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Accident d'un Tupolev Tu-154 russe en 2016

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Accident d'un Tupolev Tu-154 en Mer Noire
RA-85572, le Tupolev Tu-154 qui s'est écrasé, ici en mai 2016.
RA-85572, le Tupolev Tu-154 qui s'est écrasé, ici en mai 2016.
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeImpact sans perte de contrôle
CausesErreur de pilotage, désorientation spatiale
SiteMer Noire, Russie
Coordonnées 43° 25′ 30″ nord, 39° 50′ 13″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilTupolev Tu-154
CompagnieForces armées de la fédération de Russie
No  d'identificationRA-85572
Lieu d'origineAéroport international de Sotchi
Lieu de destinationBase aérienne de Hmeimim (Syrie)
PhaseMontée
Passagers84
Équipage8
Morts92
Survivants0

Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
(Voir situation sur carte : Russie européenne)
Accident d'un Tupolev Tu-154 en Mer Noire
Géolocalisation sur la carte : kraï de Krasnodar
(Voir situation sur carte : kraï de Krasnodar)
Accident d'un Tupolev Tu-154 en Mer Noire

L'accident d'un Tupolev Tu-154 de la Force aérienne russe est survenu le en mer Noire, à six kilomètres au sud-ouest d'Adler[1],[2].

RA-85572, l'appareil impliqué dans l'accident, ici en 1996, alors en service pour Aeroflot.

Déroulement

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Parti de l'aéroport Chkalovsky, près de Moscou, le Tupolev Tu-154[3], mis en service en 1983[4] et immatriculé RA-85572, fait escale à l'aéroport international de Sotchi pour se ravitailler, puis s'abîme en mer peu après. Il devait rallier la base aérienne de Hmeimim, près de Lattaquié, en Syrie.

Se trouvent à bord 92 personnes, dont huit membres d'équipage, huit militaires, neuf journalistes, 64 membres du chœur Alexandrov (un des ensembles vocaux se produisant hors de Russie sous le nom de « Chœurs de l'Armée rouge ») — dont son chef et directeur artistique, Valéry Khalilov[5] —, deux responsables civils — dont le directeur du département de la culture du ministère de la Défense de la fédération de Russie, Anton Goubankov — et Elizaveta Glinka, connue en tant que « docteur Lisa » (Доктор Лиза), directrice exécutive de l'organisation humanitaire russe Spraviédlivaïa pomochtch (Справедливая помощь), ce qui peut se traduire en français par « Aide (ou assistance) équitable (ou juste) ». Deux des victimes sont arméniennes[6]. Les contrôleurs aériens perdent le contact avec l'avion à 5 h 27 UTC, soit deux minutes après le décollage.

Organisation des secours

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À la suite de la perte de contact avec l'avion, le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou lance immédiatement une opération de sauvetage en envoyant sur le lieu du crash sept navires de guerre et un hélicoptère. Peu après, dans la même journée, ce sont plus de 3 000 personnes et 45 bateaux qui sont déployés dans une zone de 10,5 kilomètres carrés pour repêcher les corps des victimes. À cela s'ajoutent sept avions, douze hélicoptères et vingt drones qui inspectent une zone de 10 kilomètres de rayon[7] à la recherche des débris.

Les débris de l'avion sont retrouvés jusqu'à un mille marin du littoral, à une profondeur de l'ordre de 25 à 30 mètres[8]. Un des deux enregistreurs de vol est également retrouvé le [9]. Le second est retrouvé le , ainsi que des restes des victimes et de nombreux morceaux et débris de l'appareil[10].

Enquête technique

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À l'occasion d'une communication faite le le ministre russe des transports évoque un « fonctionnement technique anormal » de l'appareil et annonce la création d'une commission d'enquête spéciale. Par ailleurs un responsable de l'armée russe explique qu'un examen des boîtes noires montre qu'il n'y a pas eu d'explosion à bord mais n'exclut pas entièrement l'hypothèse d'un attentat[11].

Par ailleurs la Russie décide d'interdire de vol tous les Tu-154, dans l'attente des résultats de l'enquête.[réf. nécessaire]

Le , les deux boîtes noires de l'avion sont localisées. Selon les médias russes, lors d'une analyse préliminaire des données recueillies par celles-ci, on apprend qu'il volait à une vitesse comprise entre 260 et 270 km/h et à une altitude de 250 mètres. Le vol n'a duré que 70 secondes et l'accident s'est déroulé en seulement 10 secondes[12],[13], ce qui expliquerait pourquoi la seule phrase entendue à bord concernant le crash soit « Commandant, nous tombons ! »[14],[15]. Selon certains témoins au sol, l'avion était dans une situation anormale, avec le nez fortement cabré[16], ce que certains ont pensé être la conséquence d'une surcharge ou de la mauvaise répartition du poids des passagers à bord[17],[18]. D'autres auraient affirmé que les volets de l'avion ne se seraient pas escamoté de la même manière de chaque côté de l'avion, ce qui aurait créé une portance supérieure d'un côté par rapport à l'autre et aurait fini par faire basculer l'avion[18],[19],[20],[21]. Cette version est toutefois très contestée par les experts en aéronautique s'étant penché sur la question[18].

Le , les corps de 18 personnes sont retrouvés dans la Mer Noire[22]. Le , la bande d'un troisième enregistreur, qui sauvegarde les données des deux autres, est également retrouvée[23]. Ce jour-là, le service de sécurité des vols du Ministère de la Défense russe annonce qu'une analyse préliminaire des données en provenance du CVR n'indique la présence d'aucune explosion à bord[24].

Le , l'Interstate Aviation Committee, l'autorité civile dans les enquêtes d'accidents d'avions, annonce que son représentant participera à l'enquête[25]. Le , Interfax rapporte que, pendant la recherche sous-marine des débris du Tu-154, des restes d'un bombardier Douglas A-20 Havoc/DB-7 Boston ont également été retrouvés. Cet avion avait été livré sous les directives du prêt-bail mis en place par les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et l'avion s'était écrasé le [26].

Le , le quotidien économique russe Kommersant annonce que toutes les preuves désignent le pilote, le major Roman Volkov, comme responsable de l'accident. Il aurait été victime de désorientation spatiale. L'analyse des données de vol suggèrent que le pilote aurait « perdu ses repères et ignoré ses instruments, croyant alors que l'avion était dans un angle de montée trop important ». La fatigue semblerait avoir été un facteur aggravant du phénomène : les experts annoncent en effet qu'il n'était déjà pas en pleine forme lorsqu'il était au sol et avait même eu du mal à s'aligner sur la bonne piste pour effectuer son décollage[27],[28].

Le président Vladimir Poutine décrète le jour de deuil national.

À l'étranger

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Notes et références

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  1. (en) Harro Ranter, « ASN Aircraft accident Tupolev 154B-2 RA-85572 Adler », sur aviation-safety.net (consulté le ).
  2. « Russie : un avion militaire s'écrase en mer Noire avec 92 personnes à bord », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « AIRFRAMES.ORG - Aircraft Database - RA85572 », sur www.airframes.org (consulté le ).
  4. (ru) « ✈ russianplanes.net ✈ наша авиация », sur russianplanes.net (consulté le ).
  5. (ru) « Почти все участники хора ансамбля имени Александрова были на борту Ту-154 » [« Presque tous les membres de l'ensemble choral Alexandrov étaient à bord du Tu-154 »], sur gazeta.ru,‎ .
  6. Krikor Amirzayan, « 2 Arméniens dans l’avion militaire russe qui s’est abimé en mer Noire dimanche »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur www.armenews.com, (consulté le ).
  7. (ru) « Радиус поиска обломков Ту-154 в Сочи составляет около 10 километров », sur РИА Новости.
  8. « Crash en mer Noire : les recherches continuent, l'enquête progresse », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  9. « Crash en Russie: la principale boîte noire du Tupolev retrouvée en mer Noire », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  10. « Crash en mer Noire : une deuxième boîte noire du Tupolev retrouvée », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  11. « Le crash en mer Noire dû à un « fonctionnement anormal » de l'avion », Le Soir, (consulté le ).
  12. (ru) « Командир упавшего Ту-154 успел дать сигнал о нештатной ситуации на борту », Rosbalt.ru,‎ (consulté le ).
  13. (ru) « Крушение Ту-154: водолазам трудно говорить », СвободнаяПресса,‎ (consulté le ).
  14. (en) Jan Richter, « 2016-12-25 Russian Military Tupolev Tu-154 crashed into Black Sea », JACDEC.de, (consulté le ).
  15. (en) Will Stewart, « 'We're falling, commander!' Desperate final words from cockpit of Russian plane reveal its flaps were not working properly before Black Sea crash », Mail online, (consulté le ).
  16. (ru) « Очевидец описал, как падал в море Ту-154 », Ren TV,‎ (consulté le ).
  17. (ru) « Катастрофа ТУ-154. Почему теракт - не основная версия », Эксперт,‎ (consulté le ).
  18. a b et c (ru) « Эксперт: Версия о гибели Ту-154 из-за проблем с закрылками очень сомнительна », Rosbalt,‎ (consulté le ).
  19. (ru) « После утечки в СМИ предполагаемой расшифровки переговоров экипажа Ту-154 проводится расследование », Rosbalt.ru,‎ (consulté le ).
  20. (ru) Андрей Полунин, « Смертельная « бочка » Ту-154 », СвободнаяПресса,‎ (consulté le ).
  21. (ru) « Выяснилось, что значит последняя фраза пилота Ту-154 про закрылки: 3D-реконструкция », Ren TV,‎ (consulté le ).
  22. (ru) « В Черном море нашли тела еще трех погибших при крушении Ту-154 (Les sauveteurs trouvent trois corps supplémentaires provenant du désastre du Tu-154 dans la Mer Noire) », РИА Новости (RIA Novosti) (consulté le ).
  23. (en) « Third flight data recorder of Tu-154 plane destroyed — source », TASS (consulté le ).
  24. (en) « Defense Ministry: Terror attack possibility in Tu-154 crash not discarded », TASS (consulté le ).
  25. (en) « Tu-154B-2 RA-85572 25.12.2016 investigation » (consulté le ).
  26. (ru) « Американский бомбардировщик времен войны найден под Сочи в ходе поисков Ту-154 » (consulté le ).
  27. (ru) « Управляемая катастрофа »,‎ (consulté le ).
  28. (en) « Russia Black Sea air crash: Pilot error blamed », BBC News, (consulté le ).
  29. (en) « Narendra Modi on Twitter », Twitter,‎ (lire en ligne, consulté le )
  30. (en) « Boris Johnson on Twitter », Twitter,‎ (lire en ligne, consulté le ).

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Articles connexes

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