Albert Paulis
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Albert Paulis (né à Liège le , mort à Bruxelles le ) est un officier de l'armée belge, explorateur et homme d'affaires en Afrique centrale. Il est un des créateurs des chemins de fer des Uele au Congo.
Biographie
[modifier | modifier le code]Albert Adelin Alexandre Paulis, né à Liège le , est le fils d'Adelin Paulis, lieutenant-colonel d'artillerie, et de Françoise Marchandise. Il a 16 ans lorsque son père décède en 1891. Le , de retour d'Afrique, il épouse à Liège Joséphine Fraikin, fille de Jean Louis Fraikin, industriel.
Il s'engage dans l'armée belge suivant en cela l'exemple paternel et est admis à l'École militaire en . Il en sort sous-lieutenant dans l'artillerie en [1]. Il est nommé lieutenant en dans le 4e régiment d'artillerie.
Le , il s'embarque à bord du Philippeville pour l'État indépendant du Congo en tant qu'adjoint du commandant Charles Lemaire. L'expédition du commandant Lemaire au Bhar-El-Ghazal au Soudan est destinée en partie à des observations scientifiques et en partie à une reconnaissance territoriale en direction du Nil[2]. Il fonde le poste d'Ire sur l'Uélé et séjourne quatre ans dans la région qu'il parvient à pacifier. Il fait la reconnaissance de la rivière Gel (aussi appelée Méridi) et y délimite la frontière anglo-congolaise[3]. En 1905, Lemaire rentre en Europe et Paulis le remplace en tant que commandant de la mission. En prédisant une éclipse lunaire le [4], il prend l'ascendant sur les chefs de tribus, et prend le contrôle de zones qui étaient jusque-là hostiles. Cet épisode pourrait avoir inspiré Hergé pour son aventure de Tintin, Le Temple du Soleil[5]. Il établit différents postes en Afrique centrale, qui sont par la suite repris par les Anglais.
Fin 1906, il rentre en Europe et reste encore à l'administration de l'État indépendant du Congo une année.
En 1907, il entre dans le monde des affaires en fondant la Société coloniale de construction (Socol) spécialisée dans la construction de voies de chemin de fer[2]. De 1909 à 1914, cette société construit les voies de chemin de fer pour relier le Katanga au reste du réseau ferroviaire congolais.
Lors de la Première Guerre mondiale, il reprend du service comme capitaine-commandant dans l'armée belge. Il prend le commandement de quatre batteries composées de vieux canons de 87 mm qui sont engagées le à Marchovelette lors du siège de la Position fortifiée de Namur par l'armée allemande. Il y est cité à l'ordre du jour de l'armée pour la courageuse résistance de ses batteries face aux « Grosses Bertha » allemandes. Par la suite, il commande un groupe d'artillerie de la 3e division d'armée sur le front de l'Yser et participe à l'offensive libératrice des Flandres en 1918. À la fin de la guerre en , il est colonel puis prend sa pension de l'armée en 1919.
C'est alors que le nouveau ministre des Colonies, Louis Franck, fait appel à lui comme chef de cabinet en , poste dont il démissionne en 1921.
Dans la sphère privée, il ajoute dans les années 1920 une série de mandats dans diverses sociétés coloniales à ses activités dans la Socol : en particulier dans la Société commerciale et Minière du Congo (Cominière) et ses nombreuses filiales au Congo. C'est ainsi qu'il intervient dans la Société des Chemins de Fer Vicinaux du Congo (Vicicongo) et est administrateur dans les chemins de fer vicinaux du Congo, dans la Société coloniale d'électricité (Colectric) et dans la Compagnie commerciale belgo-africaine (Combelga), etc.
En 1925, son expérience dans le monde des affaires et dans la diplomatie est mise à contribution par la Société des Nations pour régler un conflit frontalier entre la Turquie et l'Irak[4].
À la suite de son décès le , ses funérailles ont lieu le et il est inhumé au cimetière de Robermont à Liège[6].
Hommages et distinctions
[modifier | modifier le code]La ville d'Isiro au Congo, construite à partir de 1934, a été appelée Paulis en son honneur[7].
Parmi les nombreuses distinctions belges et étrangères, il a été fait[6] :
- Commandeur de l'ordre de Léopold (Belgique) ;
- Commandeur de l'ordre de la Couronne (Belgique) ;
- Croix de guerre 1914-1918 avec palmes (Belgique) ;
- Médaille de l'Yser (Belgique) ;
- Médaille de la Victoire (Belgique) ;
- Officier de l'ordre royal du Lion (État indépendant du Congo) ;
- Chevalier de l'ordre de l'Étoile africaine (État indépendant du Congo) ;
- Chevalier de la Légion d'honneur (France).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Biographie coloniale belge, Volume 7, Partie 2, Académie royale des sciences d'outre-mer
- « Paulis, Albert », sur africamuseum.be (consulté le ).
- « Mort du colonel Paulis », Le Soir, , p. 1 (lire en ligne )
- https://www.kaowarsom.be/documents/bbom/Tome_VIIb/Paulis.Albert_Adelin_Alexandre.pdf
- « A Belgian Colonel at the Iraqi Border », sur shlama.be (consulté le ).
- « Nécrologie », Le Soir, , p. 7 (lire en ligne )
- Historical Dictionary of the Democratic Republic of the Congo, Emizet F. Kisangani, 2016 p. 309
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Thierry Denoël (Hrsg.): Le nouveau dictionnaire des Belges. 2e édition revue, améliorée, et augmentée. Le Cri, Brüssel 1992, (ISBN 2-87106-063-0).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Naissance en janvier 1875
- Naissance à Liège
- Décès en octobre 1933
- Décès à 58 ans
- Personnalité de l'État indépendant du Congo
- Personnalité liée au Congo belge
- Militaire belge du XIXe siècle
- Militaire belge du XXe siècle
- Explorateur belge du XIXe siècle
- Explorateur belge du XXe siècle
- Diplomate belge du XIXe siècle
- Diplomate belge du XXe siècle
- Commandeur de l'ordre de Léopold
- Commandeur de l'ordre de la Couronne
- Officier de l'ordre royal du Lion