Reconquête d'Oran et de Mers el-Kébir (1708)
Date | Novembre 1707 - Avril 1708 |
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Lieu | Oran, Algérie |
Casus belli | Razzia espagnole sur la tribu des Béni Amer |
Issue | Victoire de la régence d'Alger |
Changements territoriaux | Perte du préside d'Oran et de Mers el-Kébir par les Espagnols jusqu'en 1732 |
Régence d'Alger | Empire espagnol |
Bey Bouchelaghem |
inconnues | inconnues |
inconnues | inconnues |
Raids espagnols sur le littoral d'Afrique du Nord
La reconquête d'Oran et de Mers el-Kébir est la première tentative victorieuse de la régence d'Alger de reprendre les présides d'Oran et de Mers el-Kébir aux Espagnols en 1708. Elle est conduite par Mustapha Bouchelaghem, le bey de Mascara et ouvre une première période, de 1708 à 1732, où la ville sera aux mains de la régence d'Alger avant sa reprise par les Espagnols. Les Espagnols seront définitivement chassés de la place en 1792 lors de la reconquête d'Oran et de Mers el-Kébir.
Contexte
[modifier | modifier le code]Les Espagnols voient une dégradation de leur relations avec l'environnement d'Oran. Les « Maures de paix », tribus acceptant de commercer avec eux, ont rompu leur relations ce qui isole complètement la place[1].
Le nouveau gouverneur Don Carlos Carraja, attaque les Beni Ameur, une tribu alliée au pouvoir d'Alger en juin 1703. Le bilan est de 80 morts et 250 captifs parmi les Beni Ameur. Cet épisode marque une rupture dans les relations algéro-espagnoles pourtant dans une période favorable depuis la guerre algéro-marocaine de 1701[2]. Le bey Mohammed ben Youssouf — plus connu sous le nom de Bouchelaghem (l'homme à la moustache) ou comme le terrible Bigotillo par les Espagnols — est au fait des difficultés des Espagnols, empêtrés dans la guerre de succession. La ville est déjà soumise à un blocus depuis 5 ans par les Algériens[3]. La ville entre en état de siège. Le 1er novembre 1707, Ouzoum Hassan, gendre du dey d’Alger Bagtache s'empare du fort Saint-Philippe[2].
Bataille
[modifier | modifier le code]Le bey prend possession des hauteurs de l'Aïdour (Santa Cruz) d'où il fait pilonner les positions espagnoles par ses tobdjias, ses canonniers à qui il doit son succès[4],[5]. Le bey Bouchelaghem s'empare de la ville d'Oran le 20 janvier 1708 et Mers el-Kébir tombe le 4 avril.
Conséquences
[modifier | modifier le code]Ce succès militaire des Algériens surprend le gouvernement espagnol mais aussi l'ensemble de la communauté internationale européenne de l’époque[2] ; dans le monde musulman elle est vue comme une victoire sur la chrétienté[2]. La ville d'Oran se repeuple de gens venus de tout l'Ouest avec un afflux, notamment, d'artisans et de commerçants[2]. Elle ouvre une première période, de 1708 à 1732, où la ville sera aux mains de la régence d'Alger avant sa reprise par les Espagnols en 1732. Ils seront définitivement chassés de la place en 1792 lors de la reconquête d'Oran et de Mers el-Kébir.
Références
[modifier | modifier le code]- Abadie 2002, p. 32.
- Ismet Terki Hassaine, « Oran au xviiie siècle : du désarroi à la clairvoyance politique de l’Espagne », Insaniyat / إنسانيات. Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, nos 23-24, , p. 197–222 (ISSN 1111-2050, DOI 10.4000/insaniyat.5625, lire en ligne)
- Chitour 2004, p. 225.
- Salinas 2004, p. 66.
- Abadie 2002, p. 46.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Louis Abadie, Oran et Mers el Kebir : vestiges du passé espagnol, Serre éditeur, , 128 p. (ISBN 978-2-906431-53-9, lire en ligne)
- Chems-Eddine Chitour, Algérie : le passé revisité : une brève histoire de l'Algérie, Casbah Editions, (lire en ligne)
- Alfred Salinas, Oran la joyeuse : mémoires franco-andalouses d'une ville d'Algérie, L'Harmattan, , 319 p. (ISBN 978-2-7475-6585-1, lire en ligne)