Aller au contenu

Mohammed ben Abdallah

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Mohammed III du Maroc)

Mohammed III
محمد الثالث
ⵎⵓⵃⵎⵎⴷ ⵡⵉⵙⵙ ⴽⵕⴰⴹ
Titre
Sultan du Maroc

(32 ans, 4 mois et 30 jours)
Prédécesseur Moulay Abdallah
Successeur Moulay Yazid
Biographie
Dynastie Alaouites
Nom de naissance Sidi Mohammed ben Abdallah
Date de naissance v. 1721
Lieu de naissance Fès
Date de décès
Lieu de décès Rabat
Sépulture Palais royal (Rabat)
Nationalité Marocain
Père Moulay Abdallah
Conjoint Lalla Fatima bint Sulaiman al-Alaoui
Davia Franceschini
Enfants Moulay Hicham
Moulay Yazid
Moulay Slimane
Profession Sultan de l'Empire chérifien (Maroc)
Religion Islam sunnite
Monarques du Maroc

Sidi Mohammed ben Abdallah[N 1], dit ultérieurement Mohammed III (en arabe : محمد الثالث), né vers 1721[1] à Meknès[réf. nécessaire] et mort le à Rabat, est le sultan alaouite de l'Empire chérifien (Maroc) du 10 au 9 .

Sidi Mohammed ben Abdallah est né vers 1721 et mort le . Il est le fils du sultan Moulay Abdallah (1694-1757) et de son épouse une femme de la tribu des Chéraga[2]. Parmi ses fils il a Moulay Yazid ben Mohammed, son préféré, né d'une esclave concubine espagnole[3] (mais qu'il dut désavouer publiquement à la fin de son règne en raison de ses écarts jusqu'à La Mecque)[4], Moulay Hicham, Moulay Slimane[5] et Moulay Maslama.

Après avoir été nommé gouverneur de Marrakech par son père, le sultan Abdallah ben Ismaïl[6], en 1750, Mohammed ben Abdallah devient sultan du Maroc à la suite de la mort de son père, qui est intervenue le , sans que son intronisation, à Marrakech, ne rencontre d'opposition[7].

Il met fin à la présence portugaise au Maroc avec la reprise de Mazagan en 1769. Cela aboutit à la signature d'un traité de paix entre les deux royaumes après plusieurs siècles de conflits.

Roi itinérant, il ne choisit pas de capitale particulière, bien qu'il se fasse construire un grand palais à Rabat en 1785[8], conférant ainsi à cette petite cité le rang de capitale impériale (aux côtés de Fès, Marrakech et Meknès). Il entretient de bons rapports avec toutes les puissances d'Orient et d'Occident. En particulier, il annonce, le , que tous les navires battant pavillon américains peuvent entrer librement dans les ports marocains et fait, par conséquent, du Maroc le premier pays au monde à reconnaître de facto l'indépendance des États-Unis[9],[10].

Mohammed III est également considéré comme l'un des pères de la politique maritime moderne du Maroc, qui était encore au XVIIe et au début du XVIIIe siècle tourné vers son hinterland. Il observe le décollage de l'Europe et décide d'ouvrir le commerce de son pays vers ce continent afin de participer à la modernité. Il ordonne donc la construction de grands ports à partir de 1760 (Essaouira, puis Safi, El Jadida, Casablanca). Tout au long de son règne, il conclut également des traités de commerce et navigation avec des pays du Nord, notamment le Danemark dès 1757, puis l'Angleterre (1760), la Suède (1763), Venise (1765), la France et l'Espagne (1767), et enfin les Etats-Unis (1786)[11].

Sidi Mohammed ben Abdallah meurt, alors qu'il était déjà « malade et invalide »[4], le à Rabat[4], lors d'un dernier périple destiné à s'opposer à son fils dissident Moulay Yazid[4]. Ce dernier prend alors sa succession. Sidi Mohammed est enterré dans une qoubba qui est initialement à côté du Dar el-Makhzen[12], mais fait actuellement partie de l'enceinte du palais royal[13].

Mariages, concubines et enfants

[modifier | modifier le code]

Sidi Mohammed était polygame et avait un harem de concubines esclaves. Ses fils par mariage et par des concubines esclaves du harem ont régné après lui. Ses épouses étaient :

  • la princesse Lalla Fatima bint Sulaiman, leur mariage eu lieu vers 1740[14], lorsqu'il était encore prince. Elle est sa cousine et son père, Moulay Sulaiman, est soit un fils de Moulay Ismail[15],[16] ou un fils de Moulay Rachid[17]. Lalla Fatima était la première épouse de Sidi Mohammed, ses contemporaines l'appelaient Moulat Ud'Dar (La Dame du palais), elle était tenue en haute estime par le peuple[17]. Ses enfants étaient Moulay Mohammed Ali[14], l'aîné des fils de Sidi Mohammed[15], Moulay Abdelmalik[18], Moulay el-Mamoun[15] (alias Maimun)[19], le sultan Moulay Hicham - il est le père du sultan Moulay Abderrahmane, Lalla Sofia[20], Lalla Loubabah[21] - elle épousa le Chérif Sourour en 1768[22], Lalla Sitt'al'Mulk[23] et Moulay Abdeselam[24] ;
  • Lalla Davia, née Marthe Franceschini, elle est corse ou génoise[25] et était une concubine esclave de son harem avant qu'il ne finisse par l'épouser en 1786. Les récits divergent sur ses origines, certains affirment qu'à l'âge de 7 ans, lorsque sa famille fut libérée par le Bey de Tunis, sur le chemin du retour, ils furent capturés par des corsaires marocains et revendus à l'esclavage. Ils sont entrés dans les services de Sidi Mohammed et la famille de Davia a fini par être libérée mais elle a été gardée comme concubine esclave parce qu'elle attira l'attention du sultan[26]. Un autre récit indique qu'avec sa mère, à bord d'un navire de Gênes[25] elles ont fait naufrage sur les côtes marocaines[25], elles devirent captives du sultan et certains ont incité Sidi Mohammed à ordonner que Marthe soit enlevée de force à sa mère[25]. Bien qu'elle n'avait que 8 ans, elle fut retenue comme sa concubine esclave[25]. En 1789, le docteur Lampriere rapporte qu'elle était l'épouse préférée de Sidi Mohammed[25]. Ils eurent un fils, Moulay Ibrahim[15].

Les noms complets des autres épouses de Sidi Mohammed ne sont pas enregistrés, seulement partiellement leur nom de famille en indiquant de quelle tribu elles sont originaires. Les autres épouses de Sidi Mohammed étaient[15] :

  • une femme Howariya des Howara du Saïss[15], leur date de mariage est inconnue. Son fils était Moulay Abderrahmane[15] ;
  • une femme de la tribu Ahlaf[15], leur date de mariage est inconnue. Ses fils étaient Moulay Hassan[15] et Moulay Omar[15] ;
  • une femme de la famille Elfeth de Rabat[15], leur date de mariage est inconnue. Son fils était Moulay Abdelouahed[15] ;
  • une autre femme de la tribu Ahlaf[15], leur mariage eu lieu vers 1765. Ses fils étaient le sultan Moulay Slimane[15], Moulay Ettayeb[15] et Moulay Moussa[15] ;
  • une troisième femme de la tribu Ahlaf[15], leur date de mariage est inconnue. Ses fils étaient un autre Moulay Hassan[15] et Moulay Abdelqader[15] ;
  • une femme de la tribu Beni Hsen[15], leur date de mariage est inconnue. Son fils était Moulay Abdallah[15].

Le sultan Sidi Mohammed III avait un harem de concubines esclaves, celles retenues par la postérité sont :

  • Elizabeth Marsh, elle est une captive anglaise qui en 1756 est vendue au harem de Sidi Mohammed. Elle l'aurait beaucoup détesté et lui aurait tenue un comportement détestable pour que cela dissipe son intérêt pour elle et qu'il l'affranchie. À la fin, Sidi Mohammed lui accorde à contrecœur la liberté et la permission de quitter le pays[27] ;
  • une captive espagnole[15], surnommée Lalla Sargetta[28] et souvent confondue comme anglaise[28],[29]. A son entrée au harem il est probable qu'elle fut renommée Shéhérazade[30], même si parmi les épouses de Sidi Mohammed d'autres sources attribuent ce nom à la mère du sultan Moulay Slimane[31]. Elle était la favorite de Sidi Mohammed qui aurait fini par l'épouser[29]. Ses fils étaient le sultan Moulay Yazid[15],[28] et Moulay Moslama[15],[28] ;
  • Helen Gloag, son récit biographique et le fait qu'elle ait un jour vécu au Maroc sont remis en question[32]. Cependant, son récit relate qu'elle est une captive écossaise qui en 1769[33] fut achetée à Alger[33] par un riche marocain qui voulait l'offrir au sultan pour gagner sa faveur[33]. En tant que concubine esclave du harem, elle a immédiatement attiré l'attention de Sidi Mohammed[33] et est devenue sa favorite[33]. Des sources précisent même qu'il a fini par l'épouser[32]. Ils eurent deux fils, qui ont été assassinés par Moulay Yazid après son ascension au trône[33]. Mais malgré cette biographie, il y a un doute sur le fait qu'elle ait vraiment résidé au Maroc car le docteur William Lempriere, qui a reçu l'autorisation de visiter le harem de Sidi Mohammed en 1789, n'a relaté aucune présence d'une concubine esclave ou d'une épouse écossaise nommée Helen[34].

Sidi Mohammed, également connu sous le nom de Mohammed ben Abdallah ben Ismail, est un homme pieux et fervent. Bien qu'il ait été un adepte de l'école de jurisprudence malikite, il est également conscient de l'expansion du mouvement wahhabite dans la péninsule arabique, soutenu par la famille Al Saoud[35]. Il est intéressé par les enseignements wahhabites et est cité en disant : « Je suis malikite dans la jurisprudence et "hanbalite" de croyance »[36]. Son enthousiasme religieux l'a poussé à détruire les livres qui accommodent la religion et ayant un lien avec le dogme acharite, et à détruire les encoignures (lieux de prières des soufis)[37]. Cependant, il doit néanmoins composer avec la pression constante des savants acharites, influents au sein de son empire, il fut donc contraint de ne pas modifier de manière significative le paysage islamique du Maroc.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Toutes les ressources de la section Bibliographie indiquent la forme Abdallah ou variantes, pas la forme Abdellah ou variantes (consulté le ) ; pour la signification de Abdallah, voir Abd et Allah.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Abitbol 2009, p. 269
  2. Léon Eugène Aubin Coullard Robarts - University of Toronto, Le Maroc d'aujourd'hui [par] Eugène Aubin, Paris A. Colin, (lire en ligne), p. 237
  3. Ahmad ibn Khalid al-Nasiri, Archives Marocaines Publication de la mission scientifique du Maroc, vol. IX, Paris, Ernest Leroux, (lire en ligne), p. 362
  4. a b c et d Abitbol 2009, p. 278
  5. *Bernard Lugan, « La dynastie alaouite », dans Histoire du Maroc : Des origines à nos jours, Paris, Ellipses, , 403 p. (ISBN 9782729863524 et 2729863524, OCLC 703208491), p. 185
  6. « Trente ans d'anarchie : le Maroc après la mort de Moulay Isma'il », dans Michel Abitbol, Histoire du Maroc, Paris, Perrin, [détail de l’édition], p. 254
  7. Abitbol 2009, p. 271
  8. « Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage » [PDF], sur UNESCO (consulté le ), p. 24
  9. « Propos du président Barack Obama : Un nouveau départ, université du Caire, Égypte » [PDF], sur Maison-Blanche, (consulté le ), p. 2
  10. Copy of the Declaration, which his Majesty the Emperor of Morocco (whom God preserve) orders to be notified to all the Consuls and Christian Merchants, who reside in the Ports of Tangier, Salé, and Mogadore, dated the 20th of February, 1778.
  11. Mostafa Nachoui, « Histoire d’une politique maritime marocaine », Espace Géographique et Société Marocaine, nos 24-25,‎ (ISSN 1113-8270, DOI 10.34874/IMIST.PRSM/EGSM/14178, lire en ligne, consulté le )
  12. Archives marocaines: publication de la Mission scientifique du Maroc, Librairie Ancienne Honoré Champion., (lire en ligne), p. 158
  13. Jean-Luc Pierre, « La mort du sultan Hassan I er Le 7 juin 1894 », Zamane,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. a et b « Ali (Abu alHassan) Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  15. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w et x Aḥmad ibn Khālid Salāwī, Chronique de la dynastie Alaouie du Maroc, Kraus Reprint, (lire en ligne), p. 362
  16. (ar) ibn zaydan, durafakhira (lire en ligne), p. 30
  17. a et b (en) Louis de Chénier, The present state of the empire of Morocco: Its animals, products,...The history of the dynasties since Edris..., Johnson Reprint Corporation, (lire en ligne), p. 312-313
  18. « AbdulMalik Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  19. « Maimun Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  20. « Sofia Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  21. « Lubabah Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  22. Abū al-Qāsim ibn Aḥmad al- (1734-1833) Auteur du texte Zayyānī, Le Maroc de 1631 à 1812 / de Aboulqâsem ben Ahmed Ezziâni ; publié et traduit par O. Houdas, (lire en ligne), p. 143
  23. « Sitti alMulk Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  24. « AbdulSalam Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
  25. a b c d e et f (en) William Lempriere, A Tour from Gibraltar to Tangier: Sallee, Mogodore, Santa Cruz, Tarudant; and Thence, Over Mount Atlas, to Morocco: Including a Particular Account of the Royal Harem, &c. By William Lempriere, Surgeon, J. Walter; and sold, (lire en ligne), p. 375-377
  26. « Corbara, village touristique du littoral Corse situé en Balagne, entre l’Ile Rousse et Calvi - Personnages Historiques », sur www.corbara.fr (consulté le )
  27. (en) K. Bekkaoui, White Women Captives in North Africa: Narratives of Enslavement, 1735-1830, Springer, (ISBN 978-0-230-29449-3, lire en ligne), p. 121-122
  28. a b c et d « Sargetta », sur geni_family_tree (consulté le )
  29. a et b (en) William Lempriere, A Tour from Gibraltar to Tangier: Sallee, Mogodore, Santa Cruz, Tarudant; and Thence, Over Mount Atlas, to Morocco: Including a Particular Account of the Royal Harem, &c. By William Lempriere, Surgeon, J. Walter; and sold, (lire en ligne), p. 380
  30. Osire Glacier, Femmes politiques au Maroc d'hier à aujourd'hui: La résistance et le pouvoir au féminin, Tarik Editions, (ISBN 978-9954-419-82-3, lire en ligne) :

    « Aussi dans cette lettre, Shaharazade, mère du futur sultan Yazid et de Salama, connu sous le nom de Moulay Slimane, encourage les ambitions de ses fils au détriment des fils de ses rivales, dont ceux de Lalla Fatima »

  31. Amira Nowaira, Azza El Kholy et Moha Ennaji, Des femmes écrivent l'Afrique: L'Afrique du Nord, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-8111-0731-4, lire en ligne), p. 52 :

    « Shéhérazade, l'une des veuves du Sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah ... s'impliqua grandement dans la bataille de succession. Elle réussit à sécuriser le trône pour son fils, qui deviendra le sultan Suleiman. Il régna de 1792 à 1822 »

  32. a et b (en) Alison Campsie, « On this day 1750: Scottish farm girl who became Empress of Morocco is born »
  33. a b c d e et f « Helen Gloag Feature Page on Undiscovered Scotland », sur web.archive.org, (consulté le )
  34. (en) Elizabeth L. Ewan, Sue Innes, Sian Reynolds et Rose Pipes, Biographical Dictionary of ScottishWomen, Edinburgh University Press, (ISBN 978-0-7486-2660-1, lire en ligne), p. 137
  35. (en) Commins, D., The Wahhabi Mission and Saudi Arabia, London, (2006).
  36. Laroui, A., L'histoire du Maghreb: Un essai de synthèse., Paris: Librairie François Maspero., (1977).
  37. (en) Abun-Nasr, A History of the Maghrib in the Islamic Period. Cambridge: Cambridge University Press., Cambridge: Cambridge University Press.,

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Malika Ezzahidi, « Le rachat des captifs musulmans à Malte en 1782, d’après le récit de voyage d’Ibn Uthmân Al-Meknassî », Cahiers de la Méditerranée, no 87,‎ , p. 221-228 (lire en ligne)
  • « Sidi Mohammed ben Abdallah (1757-1790) », dans Rabat : Comment je suis devenue capitale, p. 87-89.
  • « Sidi Mohammed (1757-1790) : Un sultan enfin accepté », dans Souleiman Bencheikh, « Enquête. La vraie histoire des [A]laouites », Telquel, Casablanca, no 408,‎ (lire en ligne)
  • Ismaël Hamet, chap. VI « Les Chérifs Filaliens : Les chérifs filaliens ou hassaniens. – Moulay Rachid au Tafilalt, puis à Fez. – Moulay Ismaïl (1672-1727). – Les Abid Bokhari. – Sidi Mohammed ben Abdallah (1757-1790). – Moulay Slimane (1792-1822). –Moulay Aderrahmane (1822-1859). », dans Histoire du Maghreb : Cours professé à l'Institut des hautes études marocaines, Paris, Ernest Leroux, , 502 p. (lire en ligne [PDF]), p. 335-391
  • « De la vice-royauté que Sidi Mohammed ben Abdallah exerça à Maroc du vivant de son père » (p. 123-127) et « Règne du sultan Sidi Mohammed ben Abdallah ben Ismaïl, père de Maulay Seliman » (p. 127-157), Aboulqâsem ben Ahmed Ezziâni (trad. de l'arabe par Octave Victor Houdas), Le Maroc de 1631 à 1812 : Extrait de l'ouvrage intitulé Ettordjemân elmo ʻarib ʻan douel Elmachriq ou ʼLmaghrib, Paris, Ernest Leroux, , 216 p. (lire en ligne)