Parti communiste (1919)
Parti communiste | ||||||||
Présentation | ||||||||
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Fondation | ||||||||
Scission de | Aile gauche (pacifiste et révolutionnaire) de la CGT | |||||||
Disparition | ||||||||
Fusionné dans | Fédération anarchiste française et l'Union anarchiste | |||||||
Fondateur | Raymond Péricat | |||||||
Journal | Le Communiste | |||||||
Positionnement | Extrême gauche | |||||||
Idéologie | Syndicalisme révolutionnaire Marxisme libertaire Gauche communiste Anarcho-syndicalisme Pacifisme |
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Affiliation internationale | Internationale communiste | |||||||
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Le Parti communiste[1] est une organisation politique fondée en mai 1919 sous l'impulsion de Raymond Péricat, secrétaire du Comité de défense syndicaliste (CDS) au sein de la CGT. Éphémère parti politique, il disparaît en .
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1918, la Première Guerre mondiale fait rage en Europe. Sur le territoire de la République française, l'Union sacrée, qui s'est formée durant les premiers jours du conflit mondial, doit faire face à des actions d'opposition à la guerre menées par divers groupes pacifistes[2]. Parmi ceux-ci, se distingue une fraction minoritaire du syndicat CGT[4] : le comité de Défense syndicale (CDS). Le CDS, que dirige, depuis , le syndicaliste Raymond Péricat[5],[2], organise et entretient des grèves, et, porté par le souffle de la révolution russe, se prépare à donner une issue révolutionnaire à l'agitation ouvrière[6],[7].
Lorsque, fin 1918, la guerre prend fin, le CDS se remobilise pour mettre l'appareil syndical auquel il appartient au service de son projet révolutionnaire[8]. La IIIe Internationale, créée en , encourage Péricart à fonder, le , une section française de cette instance : le Parti communiste [9]. Sa publication, Le Communiste, créée par son secrétaire général Jacques Sigrand, se proclamait « Organe Officiel du Parti Communiste et des SOVIETS adhérant à la Section Française de la IIIe Internationale de Moscou, des Conseils Ouvriers, de Paysans et de Soldats »[10]. Il est organisé en soviets et en compte 32, concentrés dans la région parisienne.
Ce premier Parti communiste est proche à la fois de l'ultra-gauche marxiste et de l'anarchisme[11] Raymond Péricat invite d'ailleurs les collaborateurs du Libertaire à y adhérer.
Ce rassemblement d’« ultra gauche » a alors une orientation assez éloignée des thèses bolcheviques. Il refuse la discipline imposée dans les partis politiques classiques et s’interdit de présenter des candidats aux élections.
Il est cependant traversé par des oppositions fortes, d'orientations et de personnes. Ainsi, en novembre, le secrétaire général Sigrand est contraint à la démission. Celui-ci recrée un parti communiste en ou relance le précédent moribond, selon les sources [11],[12], qui revendique environ 300 membres, mais disparaîtrait en septembre [11].
La majorité de ce PC devient, sous l’impulsion de ses éléments libertaires, majoritaires, la Fédération communiste des soviets (FCS) en [11]. Celle-ci est co-dirigée par Marius Hanot et Alexandre Lebourg. Des collaborateurs réguliers du Libertaire adhèrent à l’une ou l’autre de ces organisations en même temps qu’à la Fédération anarchiste.
Le premier PC est auto-dissout en , pour devenir un groupe d’études, après une série de scissions et de dissensions internes [12].
Le Parti communiste français, né en 1920 au congrès de Tours, va faire le chemin inverse en se débarrassant des éléments ultra-gauche, anarchisants ou des syndicalistes révolutionnaires.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Manifeste du Parti Communiste, Section française de la 3e Internationale, L’Internationale, n°16, 7 Juin 1919 [1] et [2]
- Pierre Miquel, La Troisième République, Paris, Fayard, , 739 p. (ISBN 978-2-213-02361-8 et 2213023611, OCLC 417410824, BNF 35045169), p. 555-557.
- Berthier 2016, p. 1-2.
- La direction de la CGT, dominée par un courant réformiste, a apporté son adhésion à l'Union sacrée, en opposition à un courant syndicaliste révolutionnaire, minoritaire au sein du syndicat[3].
- Berthier 2016, p. 9-11.
- Annie Kriegel, Aux origines du communisme francais, Paris, Flammarion, coll. « science de l'histoire », , 444 p. (OCLC 462315953, BNF 35167570), p. 116.
- Bernard Pudal et Claude Pennetier, Le Souffle d'Octobre 1917 : L'engagement des communistes français, Ivry-sur-Seine, Éditions de l'Atelier, , 383 p. (ISBN 978-2-7082-4519-8 et 2708245198, OCLC 974378266, BNF 45250407), « Un mouvement libertaire en crise et en mutation ».
- Berthier 2016, p. 8-9.
- Jean-Paul Monferran, « Regards sur un centenaire », L'Humanité, (consulté le ).
- Facsimilé de la « une » de l'hebdomadaire Le Communiste du 1er novembre 1919
- Berthier 2016, p. 16.
- « Le mouvement anarchiste en France 1917-1945», par David Berry, maître de conférences au Department of Politics, History & International Relations à l’université de Loughborough (Royaume-Uni), édition commune des éditions Noir & Rouge et des éditions libertaires
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- René Berthier, « Esquisse d’une histoire du premier parti communiste en France » [PDF], Cercle d’études libertaires Gaston Leval (Fédération anarchiste), (consulté le ).
Lien externe
[modifier | modifier le code]- Textes de la gauche communiste française (1919-1920), sur archivesAutonomies.org.