Politique au Soudan
Le Soudan est une république à régime présidentiel. Le chef d'État est Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan depuis le .
Organisation de l'État avant 2019
[modifier | modifier le code]De 1983 à 1997, le pays était divisé en cinq régions au nord et trois au sud, chacune dirigée par un gouverneur militaire. Les parlements régionaux ont été suspendus après le coup d'État militaire du . Le Conseil révolutionnaire a été aboli en 1996 et le Front national islamique au pouvoir a pris le nom de Congrès national. Après 1997, les structures administratives régionales ont été réformées vers un système de 26 États. Les membres des exécutifs régionaux sont nommés par le président. Le budget des États est entièrement dépendant du pouvoir central de Khartoum.
Conformément à la constitution provisoire qui a été adoptée en 1986, le pays dispose d'une assemblée législative comportant 301 sièges. Le président est officiellement le chef de l'État mais ses fonctions sont essentiellement représentatives. Le pouvoir exécutif est en fait détenu par le premier ministre élu par l'assemblée législative.
Après les élections nationales de 1986, la vie politique soudanaise a été dominée par trois partis politiques :
- le parti Oumma (parti populaire), un parti islamiste traditionaliste issu du parti musulman du Mahdi, détient la majorité avec 99 sièges,
- le parti démocratique unioniste (63 sièges),
- le front national islamiste (51 sièges).
Un gouvernement de coalition, réunissant des membres du parti Oumma, du parti démocrate unioniste, ainsi que plusieurs partis politiques de moindre importance, a ensuite été mis en place. Le premier ministre actuel est le chef du parti Oumma.
Salva Kiir (Mouvement de libération du peuple soudanais) a été Premier Vice-président (Ali Osmane Taha étant le second) du au , veille de l'indépendance du Soudan du Sud, dont il devient président.
Pouvoir exécutif entre 2019 et 2021
[modifier | modifier le code]Omar el-Bechir est renversé lors du coup d'État soudanais d', à l'issue duquel le pouvoir exécutif est assuré par le Conseil militaire de transition (CMT) après plusieurs mois de manifestations de rue[1]. À la suite de nouvelles manifestations et du massacre de Khartoum le , le CMT et les Forces de la liberté et du changement (FFC) se mettent d'accord le sur un processus de transition de retour à la démocratie d'une durée de 39 mois comprenant la fondation de nouvelles institutions exécutives, législatives et judiciaires[2].
Le , un projet de déclaration constitutionnelle a été signé par Ahmed Rabee leader du FFC et par le vice-président du CMT, Mohamed Hamdan Dogolo, en présence de médiateurs éthiopiens et de l'Union africaine[3]. Le CMT est remplacé par un Conseil de souveraineté.
Le gouvernement de transition prend des mesures politiques et économiques impopulaires (dont la réduction de subventions) afin de bénéficier des aides du Fonds monétaire international. En , des Soudanais manifestent pour critiquer les termes du plan de paix négocié avec les rebelles et bloquent Port Soudan, le principal port du pays[4],[5].
Le , les autorités annoncent qu'une tentative de coup d'État, menée par des partisans d'Omar el-Bechir, a été déjouée[6],[4].
En , les tensions entre les militaires du Conseil de souveraineté et le gouvernement civil croissent et le général al-Burhan, président du Conseil demande la démission du gouvernement (bien que la charte constitutionnelle ne lui permette pas de le faire)[5].
Pouvoir exécutif depuis 2021
[modifier | modifier le code]Le , l'armée soudanaise reprend le contrôle intégral du pouvoir avec un coup d'État. Le processus de transition démocratique est interrompu et le Conseil de souveraineté est dissout. Le général al-Burhan reste chef de l'État. Il met en place l'état d'urgence.
Un nouveau Conseil de souveraineté, présidé par al-Burhan, est mis en place le . Ce nouveau conseil ne comprend plus aucun membre des FFC, l'alliance qui souhaitait que le pouvoir soit transféré aux civils[7].
La communauté internationale, qui réclame le retour des civils au pouvoir et la fin de la répression contre les manifestants en faveur de la démocratie suspend son aide au pays. Le 29 mai 2022, le général Abdel Fattah Al-Bourhan lève l’état d’urgence[8].
Fonction | Nom | Parti | Depuis |
---|---|---|---|
Chef d'État de facto | Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan | (5 ans, 7 mois et 3 jours) | |
Premier vice-président | vacant |
Article connexe
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sudan’s Ibn Auf steps down as head of military council | News | Al Jazeera
- Sudan news: military and civilians reach a power-sharing deal - Vox
- Sudan Constitutional Declaration signed – Sovereign Council to be announced in two weeks | Radio Dabanga
- « Le Soudan dit avoir déjoué une tentative de coup d’Etat », Le Monde et AFP,
- Eliott Brachet, « Soudan: le processus de transition plongé dans une grave crise politique », RFI,
- « Soudan. Après une tentative de coup d’État manquée, l’ordre est rétabli selon les autorités », AFP et Ouest-France,
- Florence Morice, « Soudan: le général Burhan annonce un nouveau Conseil de souveraineté sans les pro-civils », RFI,
- « Au Soudan, le général Abdel Fattah Al-Bourhane lève l’état d’urgence imposé lors de son putsch d’octobre », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )