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Abbaye Saint-Pierre de Maillezais

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Cathédrale Saint-Pierre de Maillezais
Image illustrative de l’article Abbaye Saint-Pierre de Maillezais
Présentation
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattachement Diocèse de Maillezais
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XVe siècle
Style dominant Gothique
Protection Logo monument historique Classée MH (1924)[1]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Département Vendée
Ville Maillezais
Coordonnées 46° 22′ 24″ nord, 0° 44′ 51″ ouest

Carte

La cathédrale Saint-Pierre de Maillezais est une ancienne église abbatiale, convertie en 1317 en cathédrale, située à Maillezais, dans le département de la Vendée. Elle demeure le siège de l'évêché de Maillezais jusqu'en 1648, date à laquelle le siège épiscopal est transféré dans la cathédrale Saint-Barthélémy-du-Grand-Temple, à La Rochelle. Depuis 2009, elle est le siège des évêques titulaires de Maillezais.

Les premières constructions datent du Xe siècle, puis la cathédrale achevée vers le XVe siècle est laissée à l'abandon. Ensuite l'ancienne cathédrale est vendue comme bien national durant la Révolution pour servir de carrière de pierre. Les ruines encore visibles sont le réfectoire, le dortoir, la cuisine, la cave à sel, les remparts avec tourelles, ainsi que le côté nord de la cathédrale (clocher, nef et transept). Un logis construit vers la fin du XIXe siècle est visible à l'emplacement de l'ancien palais épiscopal.

L'ancienne abbaye Saint-Pierre (vestiges de l'abbaye) fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [1]. Elle est la propriété du conseil départemental de la Vendée.

Histoire de l'abbaye

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Au Xe siècle, l'île de Maillezais est un milieu sauvage, où le duc d'Aquitaine possède un refuge de chasse[2]. Le récit fait en 1060 par le moine Pierre indique qu'au cours d'une chasse, la femme du comte Guillaume Fier-à-Bras, Emma de Blois, découvre dans l'île de Maillezais les ruines d'une chapelle[2] Saint-Hilaire et décide d'y fonder un monastère vers 976.

Évolution du statut

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L'église est consacrée en 989 par Gombaud de Gascogne, archevêque de Bordeaux. Elle est située à Saint-Pierre-le-Vieux, à deux kilomètres de l'abbaye actuelle[3]. C'est l'abbé Gausbert, cousin de la comtesse Emma, qui amène les treize moines de Saint-Julien de Tours qui s'y installent. D'abord sous l'obédience de Saint-Julien de Tours, l'abbaye passe à Saint-Cyprien de Poitiers.

En 1057, elle est réunie à Cluny par le pape Étienne IX.

Vers l'an 1000, l'abbé Théodolin se fait donner toute l'île sous réserve de construire une nouvelle abbaye à la place du château, la place forte des ducs d'Aquitaine. Et en 1010, Saint-Pierre-le-Vieux est transféré à Saint-Pierre de Maillezais.

Dès lors, les souverains de ce duché se firent couronner et ensevelir à l'abbaye de Maillezais. Guillaume le Grand, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, y décède en 1030. Il fut inhumé dans le cloître. Ses fils Guillaume et Eudes, et l'évêque de Poitiers Gislebert choisirent aussi de se faire inhumer à Maillezais.

L'abbaye s'enrichit de nombreuses donations et, en 1197, le pape Célestin III confirme à Maillezais plus d'une cinquantaine d'églises et de nombreux domaines dans le Marais Poitevin. Elle était devenue l'abbaye bénédictine la plus riche du Poitou.

Elle a participé aux premiers assèchements du Marais poitevin au XIe siècle. Dans une charte de 1217 Pierre de Volvire permet à la coalition des abbayes de Saint-Michel, de l'Absie, de Saint-Maixent, de Maillezais et de Nieul de creuser un canal pour dessécher les marais du Langon et de Vouillé. Il a été appelé "canal des Cinq-Abbés", un nom évocateur de ce contexte.

En 1225 une guerre déclenchée par Geoffroy de Lusignan détruit une partie de la cathédrale. Mais pour se repentir, il aide à la restructuration des trois dernières travées de la nef[4].

Elle fut le siège de l'évêché de Maillezais de 1317 à 1648, jusqu'à son transfert à La Rochelle. Geoffroy Pouvreau en fut le premier évêque et Geoffroy de Madaillan d'Estissac fut aussi élu évêque de Maillezais.

C'est en 1518 que Geoffroy de Madaillan d'Estissac devient abbé, grâce au roi François Ier. C'est un érudit qui accorde sa protection à François Rabelais, alors étudiant chez les cordeliers de Fontenay le Comte. Rabelais devient secrétaire du Père Abbé, précepteur de ses neveux, et séjourne à Maillezais durant quatorze ans. Geoffroy d'Estissac fait reconstruire le chœur à partir de 1536[5].

Guerres, pillages et destructions

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Geoffroy la Grand Dent (personnage littéraire inspiré de Geoffroy II de Lusignan), incendiant l'abbaye de Maillezais, enluminure réalisée pour un manuscrit de l'Histoire de Mélusine de Coudrette (fin XVe siècle).

Elle est ravagée par un incendie en 1082.

Le seigneur de Vouvant, Geoffroy II de Lusignan, lui cause aussi des dommages au XIIIe siècle (épisode repris et romancé dans les romans de Mélusine de Jean d'Arras et de Coudrette)[6].

Durant les guerres de religion, elle est pillée une première fois en 1562.

Henri de Navarre la fait fortifier et donne son commandement à Châtillon d'Availles qui repousse un assaut en 1587, mais les explosions durant le combat causent la ruine de l'église.

Agrippa d'Aubigné fut nommé gouverneur de Maillezais par Henri IV en 1589, et continue à fortifier le site à l'aide de matériaux prélevés sur le cloître et l'abbatiale[7]. Il va en avoir la garde pendant trente ans, durant lesquels les moines seraient revenus et se seraient réunis dans l'ancien réfectoire.

Le pape Urbain VIII, dans la bulle qu'il accorde en 1629 à Henri de Béthune, lui recommande la remise en état de la maison épiscopale, mais le siège épiscopal est transféré à La Rochelle en 1648 après une tentative vers Fontenay-le-Comte qui échoue.

Jacques Destorage (enquête en 1785 auprès d'anciens habitants du bourg par Prézeau) dit se souvenir d'une cathédrale encore couverte de sa charpente en 1720-1725[7].

Perte de fonction religieuse

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Elle est abandonnée en 1666.

Elle est vendue comme bien national en 1791. C'est au XIXe siècle qu'elle va être systématiquement détruite par un marchand de matériaux[5]. En 1840, elle revient à des personnes qui décident de maintenir en état ses vestiges.

Elle est achetée par Edgar Bourloton dans les années 1870.

Liste des abbés de 990 à 1317

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  • 990-1000 : Gausbert.
  • 1000-1045 : Théodelin.
  • 1045-1060 : Humbert.
  • 1060-1074 : Goderan.
  • 1075-1082 : Drogon.
  • 1082-1100 : Geoffroy Ier.
  • 1100-1117 : Pierre.
  • 1117-1130 : Thibaut.
  • 1130-1151 : François.
  • 1151-1171 : Gaudin.
  • 1171-1174 : Guillaume Ier.
  • 1174-1195 : Guillaume II de Reyssia.
  • 1195-1207 : Clément.
  • 1207-1215 : Étienne.
  • 1216-1225 : Clément, à nouveau.
  • 1225-1232 : Guillaume III le Fort.
  • 1232-1240 : Renaud.
  • 1240-1275 : Guillaume IV.
  • 1275-1280 : Raoul.
  • ?
  • 1309-1317 : Geoffroy Pouvreau ; il devient le premier évêque du diocèse de Maillezais le 13 août 1317[8],[9].

Architecture de l'abbaye

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La cathédrale sous la neige.

Acquise par Poëy d'Avant, ce qui reste de l'abbaye est transformé en logis troubadour.

Les vestiges sont classés monument historique en 1924 et plusieurs campagnes de fouilles sont effectuées. L'abbaye obtient en 1964 le troisième prix au concours de Chefs-d'œuvre en péril.

L'abbaye est construite sur un promontoire qui dominait l'ancien golfe du Poitou.

L’église abbatiale

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L'église romane du XIe siècle a été modifiée et la nef à sept travées présente des collatéraux couverts de voûtes d'arêtes. Le chœur, qui avait été déclaré « bâti au XVe siècle » et « admirable », a totalement disparu. La partie orientale a totalement été reconstruite en style gothique. On note des séries de trilobes et des arcs très aigus.

L'église abbatiale a été bâtie en style roman vers 1005 sous Théodelin, reconstruite en partie sous Goderan après l'incendie de 1082. Elle a été élevée en cathédrale le , et à cette occasion elle a été reconstruite en style gothique et rehaussée pour marquer le côté « cathédrale »[10], de style gothique angevin dénué de détails flamboyants, pour que le style s'accorde avec les parties romanes occidentales qui ont été conservées.

La cathédrale possédait sept clochers[11], sans doute dotés de flèches, dont deux se trouvaient en haut de chaque tour du massif occidental, un à la croisée du transept, et les quatre autres sans doute à chaque angle des façades Nord et Sud des transepts.

A la Renaissance, le nouvel évêque, Geoffroy d'Estissac, fait construire un nouveau chœur à partir de 1534[10].

De la grande cathédrale, il ne reste actuellement qu'une partie du massif occidental dont les deux tours-clochers, le mur du collatéral Nord, le transept Nord avec ses baies gothiques béantes, et les bases d'une partie de l'absidiole orientée nord[12].

Les bâtiments conventuels

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Le cloître situé au sud a été retrouvé lors des fouilles.

L'hôtellerie forme le côté ouest du cloître et se trouve relativement conservée, elle daterait du début du XIVe siècle ou d'avant.


Il a été estimé[évasif] que la cathédrale pouvait mesurer 105 mètres de long, 33 mètres de large et surtout elle culminait[Quoi ?] à 60 m de haut[13].

Actuellement les ruines ne font plus que 25 mètres de hauteur.

Le Conseil général de la Vendée rachète l'abbaye de Maillezais en 1996. Débutent alors d'importantes campagnes de fouilles, travaux de restauration et un programme d'animations et de spectacles sur le site.

Des travaux ont eu lieu à l’abbaye entre et . Ils portent sur l'hôtellerie (restauration de la maçonnerie et des ouvertures, mise en place de chéneaux), le cellier (étanchéité) ainsi que le pont d’accès. Les travaux ont permis de réaliser des découvertes de restes archéologiques.

Évocation littéraire

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L'abbaye aurait été bâtie par la fée Mélusine. Dans le Roman de Mélusine de Jean d'Arras, un des fils de Mélusine, Fromont, y est moine. Plus tard, un des frères de ce dernier, Geoffroy à la Grand Dent incendie l'abbaye[14].

Références

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  1. a et b « Ancienne abbaye Saint-Pierre », notice no PA00110162, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a et b Treffort et Tranchant 2005, « La légende de fondation de Maillezais », Édina Bozôky.
  3. « maillezais histoire », sur balade-en-maraispoitevin.chez-alice.fr (consulté le )
  4. « maillezais, arrivée sur les ruines », sur balade-en-maraispoitevin.chez-alice.fr (consulté le )
  5. a et b Yves Blomme, Poitou gothique, éditions Picard, 1993 (ISBN 2-7084-0439-3)
  6. Treffort et Tranchant 2005, « Maillezais, un lieu de mémoire dans les romans français de Mélusine », Michelle Szkilnik.
  7. a et b Jocelyn Martineau, « Maillezais, deux cents ans d'archéologie d'une abbaye fortifiée », dans L'abbaye de Maillezais : Des moines du marais aux soldats huguenots, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-2305-0, lire en ligne), p. 445–459
  8. Max Martin, « Les anciens évêques de Maillezais. Geoffroy Pouvreau, premier évêque », dans Revue du Bas-Poitou, 1923, p. 172-178.
  9. Robert Favreau, « Les premiers évêques de Maillezais », dans Bulletin de la Société des antiquaires de l'ouest et des musées de Poitiers, 1997, vol. 11, n° 1, p. 41-46.
  10. a et b « l'abbatiale cathédrale de Maillezais », sur Sites culturels du département de la Vendée (consulté le )
  11. « Septième centenaire de la création du diocèse de Maillezais. », sur Amis de la Cathédrale de Luçon., (consulté le )
  12. « maillezais, description des ruines », sur balade-en-maraispoitevin.chez-alice.fr (consulté le )
  13. Aline Gadin, « Mille ans d'histoire pour l'abbaye de Maillezais », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  14. René Alleau, Guide de la France mystérieuse, Tchou, éditions Princesses, coll. « Les Guides noirs », , 1083 p., p. 543

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Bibliographie

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Par ordre chronologique de publication :

  • Charles Arnauld, Histoire de Maillezais depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Niort/Paris, Robin e Cie libraires-éditeurs/Dumoulin libraire, (lire en ligne)
  • Abbé Migne, Encyclopédie théologique ou nouvelle série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse , tome 9, 1851.
  • Abbé Lacurie, Histoire de l'Abbaye de Maillezais depuis sa fondation jusqu'à nos jours, suivie de pièces justificatives la plupart inédites, Fontenay-Le-Comte, Edm. Fillon, (lire en ligne)
  • Louis Halphen, « L'histoire de Maillezais du moine Pierre », Revue historique, t. 99,‎ , p. 290-297 (lire en ligne)
  • René Crozet, « Maillezais. Église abbatiale Saint-Pierre », dans Congrès archéologique de France. 114e session. La Rochelle. 1956, Paris, Société française d'archéologie, , p. 80-92
  • Louis Delhommeau, Notes et documents pour servir à l'histoire de l'abbaye Saint-Pierre de Maillezais, au diocèse de Luçon (Vendée), depuis sa fondation v. CMLXXVI jusqu'à son érection en évêché par le pape Jean XXII (XIII août MCCCXVII), Luçon, Louis Delhommeau, , XV-141 p.
  • Louis Delhommeau, Notes et documents pour servir à l'histoire de l'évêché de Maillezais, 1317-1648 (1666), Luçon, Louis Delhommeau, , 282 p.
  • Michel Dillange, Vendée romane, Bas-Poitou roman, p. 37-48, Éditions Zodiaque (collection « la nuit des temps » no 44), La Pierre-qui-Vire, 1976
  • Yves Blomme, « Maillezais. Ancienne abbaye Saint-Pierre », dans Poitou gothique, Paris, Picard éditeur, coll. « Les monuments de la France gothique », , 384 p. (ISBN 978-2-7084-0439-7), p. 192-201
  • Marie-Thérèse Camus et Yves Blomme, « L'abbatiale Saint-Pierre de Maillezais », dans Congrès archéologique de France. 151e session. Vendée. 1993, Paris, Société française d'archéologie, , p. 161-182
  • Richard Levesque, « Abbaye Saint-Pierre de Maillezais : l'œuvre de la Renaissance' », dans Congrès archéologique de France. 151e session. Vendée. 1993, Paris, Société française d'archéologie, , p. 183-189
  • Georges Pon, Yves Chauvin, La Fondation de l'abbaye de Maillezais, Récit du moine Pierre, 2001, 332 p. publié par le Centre Vendéen de recherches historiques.
  • Cécile Treffort (dir.) et Mathias Tranchant (dir.), L'Abbaye de Maillezais : Des moines du marais aux soldats huguenots, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 481 p. (ISBN 2-86847-882-4, DOI 10.4000/books.pur.18500, lire en ligne)
  • Alain Castet (dir.), Vendée - Luçon, Maillezais, Saint-Laurent-sur-Sèvre - La grâce d'une cathédrale, éd. Place des Victoires, 2017.

Articles connexes

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Liens externes

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