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Héra

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Héra
Déesse de la religion grecque antique apparaissant dans la mythologie grecque
« Héra Campana », copie romaine d'un original hellénistique, IIe siècle, musée du Louvre.
« Héra Campana », copie romaine d'un original hellénistique, IIe siècle, musée du Louvre.
Caractéristiques
Nom grec Héra
Fonction principale Reine des dieux
Fonction secondaire Déesse du mariage, de la fécondité, de l'accouchement et de la fidélité
Résidence Mont Olympe
Groupe divin Divinités olympiennes
Équivalent(s) Junon
Région de culte Grèce antique
Famille
Père Cronos
Mère Rhéa
Fratrie Hestia, Hadès, Déméter, Poséidon, Zeus
Conjoint Zeus
• Enfant(s) Héphaïstos, Arès, Ilithyie, Hébé, Ényo, Angélos, Éris, Éleutheria
Symboles
Attribut(s) le diadème royal, le sceptre
Animal Le paon, la vache
Végétal Le lys, la grenade

Dans la religion grecque antique, Héra ou Héré (en grec ancien attique Ἥρα / Hêra ou en ionien Ἥρη / Hêrê) est une déesse de la mythologie grecque. Elle est une Cronide, fille des Titans Cronos et Rhéa, et à la fois la sœur et la femme de Zeus. Elle est aussi la sœur de Déméter, d'Hadès, de Poséidon et d'Hestia.

Héra est la déesse du mariage. Elle est identifiée à Junon dans la mythologie romaine.

Nom et épithètes

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Étymologie

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L'étymologie de Ἥρα / Hêra reste discutée : certains recherchent son origine dans le lexique des langues indo-européennes, d'autres dans la composante « préhellénique »/« minoenne »[1]. La recherche moderne après Franz Rolf Schröder a notamment rapproché le théonyme d' ὥρα « saison, printemps », « année »[2]. Le nom d’Héra est ainsi interprété à partir du nom indo-européen de l’année *yērā-, présent dans l'anglais year et l'allemand Jahr[3]. Il serait à interpréter comme « déesse de l'année ». Mais d'autres interprétations traduisent ce nom par « la femme mûre pour le mariage », « jeune vache »/« génisse », ou encore « Maîtresse », féminin de Héros qui signifierait « Maître »[4],[5].

Épithètes

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Un regard sur le nom et les épithètes d'Héra permet de conclure que la déesse, en plus d'être l'épouse de Zeus et la divinité par excellence des questions féminines, était typiquement liée à la jeunesse et aux questions connexes comme les mariages et la fertilité, avec une période de l'année, celle de la fleuraison, et avec les bovins[3].

Temple d'Héra à Agrigente.
  • Épithètes homériques :
    • θεὰ λευκώλενος / theá leukốlenos, « déesse aux bras blancs »,
    • βοῶπις / boỗpis, « aux yeux de vache, aux grands yeux »,
    • χρυσόθρονος / khrusóthronos, « au trône d'or ».

Hypothèses sur les origines

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Tête du type de l'Héra Borghèse. Marbre, copie romaine du Ier ou IIe siècle apr. J.-C. (?) d'après un original grec du Ve siècle av. J.-C.

Héra est souvent considérée comme dérivée d'une « Grande Déesse », ou de l'amalgame de plusieurs déesses puissantes des temps préhelléniques (minoens ?), qui aurait été adoptée par les Mycéniens et associée au grand dieu européen du Ciel diurne, Zeus[6][7].

Le couple apparaît en tout cas déjà dans les tablettes mycéniennes du XIIIe siècle av. J.-C. (son nom est alors écrit de manière syllabique E-ra), notamment en association dans un sanctuaire de Pylos, avec aussi un dieu nommé Dirimijo/Drimios qui semble être leur fils. Héra pourrait alors connaître une affirmation au détriment d'une autre déesse qui est elle aussi mise en couple avec Zeus dans une autre tablette mycénienne, Diwjai/Dia, qui est éclipsée par la suite. Cette progression serait liée au fait qu'Héra est une déesse majeure de la région de Mycènes (la future Argolide), qui semble alors avoir une position politique dominante[8].

Joan V. O'Brien, qui retient l'idée que la déesse est originellement associée à l'année et au printemps, a proposé qu'Héra soit une ancienne divinité majeure de l'âge du bronze, une figure complexe liée au cycle des saisons et aux forces de la nature, avec des aspects chthoniens, garante de la fertilité et de la protection des communautés, qui aurait été progressivement transformée en épouse et sœur de Zeus de la religion grecque classique, « domestiquée » et moins puissante[9].

Diverses autres propositions ont été formulées. Par exemple José L. García Ramón soutient que la Ἥρα / Hêra originale, c'est-à-dire avant son intégration dans le panthéon grec en tant qu'épouse de Zeus, représente l'individualisation divine d'au moins trois propriétés impliquées dans l'étymologie qu'il retient pour son nom : la jeunesse, (une période de) l'année (à savoir la bonne et florissante saison : ὥρα), et possède des liens avec les bovins. Le lien d'Héra avec la jeunesse se reflète dans sa fille Hébé en tant que personnification de l'« (âge de) la jeunesse »[3].

D'autres spécialistes soulignent que ces propositions sont très conjecturales et ne servent pas à comprendre les fonctions d'Héra aux époques pour lesquelles elle est bien documentée[5].

Pouvoirs et fonctions

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Les principales attributions d'Héra découlent de son lien avec son frère et époux, Zeus. En raison de son statut de roi des dieux, elle est elle-même la reine des dieux et une figure souveraine. Épouse du plus grand des dieux, elle est la déesse du mariage par excellence. Enfin, sa relation houleuse envers son mari volage se traduit par sa jalousie et ses colères qui font le bonheur des poètes grecs, les crises dans sa relation avec Zeus servant à réaffirmer le statut dominant de celui-ci.

La souveraineté

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Héra est une déesse souveraine, la reine des divinités grecques[10]. Pindare la définit comme la « reine des dieux » (Néméennes I, 37-39). Cela est évidemment lié à son statut d'épouse du roi des dieux, Zeus. Une de ses épithètes les plus communes est Basileia (aussi Basilis), « Royale », « la Reine », contrepartie féminine de Basileus, « Royal » « Roi », surtout employé pour Zeus[11].

Selon J.-P. Vernant, « comme épouse de Zeus, Héra ne patronne pas seulement l’union légitime ; par l’intermédiaire du roi des dieux, elle est associée au pouvoir souverain qu’elle peut octroyer, en quelque sorte indirectement, par le biais de cette couche royale qu’elle partage avec son mari. » Cela explique pourquoi le présent qu'elle propose à Pâris lors de son jugement est la souveraineté : « Héra seule s’engage à lui assurer ce qu’elle ne possède pas en propre mais dont elle participe par son union avec Zeus : la souveraineté. Comme le formule très clairement Euripide (Iphigénie à Aulis, 900) : « Cypris se prévalait des désirs, Athéna de sa lance, Héra du lit royal de Zeus souverain. » »[12],[13]

Les différentes tensions qui émaillent les relations entre Héra et Zeus dans la mythologie ont également un lien avec son rôle de déesse souveraine, car ils permettent à la déesse de constamment réaffirmer sa position de reine et de partenaire incontournable de Zeus[14]. En lien avec cette position, elle a une beauté majestueuse et royale, ce qui permet de la distinguer dans l'art[15]. Platon dans son Phèdre (253b) prétend que ceux qui vénèrent Héra cherchent l'amour sous une forme royale[16].

Elle est associé au trône, symbole de la royauté. Elle est dite Chrysothronos, « au trône d'or ». Son fils Héphaïstos réalise pour elle un trône d'or, qu'il lui offre. Pindare la surnomme Homothronos, « qui partage le trône (de Zeus) » (Néméennes XI, 1-2), ce qui prolonge le fait qu'ils partagent le lit nuptial[17]. Dans l'art, elle est souvent représentée assise sur un trône, notamment dans sa statue de culte d'un de ses principaux sanctuaires, à Samos, où elle tient également un sceptre surmonté par Zeus sous la forme d'un coucou[16]. Son sanctuaire de Délos a livré des statuettes de femmes trônant[18].

L'épouse de Zeus est aussi la déesse du mariage. Elle est la protectrice du mariage, de la vie maritale et des épouses légitimes[19]. C'est de son lien avec Zeus qu'elle tient son statut de souveraine et de maîtresse de maison de l'Olympe, ce qui est en particulier évoqué dans la poésie grecque par le fait qu'elle partage la couche de Zeus (koite, lechos)[20]. Selon M. Detienne, « dans la perspective d'Héra, l'épousée ne peut connaître de plus sûr accomplissement que de se voir identifiée à la couche d'où vont naître les enfants légitimes et où va prendre racine la semence d'une maison d'hommes[21]. ». Héra est donc l'incarnation d'un des fondements des sociétés grecques, en particulier à destination de leur composante féminine. Illustration de ce rôle, sa représentation sur un vase peint dans une scène nuptiale « signifierait la consécration des liens conjugaux sur lesquels est fondé l'ordre de la cité et l'allusion à sa chaste beauté garantirait la promesse d’une belle progéniture » (A. Kauffmann Samaras)[22].

Une de ses épithètes les plus courantes, Teleia, l'« Accomplie », renvoie à la complétude du mariage, au fait qu'une femme ne peut s'accomplir que dans le mariage, peut-être aussi à la maturité physique (par opposition à la jeune fille). Elle est également appliquée au masculin à son époux Zeus, Teleios, notamment dans des rituels où ils sont invoqués conjointement en lien avec le mariages[21],[19],[23]. Elle est également connue sous les épithètes Zygia « celle qui unit », ou encore Gamostolos « celle qui prépare les noces »[24].

Les rituels dédiés à Héra font à plusieurs reprises référence à son mariage avec Zeus. Elle est plus particulièrement vénérée lors du mois du mariage, Gamelion[25],[24],[16]. Les spécialistes de la religion grecque parlent souvent à ce propos de « mariage sacré », hieros gamos[19], d'après le nom d'un rituel de ce type attesté à Athènes pour le mois de Gamelion (qu'une source isolée désigne par l'expression de sens voisin Theogamia), qui semble particulièrement populaire, durant lequel les deux divinités sont associées et célébrées comme les « magistrats (prytanes) du mariage » (Scholie à Aristophane, Les Thesmophories, 973-976). Autrement, Héra Teleia fait partie des divinités invoquée par les Athéniens lors des rites de mariage[26].

D'autres rituels dessinent un cycle de la déesse, qui associent la jeune fille nom mariée à l'épouse. Pausanias (VIII, 22, 2-3) évoque ainsi un ancien culte de la déesse, disparu au moment où il écrit (au IIe siècle), dans la cité de Stymphale, un des lieux qui revendique d'avoir été l'endroit où la déesse a grandi avec son union avec Zeus. Selon ce qu'il rapporte, il y aurait eu là trois sanctuaires dédiés chacun à un aspect spécifique identifié par un nom révélateur du rôle de la déesse, renvoyant à différentes étapes de la vie féminine : Pais quand elle est encore jeune fille (vierge, parthenos), Teleia quand elle est mariée et Chera après sa brouille avec Zeus. Ce dernier terme, souvent traduit par « veuve », renvoie en fait à la notion de vacuité et signifierait plutôt « séparée ». À Platées, elle se dédouble entre la Nympheuomene « fiancée conduite au mariage » et l'habituelle Teleia, et ce lieu voit le déroulement de grandes fêtes, les Daidala, évoquant une dispute et une séparation d'Héra et de Zeus. Divers autres rituels et les mythes qui les expliquent évoquent une période de séparation d'Héra et de Zeus, suivant le topos qui veut que leur relation soit traversée de crises, et visent à aboutir à leur réconciliation[27],[28].

« Dans l’ancienne Stymphale habita, dit-on, Téménos, fils de Pélasgos ; Héra aurait été élevée par ce Téménos, et il aurait fondé trois sanctuaires pour la déesse ; il lui aurait donné trois épiclèses : quand elle était encore vierge, Pais ; quand elle eut épousé Zeus, il l’appela Teleia ; et quand elle se fut, pour une raison ou une autre, brouillée avec Zeus et qu’elle fut revenue à Stymphale, Téménos la surnomma Chèra. Tels sont les récits des Stymphaliens dont j’ai eu connaissance sur la déesse. La ville, à notre époque, ne contenait rien des monuments cités »

— Pausanias (trad. M. Jost), Description de la Grèce, VIII, 22, 2-3.

La déesse a aussi par là une compétence « intégrative » selon V. Pirenne-Delforge et G. Pironti, visible dans ses différentes épithètes, donnant une place aux femmes dans la cité des hommes : « il s’agit de transformer à chaque fois, d’une génération à l’autre, une parthenos (jeune fille vierge) en « épouse accomplie » (Teleia). Il s’agit d’intégrer à l’oikos (maison(née)) du mari un élément « exogène » et critique : une numpheuomènè. La prise en charge de ce processus délicat est précisément l’œuvre de la Teleia. Et c’est d’une telle intégration que parle « le cycle d’Héra »[29]. »

La colère et les conflits structurants

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Héra est souvent représentée comme une déesse en colère, impliquée dans des conflits motivés par la vengeance de son honneur bafoué. Si son mariage avec Zeus est essentiel pour ses fonctions de déesse royale et du mariage, il est loin d'être tranquille et est émaillé de disputes, de tensions voire de conflits et de séparations qui sont une autre caractéristique de la déesse. Dans les mythes, elle apparaît principalement comme une épouse jalouse, ciblant son époux, ses conquêtes féminines et la progéniture qui en est issue[30].

L'association des incartades de Zeus et de la colère d'Héra est un lieu commun de la mythologie grecque, mais la colère d'Héra ne se limite pas à la protection de son ménage et de sa position d'épouse du roi des dieux. À plusieurs reprises sa colère s'abat sur d'autres personnes qui ont porté atteinte à sa dignité, comme les filles de Proétos qui l'ont moqué ou Sidè qui prétend être aussi belle qu'elle. Il peut donc être considéré que la colère est une élément constitutif du profil divin d'Héra, que c'est une déesse dont le mode d'action est la colère et le conflit. Elle suscite des monstres contre les objets de sa fureur, notamment Zeus avec Typhon (dans une des variantes de ce mythe), Héraclès avec l'Hydre de Lerne et le Lion de Némée. Les textes grecs qualifient cet aspect d'Héra avec des termes tels que cholos, la « colère », issu de chole « bile », « fiel », aussi neikos et eris « dispute », « conflit »[31].

Mais il ne s'agit pas d'une colère destructrice et chaotique, puisqu'en fin de compte elle joue un rôle dans la recomposition du monde divin, du rapport avec Zeus et sa souveraineté. Selon W. Burkert, « les difficultés conjugales de Zeus et d'Héra, qui font le plaisir des poètes, sont le reflet de la tension interne propre à un ordre patriarcal qui sans cesse se réaffirme lui-même à travers son opposé[32]. » Plusieurs rites du culte d'Héra (comme les Daidala de Platées) ont pour point de départ et justification mythologique des crises profondes où l'ordre établi est abattu, et ont pour fonction d'apaiser la déesse afin de permettre le retour à l'ordre normal de la vie[33].

La colère d'Héra se manifeste principalement en lien avec ses deux prérogatives principales, la souveraineté et le mariage. La figure de la déesse ne peut donc être réduite à celle d'une femme jalouse et aigrie. Elle intervient quand elle doit protéger son foyer de potentielles rivales féminines et d'enfants illégitimes, mais sert aussi à donner une légitimité à certains des enfants de Zeus qui en fin de compte parviennent à intégrer la société olympienne une fois réconciliés avec sa reine (Héraclès, Dionysos)[31]. Selon V. Pirenne-Delforge et G. Pironti, l’eris d'Héra intervient dans une crise qui contribue en fin de compte à l'ordre en place : « Héra est une figure emblématique de cette eris structurante, dont l'action contribue au renouvellement périodique de l'ordre de Zeus[34]. »

Autres domaines

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Les compétences d'Héra s'étendent à d'autres domaines, souvent dans le prolongement de ses attributions principales, la souveraineté et le mariage. Certains de ces aspects font l'objet de discussions.

Si elle est l'incarnation du mariage et des épouses légitimes, le corolaire de cette fonction, la maternité, est en revanche peu affirmée chez Héra[5],[35]. Dans les mythes, elle ne témoigne pas d'un attachement à ses fils Arès et Héphaïstos, c'est même plutôt l'inverse. Selon W. Burkert, « sa féminité se limite en fait à la relation avec son mari : la consommation physique de l'amour, son avant et son après, le mariage et la séparation[36]. » En quelques endroits, elle semblerait cependant jouer un rôle dans la mise au monde des enfants, au moins en relation avec sa fille Ilithyie, protectrice des femmes qui accouchent, aussi une fonction de courotrophe, protectrice des enfants et de leur développement (notamment les filles)[19]. Ainsi des concours de beauté de jeunes filles (Kallisteia) ont lieu en son honneur à Lesbos (évoqués par le poète Alcée)[37].

Les rituels célébrant Héra en tant que déesse du mariage et son union avec Zeus présentent aussi un symbolisme végétal et animal qui semble avoir un lien avec la fertilité[5], qui se retrouve aussi dans le passage de l’Iliade (XIV, 347-349) narrant leur union sexuelle[7]. Elle a un lien avec les bovins : sa sphère d'influence concerne souvent les plaine fertiles où broute le bétail, on lui sacrifie des vaches, et une de ses épithètes homériques est Boopis « aux yeux de vache »[38].

Héra joue un rôle majeur localement dès l'époque archaïque, dans les cités d'Argos et de Samos, aussi en Italie méridionale (Métaponte, Crotone, Paestum) où, en plus de son association habituelle au mariage, elle apparaît comme la déesse protectrice de la communauté, en particulier de ses jeunes hommes, qui octroie prospérité et succès militaires[19],[7]. Selon Fr. de Polignac, en tant que figure d'épouse souveraine, elle joue à ces époques un rôle dans l'intégration des éléments extérieurs, et plus largement la régulation des échanges entre les communautés grecques et l'étranger, ce qui expliquerait aussi son rôle important dans les fondations coloniales italiennes. C'est à cette compétence que renverraient les offrandes de maquettes de maisons (le domestique, l'intérieur) et de navires (l'étranger, l'extérieur) qui se retrouvent dans plusieurs de ses sanctuaires archaïques extra-urbains (Argos, Samos, Pérachora)[39]. Une particularité de ces cultes archaïques d'Héra est qu'on lui érige des grands temples, parmi les plus monumentaux des premiers temples connus du monde grec. Ce lien entre Héra et les temples se retrouve à Olympie, où elle semble disposer d'un temple avant Zeus, le dieu principal du sanctuaire (ce type d'édifice n'étant de toute manière pas indispensable au culte, à la différence d'un autel)[40],[41].

Héra prend aussi par endroits des aspects de déesse guerrière armée, notamment quand elle prend l'épiclèse Hoplosmia (« armée ») à Crotone (où on lui offre des flèches en bronze), peut-être aussi dans des rituels de courses et processions en armes attestés à Argos et à Samos[42],[43].

Fille de Rhéa et de Cronos (elle est l'aînée des enfants dans l’Iliade[44] et la troisième chez Hésiode[45]), elle est dès sa naissance avalée par son père[46]. Elle est libérée par son frère Zeus en même temps que tous ses frères[47] et sœurs.

Après la Titanomachie, Héra devient l'épouse de Zeus[48],[49]. D'une manière générale, les légendes sont unanimes pour considérer Héra comme la dernière épouse de Zeus[50]. Elle est la mère, par Zeus, d'Arès, d'Hébé et d'Ilithyie[51]. Elle engendre aussi Héphaïstos, qu'elle conçoit seule pour défier son mari et lui montrer qu'elle pourrait enfanter sans lui[52]. Homère[53] et Cicéron[54] font néanmoins d'Héphaïstos le fils de Zeus et d'Héra.

Lors de la Gigantomachie, le Géant Porphyrion, atteint d'une flèche d'Éros, tente de violer Héra. Zeus le foudroie et il est achevé d'un trait empoisonné lancé par Héraclès[3].

Drachme en argent avec Héra Lakinia.

Les traditions post-hésiodiques attribuent à Zeus et Héra de nombreux autres enfants absents des catalogues « traditionnels ». Quintus de Smyrne, dans ses Posthomériques, leur reconnaît ainsi trois filles supplémentaires : la Charite Pasithée et les déesses guerrières Ényo (les Batailles) et Éris (la Discorde). Le pseudo-Hygin, dans la préface de ses Fables, mentionne également parmi leurs enfants Éleutheria (la Liberté). Par ailleurs, les scholies à Théocrite citent le mimographe Sophron, qui dans un écrit intitulé Angélos nomme ainsi une fille méconnue de Zeus et d'Héra, qui est plus ou moins identique à Hécate.

Quelques récits s'intéressent aux premiers moments du couple divin. L’Iliade fait ainsi allusion à la première fois où Zeus et Héra s'unissent, à l'insu de leurs parents[55]. Une scholie précise qu'Héra est fiancée à Zeus par Océan et Téthys après que Cronos a été envoyé au Tartare ; en secret, les deux fiancés s'unissent sur l'île de Samos. Héra donne naissance à Héphaïstos et, pour cacher sa honte, prétend qu'il est né sans père[56]. Une autre scholie indique qu'Héra est violée par le Géant Eurymédon alors qu'elle se trouve encore chez ses parents[57]. Dans une autre version encore, Héra se trouve au mont Thornax (appelé depuis le « mont des Coucous »), lorsque son frère, Zeus, la rejoint, métamorphosé en coucou[58]. La hiérogamie la plus célèbre est celle du mont Gargaros où Héra grâce à un subterfuge s'unit à Zeus. La scène du Gargaros est analysée comme la transposition de données cultuelles antérieures[59].

Héra, médaillon d'un kylix à fond blanc du Peintre de Sabouroff, v. 470 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen de Munich.

Mais la grande majorité des mythes liés à Héra portent sur son attitude vis-à-vis des nombreuses aventures extraconjugales de Zeus : le plus souvent présentée comme une épouse jalouse, qui se plaît à persécuter les maîtresses de Zeus et leur progéniture[60]. Parmi ses victimes, Héraclès, auquel elle dépêche deux serpents[61], et la nymphe Io. Celle-ci, transformée en vache par Zeus pour la protéger mais malgré tout rendue folle par les piqûres d'un taon envoyé par Héra[62]. Héra envoie encore Lyssa, fille de la Nuit, déesse de la Folie furieuse, afin d'inspirer une folie sanguinaire à Héraclès, qui tue ses enfants puis sa femme en les prenant pour ceux de ses ennemis[63]. Héra se venge lors de nombreux épisodes en contrecarrant les desseins de son époux, provoquant d'incessantes querelles.

Dans l’Iliade encore, Homère fait mention par la bouche de Dioné, d'un tir de flèche à trois pointes décochée par Héraclès blessant Héra au sein droit[64]. Le héros tire de plus son nom de celui d'Héra : il fut baptisé ainsi quand il était nourrisson, après avoir été placé dans la couche de la déesse par une ruse d'Hermès[65]. Le lait jailli de la poitrine d'Héra après qu'Héraclès s'en est gorgé aurait ainsi donné naissance à la voie lactée et indique que les épreuves et les travaux accomplis par le héros doivent servir à la gloire d'Héra.

Déesse du mariage légitime, elle n'a aucun amant[60]. Elle est pourtant désirée par Ixion, qui s'unit avec un nuage, croyant qu'il s'agit d'elle[66], ainsi que par Endymion. Selon une tradition minoritaire[67], elle est assaillie par le Géant Eurymédon et en conçoit Prométhée, d'où sans doute le médaillon de coupe de Douris représentant Héra assise face à ce dernier (voir ci-contre).

Héra et Prométhée, intérieur de coupe de Douris, début du Ve siècle av. J.-C., Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France.

Un jour, exaspérée des incartades de Zeus, ou en raison de son orgueil, Héra décide de demander l'aide des autres dieux et parmi eux les enfants de Zeus pour punir le dieu volage. Ils projettent de ligoter Zeus pendant son sommeil avec des lanières de cuir pour l'empêcher de séduire les mortelles de la Terre, en tout cas, dans l'esprit d'Héra peut-être. De ce complot, participent les dieux Poséidon et Apollon et ajoute-on quelquefois Athéna[68],[69],[70]. Mais la Néréide Thétis envoie l'Hécatonchire Briarée, aux cent mains, ainsi que les hommes venus de Aigaion[71],[72] pour les en dissuader, ils sont plus forts que les dieux. Héra est ligotée par Zeus, tout comme Athéna, alors que Poséidon et Apollon sont envoyés travailler chez le roi Laomédon construire le mur de Troie[73],[70].

Héra est une seconde fois punie par son époux Zeus, dans une nouvelle scène de ménage divine. Héra, est toujours prête à nuire à Héraclès : aussi, lorsque les Grecs prennent la mer pour leur départ après avoir détrôné Laomédon et pillé sa ville Troie, elle enjoint le sommeil Hypnos d'endormir Zeus de façon à jeter des calamités sur son magnanime fils[74]. Et, sur la mer stérile, elle répand le vent tempétueux de Borée qui pousse Héraclès vers le Sud et l'île très peuplée de Cos[74],[75],[76],[77]. Zeus s'éveillant indigné de cette ruse, dans une colère terrible, disperse tous les dieux et cherche Hypnos pour le précipiter du haut du ciel, celui-ci est sauvé par l'intervention de la nuit, Nyx[74]. Zeus jette néanmoins du haut du ciel Héphaïstos, le fils d'Héra, et, quant à elle, le dieu des dieux la suspend avec une enclume à chaque cheville et des chaînes d'or solides aux mains sous le regard douloureux des autres dieux qui prudemment restent figés[75],[74],[76],[77]. Le passage est connu des anciens sous le nom de « châtiment d'Héra » et des critiques contemporains sous le nom de « pendaison d'Héra ». La recherche moderne interprète cet épisode comme une refonte d'une scène de punition mythologique, une relique d'une Titanomachie plus ancienne dans laquelle le mot « enclume » signifiait à l'origine « tonnerre »[78],[79]. Pour Michael J. Enright et Anthony J. Papalas, le « châtiment d'Héra » est un épisode de « justice cosmique »[80].

Héra, avec Aphrodite et Athéna, est l'une des trois déesses dont la querelle provoque la guerre de Troie : offensée tout comme Athéna par le jugement de Pâris, qui leur préfère Aphrodite en lui accordant la pomme d'or d'Éris, elle se montre une farouche ennemie des Troyens pendant la guerre de Troie et contribue au sac de la ville[81].

Lorsqu'elle se dispute avec Zeus pour savoir quel sexe connaît le plus de plaisir lors d'une relation sexuelle, elle accepte que le devin Tirésias, qui avait été femme puis homme, juge la querelle. Mais lorsque celui-ci donne raison à Zeus, elle se venge en le frappant de cécité.

Elle protège un certain nombre de héros dans les épreuves indispensables à leur qualification. Parmi ceux-ci, Jason qui l'a portée pour traverser un torrent et qui lui permet de se venger de Pélias qui lui a refusé les honneurs qui lui sont dus[82].

Sanctuaires et cultes

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Ruines du temple d'Héra (fi) à Délos.

Héra dispose de sanctuaires dans plusieurs cités du monde grec, dénommés Héraion. Ils occupent une place importante dans plusieurs localités à l'époque archaïque (776-480 av. J.-C.), ce qui donne l'impression que la déesse a eu une position majeure au moment de la formation des cités grecques. Elle est en particulier la divinité majeure de deux grandes cités des débuts de l'histoire grecque, Argos et Samos. Homère l'associe surtout à Argos, aussi à Mycènes et Sparte (Iliade, IV, 51 et sq.), bien qu'on ne lui connaisse pas de sanctuaire majeur dans ces deux dernières aux époques historiques. En tout cas son implantation semble plus forte dans le Péloponnèse, notamment en Argolide et dans la région de Corinthe (Pérachora). Elle a aussi un sanctuaire important sur l'île de Lesbos. Plusieurs fondations coloniales d'Italie lui accordent également une place de premier ordre[19],[7].

Plan du site de l'Héraion d'Argos : 1. Temple archaïque d'Héra ; 2. Portique nord ; 3. Portique nord-est ; 4. Bâtiment ouest ; 5. Temple classique d'Héra ; 6. Salle hypostyle ; 7. Portique sud ; 8. Escalier monumental ; 9. Bâtiment nord-ouest ; 10. Gymnase et portique inférieur hellénistiques ; 11. Thermes romains.

Héra est dite « d'Argos », Argeia, dès l’Iliade (par exemple IV, 8)[83],[84]. Son implantation en Argolide semble forte dès l'époque archaïque, quand elle dispose aussi de sanctuaires à sanctuaires Héra à Mycènes et à Tyrinthe. Les origines du sanctuaire d'Argos, situé en rase campagne dans la plaine voisinant la ville du même nom, sont difficiles à tracer : une terrasse monumentale est érigée au VIIIe siècle av. J.-C., peut-être à l'initiative de plusieurs communautés des environs qui en font un point de ralliement. Un temple périptère est ensuite érigé, et le site passe sous contrôle Argos après destruction Mycènes et Tyrinthe. Une reconstruction a lieu ensuite enfin d'en faire une symbole de la puissance d'Argos et de sa suprématie régionale. D'après ce qui a été retrouvé par les archéologues, son décor ne fait pas référence aux mythes d'Héra, mais à la naissance de Zeus, la Gigantomachie, la Guerre de Troie et les aventures du héros local Oreste[83],[85].

Les principales fêtes d'Héra d'Argos sont les Héraia ou Hekatombaia, le second nom faisant référence aux cent vaches sacrifiées durant leur rite majeur. Ce sacrifice est précédé d'une grande procession depuis la ville d'Argos, conduite par la grande prêtresse de la déesse montée sur un char tiré par des bovins, comprenant aussi des jeunes hommes portant le bouclier sacré de la déesse, qui lui aurait été dédié par Danaos, le fondateur légendaire d'Argos[86]. Le poète lyrique Pindare (Ve siècle av. J.-C.) évoque des processions et concours d'Héra d'Argos (Néméennes X, 21-22 ; Olympiques VII, 84)[87]. Euripide (Électre, 171-174) évoque un rituel argien durant lequel des jeunes filles (parthenos) se rendent au sanctuaire d'Héra[88]. Des tablettes de bronze du début du IVe siècle av. J.-C. mises au jour dans le temple d'Athéna d'Argos documentent les activités économiques de ce sanctuaire et de celui d'Héra, indiquant que cette dernière est une riche propriétaire possédant d'importants fonds sacrés, notamment des pâtures et des troupeaux[89]. À la fin du même siècle ou au début du suivant, les grandes fêtes et concours honorant Zeus de Némée, gérées par Argos, sont transférées à l'Héraion d'Argos et associées aux grandes fêtes de la déesse et leurs concours[90].

Il faut attendre la description de Pausanias à l'époque romaine (IIe siècle ap. J.-C.) pour avoir plus d'informations sur les cultes d'Héra à Argos, qui complètent des sources éparses plus anciennes. Il décrit le sanctuaire d'Héra d'Argos, dont l'entrée comprend des statues de ses grandes prêtresses (kleidouchoi, les « porte-clefs ») et sa grande statue de culte réalisée par Polyclète à l'époque classique. Celle-ci est jouxtée par une ancienne effigie en bois de poirier, prise de son sanctuaire de Tyrinthe et installée sur un pilier, et par une autre statue représentant sa fille Hébé, déesse de la jeunesse. Le temple comprend aussi la couche d'Héra[91], renvoyant à son rôle d'épouse de Zeus et de déesse du mariage[92]. Pausanias évoque deux autres cultes de la déesse à Argos : celui d’Anthéia « la fleurie », dans la ville basse, et celui d’Akraia « de la hauteur » ou « de l'éperon rocheux » dans la ville haute[93]. Cet auteur décrit la mythologie locale, qui veut qu'Héra soit née à Argos et ait eu pour nourrice les trois filles d'Astérion, le dieu-fleuve local[94],[95]. La version locale du mythe de l'union d'Héra avec Zeus indique que ce dernier aurait exercé sa séduction en prenant la forme d'un coucou, sur un lieu qui a pris le nom de colline du coucou, où se trouve un sanctuaire de Zeus. Le dieu est représenté sous la forme de cet oiseau sur la statue de culte de la déesse[86].

Pausanias évoque aussi un rituel ayant lieu dans une source de la ville voisine de Nauplie, une cérémonie secrète au cours de laquelle la déesse regagne sa virginité en se baignant, ce qui pourrait renvoyer au mythes et rites de séparation de la déesse avec Zeus. Des cérémonies secrètes à Héra sont également évoquées par d'autres auteurs, notamment Callimaque (Aitia, 4), mais il ne s'agit pas forcément de cultes à mystères comme cela a pu être proposé[96]. L'eau semble jouer un rôle dans des rites de purification associés à Héra d'Argos, dans le sanctuaire de laquelle des vases à eau (hydries) ont été mis au jour en grand nombre[94].

D'autres récits rapportent comment Héra a obtenu la souveraineté sur Argos face à Poséidon, à la suite de l'arbitrage du roi local Phoronée, aidé par les dieux-fleuves Inachos, Céphise et Astérion. Le perdant cherche à faire payer la cité qui l'a éconduit. Dans une version du récit, il provoque l'assèchement des sources de son territoire une partie de l'année, mais par amour pour la Danaïde Amymoné il lui crée une source pérenne à Lerne. Dans une autre version, rapportée par Pausanias (II, 22, 4) comme à Athènes il inonde la plaine d'Argos, jusqu'à ce que Héra ne parviennent à le dissuader de le faire[97],[98],[99],[100].

Plan du site de l'Héraion d'Argos. 1. Temple d'Héra, dit de Polycrate ; 2. Temple d'Héra, par Rhoikos ; 3. Temple monoptère ; 4. Temple archaïque de cent pieds (Hécatompédon) ; 5. Temple romain périptère ; 6. Temple corinthien ; 7. Autel archaïque ; 8. Bâtiment nord ; 9. Stoa du nord-ouest ; 10. Bâtiment ou temple sud ; 11. Stoa sud ; 12. Petits temples A, B, C, D, E ; 13. Rotonde ; 14. Trésors ; 15. Voie sacrée ; 16. Bâtiment hellénistique ; 17. Monument de Cicéros ; 18. Navire de Kolaios.

L'autre sanctuaire majeur d'Héra qui se développe à l'époque archaïque est celui situé sur l'île de Samos, sur un site marécageux en bord de mer. Son autel semble remonter au Xe siècle av. J.-C., et connaît plusieurs phases d'extension, jusqu'à atteindre une quarantaine de mètres de longueur aux époques tardives. Le sanctuaire est doté d'un temple de cent pieds de long, hécatompédon, traditionnellement daté des alentours de 800 av. J.-C., mais plus probablement construit au début du VIIe siècle av. J.-C. Il connaît des reconstructions vers 630 puis après 570, et enfin sous la tyrannie de Polycrate de Samos (538-522). Il est relié à la ville de Samos par une voie sacrée. Hérodote (III, 60) le considère comme le plus grand temple de son temps. Ses fouilles ont livré une grande quantité d'offrandes, notamment des objets provenant d’Égypte et de Mésopotamie, attestant de sa popularité et de la prospérité de Samos à l'époque archaïque[101],[102].

Plusieurs récits de fondation existent. Pausanias rapporte que ce sont les Argonautes qui l'auraient établi lors de leur passage sur l'île, avec la statue de culte d'Argos. Une autre légende fait du site le lieu de naissance de la déesse, à l'ombre d'un gattilier (lygos), qui se trouve au centre du sanctuaire[103],[104]. Une autre légende locale sert d'explication à la principale fête d'Héra de Samos, les Tonaia (les « liens »). Elle rapporte que des pirates cariens s'emparent de la statue de la déesse lors d'un raid sur le temple, mais que leur navire est immobilisé dès qu'ils la montent à bord. Ils décident alors de laisser la statue sur la plage avec des offrandes, et elle est récupérée par les gens de Samos, attachée au gattilier (d'où les « liens ») puis purifiée. La fête des Tonaia culmine dans un rite de purification de la statue d'Héra, qui a lieu sur la plage, et durant laquelle les participants portent des couronnes de gattilier et s'allongent sur des banquettes faites de branches de cet arbuste. Ce rite a pu être interprété comme renvoyant au cycle de la nature et à la fertilité, ou bien au mariage[86],[105],[106].

Plan du site de l'Héraion de Pérachora : 1. Cour ouest ; 2. Maison romaine ; 3. Structure à abside ; 4. Temple dorique ; 5. Autel ; 6. Stoa en L ; 7. Citerne à abside ; 8. Salles à manger ; 9. Canalisations ; 10. Bassin sacré ; 11. Temple d'Héra Liménia ; 12. Murs ; 13. Jetée moderne ; 14. Chapelle moderne ; 15. Sentier moderne.

Un sanctuaire archaïque important dédié à Héra s'est développé à Pérachora, situé au nord-ouest de la ville de Corinthe, à l'extrémité d'une péninsule donnant sur le golfe de Corinthe. Il est essentiellement connu par l'archéologie, car il est quasiment ignoré dans la littérature antique, qui rapporte à plusieurs reprises des cultes à Héra mais n'est pas précise sur leur localisation (il se pourrait que la déesse ait des lieux de culte à Corinthe même et sur l'Acrocorinthe). Il est probable que Pérachora soit lieu où est vénérée une Héra Akraia, « de la hauteur », évoquée notamment par Euripide et Strabon, épiclèse qui ferait référence au promontoire dominant le site. Les trouvailles épigraphiques locales comportent des dédicaces à deux aspects de la déesse : Leukolenos « aux bras blancs » et Limenia « du rivage », « du port ». La plus ancienne construction identifiée sur le site est un édifice absidial du VIIIe siècle av. J.-C. La phase suivante, du VIIe siècle av. J.-C., est peu documentée, puis autour de 525 est érigé un long temple dorique. Le site est remanié au IVe siècle av. J.-C. puis abandonné peu après. Les offrandes mises au jour sur le site renvoient au monde des femmes : figurines féminines en terre cuite, matériel de tissage. Les sources littéraires fournissent quelques indications sur les spécificités du culte local, notamment Hérodote (V, 92) qui mentionne une procession féminine en direction du sanctuaire et Strabon (VII, 6, 22) qui rapporte qu'on y trouvait un oracle de la déesse. D'autres traditions, notamment rapportées par Euripide (Scholie à Médée, v. 1378-1383) liées à Médée et ses fils qui auraient un culte à Corinthe (après avoir été mis à mort par leur mère) dans le sanctuaire d'Héra Akraia, même si on ne sait pas si ce culte avait lieu à Pérachora. Encore en lien avec les jeunes gens et leur initiation, Pausanias (II, 3, 7) rapporte que chaque année sept filles et sept garçons de familles nobles corinthiennes doivent être enfermés dans un sanctuaire de la déesse Héra Akraia[107],[108],[109].

Le sanctuaire panhellénique d'Olympie en Élide est dédié au dieu Zeus, et son épouse Héra y trouve sa place à ses côtés avec son propre temple. L'édifice semble érigé vers 600 av. J.-C., ce qui en ferait le plus ancien temple du site. Mais une date plus tardive, autour de 420, a aussi été proposée[110],[111]. La principale description du culte d'Héra à Olympie est donnée par Pausanias à l'époque romaine (V, 16, 1 à 20, 5). Le temple comprend une statue d'Héra trônant, placée devant une statue de Zeus casqué. L'édifice comprend aussi un petit lit, des statues d'autres divinités et d'autres objets luxueux[41]. Le culte de la déesse est géré par seize femmes mariées, qui organisent ses fêtes, les Héraia, qui ont lieu tous les quatre ans. Elles tissent une tunique, peplos, pour la déesse, qui lui est remise lors des festivités, et organisent des chœurs en l'honneur d'héroïnes locales, Physkoa et Hippodamie. Les concours qui ont lieu lors des Héraia d'Olympie sont des courses de jeunes filles non mariées, organisées en trois classes d'âge, qui courent sur une distance d'1/6e du stade utilisé par les hommes. Leur récompense est une couronne de laurier, une part de vache du sacrifice destiné à Héra, et la possibilité de laisser leur portrait avec une inscription dans le sanctuaire. Ces célébrations ont sans doute plus un caractère local que panhellénique, à la différence des fêtes de Zeus d'Olympie[112],[113].

L'Héraion de Platées, en Béotie, est situé sur les pentes du mont Cithéron. L'ancienneté du sanctuaire est difficile à estimer. Un grand temple de cent pieds (hécatompédon) s'y trouve à l'époque classique, construit par les Thébains après la destruction de Platées en 427. Y est adjointe une hôtellerie. Cette reconstruction a probablement des visées politiques, pour faciliter l'intégration de Platées dans la confédération béotienne que dirigent alors Thèbes[114]. La déesse y est présente sous deux aspects renvoyant au cycle de la féminité en lien avec la mariage : Nympheuomene « fiancée conduite au mariage » et Teleia l'« accomplie », qui dispose d'une grande statue sculptée par Praxitèle. La principale fête de ce sanctuaire, les Daidala, renvoie à son statut d'épouse de Zeus et à la thématique de leur séparation. Il est surtout documentée pour l'époque impériale par Plutarque transmis par Eusèbe de Césarée et par Pausanias (IX, 2, 5 à 3, 4). Plutarque rapporte un récit selon lequel Héra est élevée dans sa jeunesse sur l'île d'Eubée, enlevée par Zeus, et leur première union a lieu à l'abri des regards dans une grotte du mont Cithéron. Le rituel des Daidala est justifié par une crise dans le couple : Héra est partie pour une raison indéterminée, et se retire dans un lieu à l'écart, au mont Cithéron selon Plutarque, en Eubée selon Pausanias. Zeus doit alors élaborer un stratagème pour la faire revenir, qui a lieu à Platées et consiste en feindre son mariage avec une autre femme afin de susciter la jalousie de son épouse et de la faire revenir. Les versions de Plutarque et de Pausanias diffèrent mais dans tous les cas il s'agit de se servir d'une statue de bois pour représenter la fausse mariée. Une fois qu'Héra se rend compte de la duperie, les époux se réconcilient, la fausse mariée devant être détruite pour cela. Pausanias décrit le rituel, distinguant des Petites Daidala qui ont lieu tous les six ans et des Grandes Daidala qui ont lieu tous les 59 ans. Des statues de bois, appelées daidala, sont confectionnées et conduites en procession vers le lieu de sacrifice, un autel érigé au sommet du mont Cithéron, vers lequel se dirigent aussi Zeus et Héra sur leurs chars nuptiaux. Les statues sont brûlées en même temps que les victimes, de taureaux pour Zeus et des vaches pour Héra. Ce rituel mêle divers aspects : une fête du feu et des sommets, la fécondité et le cycle des saisons, un mariage sacré, aussi un sacrifice expiatoire, propitiatoire ou juratoire[115],[116].

Le culte d'Héra est implanté en Italie quand les colons grecs y fondent plusieurs cités à l'époque archaïque. Dès les débuts, la déesse est dotée d'importants sanctuaires, notamment dans les cités achéennes de Crotone, Métaponte et Poseidonia (Paestum). Elle est aussi vénérée à Sybaris, à Cumes, à Élée, à Géla, à Léontinoi et à Sélinonte (le temple E). Son culte sert à marquer le territoire colonisé. Cela pourrait avoir un lien avec le rôle souverain de la déesse, bien que les offrandes qui y ont été mises au jour renvoient surtout à la sphère du mariage, d'autres aussi à un possible rôle martial (elle a l'épiclèse Hoplosmia « armée », à Crotone et à Poseidonia elle reçoit des offrandes d'armures et de boucliers en terre cuite) et dans la navigation et les échanges (des modèles de bateaux). Plusieurs sanctuaires d'Héra sont situés en dehors des espaces urbains. C'est le cas de celui du cap Lakinion (actuel Colona) à Crotone, dédié à Héra Lakinia, un des plus importants sanctuaires de l'Italie méridionale, qui reçoit de riches offrandes dès ses débuts, sert de lieu de réunion aux ligues achéennes et italiotes à l'époque classique et sert de lieu d'asile. Un autre sanctuaire d'Héra est fondé sur le territoire de Crotone, sur le site de Vigna Nuova, près de la ville. Poseidonia possède également deux sanctuaires d'Héra : dans le centre urbain, doté de deux grands temples, un érigé au VIe siècle av. J.-C. et un autre au siècle suivant ; dans son arrière-pays au nord de la ville, sur le site de Foce del Sele, dont le fondateur légendaire est Jason (selon Strabon, VI, 1, 1). Sur ce dernier site ont été mis au jour des métopes provenant du premier état du temple (v. 560)[117],[118].

Postérité et réceptions

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Culture contemporaine

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Honor Blackman interprétant Héra dans Jason et les Argonautes (1963).

Héra est l’un des personnages principaux du film Jason et les Argonautes sorti en 1963. La déesse, incarnée par Honor Blackman, y occupe une place centrale, intervenant à plusieurs reprises afin d'aider Jason dans sa quête de la Toison d'or[119].

Dans Xena, la guerrière, Héra est l'ennemi de Xena et Gabrielle dans le dernier épisode de la saison 5.

Dans le manga One Piece d'Eichiro Oda, elle est un petit nuage qui accompagne Big Mom et est le compagnon du soleil Prométhée étant donné qu'elle remplace Zeus.

Héra est l'une des 1 038 femmes dont le nom figure sur le socle de l'œuvre contemporaine The Dinner Party de Judy Chicago. Elle y est associée à la Déesse de la fertilité, deuxième convive de l'aile I de la table[120].

En 2016, le rappeur parisien Georgio sort un album intitulée Héra, dans lequel se trouve un single du même nom. Une réédition intitulée Ἥρα, le nom en grec ancien de la déesse, sort l’année suivante.

Notes et références

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  1. Pierre Lévêque, « Bilan des travaux. La personnalité d’Héra », dans de La Genière 1997, § 5 et n. 1.
  2. Franz Rolf Schröder, « Hera », Gymnasium, 63 (1956).
  3. a b c et d José L. García Ramón, « Hera and Hero: Reconstructing Lexicon and God-names », in David M. Goldstein, Stephanie W Jamison, Brent Vine (Hg.), Proceedings of the 27th Annual UCLA Indo-European Conference, UCLA Proceedings 27, 2017. 272 pages.
  4. Burkert 2011, p. 186-187 et n. 98.
  5. a b c et d Motte et Pirenne-Delforge 2012, p. 662.
  6. Pierre Lévêque, « Bilan des travaux. La personnalité d’Héra », dans de La Genière 1997, § 5-9.
  7. a b c et d Larson 2007, p. 29.
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  9. O'Brien 1993.
  10. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 46 et sq.
  11. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 106.
  12. Jean-Pierre Vernant, Mythe et société en Grèce ancienne, Paris, F. Maspéro, , « Le mariage », p. 77-78
  13. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 50-51.
  14. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 51-52.
  15. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 36 et n. 53.
  16. a b et c Motte et Pirenne-Delforge 2012, p. 661.
  17. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 47-49.
  18. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 199-205.
  19. a b c d e et f Graf 1997, col. 358.
  20. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 46-47.
  21. a et b Detienne 1981, p. 67.
  22. Aliki Kauffmann Samaras, « La beauté d’Héra : de l’iconographie à l’archéologie », dans de La Genière 1997, §41.
  23. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 105-106.
  24. a et b Burkert 2011, p. 189.
  25. Larson 2007, p. 38-39.
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  27. Burkert 2011, p. 190-192.
  28. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 107-109.
  29. Pirenne-Delforge et Pironti 2009, § 32.
  30. Gantz 2004, p. 114-115.
  31. a et b Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 53-57 et 247-250.
  32. Burkert 2011, p. 298.
  33. Burkert 2011, p. 192.
  34. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 95-96.
  35. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 70-71.
  36. Burkert 2011, p. 189-190.
  37. Pirenne-Delforge et Pironti 2016, p. 206-209.
  38. Burkert 2011, p. 187.
  39. François de Polignac, « Héra, le navire et la demeure : offrandes, divinité et société en Grèce archaïque », dans de La Genière 1997, p. 113-122.
  40. Burkert 2011, p. 187-188.
  41. a et b Larson 2007, p. 36.
  42. Philip Brize, « Offrandes de l’époque géométrique et archaïque à l’Héraion de Samos », dans de La Genière 1997, § 53.
  43. Pierre Lévêque, « Bilan des travaux. La personnalité d’Héra », dans de La Genière 1997, § 22.
  44. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 59.
  45. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 453-454.
  46. Théogonie, 459-460.
  47. (grc) Apollodore, Bibliothèque, p. I, 2, 1.
  48. Bonnafé 1993, p. 85.
  49. Théogonie, 921.
  50. Jean Haudry, La religion cosmique des Indo-européens, Archè, 1986, p. 101 et suiv.
  51. Théogonie, 922-923.
  52. Théogonie (927-929).
  53. Iliade, I, 578 ; XIV, 338 ; XVIII, 396 ; XXI, 332 et Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne], VIII, 312.
  54. Cicéron, De natura deorum [détail des éditions] [lire en ligne], III, 22.
  55. Iliade, XIV, 295-296.
  56. Scholie au vers I, 609 de l'Iliade ; cité par Gantz, p. 57.
  57. Scholie aux vers XV, 295-296 de l'Iliade ; Gantz, p. 57.
  58. Scholie à Théocrite, XV, 64 ; voir aussi Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], II, 38.
  59. Fernand Robert, Zeus et Héra sur le Gargaros, Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Année 1941, 85-4 pp. 293-297.
  60. a et b Gantz, p. 61.
  61. Pindare, Odes [détail des éditions] (lire en ligne), Néméennes, I, 33-72.
  62. Catalogue des femmes [détail des éditions], fr. 126 MW.
  63. Euripide, Héraclès, Budé Belles-Lettres, 1976, Paris, 868-873.
  64. (Chant V, vers 390).
  65. L. Kahn, Hermès passe ou les ambiguïtés de la communication, Maspero, 1978, p. 153.
  66. Pindare, Pythiques, II, 27-48.
  67. Scolie de l'Iliade (ΣAB Il 14.295).
  68. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], I, 396-406.
  69. Scholie sur les Olympiques de Pindare, VIII, 41b. Voir (grc) Drachmann, Scholia vetera in Pindari carmina, t. 1, Leipzig, In aedibus B.G. TeubneriSum, (lire en ligne), p. 246.
  70. a et b Scholie sur l'Iliade d'Homère, Chant I, 312 (Codex 2079 Paris) citant la compilateur Didyme ou si ce n'est le grammairien Didymus Chalcenterus ? Voir (grc) John Antony Cramer, Anecdota graeca e codd. manuscriptis bibliothecae regiae Parisiensis, t. 3, Oxford, Université d'Oxford, , env. 532 (lire en ligne), p. 5 (4).
  71. Αἰγαίων / Aígaíôn = mer Égée (?).
  72. Scholie de Tzétzès à propos de Lycophron, 34. Voir (grc) Christian Gottfried Müller, Ισαακιου και Ιωαννου του τζετζου Σχολια εις Λυκοφρονα [« Isaac et Jean Tzétzès Scholies sur Lycophron »], t. 1, Leipzig, Sumtibus F.C.G. Vogelii,‎ , 1169 p. (lire en ligne), p. 326-330 (411-417).
  73. Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], XXI, 435-460.
  74. a b c et d Iliade, XIV, 250-259.
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  80. (en) Michael J. Enright, Anthony J. Papalas, The Cosmic Justice of Hanging Hera, Syllecta Classica, University of Iowa, Department of Classics, Volume 13, 2002, pp. 19-33, 10.1353/syl.2002.0002.
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  82. Jean Haudry, Les origines de la légende argonautique, etudesindoeuropeennes.fr, 2015, p.8.
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Bibliographie

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Religion et mythologie grecques

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  • Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presses universitaires de France, , 15e éd. (1re éd. 1951)
  • Timothy Gantz, Mythes de la Grèce archaïque, Belin, (ISBN 978-2-7011-3067-5)
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  • Walter Burkert (trad. Pierre Bonnechere), La Religion grecque à l'époque archaïque et classique, Paris, Picard, (1re éd. 1977), p. 186-192.
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  • (de) Gunther Martin, « Hera », dans Maria Moog-Grünewald (dir.), Mythenrezeption: Die antike Mythologie in Literatur, Musik und Kunst von den Anfängen bis zur Gegenwart, Stuttgart, J. B. Metzler, coll. « Der Neue Pauly. Supplemente » (no 5), , p. 322-324
  • (en) André Motte et Vinciane Pirenne-Delforge, « Hera », dans Simon Hornblower, Antony Spawforth et Esther Eidinow (dir.), The Oxford Classical Dictionary, Oxford, Oxford University Press, , 4e éd., p. 661-662.

Études sur Héra

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  • (de) Walter Pötscher, Hera. Eine Strukturanalyse im Vergleich mit Athena, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt 1987, (ISBN 3-534-03131-8).
  • Juliette de La Genière (dir.), Héra : Images, espaces, cultes, Naples, Publications du Centre Jean Bérard, (lire en ligne).
  • Vinciane Pirenne-Delforge et Gabriella Pironti, « La féminité des déesses à l’épreuve des épiclèses : le cas d’Héra », dans Lydie Bodiou et Véronique Mehl (dir.), La religion des femmes en Grèce ancienne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne), p. 95-109
  • Vinciane Pirenne-Delforge et Gabriella Pironti, L'Héra de Zeus : Ennemie intime, épouse définitive, Paris, Les Belles Lettres,

Articles connexes

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Liens externes

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