se succèdent au sein du peloton mais sans succès. La différence se fait finalement dans la seule difficulté du jour, l'Alto de Horche, qu'Elise Chabbey franchit en tête : un groupe d'une vingtaine de coureuses se détache, avec l'ensemble des favorites sauf Marta Cavalli, déjà en difficulté la veille. Le groupe se jour la victoire au sprint et Marianne Vos s'impose de nouveau, confortant encore une fois ses maillots de leader du classement général et du classement par points.
Le peloton devra grimper deux cols durant cette étape. Il s'agit tout d'abord du Puerto de Navafría(es) (11,5 km à 5,8 %), classé en 1re catégorie et dont le sommet est situé au km 53,7. La seconde ascension est la montée vers le Mirador de Peñas Llanas (5 km à 6,8 %), classée en 2e catégorie et en haut de laquelle sera jugée l'arrivée, après 129,2 km de course depuis La Cabrera.
Après deux bosses non-répertoriées dans les 20 premiers kilomètres, la route est plate jusqu'à mi-parcours. Les coureuses vont ensuite enchaîner deux ascensions de 2e catégorie : l'alto de Fuente de la Varas (6,4 km à 5,4 %), dont le sommet est au km 64, et la montée en deux parties (avec une courte descente au milieu) du puerto de Campo el Hayal (8,2 km à 4,6 %), dont le sommet est situé au km 84,2. Entre temps, elles disputent un sprint intermédiaire (km 73,8). Le final est plat. L'arrivée est jugée à Laredo, après 106,1 km de course depuis Castro Urdiales.
Alors que la leader du classement général Demi Vollering et ses coéquipières tardent à revenir dans le peloton après une pause à 70 km, la Movistar d'Annemiek van Vleuten fait le forcing et provoque une scission du peloton[15]. Celle-ci place une attaque dès le pied de la première difficulté du jour, l'Alto de Fuente de las Varas, et Gaia Realini, Évita Muzic, Erica Magnaldi, Juliette Labous, Riejanne Markus et Mavi García sont les seules à parvenir à la suivre. Les deux dernières sont lâchées avant le sommet, franchit en tête par la championne du monde. Demi Vollering est alors à plus d'une minute trente de la tête de course, accompagnée de Katarzyna Niewiadoma. A 30 km, van Vleuten attaque de nouveau, au pied du Puerto de Campo el Hayal, suivie uniquement par Realini. Vollering rattrape peu à peu les coureuses devant elle et forme un groupe de chasse composé de toutes les favorites du classement, sans parvenir à rentrer sur les deux échappées. Gaia Realini finit par battre Annemiek van Vleuten au sprint et remporter l'étape, tandis que la Néerlandaise prend la tête du classement général.
Après un début d'étape en faux-plat descendant, les coureurs escaladent le Collado Moandi (12,5 km à 4,6 %), classé en 2e catégorie et dont le sommet est placé au km 48,5. S'ensuit la descente et une quinzaine de kilomètres de faux-plats descendants, jusqu'au sprint intermédiaire (km 71,2). Le peloton ira alors chercher progressivement la montée vers les Lacs de Covadonga (12,5 km à 6,9 %), en haut de laquelle sera jugée l'arrivée, après 93,7 km de course depuis Pola de Siero. La montée finale sera également la Cima Estela Domínguez.
Dans le Collado Moandi, un groupe composé de toutes les favorites se détache du peloton. Dans la descente, Katarzyna Niewiadoma attaque, suivie par Marlen Reusser. Les deux coureuses sont finalement reprises à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée, sous l'impulsion des Movistar de Annemiek van Vleuten. Dans les premiers kilomètres de la montée finale, Demi Vollering porte deux attaques successives, réduisant le groupe de tête à huit puis quatre coureuses : Vollering, Gaia Realini, Évita Muzic et Annemiek van Vleuten. La française est la première à craquer, à 7 km de l'arrivée. Puis c'est au tour de la leader du classement général de lâcher à la suite d'une attaque de Realini à 5 km du sommet. Vollering parvient finalement à décrocher l'italienne dans les derniers hectomètres et remporter l'étape. Van Vleuten réussit quant à elle à limiter son retard sur le duo et remporter le classement général.
Le classement général, dont la leader porte le maillot rouge, s'établit en additionnant les temps réalisés à chaque étape, puis en ôtant d'éventuelles bonifications (10, 6 et 4 s à l'arrivée des étapes en ligne et 6, 4 et 2 s à chaque sprint intermédiaire). En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : addition des places obtenues lors de chaque étape, place obtenue lors de la dernière étape.
Le classement par points, dont la leader porte le maillot vert, est l'addition des points attribués à l'arrivée des étapes (50, 30, 20, 18, 16, 14, 123, 10, 8, 7, 5, 4, 2 et 1 pts) et aux sprints intermédiaires (25, 20, 15, 12 et 10 pts). En cas d'égalité de points, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de victoires d'étape, nombre de sprints intermédiaires, classement général.
Le classement de la meilleure grimpeuse, dont le leader porte le maillot blanc à pois bleus, rouges et jaunes, consiste en l'addition des points obtenus au sommet de la Cima Estela Domínguez (20, 15, 10, 8, 6 et 4 pts), de 1re (12, 10, 8, 6, 3 et 2 pts), 2e (10, 8, 6, 4 et 2 pts), 3e (6, 4, 2 et 1 pts) et 4e (3, 2 et pts) catégorie. En cas d'égalité de points, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de premières places dans la Cima Estela Domínguez, de 1re, de 2e, de 3e, puis de 4e catégorie, classement général.
Le Prix de la combativité récompense chaque jour la coureuse la plus combative de l'étape, qui porte le lendemain porte un maillot blanc.
Le classement par équipes de l'étape est l'addition des trois meilleurs temps individuels de chaque équipe. En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : addition des places des trois premières coureuses des équipes concernées, place de la meilleure coureuse sur l'étape. Calculer le classement par équipes revient à additionner les classements par équipes de chaque étape. En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de premières places dans le classement par équipes du jour, nombre de deuxièmes places dans le classement par équipes du jour, etc., place au classement général de la meilleure coureuse des équipes concernées[10].